Étiquette : mobilité

  • itslearning réagit à l’annonce de l’interdiction des mobiles  dans les établissements scolaires

    itslearning réagit à l’annonce de l’interdiction des mobiles dans les établissements scolaires

    Le Ministère de l’Education a annoncé l’interdiction des mobiles dans les écoles et aux collèges dès la rentrée 2018. Cette annonce intervient alors que, depuis plusieurs années, une politique de modernisation des méthodes pédagogiques et d’enseignement est menée et place les outils numériques en premier plan.

    Pour les acteurs qui contribuent à ce changement, comme itslearning, ce projet d’interdiction ne semble pas aller dans le sens de l’histoire. Si aujourd’hui, la modernisation passe naturellement par le numérique, elle se doit d’intégrer les habitudes et les usages des élèves en la matière.

    « Grâce aux ENT pédagogiques, la transmission du savoir par les enseignants est grandement facilitée. De même, le numérique est une aide précieuse pour les élèves en difficulté scolaire ou ayant des troubles de l’apprentissage, par le biais d’une personnalisation plus poussée.

    Notre solution est naturellement présente sur les mobiles, dont sont de plus en plus équipés les collégiens, et il nous semble incohérent de priver les élèves de cet outil de travail. Nous devons accompagner ce changement, plutôt que de l’interdire. Cela passe par des contrôles, ainsi que l’autorégulation des élèves », confie Alain Ecuvillon, Directeur Général France d’itslearning.

     

    Source : Agence MilleSoixanteQuatre.

     

  • Bilan du projet CLASSELAB dans l’académie de Nice

    Bilan du projet CLASSELAB dans l’académie de Nice

    Question de mobilité, d’adaptabilité, de mobilier, de Smartphones… Toutes les questions que vous vous posez sur l’espace classe. David et Brice, enseignants d’arts plastiques dans l’académie de Nice, se les sont posées aussi. Au micro de ludomag sur les Rencontres de l’Orme, ils dressent un bilan de leur « CLASSELAB ».

    Deux années d’expérimentation avec, au démarrage, inviter les élèves à utiliser leur Smartphone « tout en l’utilisant nous-mêmes en supprimant les bureaux mobiliers de nos salles de classe« , explique Brice.

    Questionnement sur les postures des enseignants mais aussi des élèves…

    Les explications en images dans la vidéo ci-contre.

     

    Tous les articles et vidéos des Rencontres de l’Orme 2017 sont à retrouver ici.

     

  • Semaine de l’apprentissage mobile, du 20 au 24 mars

    Semaine de l’apprentissage mobile, du 20 au 24 mars

    Cette année, l’événement phare de l’UNESCO consacré à l’interaction de la technologie et de l’éducation aura pour thème « L’éducation en situation d’urgence et de crise ». Du 20 au 24 mars, la Semaine de l’apprentissage mobile rassemblera des experts, des professionnels et des ministres de l’éducation et des TIC pour examiner les moyens de maximiser l’utilisation de technologies mobiles abordables et largement accessibles pour l’éducation des réfugiés et autres personnes déplacées.

    La Semaine de l’apprentissage mobile 2017 met en avant le potentiel des technologies mobiles au service des besoins éducatifs en situation de crise.

    La Semaine de l’apprentissage mobile 2017 accueillera un symposium incluant plus de 70 sessions restreintes, des expositions, et une combinaison de discussions et séances plénières sur les besoins éducatifs des personnes déplacées, dont le nombre sans précédent a dépassé les 65 million en 2015, on comptait alors en moyenne 24 personnes déplacées chaque minute.

    Cinquante-et-un pourcent des réfugiés sont des enfants et la plupart d’entre eux vivent dans des pays en voie de développement où de nombreuses écoles éprouvent déjà des difficultés à éduquer les élèves issus de la communauté locale. Même dans les pays riches, un afflux de nouveaux apprenants constitue un défi logistique, pédagogique et politique considérable.

    Consciente du fait que les appareils mobiles font partie des rares biens emportés par les personnes forcées à quitter leurs foyers, et que la technologie mobile peut aussi ouvrir les portes de l’enseignement et de l’autonomisation, la Semaine de l’apprentissage mobile examinera les moyens d’aider les apprenants, les enseignants et les systèmes.

