Étiquette : éducation

  • Edunao, Moodle partner, au service de la transformation numérique de l’Education

    Edunao, Moodle partner, au service de la transformation numérique de l’Education

    EDUNAO, MOODLE PARTNER FRANÇAIS, EST UN EXPERT RECONNU DU DIGITAL LEARNING DONT LE PREMIER MÉTIER EST D’ACCOMPAGNER SES CLIENTS DANS LA MISE EN PLACE DE PLATEFORMES D’APPRENTISSAGE 100% ADAPTÉES À LEURS BESOINS TECHNIQUES ET MÉTIERS.

    Aujourd’hui, avec une croissance affichée à trois chiffres, Edunao est le premier éditeur de logiciels open-source de la zone francophone et a pour vocation de devenir également la référence Moodle en Suisse et Belgique.

    Avec plus de 500 plateformes à son actif pour plus de 2 millions d’apprenants, Edunao contribue activement à la digitalisation de l’Éducation au sens large : organismes de formation publics et privés, enseignement primaire, secondaire et supérieur, formation professionnelle mais également initiatives privées de formation (Universités d’entreprise etc…)

    MOODLE, SOCLE OPEN-SOURCE, BASE DU SAVOIR FAIRE D’EDUNAO

    Moodle est la solution de Learning Management Solutions (LMS) la plus utilisée dans le monde avec plus de 123 millions d’utilisateurs. Son socle « open source » et les 500 applications (plugins) développées par la communauté, dont Edunao est le plus gros contributeur européen, rend la solution très flexible et évolutive pour répondre au mieux aux besoins de digitalisation de la formation.

    C’est la raison pour laquelle Edunao intègre les trois enjeux de la formation :

    • Le contenu : offrir une expérience d’enseignement optimisée à travers un cours et avec une pluralité de ressources et activités entièrement modulables et personnalisables.
    • Les participants : garantir une expérience d’apprentissage unique avec une offre riche et diversifiée d’outils de communication, de suivi d’avancement, d’évaluation etc.
    • L’administration : gérer et organiser les expériences d’enseignement et d’apprentissage avec un outil stable, performant et ouvert.

    VOS PROJETS DE E-LEARNING : AU CENTRE DE VOS ORGANISATIONS 

    Edunao propose à ses clients une approche pragmatique des enjeux de mise en place de plateformes d’apprentissage en ligne en réunissant ses trois métiers :

    • Conseil : Edunao accompagne ses clients dans la compréhension et la structuration de leurs besoins tant pour la reprise d’un projet existant que la création de digital learning.
    • Technologie : Edunao met en place des plateformes enrichies, maintenues et hébergées.
    • Intégration : Edunao place le projet de digital learning au centre de l’organisation de ses clients en créant notamment des ponts avec des outils tiers tels que des solutions de gestion administrative (ERP, ENT etc), des outils pédagogiques (Office 365, Cisco Spark..) etc.

    Avec ses partenaires, Edunao enrichit sa proposition de valeur avec des solutions d’hébergement (Microsoft Azure), des outils pédagogiques (Microsoft Office 365, Cisco Spark), des contenus linguistiques (Rosetta Stone) ou encore des dispositifs complémentaires de gestions de vidéos (Kaltura) ou de données analytiques (Intelliboard).

    En résumé, « Edunao est un « problem-solver ». En quelques heures, nous sommes capables de livrer et de mettre en œuvre des Learning Management Systems complets pour des organisations aux besoins simples ou d’engager la transformation digitale d’organisations internationales. » Cyril Bedel, Président d’Edunao.

    Pour plus d’informations : www.edunao.com

     

     

     

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  • Les noces du réel et du virtuel

    Les noces du réel et du virtuel

    L’opposition du réel et du virtuel n’est pas pertinente, tant du point de vue de notre culture perceptive du virtuel que du point de vue de l’histoire du concept de virtuel.

    Selon notre culture perceptive actuelle : le virtuel ne s’oppose pas au réel.

    Le réel est ce qui est. Il est l’ensemble des choses (res) et des événements présents. C’est la totalité de tout ce qui arrive. Comme tel, le réel n’est jamais perçu. Montaigne, mieux que tous, nous le rappelle : “nous n’avons aucune communication à l’être” (Essais, II, 12). Si le réel reste pour nous un horizon inatteignable, nous atteignons cependant des réalités phénoménales, des représentations individuelles ou collectives du réel. Ces représentations sont influencées par notre nature, par notre histoire personnelle, par notre environnement social et culturel, et aussi par nos techniques.

    En effet, nos appareils sont des “dispositifs phénoménotechniques » (Stéphane Vial, L’être et l’écran, 2013), car ils influencent notre rapport au monde et la façon dont les phénomènes nous apparaissent. Dès lors, toute grande révolution technologique est en même temps une révolution ontophanique, touchant la manière dont les êtres (en grec ontos) apparaissent (phaïnô).
    La virtualité fait partie intégrante de l’ontophanie du monde contemporain conditionnée par les appareils numériques » (Vial, 2013).

    Nous sommes désormais habitués à la simulation par les interfaces. De fait, la génération dite des “digital natives” a l’habitude depuis sa naissance de voir le monde à travers des écrans, et de manipuler via les interfaces numériques des simulations du réel informatiquement produites. Pour cette génération, ce sont de vraies choses qui sont vues à travers les écrans.

    Comme le formulait déjà en 1995 Sherry Turkle (Life on the Screen) : “Nous avons appris à voir les choses sous l’angle des interfaces [“We have learned to take things at interface value”].” Nous sommes entrés dans une culture de la simulation, dans laquelle nous substituons toujours plus facilement des représentations du réel au réel lui-même.

