Au niveau équipement, cette faculté jeune (2009), de 1500 étudiants environ, est dotée de 3 salles informatiques équipées et connectées qui sont utilisées pour les Travaux Pratiques informatiques (travaux de programmation…) mais également des travaux en laboratoire de langues ou en visioconférence (pour l’échange de cours entre universités) ; d’autres salles sont équipées en TNI. 80% des étudiants ont un ordinateur personnel et les enseignants ont aussi leur équipement personnel. Tout le campus dispose du WIFI.
C’est donc un véritable espace de liberté que nous montre la faculté de Larrache.
Au niveau de la continuité pédagogique, M. le Doyen nous explique qu’il y a deux niveaux. D’un côté il y a la relation pédagogique entre l’enseignant et l’élève ; ensuite l’enseignant peut tout à fait correspondre avec l’élève par facebook mais cela reste du domaine privé. Cette absence de plateforme collaborative, type ENT, est compensée, d’après M. le Doyen par la présence physique sur le campus de chaque enseignant qui permet à l’élève de rencontrer ses enseignants au moment où il le souhaite, favorisant la relation humaine. Un enseignant rapporte son expérience personnelle ; il dit utiliser facebook pour passer de l’information à ses étudiants et il juge que ce moyen est beaucoup plus rapide et efficace que les canaux traditionnels.
Au cours des échanges, on ressent une ambiance générale plutôt tournée vers la crainte et l’ angoisse devant l’ouverture qu’offre la société numérique, ouverte à tout, sans aucunes limites. Les questions posées par la salle aux intervenants français tournent autour de cela.
Un élève s’interroge sur l’arrivée du livre numérisé. Est-ce une bonne chose ? Dans sa question, nous sentons son angoisse de voir «périr» le travail des ancêtres comme il le dit, ceux qui ont écrit les livres. Cela signifie t-il l’extinction du livre ?
A cela, Maxime Lejeune, un des intervenants, répond qu’on a jamais autant lu et autant écrit sur papier depuis l’arrivée du numérique (d’après des études menés au Canada par exemple).
Témoignage d’un enseignant qui s’inquiète de voir qu’avec le numérique, les limites sont transparentes. On part de l’individuel, de l’anonymat pour aboutir dans le domaine public. Où sont les frontières ? Car elles semblent perméables…
Autre questionnement : l’abondance de l’information constitue t-il une chance pour nos enfants ou bien un danger ?
Et enfin une dernière réflexion sur la collaboration dans un système scolaire où il est absolument nécessaire d’associer l’élément sécurité information, protection de la vie privée…
Un questionnement autour de la sécurité et la protection de la vie privée et la disparition du livre semblent être les deux principales préoccupations de ce public marocain.
Alors qu’en France, le débat s’oriente actuellement autour des usages après avoir suivi des politiques d’équipement massif, le Maroc semble loin de la problématique «trop d’équipement tue l’équipement». Privé de cela, Il s’attache à des sujets autres, non négligeables par ailleurs, à savoir l’accompagnement des élèves à l’usage du numérique, une éducation au numérique, accompagnement qui pourrait être fait par les enseignants…