    En élaborant le programme de cet événement l’UNESCO et ses partenaires poursuivent les objectifs suivants : renforcer l’inclusion dans l’éducation, préserver la continuité de l’apprentissage dans des contextes de conflit et de catastrophe, ouvrir et enrichir les possibilités d’apprentissage pour les réfugiés et autres personnes déplacées, faciliter l’intégration des apprenants dans de nouvelles écoles et communautés, servir de catalyseur pour l’innovation dans le secteur de l’éducation et améliorer l’impact des interventions humanitaires.

    Une salle de presse aidera les journalistes à se repérer parmi les nombreux événements de la Semaine de l’apprentissage mobile, y compris les démonstrations d’apprentissage dans une tente de réfugié, et à identifier les participants qu’ils souhaiteraient interviewer. Dans la salle de presse, les journalistes trouveront également un dossier de presse avec les informations sur l’événement et les problématiques qu’il abordera.

    La Semaine de l’apprentissage mobile 2017 est organisée en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Union internationale des télécommunications (UIT).

  • IBELEM, le numérique au service de la pédagogie

    IBELEM, le numérique au service de la pédagogie

    A l’occasion du salon Educatec-Educatice 2016, Ludomag a reçu sur son stand Mina Greslebin, Directrice du Département Education Numérique (Business Unit) de Ibelem.

    Présentation IBELEM

    • 20 ans d’existence
    • 192 millions d’euros de CA
    • 1400 collaborateurs
    • Présence forte en France avec le siège à Boulogne-Billancourt
    • 7 agences ITS en France (Lille, Nantes, Nancy, Montpellier, Bordeaux, Toulouse, Lyon) et 3 agences ITS à l’International (Genève, Bruxelles, Dubaï) qui permettent d’avoir une proximité et une réactivité forte.
    • De nombreuses références dans l’Education
    • Les partenariats indispensables pour répondre à vos besoins

    Métier et historique d’IBELEM

    Définition & mise en œuvre de la stratégie Mobilité et Wi-Fi des entreprises et acteurs publics et accompagnement des Etablissements Scolaires sur les projets Classes Numériques

    2001 : création de la société

    2012 : création du département Education Numérique

    2015 : lancement d’une succursale à Dubaï et acquisition de la société BlueSafe (spécialiste du Wi-Fi)

    Périmètre d’intervention

    Un accompagnement global des Etablissements Scolaires et des Collectivités pour les projets classes numériques

    Un pilotage du projet dans toutes ses dimensions :

    • Technique
    • Pédagogique
    • Financier

    Détails des Services

    Etude des besoins

    Accompagnement sur le recueil des besoins auprès de toutes les parties prenantes & définition des besoins

    Construction de l’offre et pilotage

    Accompagnement dans les arbitrages, préconisations d’un mode de fonctionne- ment et de niveau de service adapté, coordination avec les intervenants

    Fourniture & financement

    Gestion des approvisionnements, négociation avec les fournisseurs, proposition de solutions de financement

    Installation des solutions

    Installation des logiciels retenus & préparation des tablettes pour livraison « prêtes à l’emploi » : contenu, applications, règles de sécurité

    • Formation & support des enseignants

    Déploiement, par des enseignants formateurs, de formations à l’utilisation de la tablette dans un contexte pédagogique & support pendant le cours

    Accompagnement des ressources IT

    Accompagnement des ressources IT internes dans la prise en main des solutions déployées : formation, guides, assistance.

    • Possibilité d’externaliser tout ou partie de l’administration de vos solutions

    « Gestion de vos solutions et infrastructure pour votre compte »

    Si vous ne disposez pas d’équipes/IT, nous pouvons administrer, pour votre compte, sur la durée ou de manière ponctuelle, votre parc de tablettes, les solutions informatiques et en assurons le maintien en conditions opérationnelles.