    De fait, notre relation aux objets virtuels (informatiquement simulés) n’est pas affectée d’un sentiment d’irréalité. La culture de la simulation nous conduit ainsi à prendre ce que nous voyons à l’écran pour argent comptant (“at interface value”). Dans la culture de la simulation, ce qui fonctionne a pour nous toute la réalité qu’il nous faut.

    Selon l’histoire du concept : le virtuel ne s’oppose pas au réel

    Le concept de virtuel remonte à la philosophie d’Aristote. Aristote a eu besoin de forger ce concept pour trouver une solution à l’antinomie de l’être posée par Parménide : “l’Être est et le Non-Être n’est pas”. Pour sortir de cette opposition radicale, Aristote propose de définir l’être de deux manières : l’être en acte (grec : energeai ; latin : in actu) et l’être en puissance (grec : dunamis ; latin : in potentia). L’être en puissance existe comme une promesse, sans actualisation manifeste.

    Ainsi, le bloc de marbre contient virtuellement la statue qui sera actualisée par le sculpteur. De même, l’arbre existe virtuellement dans la graine. A chaque fois, le virtuel existe, mais sans être encore là : l’existence en puissance est une vraie existence, le virtuel est un vrai mode d’être. La scolastique (philosophie du Moyen-Âge inspirée d’Aristote) oppose ainsi virtualis (du latin virtus : force, puissance), non pas à “réel”, mais à “actuel”. Aristote et toute la philosophie occidentale n’opposent ainsi pas le virtuel au réel, mais à l’acte (voir cette proposition de schéma de l’histoire du concept).

    Cependant, pris de panique face aux appareils de simulation numérique, des penseurs ont affecté le virtuel d’un coefficient d’irréalité. Le virtuel a été souvent opposé au réel, et rapproché du fictif, de l’imaginaire, du simulacre dangereux, de l’artificiel, du faux illusoire, de l’inauthentique.

    Célébrons au contraire les noces du réel et du virtuel. Le virtuel est une modalité douce du réel, qui peut nous permettre de mieux apprivoiser sa modalité dure et actuelle.

    Sur le même sujet, voir aussi l’interview de François Jourde réalisée lors du C2E 2017, évènement organisé par le Laboratoire Techné de l’université de Poitiers :

    Source article :

    Texte : François Jourde, www.jourde.eu, @jourde

    Illustrations : Arcady Picardi, facebook.com/ArcadyF.Picardi

    « Les portulans numériques », titre de la rubrique de François Jourde pour ludomag.com :
    Pourquoi les « portulans numériques » ? Un portulan est une carte de navigation utilisée aux XVIIe et XVIIIe siècles, permettant de repérer les ports, d’estimer les distances et de connaître les dangers (courants, hauts-fonds…) — mais aussi les bonnes routes et les refuges — pouvant les entourer (chenaux, baies…). Ensemble, nous pouvons ouvrir et tracer les routes des navigations numériques.

     

  • Hackeo : le jeu de piste en réalité augmentée

    Hackeo : le jeu de piste en réalité augmentée

    Depuis Septembre 2016, Hackeo le jeu de piste en réalité augmentée, permet de donner une autre dimension, virtuelle, à toutes les formations ou séminaires que vous organisez !

    Outil pédagogique innovant, il rend vos présentations interactives en fournissant un ensemble de fonctionnalités de gamification, grâce aux nouvelles technologies telles que la réalité augmentée et l’internet des objets. La société Augmenteo, à l’origine du produit, nous en dit plus sur le principe d’Hackeo.

    La solution fonctionne grâce à une application mobile (Android et iOS) et une plateforme web en ligne. Les participants à votre événement ou votre formation téléchargent l’application gratuite et récupèrent le contenu que vous avez préalablement enregistré en ligne. L’application consiste en un scanner de marqueurs physiques, qui ressemblent à des « QR Codes 2.0 », envoyés par la poste, dans une box. Posez vos marqueurs, configurez votre contenu et démarrez votre animation en quelques clics !

    Choisissez le contenu que vous souhaitez : quizz, vidéos, images, sons et… réalité augmentée ! L’originalité de la plateforme web provient du fait que vous pouvez importer des images ou des modèles 3D en réalité augmentée pour ajouter une touche novatrice à votre animation. Une erreur dans le contenu ? Aucun problème, corrigez votre erreur et la mise à jour est instantanée chez tous vos participants.

    « La réalité augmentée, c’est quoi ? » Cette technologie vous permet de rajouter une information, une image, une vidéo en transparence sur le flux caméra de n’importe quel téléphone ou tablette !

    Lorsque la formation ou l’événement est terminé, consultez les résultats des réponses aux questions, les profils de vos participants, leur historique de parcours grâce à la plateforme. Besoin de les challenger ? Hackeo vous donne accès en temps réel aux scores d’équipes !

    Si vous avez une problématique liée à des flux de visiteurs, des courses d’orientation, des serious game en intérieur, Augmenteo propose également des bornes de localisation Bluetooth fonctionnant avec n’importe quel smartphone ou tablette, vous permettant d’envoyer des notifications automatiquement aux participants lorsqu’ils entrent dans le champ d’action de la borne.

    Alors, êtes-vous prêts à rejoindre le jeu de piste du 21ème siècle ?

    Fondée en Juillet 2017 par Charlotte LANDRY (Graphiste) et Quentin Warnant (Développeur web) et basée à la Plaine Images de Tourcoing, la startup Augmenteo développe des animations technologiques innovantes à destination notamment des secteurs éducatif et culturel. Aujourd’hui composée d’une équipe de 7 personnes, Augmenteo possède plusieurs cas concrets de déploiement à son actif : Polytech Lille pour l’accueil des nouveaux élèves, La Banque de France pour les Journées du Patrimoine, Le Cube à Paris pour l’Happy Cube Day, la Mairie de Tourcoing pour une exposition augmentée, l’Opéra de Lille pour ses journées portes ouvertes, et la société DEF pour le lancement digital et innovant d’un nouveau produit.

