Ludovia 2013 a proposé ce thème lors de sa première table ronde ; la modération a été assurée par François Guité.
François Guité pose deux questions:
- quelle place pour les médias sociaux à l’école ?
- quelle place pour les nouveaux moyens d’expression orale et écrite ?
Il note beaucoup de résistance au Québec sur ces nouveaux moyens d’expression.
Blandine Raoul Réal, représentante de la DGESCO, intervient, à l’appui d’une vidéo :
Faire entrer l’Ecole dans l’ère du numérique par EducationFrance
L’objectif dépasse largement le programme. La loi d’ orientation l’a déjà fait à travers plusieurs articles : 31. 35 .
L’Ecole se mobilise sur plusieurs dimensions du numérique:
- dispositif 1 l’ éducation aux médias et à l’info: indispensable.
- dispositif 2 : rénovation b2i = rentrer dans les pratiques numériques des élèves. L’objectif est de donner à l’élève sa part d’autonomie tout en leur permettant de développer leurs compétences dans la gestion des médias sociaux
- Du côté des enseignants: Besoin de travailler en équipe pédagogique + communauté éducative (CPE , personnel de direction…) et besoin de mettre en place sa veille d’enseignant pour acquérir une éducation numérique et des pratiques.
- développement de travaux académiques disciplinaires autour d’une thématique : produire des scénarii pédagogiques à mettre à disposition des enseignants.
- Mise en place des Espaces / renforcement de la formation des personnels d’inspeçtion et d’encadrement et développement des ENT.
Jean Marc Merriaux, Directeur général du CNDP intervient à son tour,
Exposition de chiffres qui montrent l’hyper connectivité des ados , ce qui pose la question de la place des réseaux sociaux : quelle place de leurs usages ?
Les élèves produisent de plus en plus de contenu dès leur plus jeune âge. Cela amène l’enseignant à prendre en compte les usages des élèves dans la production des contenus scolaires.
François Guité note que les jeunes sont maillés, ils vivent en réseaux. Les connaissances sont vite acquises. Les enseignants ne sont pas sur le même tempo: comment utiliser ces connaissances et cette rapidité ?
Françoise Maine, représentante de l’Enseignement Catholique, ajoute son point de vue à la réflexion.
Elle explique qu’elle s’est intéressée à comprendre la culture numérique des élèves. Pour ce faire, elle a listé les compétences développées par les élèves. Par exemple: lorsqu’ils jouent en ligne.
Constat : ils sont dans des pratiques d’exploration
Constat : développement de compétences hors école qui impactent cependant les activités scolaires.
D’où l’idée d’une création du festival national du film de poche à destination de jeunes lycéens avec pour objectif de les sortir du « shoot and share« . A noter : ce projet a permis à certains de raccrocher à l’école.
La situation de production et le thème ont un impact sur la production des élèves qui font la différence entre leurs pratiques privées et cette nouvelle situation de communication. Ils développement une réelle écriture numérique.
Florence Canet , enseignante documentaliste dans l’Académie de Toulouse fait part de son expérience, voir aussi article à ce sujet ici
Elle utilise le partage de signets collaboratifs, une expérimentation menée dans une classe de BTS sur des projets TPE
Le constat qu’elle dresse est un problème de suivi individuel et beaucoup de copié/collé
Le partage de signets en ligne (social bookmarking) est une pratique qui permet de sauvegarder, organiser et commenter des pages Web dans une bibliothèque virtuelle permettant d’accéder à ses favoris depuis n’importe quel dispositif connecté.
Le résultat : nomadisme / travail hors temps scolaire / decontextualisation de l’heure de cours pour l’élève et le prof
F. Canet rapporte les propos d’un enseignant :
«Il faut hacker l’information pour que l’élève fasse, au final, sienne cette information»
L’équipe enseignante est également entrée dans les pratiques d’élèves et s’est adaptée aussi à celles-ci. Il n’y a pas que les enseignants qui sont prescripteurs au final.
L’Espace est devenu véritablement collaboratif (two ways).
Le partage des signets est devenu une pratique signifiante (bilan après 2 ans).
Sébastien Reinders parle au nom de la délégation Wallonne, se sent honoré et remercie l’équipe de Ludovia pour l’invitation. Il pose le cadre institutionnel wallon.
Il propose un cours de « Wallonie pour les Nuls ».
En Wallonie, toute l’éducation aux médias est renvoyée au niveau transversal.
Deux produits ont été créés au niveau institutionnel :
- Educatube : promeut notamment les productions des élèves + les productions pédagogiques des enseignants.
- Passeport TIC (B2i wallon). Pas obligatoire. Basé sur la motivation des enseignant. Carnet de compétence à remplir. Certification des élèves après deux ans. On arrive tout doucement sur des compétences concernant le web 2.0 et les réseaux sociaux et plus seulement sur le plan de logiciels.
Le modérateur pose la question finale : va-t-on utiliser les médias sociaux avec les élèves dans des milieux fermés ou des milieux ouverts ?
Questions de la salle :
- Educatube ouvert ou fermé ? Outil institutionnel, donc fermé. Validation également des ressources déposées.
- Comment se fait la validation ? C’est la promotion de ce que l’on retrouve.
- adigo (Mme Canet). Est-ce que le nom des élèves apparaît? Projet avec des élèves tous majeurs. Première année anonymisation des élèves (groupe 1, …)
- pourquoi n’y a-t-il pas de jeunes dans le jury de sélection? C’est un festival nouveau. C’est une bonne remarque.
- quels sont les freins ?
Jean-Marc Merriaux conclura : aujourd’hui on ne peut plus en rester uniquement à l’analyse des médias d’actualité. On doit prendre en compte les médias d’indexation, par exemple.
La question est aussi autour des droits, notamment les droits associés. Emprunter pour recréer: aujourd’hui cela n’est pas possible dans le cadre juridique actuel.
Question connexe (François Guité) : A qui appartient les données de l’élève ?