    • Les composants de la solution : matériel, logiciel, contenu

    Référencement, installation, administration, support de toutes les solutions pertinentes :

    • Tablettes (toutes marques) et accessoires : racks, chargeurs, coques
    • Solutions Wi-Fi réseau et bornes
    • Solutions de Mobile Device Management administration et sécurisation des tablettes
    • Logiciel de contrôle parental et contrôle de la classe
    • Ressources numériques applications, manuels scolaires

    Nos 3 engagements

    • IMPARTIALITE : Choix des solutions répondant à vos besoins spécifiques parmi toutes celles proposées sur le marché
    • SUR-MESURE : Adaptation du niveau de service et choix des produits répondant le mieux à vos attentes et à vos contraintes, notamment budgétaires
    • PROXIMITE : Des équipes à taille humaine synonyme de relations de proximité & de réactivité

    Une expérience dans toutes les configurations

    Tous les niveaux scolaires :

      • Maternelle,
      • Primaire
      • Secondaire

    Tout type de projet :

      • Projets pilote-expérimentation
      • Déploiements massifs

    Tout type d’usage :

      • Utilisation mixte ou non, partagée ou non
      • Propriété de l’établissement ou de l’élève

    Avec des équipements distincts :

      • Terminaux
      • Solutions de MDM
      • Contrôle de classe

    Avec des modes de gestion distincts :

      • Gestion totalement internalisée
      • Externalisation totale ou partielle

    Ibelem Bar

    Permanence Ibelem à raison d’une demi-journée par semaine durant une année scolaire hors vacances scolaires.

    Support pour répondre de manière instantanée à des problématiques techniques de base :

      • Mise en conformité d’une tablette
      • Re-installation du profil de configuration
      • Vérifier la présence de toutes les applications
      • Forcer les mises à jour applications ou de l’OS
      • Réinitialisation de la tablette

     

  • Mirage Make : une solution de création de contenus en réalité augmentée

    Mirage Make : une solution de création de contenus en réalité augmentée

    Et si une simple feuille de papier pouvait avoir une troisième dimension … virtuelle ? Le projet d’application Mirage Make, c’est tout simplement permettre à tous de créer sa propre réalité augmentée.

    Mirage Make s’adresse en premier lieu au monde de l’éducation, enseignants ou élèves, qui pourront créer des productions valorisées par la réalité augmentée. L’idée est de créer une dynamique de motivation auprès des élèves qui pourront produire facilement des documents captivants.

    miragemake2_071116

    Pour soutenir le projet  : fr.ulule.com/projet-mirage

  • Usages massifs et raisonnés des Smartphones en classe

    Usages massifs et raisonnés des Smartphones en classe

    David Cohen, enseignant d’arts plastiques dans l’académie est venu présenter cette expérience dans sa classe d’arts plastiques mais qui peut intéresser tout enseignant quand on sait la prédominance de ces matériels élèves qui animent leur quotidien. Il était au micro de ludomag, interviewé par François Jourde lors de l’université d’été de Ludovia#13.

    Des tablettes sont prêtées pour les quelques élèves qui n’ont pas de Smartphones et « nous (mon collègue Brice et moi), essayons d’intégrer les Smartphones avec un protocole de manière la plus légale et la plus sécurisée possible« , précise David Cohen.

    Tous les types d’appareils sont pris en compte afin de préserver l’équité entre les élèves ; il faut donc trouver des applications gratuites, pour les mêmes usages, pour tous les téléphones. « C’est une des complexités du processus« , souligne David.

    Les usages ciblés par David et son collègue professeur en collège, sont transversaux et peuvent être dupliqués à n’importe quelle discipline.

    Il décrit les étapes de la mise en oeuvre dans la vidéo ci-contre et les réactions des élèves.

    « Je pense qu’il y a un vrai contrat de confiance avec les élèves ».

    Des questions se posent, comme par exemple :  « Jusqu’où peut-on aller dans le scolaire avec un outil qui n’appartient pas à l’usage scolaire » « Cela va t-il changer les pratiques des adolescents » etc.

     

     

  • 3 raisons pour intégrer le téléphone mobile dans les kits d’alphabétisation en Côte d’Ivoire

    3 raisons pour intégrer le téléphone mobile dans les kits d’alphabétisation en Côte d’Ivoire

    Les derniers chiffres issus de d’Enquête sur le Niveau de Vies (ENV, 2015) sont alarmants sur la question de l’analphabétisme en Côte d’Ivoire. En effet, environ 55 % de la population ivoirienne âgée de plus de 15 ans ne sait ni lire, ni écrite encore moins compter en français. Bi Sehi Antoine MIAN, Ph.D. nous propose une vision bien réaliste sur l’usage possible et pédagogique des outils mobiles comme les téléphones dont le nombre d’abonnés aujourd’ui dépasse le nombre d’habitants !