     

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  • Edulib : la librairie numérique pour l’éducation

    Edulib : la librairie numérique pour l’éducation

    Qui est Edulib ? Quelle est son activité ? Réponses dans l’interview de Bertrand Alaime sur le salon Educatec-Educatice.

     

     

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  • Waiabe : Cloud « Education » et gestion d’établissements

    Waiabe : Cloud « Education » et gestion d’établissements

    WAIABE dévoile son écosystème logiciel Cloud « Education » permettant de gérer l’ensemble de l’activité, administrative et pédagogique, d’un établissement et d’en piloter l’activité en temps réel.

    L’équipe de WAIABE était présente du 15 au 17 novembre au Salon Educatec 2017, Paris Porte de Versailles, afin de dévoiler son offre d’écosystème logiciel dédié à l’enseignement (primaire, secondaire, supérieur) et à la formation professionnelle continue.

    Cette première présence sur un salon professionnel lui a également permis de présenter un programme de partenariat visant à accélérer son développement.

    De nombreux visiteurs ont relevé l’étendue unique du périmètre fonctionnel proposé par WAIABE Education et se sont montrés particulièrement intéressés par les possibilités de pilotage et de reporting « temps réel ».

    Celles-ci permettent en effet aux établissements de bénéficier d’indicateurs pour mesurer efficacement la qualité de service apportée à leurs usagers, ainsi que le niveau d’engagement budgétaire et la bonne utilisation de leurs ressources (salles, équipements, intervenants, etc.), y compris en configurations multi-sites.

    L’aspect modulaire de la solution a été également très apprécié, puisqu’il permet de souscrire à tout ou partie du périmètre fonctionnel proposé, dans des formules d’abonnement extrêmement souples et abordables.

    Cela permet à un établissement déjà partiellement doté de combler les lacunes éventuelles de son système d’information, grâce aux facultés d’entrées/sorties de l’écosystème WAIABE, et de gagner ainsi en cohérence et productivité.

    L’ensemble des critères de qualité – spécifiquement exigés dans le domaine de la formation professionnelle – sont ainsi satisfaits, tout comme les impératifs d’une gestion saine et d’une communication de qualité avec l’environnement institutionnel et économique, notamment grâce aux outils intégrés de marketing électronique et de publication web.

    Nativement multilingue, la solution WAIABE Education est déjà prête pour répondre aux besoins d’établissements hors de nos frontières. C’est pourquoi le Salon Educatec a été également l’occasion pour WAIABE de présenter les nombreuses opportunités pouvant s’offrir à des partenaires commerciaux, tant sur le marché national que dans d’autres pays.

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  • François MULLER : une conception globale pour l’École, mais une action locale

    François MULLER : une conception globale pour l’École, mais une action locale

    Au lendemain de la rentrée scolaire François MULLER quittait la centrale du ministère de l’éducation nationale où il exerçait depuis six ans les fonctions de chef de projet au département Recherche et Développement Innovation et Expérimentation de la DGESCO, pour rejoindre la Ligue de l’Enseignement au poste de Directeur Education et culture, nouvellement créé.

    Bien connu des acteurs de terrain, en particulier celles et ceux qui, chaque année, participent aux journées de l’innovation qu’il a, avec ses équipes, initiées, cet agrégé d’histoire, ancien normalien est un peu celui qui aura, certes avec d’autres, révélé la « richesse créatrice des enseignants qui transforment l’école par leur pratique. »

    Depuis une vingtaine d’année « au service des équipes sur le terrain à Paris et ailleurs » il s’évertue a prôner le partage et l’Innovation. Le lancement du réseau social des professionnels de l’éducation consacré à l’Innovation RESPIRE en janvier 2012 ( qui a donné naissance à VIAEDUC ) constitue une initiative originale et surtout porteuse de véritable production par l’échange , le partage, la mutualisation. Mais le fil rouge reste « des enseignants qui apprennent ce sont des élèves qui réussissent » titre d’un ouvrage qu’il écrit et publie en avril dernier aux éditions ESF sciences humaines.

    Le processus recherché, c’est comment des équipes d’enseignants plus larges peuvent être plus sensibles au travail qu’ils font , plus intelligents sur les effets qu’ils produisent sur leurs élèves et de façon durable .

    Aujourd’hui pour François Muller, « l’école bouge et se transforme par ses acteurs , par ses élèves , par ses profs . Elle est d’une intelligence quotidienne et pragmatique qui renforce son expertise . Mais encore faut il d’abord la voir, la connaître avant de la reconnaître ».

    Quand on est a Paris dans les ministères on peut voir de très loin les choses et même on ne les voit pas d’une certaine manière .

    « Il faut rendre visibles les choses invisibles mais pourtant puissantes » !

    Et c’est par l’action locale que cette connaissance s’affine et permet aux acteurs d’adapter les réponses à des situations d’une très grande diversité. Il faut avoir pour l’éducation, dit-il , comme c’est le cas pour le développement durable, ”une conception globale (autour du développement professionnel des équipes), mais une action locale ».

    Il reste donc encore beaucoup à faire !

    Alors pourquoi quitter la centrale ?

    « Ce passage vers la Ligue de l’enseignement ne doit pas être perçu comme une rupture mais plutôt comme un épisode d’une série longue » affirme François MULLER.

    « Mon travail à la Ligue s’inscrit dans la continuité mais de manière plus agile et plus locale ».

     

    La Ligue de l’enseignement, qui regroupe plus de 30 000 associations est un des premiers acteurs de l’école, un de ses premiers partenaires . « Il entend redevenir le laboratoire , l’aiguillon d’une école plus juste , plus efficace pour ses élèves et plus accueillante pour tout le monde. »

    Avec l’expertise des acteurs de terrain il s’agit de renforcer la capacité d’accompagnement , d’appui aux écoles dans tous les territoires; et faire en sorte que l’éducation soit meilleure pour tous les jeunes.

    Avec plus d’éducation, mieux d’éducation, formelle et informelle.

    L’étape suivante pour l’Ecole : les territoires apprenants ?

    Le rapport Vers une société apprenante, établi par François TADDEI, Catherine BECCHETTI -BIZOT et Guillaume HOUZEL s’appuie sur les résultats de la recherche en sciences cognitives, pour affirmer que “nous pouvons tous développer nos apprentissages en cherchant, en nous questionnant, en expérimentant, en nous appuyant sur les progrès des technologies et des connaissances, sur ce que d’autres ont fait ainsi que sur un réseau de pairs et de mentors.”

    “Dans une organisation apprenante, écrivent-ils, tous les membres apprennent les uns des autres, les innovations et les apprentissages des uns facilitant ceux des autres…Cette communication transversale permet l’émergence de dynamiques favorisant l’innovation, l’intelligence collective et l’adaptation permanente. »

    Ils proposent ainsi de créer dans la classe des écosystèmes apprenants, où les enfants sont invités à la coopération entre pairs et où l’on crée du mentorat entre apprenants.

    Développer un établissement apprenant c’est faciliter et encourager la créativité des enseignants , c’est accompagner leur développement professionnel et les inviter à mettre en œuvre des projets adossés à la Recherche.

    Pour François MULLER, parler aujourd’hui pour l’Ecole, de territoire apprenant, c’est un peu la contre culture de celle de l’éducation nationale, très centraliste et très jacobine.”

    Car dans ce même temps, la France va vers plus de régionalisation, plus de territorialisation. Elles se girondise !

    Les nouvelles régions , les collectivités territoriales entendent avoir un mot à dire sur l’Ecole et travailler plus en dialogue qu’en application avec le ministère de l’Education Nationale. Ce dernier doit être aujourd’hui plus accompagnant et plus à l’écoute des territoires pour essayer de rendre le meilleur service public.

    Et, loin des discours sur la déliquescence scolaire, il s’agit aussi de dire les « bonnes nouvelles sur l’Ecole » , comme l’écrit Emmanuel Vaillant, en valorisant les milliers d’enseignants et de chefs d’établissements qui imaginent, expérimentent et renouvellent leurs manières de faire classe et donnent envie aux élèves d’apprendre .

    Les collectifs enseignants changent l’équation scolaire

    Dans le rapport remis au ministre , publié par le Café Pédagogique, “Repenser la forme scolaire à l’heure du numérique”, Catherine BECCHETTI BIZOT, IGEN mais première directrice de la DNE, explore les nouvelles manières d’apprendre et d’enseigner que de nombreux enseignants sur le terrain inventent et mettent en place “pour répondre aux besoins et difficultés de leurs élèves ».

    Prenant l’exemple de la classe inversée et du rôle de l’association Inversons la Classe! dans la diffusion de cette pratique pédagogique, l’Inspectrice générale note combien cela « génère un élan constructif viral des enseignants et restaure le plaisir d’enseigner. » et ajoute

    En matière d’innovation, on sait combien l’injonction et l’imposition par le haut peuvent être inefficaces et même avoir des effets contreproductifs. Expérimenter, innover et créer de nouvelles méthodes pédagogiques nécessite une approche contextualisée, impliquant étroitement les acteurs de terrain et prenant en compte prioritairement leurs interrogations, leurs besoins et leurs attentes.

    Comme ILC!, les collectifs qui sont apparus se distinguent de leurs prédécesseurs essentiellement disciplinaires . Les réseaux sociaux facilitent l’expression au point qu’ils se transforment en « salle des professeurs » pour l’échange et la formation entre pairs et en « buffet de restaurant » ou l’on trouve pléthore de ressources et ou chaque enseignant peut faire son marché !


    Je vois les collectifs enseignants comme autant de manifestations très dynamiques, très émergentes de processus de développement professionnels des enseignants, affirme François MULLER qui ajoute : le développement professionnel, c’est comment on apprend de son expérience en passant par la communication par autrui et donc d’une certaine façon c’est « aller voir chez les autres si j’y suis » .

    En se fédérant autour d’objets ou de questions professionnelles on va changer des variables de l’équation scolaire qui étaient données comme invariantes, comme le temps, l’espace voire même les contenus ou la composition du groupe apprenant.

    On expérimente une déformalisation de l’école en la rendant plus informelle.

    Mais si ces enseignants « se bougent », c’est pour se focaliser plus fortement sur les apprentissages que sur l’enseignement : ce n’est plus :

    « je vais faire mon programme »; c’est « qu’apprennent-ils ? »

    La mission de François MULLER à la Ligue c’est bien l’identification de ces processus, leur accompagnement, leur étayage par des apports scientifiques voire internationaux et puis être ce laboratoire au service de l’éducation et des élèves.

  • Pearltrees lève 1,5 million d’euros pour accélérer son développement dans le secteur de l’éducation

    Pearltrees lève 1,5 million d’euros pour accélérer son développement dans le secteur de l’éducation

    Pearltrees, le service qui permet d’organiser toutes ses connaissances, va accélérer le développement de Pearltrees Education, sa version dédiée aux établissements scolaires, grâce à une levée de fonds de 1,5 million d’euros. Fort de son succès grand public et de ses 3,5 millions d’inscrits, Pearltrees a réalisé une percée remarquée dans le secteur de l’ #EdTech en sortant une version dédiée et adaptée aux enjeux de l’Education Nationale.