    Pour parvenir à relever le défi de l’analphabétisme en Côte d’Ivoire, il importe aujourd’hui de faire appels à d’autres outils tels que le téléphone mobile.

    D’une façon générale, un kit d’alphabétisation est composé, selon les experts, de livres (lecture, écriture, calcul), de cahiers, de stylos, de crayons, d’ensembles géométriques, de boites de craies et de calculatrices. Ainsi, dans le kit tel que distribué actuellement aux auditeurs des centres d’alphabétisation en Côte d’Ivoire, il n’est point fait mention de téléphone mobiles. Pourtant, selon moi, trois raisons militent aujourd’hui en faveur de l’intégration du téléphone mobile dans les kits d’alphabétisation par la Direction de l’Alphabétisation et de l’Éducation Non Formelle (DAENF) du Ministère de l’Éducation Nationale (MEN).

    D’abord parce que le téléphone mobile est accessible à la population cible. S’il y a une technologie qui a le plus conquis l’Afrique, c’est le téléphone mobile. En effet, une étude menée entre 2011 et 2013 par Afrobaromètre dans 34 pays montre que 93% des Africains ont accès à la téléphonie mobile quand ils ne sont que 88% à pouvoir aller à l’école, 59% à avoir l’eau courante et 28% à être reliés à un système d’épuration des eaux.

    En Côte d’Ivoire par exemple, il y a aujourd’hui plus d’abonnées au téléphone mobile que d’habitants.

    En effet, les indicateurs du 1er trimestre 2016 de l’ARTCI indique que 24 554 491 de puces sont actives pour une population estimée à 22 671 331 d’habitants. De plus, la population cible c’est à dire celle âgée de 15 ans et plus a souvent accès au téléphone mobile.

    Ensuite, parce que le téléphone mobile est un outil d’alphabétisation.

    L’utilisation du téléphone mobile comme outil d’alphabétisation est de plus en plus documentée dans le contexte africain. En Côte d’Ivoire par exemple, depuis environ deux années, MTN Côte d’Ivoire mène des campagnes d’alphabétisation des couches vulnérables de la population à l’aide du téléphone mobile. La dernière en date a été faite avec AmBC, une application mobile, créée par Byte informatique en partenariat avec MTN Côte d’Ivoire et Unesco.
    Cette application qui contient plusieurs modules d’apprentissage avec différents niveaux peut être d’une aide appréciable pour les moniteurs des Centres d’alphabétisation.

    Enfin, parce que le téléphone mobile permet de lutter contre l’illettrisme.

    Tous les experts en alphabétisation vous diront que la difficulté majeure dans le métier c’est le suivi de l’auditeur une fois qu’il a quitté le centre d’alphabétisation. En effet, si ce suivi n’est pas adéquat, l’auditeur peut tomber dans l’illettrisme. C’est à dire qu’il risque de perdre la maîtrise de la lecture, de l’écriture et du calcul.

    Grâce au téléphone mobile, il est aujourd’hui possible de faire face à cette situation. L’utilisation de la fonction SMS par les moniteurs et les auditeurs des centres d’alphabétisation est une piste à exploiter. A cet effet, la formation dans les Centres d’alphabétisation devraient encourager les auditeurs à faire usage du SMS pour échanger entre eux mais aussi avec leurs moniteurs. Elle devrait aussi apprendre aux auditeurs d’utiliser la fonction calculatrice des téléphones mobiles en lieu et place de la calculatrice ordinaire pour apprendre à calculer.

    Ces usages pourraient être très bénéfiques pour la lutte contre illettrisme post-alphabétisation. Mais, bien plus qu’un outil de lutte contre illettrisme, le téléphone mobile pourrait permettre de repérer les illettrées.

    En effet, d’après le site Konbini, une étude faite par Pal Sundsoy, un chercheur norvégien, montre qu’il serait possible de repérer un illettré grâce à son téléphone mobile. Le modèle qu’il a utilisé se fonde sur un algorithme prédictif et une base de données des relevés d’activité des téléphones mobiles : localisations, contacts, nombres de messages et d’appels, heures de réception de ces communications, etc.

    En additionnant les données géographiques, sociales et économiques, le modèle prédictif de Pal Sundsoy parviendrait actuellement à identifier les zones d’illettrisme avec 70 % de précision.