    Patrice Lamothe, PDG de Pearltrees : « En 8 ans, Pearltrees a développé un usage unique dans le domaine de la curation de contenus et de la collaboration en ligne. Près de 3,5 millions d’inscrits nous font confiance et ils sont plus de 2 000 à nous rejoindre quotidiennement. Les enseignants représentent historiquement autour de 15% de la communauté Pearltrees. Au collège ou au lycée, l’organisation et le partage de contenus avec les élèves est au coeur de leurs préoccupations, et Pearltrees s’adapte de façon unique dans l’univers #EdTech à leurs besoins. »

    Depuis le lancement de Pearltrees Education l’an dernier, c’est plus de 150 établissements français qui sont déjà équipés. En cette rentrée des classes 2017, ce sont donc plus de 100 000 élèves qui utilisent Pearltrees dans le cadre d’activités pédagogiques conçues par leurs enseignants, installant Pearltrees Education comme l’un des services #EdTech les plus actifs dans l’Education Nationale. Ludovic Chevassus, référent aux usages pédagogiques numériques au lycée du golfe de Saint-Tropez : « Grâce à sa simplicité d’approche et sa puissance, Pearltrees est en train de séduire de nombreux collègues qui sont réticents à utiliser le numérique par peur, par méconnaissance et, surtout en raison d’expériences précédentes peu concluantes. C’est un tour de force de voir des collègues totalement coupés du numérique s’y mettre aussi vite, grâce à Pearltrees. »

    « Pearltrees Éducation nous a permis de proposer un service dédié et adapté aux enjeux de l’Education Nationale, particulièrement aux questions de sécurité, et pleinement compatible avec les ENT (environnement numérique de travail) des établissements. Avec cette levée de fonds, nous allons offrir une intégration plus approfondie des exercices et contenus pédagogiques pour les élèves et les professeurs et accélérer notre développement commercial », souligne Patrice Lamothe.

    Plus d’infos :

    Pearltrees est disponible sur www.pearltrees.com, l’App Store et le Google Play Store.
    Pearltrees est un service qui permet d’organiser ses connaissances. Il rassemble près de 3,5 millions d’inscrits et plus de100 millions de contenus. En 2016, Pearltrees a enrichi son offre grand public des versions Education et Entreprise. Le modèle économique se compose donc de trois offres premium payantes. Pearltrees a été recommandé de nombreuses fois par Apple, Google et Mozilla. Les apps Pearltrees sur iOS et Android sont notées 5 étoiles et ont été téléchargées plus de 4 millions de fois. Pearltrees a réuni 10 millions d’euros auprès d’un groupe d’entrepreneurs internationaux et de business angels.

  • Edutainment : École parallèle ? Thème du campus e-éducation Poitiers 2017

    Edutainment : École parallèle ? Thème du campus e-éducation Poitiers 2017

    Le Campus e-éducation C2E 2017, anciennement Campus européen d’été, avait choisi comme thème pour sa 19ème édition, Edutainment : École parallèle ? Jean-François Cerisier, directeur du Laboratoire Techné de l’Université de Poitiers et organisateur de la manifestation, nous explique le choix de la thématique.

    Le thème, composé de Edutainement et de École parallèle a été choisi relativement facilement. D’une part, le territoire a obtenu il y a environ un an, le label French Tech Edutainment, d’où la tendance naturelle à aller vers ce terme pour composer la thématique 2017.
    Devant une majorité de réticences devant le mot « Edutainment« , le comité de programmation n’ a pas reculé et Jean-François Cerisier en explique les raisons dans la vidéo ci-contre.

    Cependant, il ne faut pas limiter le terme « divertissement » au jeu, tient à rappeler Jean-François Cerisier. Peut-on apprendre en se divertissant ? serait une re-formulation correcte d’une partie du thème.

    « Quel rôle les technologies numériques peuvent-elles jouer dans des activités éducatives et divertissantes » ?

    École parallèle ? Cela fait référence à des travaux scientifiques qui se sont développés dans les années 60 ; la question qui se posait était : « quel est le rôle de la télévision dans l’éducation et les apprentissages« .

    Une association d’idées assez complexe au demeurant mais que Ludomag vous propose de retrouver dans l’intégralité du propos de Jean-François Cerisier dans la vidéo ci-contre.

  • Des nouvelles toutes fraîches de l’école des Lumières

    Des nouvelles toutes fraîches de l’école des Lumières

    En ces temps d’interdiction ferme et définitive (?) du Smartphone à l’école, selon la dernière annonce du Ministre Jean-Michel Blanquer, nous nous sommes intéressés à recueillir les avis des uns et des autres sur la toile. Le premier de cette série est l’article de Michel Guillou, bien documenté et bien argumenté que nous vous présentons ci-dessous.

    Voilà plus de vingt cinq ans que les collectivités locales, communes, départements, régions, chacune pour sa part, avec ses moyens propres et forcément inégaux, dans son domaine de compétences, équipent les salles de classe des écoles, collèges et lycées de matériels de communication numériques et les connectent à l’internet.

    Tout cela a coûté beaucoup, beaucoup d’argent. Au-delà du câblage actif ou passif, des dispositifs de connexion sans fil, des différents serveurs nécessaires à la pédagogie, quelquefois nombreux en lycée ou à l’université, ce sont des quantités massives d’ordinateurs fixes et mobiles, des tablettes plus souvent ces derniers temps avec le plan numérique à l’école et au collège, terminaux dont il est nécessaire de prévoir la garantie, la maintenance et le remplacement tous les quatre ou cinq ans, qui ont été livrés par les collectivités territoriales dans les salles de classe. Il a fallu prévoir aussi le raccordement à l’Internet à très haut débit, ce qui n’est jamais simple et bon marché dans les zones rurales.

    Les collectivités, qu’on avait poussées à investir dans le numérique, attendent alors qu’on s’en serve, de tous leurs appareils — elles appellent cela des « usages ». Oh ! elles ne vérifient pas de quoi il s’agit pratiquement, en classe, ce en quoi, à mon avis, elles ont tort, mais exigent des statistiques — combien d’élèves par ordinateur, combien de bande passante, combien de ressources distribuées… toutes sortes de chiffres abscons qui n’ont de sens que parce qu’ils finissent sur des rapports ou des professions de foi électorales. Pour rendre compte aux électeurs contribuables de… cette gabegie d’argent public. Car il s’agit bien de cela.

    La donne a changé

    Aujourd’hui, les jeunes entre 12 et 17 ans, presque tous des élèves donc, sont 97 % à posséder un téléphone mobile. Et 85 % de ces machines sont des smartphones, des ordiphones comme j’avais commencé à les appeler. Ces chiffres de référence sont déjà plutôt anciens et on s’approche très vite aujourd’hui de 100 % dans les deux cas. D’ailleurs, on ne trouve plus guère à acheter autre chose que des smartphones connectés. Quel élève de 15 ans accepterait aujourd’hui d’être équipé d’un appareil qui ne ferait que téléphone ? Pour quoi faire ? Les jeunes se téléphonent très rarement et n’utilisent la fonction téléphone que pour l’envoi et la réception très massifs des SMS, des textos.

    Ces smartphones ne sont donc pas des téléphones. Ce sont des ordinateurs. Très rapides. Très. Chaque élève possède dans sa poche une machine surpuissante et polyvalente qui lui permet d’accéder à tous les savoirs. Michel Serres en témoignait déjà en 2011 :

    « Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la Toile, disponible, objectivé. Le transmettre à tous ? Désormais, tout le savoir est accessible à tous. Comment le transmettre ? Voilà, c’est fait. Avec l’accès aux personnes, par le téléphone cellulaire, avec l’accès en tous lieux […], l’accès au savoir est désormais ouvert. D’une certaine manière, il est toujours et partout déjà transmis. »

    Par ailleurs, l’excellent Jean-Louis Schaff fait remarquer à juste titre que la somme de la connectivité embarquée par les smartphones des élèves et des enseignants multiplie par un facteur de 15 à 20 celle de l’établissement.

    Un nouvel accompagnement des collectivités ?

    Comme les entreprises qui commencent à comprendre qu’il convient peut-être de privilégier la mobilité des pratiques professionnelles et le BYOD (AVEC en français, pour pour « apportez votre équipement personnel de communication »), ce qui perturbe beaucoup les DSI mais les libère de la gestion de lourdes infrastructures matérielles, les collectivités commencent à comprendre tous les avantages qu’elles pouvaient tirer d’une évolution radicale de l’accompagnement matériel qu’elles prodiguent aux écoles et établissements.

    Finis les lourds équipements onéreux qui demandent des moyens financiers et humains importants pour les procédures d’achat, la maintenance et l’administration ! Finies les bagarres sans fin avec les opérateurs pour tirer de la fibre en urgence là où c’est difficile d’en mettre ! Reste à réduire les inégalités, chantier sur lequel l’État central s’est engagé à aider les collectivités locales, tant pour ce qui concerne la connectivité en 4G et, bientôt, en 5G, et la disparition des zones blanches que pour ce qui concerne l’équipement personnel des élèves en permettant aux collèges d’acheter quelques smartphones complémentaires, dont la fonction téléphone pourrait d’ailleurs être désactivée, pour les quelques élèves qui n’en disposent pas…

    Et puis aussi se pencher sur la fournitures de ressources éducatives numériques disponibles, dont les manuels scolaires, qui pourraient partiellement être stockées sur ces terminaux mobiles…

    Bref que d’heureuses perspectives sur lesquelles réfléchissent les élus et fonctionnaires des collectivités en charge des écoles, collèges et lycées. Tant mieux.

    Une interdiction réaffirmée et fièrement revendiquée

    Au moment même où, à la DNE, on réfléchit à tout cela — se référer à ce que me répondait, à Ludovia, Mathieu Jeandron, sur les démarches entreprises auprès des affaires juridiques du ministère pour interpréter ou faire évoluer le code de l’éducation et, notamment, son article L511-5 —  le ministre Jean-Michel Blanquer faisait lui aussi sa rentrée en annonçant partout son intention de faire respecter à la lettre les promesses de campagne du président nouvellement élu.

    « Nous interdirons l’usage des téléphones portables dans l’enceinte des écoles primaires et des collèges. » avait alors proclamé le candidat.

    Compte tenu d’une évolution sensible des pratiques de classe à ce sujet, voir par exemple les témoignages recueillis lors du dernier Carnaval numérique, compte tenu aussi du relâchement observé de la réglementation intérieure des lycées et même des collèges à ce sujet, des dispenses et dérogations accordées çà et là pour innover, il semblait acquis que, comme d’habitude, ces promesses de campagne seraient vite oubliées, d’autant que l’école a d’autres chantiers plus importants et sensibles à mener. Que nenni ! Le ministre, qui a pas mal occupé le terrain des médias en cette rentrée, n’a pas manqué une occasion de rappeler sa détermination à « faire respecter les règles et le droit ».

    Interrogé sur les modalités pratiques d’une telle interdiction, le ministre a rappelé ce qu’il disait déjà fin juin dernier et qui m’avait permis de faire, en m’efforçant de sourire, quelques aimables « Petites suggestions pour restaurer l’autorité du chef de l’État en Conseil des ministres ».

    « Par exemple, en Conseil des ministres, il y a un casier. On y met son téléphone portable, et ensuite, on rentre en Conseil des ministres, de sorte qu’on n’est pas interrompu. »

    En prenant ainsi la décision de confirmer cette interdiction, en allant même jusqu’à envisager d”en renforcer, à brève échéance, les modalités de mise en œuvre, le ministre ne fait que flatter dans le sens du poil tous ceux, dont certains parents, qui pensent que l’école, c’était mieux avant, et ceux des professeurs qui, au mieux, se méfient complètement de ce qu’en font leurs élèves, au pire, haïssent complètement ces derniers, leurs habitudes de vauriens et la modernité aliénante. Sic.