    Comme on peut le constater, il n’y a vraiment pas de raison pour que que le téléphone mobile soit absent des kits d’alphabétisation. Son intégration devrait même être encouragée aussi bien par le MEN dans le cadre de sa politique d’éducation numérique que par le Ministère de l’Économie Numérique et de la Poste dans le cadre de sa politique de vulgarisation des usages des outils numériques.

    Par ailleurs, alors que le dernier rapport de la Banque Mondiale sur la situation économique de la Côte d’Ivoire fait ressortir la propension des ivoiriens à utiliser les solutions Moble money, l’intégration du téléphone mobile dans le kit d’alphabétisation permettra de parfaire l’autonomisation financière des populations vulnérables.

    Les populations alphabétisées pourront de façon autonome faire en toute sécurité leurs opérations Mobile money. Pour favoriser intégration du téléphone mobile dans le kit d’alphabétisation, le MEN devrait encourager la formation des moniteurs des centres d’alphabétisation et l’élaboration de modules d’alphabétisation avec le téléphone mobile.

    Auteur : Bi Sehi Antoine MIAN, Ph.D.
    Blog www/ticeduforum.ci
    Twitter @mianseh

  • Quelle place pour les Equipements Individuels Mobiles (EIM) sur le plan pédagogique ?

    Quelle place pour les Equipements Individuels Mobiles (EIM) sur le plan pédagogique ?

    Voici telle que nous pourrions reformuler en un titre la problématique de cette table ronde sur la session mobilités & pratiques pédagogiques animée par Héloïse Dufour de l’association Inversons la Classe.

    Rappel de la problématique

    La classe a longtemps été le lieu de la transmission des savoirs, un espace protégé, à l’écart du monde. Cette unité de temps et de lieu est fortement bousculée par l’arrivée du numérique et des supports mobiles dans l’écosystème scolaire et par le développement d’usages « en mobilité » qui échappent en partie aux enseignants. Ils les obligent à repenser l’articulation entre différents temps et différents espaces d’apprentissage pour leurs élèves et à prendre en compte un certain nombre de pratiques et de savoirs qu’ils ont développés en dehors de l’école. L’enjeu est bien de reconstruire un continuum pédagogique et éducatif qui permette, comme disait Philippe Meirieu, de réduire le grand écart qui s’est creusé entre l’école et la vie.

    Ce changement qui touche la « forme scolaire » a des conséquences dans tous les domaines (organisation, démarches pédagogiques, modalités d’apprentissage, compétences des élèves, compétences professionnelles…) et pour tous les acteurs de la communauté éducative (enseignants, parents, cadres de l’éducation, partenaires). Mais surtout, il doit être accompagné à tous les niveaux de l’institution scolaire, par la formation et par la recherche, afin que soient mises en place les meilleures conditions de son déploiement : nouvelles compétences, nouvelles pédagogies, nouvelles organisations, nouveaux modes de pilotage, nouvelles ressources (contenus et services), nouveaux projets d’équipements…

    Pour discuter autour de ce sujet étaient présents  Catherine Becchetti-Bizot – Inspectrice Générale de l’éducation nationale en lettres, Christophe Piombo – DAN de l’AC Toulouse, Pascale Montrol-Amouroux – DNE cheffe du département de la valorisation des usages et de la diffusion des pratiques DNE, MENESR, Stéphanie Woessner – enseignante en langues anglais et français à Stuttgart, Allemagne et Membre du bureau Cyberlangues et David Cohen – enseignant d’arts plastiques AC Nice.

    La synthèse de cette table ronde a été réalisée par Jean-Marie Gilliot et Jennifer Elbaz de Brainpop.

    Catherine Becchetti-Bizot cadre le propos et définit précisément le contexte. Quand on parle EIM, le périmètre est très large : on touche à la question du numérique et des apports pédagogiques et aussi, fait important, ce qu’ils impliquent en terme d’organisation générale de l’enseignement, de la classe, de la formation des enseignants, la manière dont les espaces et les temps scolaires se réorganisent.

    Est-ce que tout cela vient des outils ou bien d’un enchaînement plus systémique et plus large des démarches pédagogiques suscitées par le numérique ?

    Précisément :

    • Equipement” : nouveaux supports qui ne sont ni des ordinateurs fixes ni des tableaux blancs interactif. Un ensemble d’appareils qui définissent un environnement de machines. C’est quelque chose de global. Un ensemble d’appareils et un environnement. La question est comment ces équipements conditionnent, facilitent ou entravent la pédagogie ?
    • Individuel” : il s’agit de tablettes, de smartphones ou de liseuses. Beaucoup de candidats au plan numérique ont fait le choix de classes mobile ce qui veut dire que quand on choisit un équipement on fait le choix selon une conception, une vision, une stratégie. Il semblerait que dans un 1er temps c’est l’aspect collaboratif dans la classe induit par la tablette qui ressort, plutôt que l’aspect individuel. Il y a de plus la dimension de plaisir pour l’élève d’avoir son matériel. C’est aussi un support de communication, de connexion, donc d’échange avec l’autre.
    • Mobilité” : de quelle mobilité parle-t-on ? Mobilité des personnes ou bien de l’outil lui-même ? Objet multimodal : par exemple en sorties scolaires, l’objet permet de s’extraire de l’unité de temps et de lieu de la classe. On l’emmène avec soi pour capter des moments en vidéos, photographier, enregistrer, partager, consulter des documents.Ce processus nous renvoie à des pratiques culturelles et sociales : on peut méditer en marchant, l’utilisation se fait aujourd’hui dans un contexte corporel différent, comme par exemple l’utilisation de l’application PokemonGo debout en déplacement. L’équipement pose aussi la question de la distance. On peut échanger, consulter au-delà de l’unité de lieu et de temps scolaire.

    Se pose aussi la question de la dimension tactile, intime et sensorielle à l’objet. Le personnaliser contribue à se l’approprier. La tablette tenant dans la main, elle nous accompagne dans notre vie au quotidien.

    Ces EIM ne sont pas intégrés dans le cadre scolaire, ils le reconfigurent. Ils revisitent le scénario pédagogique : qu’est ce qui va être fait en classe ? Qu’est-ce que je vais pouvoir faire en dehors de la classe ?

    Il fait à la fois exploser le temps et l’espace et permet de reconstituer l’unité et la continuité de l’enseignement, la cohérence pédagogique en regroupant dans le même équipement toutes les actions de l’élève.

    Quelles règles ? Quels comportements ? Quels modes de citoyenneté ?

    Le professeur est le vecteur de confiance qui invite à utiliser les EIM, le chef d’établissement et l’institution garantissent la dimension de responsabilité.

    Se posent bien entendu les questions juridiques, techniques liées aux données et aux identités.

    L’effort d’investissement ne pourra pas se poursuivre. Il posera la question demain d’intégrer les équipements personnels des élèves.

    Question la plus importante soulevée de fait par les EIM : revoir complètement la forme scolaire : comment on repense à la fois la progression de son cours, la cohérence des différents temps d’apprentissages de l’élève, la question de l’aménagement de la classe et de l’établissement (CDI). L’enseignant doit adopter la posture de recherche et innovation. Il doit remettre ses gestes et ses postures professionnelles en question : posture intellectuelle, position par rapport à l’élève.

    Et finalement se pose la question de la formation pour les professeurs : quelles modalités d’accompagnement et de partage ?

    Stéphanie Woessner rentre dans le coeur du sujet en nous présentant son expérience en Allemagne. Dans un collège de 600 élèves, sans TBI et seulement 2 salles informatique, un réseau faible. Partant du principe qu’un élève parle au mieux 1 minute par cours ce qui est peu dans le cadre de l’apprentissage des langues, l’achat de 5 tablettes (en répondant à un appel à projet régional pour 1000€) a permis de mettre des élèves en ilôts, a favorisé la coopération et l’apprentissage par les pairs, l’échange oral entre élève et à l’enseignant de passer plus de temps avec les élèves en plus grande difficulté.

    Pour pallier au souci du droit à l’image des élèves, les applications permettant de fabriquer des avatars et de les faire parler entre eux ont été privilégiées. De plus, l’invention de situations réalistes leur permet de développer des narrations. Certaines productions sont publiées, après correction par l’enseignante, ce qui permet aux autres classes d’y avoir accès.