    Pas de chance pour notre vaillant ministre, les parents de la PEEP ont protesté — on attend encore la moindre remarque de la FCPE à ce sujet, très curieusement silencieuse sur un sujet qui la concerne au premier chef — mais c’était plus pour douter de la capacité de l’institution à mettre en œuvre pratiquement l’interdiction plutôt qu’à la remettre en cause ou à s’interroger sur sa validité et son intérêt :

    « Le dépôt des téléphones portables au collège pose un problème de logistique effroyable »

    On attend aussi les réactions officielles des syndicats d’enseignants ou des syndicats d’élèves. Sur son blogue éducation, l’UNSA, sans prendre vraiment position, donne la parole à Christian Westphal qui utilise en classe les smartphones de ses élèves de collège depuis un bon moment déjà. Je vous en dis un mot plus loin.

    Un certain déni de la réalité


    Le tweet ci-dessus
    , publié par le site officiel de l’administration française, a suscité pas mal de remarques. Un certain Philippe Casier, principal de collège, réagit sur un grand réseau social :

    « Une nouvelle fois, l’Éducation nationale passe à côté d’une extraordinaire opportunité. C’est la première génération à se promener avec, dans la poche, un dictionnaire, une calculatrice scientifique, une encyclopédie, un atlas, une bibliothèque, une vidéothèque, un appareil photo, un enregistreur pour les cours de langues, une caméra… Au lieu d’apprendre à s’en servir, d’apprendre à trier et à garder un esprit critique sur les informations… on veut interdire, sans d’ailleurs y parvenir. »

    Et puis, il y a ce reportage réalisé quelques jours après ce rappel réglementaire par francetvinfo.fr. C’est à Loches, près de Tours, et on y a décidé — qui ? le règlement intérieur ? — que les téléphones portables, tolérés dans la cour du collège, ne le seraient plus. Arguments ultimes de la direction : il n’y a plus de photos prises en classe et plus de harcèlement non plus. Tout cela est totalement invraisemblable. D’abord parce que les élèves s’en contrefichent et font ce qu’ils veulent en prenant des risques, ensuite parce que les parents, dans l’impossibilité même d’envoyer un texto à leur enfant vont finir par se rebeller, enfin parce que le temps scolaire, 35 h en moyenne, dont 30 h de cours pendant lesquels les élèves sont censés en principe faire autre chose que de harceler ou d’être harcelés, ne représente pas grand chose par rapport aux plus de 110 h d’éveil hebdomadaire.

    Un jour, je ferai un billet pour dénoncer les fantasmes au sujet du harcèlement, ceux qui le lient par exemple aux pratiques numériques, ceux qui ne le voient qu’à l’école ou ceux qui en font un phénomène du moment et de la modernité.

    En clair, dans ce collège, on se fiche pas mal qu’il y en ait, du harcèlement, du moment que ça ne soit pas à l’école. En prenant des mesures d’interdiction, de rétorsion et de confiscation, contre le droit commun d’ailleurs, ce principal, ce collège, l’institution scolaire en général font exactement le contraire de la mission de service public qu’on leur a assignée. Au lieu de bâtir avec les principaux concernés les fondements d’une vie scolaire, en l’occurrence la vie collégienne, comprise parce que négociée puis longuement expliquée, ils préfèrent interdire et réprimer.

    C’est un choix.

    Que d’autres ne font pas. Sur le blogue L’École de demain, Christian Westphal, professeur de sciences physiques dans un collège du Bas-Rhin, raconte comment il utilise avec ses élèves les smartphones qu’ils possèdent. Il dit comment cela mobilise leur attention, les incite à collaborer, les met en activité.

    « Il n’y a eu quasiment aucun “dérapage” avec les téléphones. Ils sont sur la table et plus en dessous, du coup, c’est plus facile de repérer ceux qui font autre chose. Si le SMS parental “N’oublie pas que c’est Papy qui vient te chercher à 17 h” arrive en plein cours, la règle est simple : on lit le message rapidement, on n’y répond pas et on reprend le boulot. »

    Fort heureusement, il existe plein d’exemples du même type, dans des disciplines différentes et à des niveaux divers, avec l’accord tacite et parfois complice de l’administration ou des services du rectorat, où le smartphone/ordinateur est utilisé pour prendre quelques notes, faire quelques photos, consulter ce qu’en dit Wikipédia, faire un petit calcul rapide, consulter une carte, vérifier l’orthographe d’un mot, que sais-je encore…

    L’insupportable mépris pour la jeunesse

    Dans Educavox, un professeur, Viviane de Beaufort, explique :

    « Je n’interdis pas le smartphone à mes étudiants : ce n’est pas la peine d’essayer de les empêcher d’être ce qu’ils sont, il faut au contraire profiter de leurs talents. »

    En prenant les décisions d’interdiction et d’ostracisation dont on parle, les élus, les fonctionnaires apeurés témoignent, au contraire de cette professeure, de leur absolue incompréhension de ce que sont, ce que sont devenus les jeunes d’aujourd’hui.

    Incapables de voir à quel point ils ont changé, à quel point ils ont investi, avec talent, l’écosystème numérique dans lequel ils baignent, ils adoptent à leur égard, à leur encontre devrais-je dire, une attitude hautaine et méprisante. J’avais proposé, il y a plus de 4 ans déjà, dans un article appelé « Ne dirait-on pas que les jeunes, nos enfants, les élèves, ne sont plus vraiment les mêmes ? »,  en examinant et en m’interrogeant sur les pratiques numériques médiatiques massives des jeunes, quelques questionnements qui n’ont guère trouvé de réponse aujourd’hui :

    • Quand les sollicitations sociales sont permanentes, comment mobiliser l’attention des élèves, assis six heures par jour à écouter leurs professeurs ?
    • Comment concilier le travail collaboratif et coopératif avec l’évaluation traditionnellement individuelle ?
    • Comment intégrer dans les enseignements l’acquisition par les élèves d’une culture numérique, technique mais aussi et surtout sociale et citoyenne ?