    Pascale Montrol-Amouroux précise que sur les nouveaux appels à projets la possibilité d’intégrer les équipements individuels personnels des élèves est donnée. Les enjeux sont alors d’accompagner les achats par les familles et de gérer les aspects juridiques. Le choix est laissé aux établissements et aux équipes pédagogiques suivant leurs expérimentations et doit se faire au travers d’une réflexion collective à mener en équipe pédagogique et avec les parents.

    Christophe Piombo nous dit que dans son académie, 40 collèges et une cinquantaine d’écoles seront équipés à la rentrée. Les solutions privilégiées sont : EIM, tablettes et classes mobiles. Il faut s’assurer du développement des usages. Il faut être en association avec les collectivités pour pouvoir rassurer les collègues en étant sûrs que l’environnement soit favorable (accès au réseau etc.).
    Pour les autres établissements, il y a une part du budget de la DAN dédié à l’acquisition de matériel prêté sur appel à projets pour les collègues du premier et second degré. Par ailleurs, les cadres de l’Académie sont équipés.  Catherine Becchetti-Bizot souligne la présence de Canopé pour l’accompagnement des enseignants.

    David Cohen nous raconte comment il passe maintenant à l’intégration des équipements personnels des étudiants.

    Il avait besoin d’un outil multimédia qui permet la captation photo et vidéo, enregistrement et diffusion, en respectant le geste artistique. Il a réussi à faire accepter l’utilisation des smartphones des élèves après avoir inventorié l’ensemble du parc (900 élèves) disponible et démontré ainsi que 90% des élèves étaient équipés (pour les 10% restant, le chef d’établissement a accepté l’achat de tablettes dans le cadre du budget disciplinaire). Une charte a été acceptée par les parents d’élèves, membres du CA, et les autres. D’autre part la problématique de connecter tous les smartphones et tablettes au réseau sécurisé de l’établissement a été résolue par la DAN.

    Le travail pédagogique pendant tout un été a été d’identifier des applications gratuites pour chaque OS visant à monter, transformer les captations photos, vidéos et prises de notes.

    Résultat : le travail sur l’année d’expérimentation fait apparaître que l’espace classe doit être modifié ! Dans une semaine les élèves seront dans des classlabs dans lesquels tables et chaises auront été enlevées au profit de tables basses, poufs, planches et tréteaux car pratiquer les arts plastiques, c’est faire des choix et décider de se mettre avec un tel et ici ou là pour travailler de telle manière, et donc toucher du doigt ce que sont les arts plastiques.

    La table ronde s’oriente ensuite sur la formation des enseignants : Comment est-ce qu’on réfléchit la question de l’accompagnement ? et comment diffuset-on les erreurs qu’on a pu faire ?

    Les enseignants présents se sont autoformés, en allant participer à une association comme cyberlangues, en participant à des webinaires gratuits en ligne et des MOOC. L’institution reconnaît qu’il y a plusieurs modalités de formation qui sont complémentaires et qui doivent être actives pour être en cohérence avec les objectifs de culture numérique.

    Concernant le droit d’utiliser les équipements personnels dans les établissements, les expérimentations restent des cadres dérogatoires et il n’y a pas de réponse claire, nette, précise et opposable à ce jour par l’institution sur le sujet,

    En commentaires proposés par les auteurs de la synthèse :
    nous notons par rapport aux tables rondes des années précédentes sur le sujet, comme nouveautés : la clarification du rôle de l’enseignant qui doit inciter aux usages en proposant un cadre de confiance aux élèves, d’une part, et la reconnaissance des modalités multiples et complémentaires pour la formation des enseignants.

     

  • Favoriser la compétence orale et l’échange interculturel grâce aux tablettes et aux outils numériques en cours de FLE

    Favoriser la compétence orale et l’échange interculturel grâce aux tablettes et aux outils numériques en cours de FLE

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Lors de cet événement des ateliers Explorcamps et Fabcamps seront proposés. Stephanie Woessner présente « Favoriser la compétence orale et l’échange interculturel grâce aux tablettes et aux outils numériques en cours de FLE ».

    Problématique pédagogique

    Les programmes des langues vivantes nous demandent de favoriser la communication en cours afin de donner à nos élèves la compétence d’agir dans une autre langue et dans un autre environnement culturel que le leur. Etant donné que les classes sont souvent nombreuses, ce qui limite le temps de parole de chaque élève en théorie à un maximum de 1 – 2 minutes, il faut tout d’abord trouver un moyen de les faire parler en même temps pour qu’ils puissent s’entrainer dans un cadre scolaire. C’est grâce aux tablettes et à diverses applications mobiles ainsi qu’à des pratiques adaptées que cela devient possible. Ensuite, il s’agit de leur faire découvrir une autre culture au travers de projets d’échange numérique. Cela se fait au mieux dans le cadre d’un échange avec mobilité, mais on peut également se servir de plateformes sociales comme Edmodo ou rester dans un cadre totalement virtuel.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée

    En cours, je me sers de 5 tablettes Samsung Note de 8 pouces. Ce sont des tablettes Android dotés de stylets qui permettent avant tout aux élèves d’écrire à la main et de faire donc des exercices sur les tablettes. Grâce au Samsung AllShareCast Dongle, on peut facilement afficher l’écran des tablettes via un projecteur.

    En second lieu, il y a plusieurs applications de dictionnaire uni- et bilangue (PONS, LEO, Robert Collège) et de conjugaison (Le Conjugueur) sur les tablettes pour que les élèves puissent trouver des mots et vérifier une orthographe ou une conjugaison.

    Et outre, il y a des applications qui permettent aux élèves de s’entraîner à l’oral tout en approfondissant des phénomènes grammaticaux ou des méthodes apprises en cours. Il s’agit d’un côté d’applications d’avatars (BuddyPoke, Tellagami) et de l’autre d’applications multimédia (p.ex. Glogster, Padlet).

    Enfin, on peut aussi se servir du microphone et de la caméra intégrés aux appareils numériques pour faire découvrir un pays. Ou bien, si un voyage est impossible on peut communiquer grâce à des applications comme Edmodo avec des élèves à l’autre bout du monde.

    Relation avec le thème de l’édition

    A l’ère du numérique où chaque ou presque chaque enfant au collège possède un Smartphone et est constamment exposé à des contenus multimédias, il est difficile de faire cours « à l’ancienne » car cela est bien moins intéressant du point de vue de l’élève que de se plonger dans un univers numérique sous leurs tables. Pour les encourager à s’appliquer, il faut donc avoir recours aux technologies qu’ils consomment tous les jours du matin au soir sans savoir a priori s’en servir à des fins pédagogiques.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

    Dans mes cours, les élèves se servent tous les jours de tablettes et apprennent à utiliser cette technologie à des fins pédagogiques. Ils peuvent ensuite transférer ces compétences sur leurs propres tablettes et smartphones.

    Tout d’abord, en cours, mes élèves travaillent par groupes de trois à cinq élèves et font leurs exercices ensemble. Ensuite, chaque groupe est chargé de la présentation d’un ou de plusieurs exercices, prenant ainsi la place de l’enseignant qui est là pour aider et pour observer la classe afin de juger qui de ses élèves a besoin de soutien personnalisé. Les élèves s’entraînent donc à tour de rôle à communiquer en langue étrangère avec leurs camarades de classes dans un contexte scolaire.

    Ensuite, pour s’entraîner à la communication orale tout en approfondissant leurs connaissances linguistiques et méthodiques, ils peuvent se servir d’applications d’avatars pour enregistrer soit des monologues (p.ex. comment décrire une personne ou une photo avec Tellagami), soit des dialogues (p.ex. faire les courses au marché en se servant de l’article partitif avec BuddyPoke), ou encore pour présenter un certain sujet avec une affiche multimédia (p.ex. le carnaval en Allemagne avec Glogster) ou pour faire une BD basée sur un texte plus long qu’ils ont lu (p.ex. avec ComicStripIt – au choix à compléter avec une version parlante avec Glogster).

    Enfin, pour ouvrir la salle de classe à l’extérieur, il y a plusieurs façons d’utiliser des outils numériques ou des tablettes (ou les deux) pour rendre possible des projets d’échange, soit tout à fait virtuels et dans le cadre d’une simulation globale (www.unautremon.de), soit pour accompagner un échange avec mobilité (www.aventurefrancoalleman.de), soit pour échanger via une plateforme numérique comme Edmodo avec des élèves d’un autre pays (p.ex. avec un classe de locuteurs natifs en France ou des apprenants de FLE au Canada).

    Plus d’infos sur les ateliers EXPLORCAMPs Ludovia#13
    http://ludovia.org/2016/ateliers-sur-explorcamps-ludovia13/

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