    Je concluais ainsi :

    « Il nous faut cesser de rêver et d’imaginer des élèves tels qu’ils pourraient ou auraient pu être, à l’image de ce que nous étions nous-mêmes ou rêvions d’être parfois, il y a quelques dizaines d’années. »

    Au-delà du mépris que ces adultes supposés responsables manifestent ouvertement pour les jeunes et ce qu’ils sont aujourd’hui, la réaffirmation de cette stupide interdiction est aussi particulièrement méprisante pour les enseignants eux-mêmes. Comment ? Ils ne seraient pas capables de mobiliser l’attention et la disponibilité des élèves, malgré la supposée dispersion que leur occasionne, selon les dires mêmes du ministre inquiet, le machin honni ? Ils ne seraient pas capables de formuler des interdictions simples, de négocier dans le cadre de la classe les éléments fondateurs du vivre ensemble, d’une vie scolaire apaisée qui rende les élèves plus autonomes, plus responsables ? Pour ma part, je suis convaincu du contraire. À condition qu’on les aide, que se bâtisse une réelle solidarité entre les acteurs de l’école, tous les acteurs, parents compris, qu’on leur explique qu’il vaut mieux, de temps en temps, évaluer l’opportunité de traiter telle ou telle partie du programme en considération particulière d’apprentissages transversaux, ceux qui concernent l’acquisition des compétences citoyennes ou l’éducation aux médias et à l’information, par exemple…

    Oui, si on fait tout cela, je suis certain que la majorité des professeurs sont capables d’adopter à ce sujet un regard bienveillant et compréhensif. Des efforts à faire découle naturellement un résultat valorisant pour tout le monde.

    Le néo-obscurantisme des élites

    Nombreux sont ceux qui, au siècle dernier déjà, ont contribué à faire de l’école autoritaire de Jules Ferry une école ouverte, curieuse des évolutions de son temps, porteuse de valeurs, formant des citoyens éclairés et capables d’exercer leur esprit critique. Plus que jamais, le numérique, fait social et culturel global, contraint l’école aujourd’hui à renforcer cette mission, contre ceux qui voudraient en faire une machine à produire des travailleurs, en accentuant l’acquisition des connaissances et des compétences qui sont celles du jeune citoyen.

    Le jeune citoyen de l’ère numérique a changé, je vous l’ai dit. Il a acquis des compétences qui lui permettent de mieux travailler avec les autres, de renforcer, en coopérant ou en collaborant, l’intelligence du collectif. Il sait s’adapter à de nouvelles situations ou conditions de travail. Il sait aussi qu’on en veut beaucoup à ses données personnelles et il a appris à se prémunir et à se protéger. Il a appris à confronter son opinion à celle des autres, il sait s’adresser à un auditoire, argumenter, débattre. Il exerce pleinement sa liberté d’expression là où c’est possible et où ça l’intéresse. Il sait comment et où accéder aux ressources documentaires dont il a besoin, en faire le tri, les valider, extraire le meilleur, critiquer le faux et s’en débarrasser.

    Pour tout cela, il utilise les outils disponibles, à commencer par le smartphone qu’il a ordinairement dans la poche.

    Il aurait bien voulu mais voilà, il ne peut pas, on le lui interdit : le machin à acquérir des connaissances, à mettre en œuvre toutes les compétences décrites plus haut, à interagir avec sa sphère sociale, dont la famille et les amis, doit être rangé une fois pour toutes au fond de son sac.

    L’interdiction va-t-elle aussi concerner les tablettes, différentes des smartphones en ce qu’elles sont un peu plus grandes, pourtant déployées dans de nombreux collèges de France, et les objets connectés, les montres par exemple ?

    Cet immense autodafé numérique est ainsi celui qu’organise aujourd’hui une école qu’on croyait pourtant dévouée à servir les Lumières. J’ai déjà évoqué ces nouvelles pratiques moyenâgeuses il y a plus de deux ans, dans un article titré « Les nouveaux inquisiteurs des autodafés numériques ».

    C’est l’obscurantisme qui gagne l’école, celui qui interdit, qui censure, qui confisque, qui jette au feu, qui voue aux gémonies, qui occulte, qui ne veut pas savoir, qui refuse de changer. Il est ainsi mené par de nouveaux inquisiteurs, ceux qui appellent au discernement quand il s’agit d’appeler à la Raison.

    Les seuls qui peuvent nous sortir de ce piège sont, si je me rapporte aux premiers paragraphes de ce billet, les collectivités territoriales qui, je l’espère, vont bientôt prendre conscience qu’il convient de porter leurs efforts dans le sens du soutien à l’équipement personnel et ainsi contraindre l’école à évoluer et ouvrir les yeux. S’ils pouvaient disposer du soutien des élèves eux-mêmes et de leurs parents, ce ne serait pas plus mal…

    Pour aller plus loin sur le sujet, au-delà des liens déjà indiqués dans le corps du texte :

    Auteur : Michel Guillou @michelguillou, à retrouver sur son blog : www.culture-numerique.fr

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    Crédit images : TaniaVdB sous licence CC0 Public Domain via Pixabayjezaroul via photo pin cc, Di Takashi Hososhima from Tokyo, Japan – Traditional cell phone vs Smart phone, CC BY-SA 2.0, Collegamento  et « auto da fe in the Town of San Bartolomé Otzolotepec » via Wikimédia Commons.

     

    Et vous, qu’en pensez-vous ? Votre point de vue nous intéresse ! Messages et articles à envoyer à aurelie@ludomag.com