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  • Accroître l’intérêt des élèves pour les maths : étude de cas à l’Université de Turin

    Accroître l’intérêt des élèves pour les maths : étude de cas à l’Université de Turin

    L’Université de Turin et les autorités locales collaborent sur une utilisation de Maple T.A. pour accroître l’intérêt des élèves du secondaire pour les mathématiques.

    L’Université de Turin est non seulement un utilisateur de longue date avec succès de Maple T.A. en termes d’enseignement, devoirs et évaluation des cours de mathématiques, mais elle a aussi fait bénéficier d’autres établissements des avantages de Maple T.A. en partenariat avec les autorités locales.

    Le personnel de Turin a mené deux projets tout à fait uniques : « Ecole des devoirs » et « Formulation et résolution de problèmes ».

    Les deux projets impliquent l’utilisation de Maple T.A. et une intégration profonde dans le système de gestion d’apprentissage Moodle pour offrir tout en souplesse du contenu aux étudiants.

    En 2013, la Ville de Turin a lancé le projet « Ecole des devoirs » visant à réduire les taux d’échec scolaire au lycée. Des études ont révélé que les élèves abandonnant leurs études avant de décrocher leur diplôme rencontraient principalement des difficultés en mathématiques, italien et langues étrangères. Le projet a pour objectif d’accompagner les élèves de 14-15 ans, lorsqu’ils arrivent pratiquement à la fin de l’enseignement obligatoire, en offrant un moyen efficace de les empêcher d’abandonner l’école.

    Le projet « Ecole des devoirs », mis en œuvre dans 40 établissements secondaires, se compose de cours couvrant les mathématiques, les sciences, l’italien et les langues étrangères. Les élèves qui ont de faibles notes sont regroupés par équipes de cinq ou six. Des étudiants d’université formés dispensent deux heures de cours après l’école dans une ambiance de camaraderie. A la fin de chaque cours, l’étudiant-professeur distribue des devoirs Maple T.A. A la maison, les élèves peuvent utiliser Maple T.A. pour leurs exercices pratiques.

    Grâce au système de notation automatique et de retour d’information immédiat de Maple T.A., les élèves identifient les sujets difficiles et consacrent du temps aux exercices pratiques afin de mieux comprendre les concepts. En même temps, les enseignants peuvent aussi vérifier si l’étudiant a assimilé les concepts ou doit faire plus d’efforts sur tel ou tel sujet.

    Ce projet a enregistré des résultats très satisfaisants. Après son lancement initial au printemps 2013, l’Université de Turin a constaté que la confiance en soi des élèves avait (sur une échelle de 1 à 5) bondi de 2,76 à 3,96, que l’intérêt pour le sujet était passé de 2,95 à 3,83, l’assiduité à faire les devoirs de 2,8 à 3,6, la participation en classe de 3,1 à 3,8 et la connaissance du sujet de 2,6 à 3,7.

    Quatre ans plus tard, le projet est en constante progression, avec des résultats similaires d’une édition à l’autre. Les élèves qui ont suivi régulièrement les cours ont démontré une progression d’un point sur dix environ de leurs notes de mathématiques.

    « L’adoption de technologies que les élèves connaissent déjà les mettent davantage à l’aise », explique le Dr Marina Marchisio, Professeur de Géométrie à l’Université de Turin.

    « La technologie facilite non seulement l’apprentissage mais favorise également une attitude positive de la part des élèves, qui constitue l’un des fondements essentiels de l’acquisition de compétences. Nous nous sommes aperçus que la neutralité de l’ordinateur élimine les obstacles émanant parfois de la personnalité de l’enseignant, qui peut apparaître comme antagoniste aux yeux de l’adolescent, ce au détriment de l’apprentissage. Maple T.A. s’est avéré un excellent outil pour préparer les élèves et renforcer leur confiance ».

    Le projet « Formulation et résolution de problèmes » soutenu et financé par le ministère italien de l’Education, a notamment pour objectif le renforcement de l’intérêt pour l’Informatique, l’introduction d’innovations dans l’enseignement et l’apprentissage des mathématiques, la formation continue des enseignants, l’adoption d’un environnement d’apprentissage virtuel et un volume significatif d’activités de réseau social pour partager les matériels d’apprentissage. Le public cible, ce sont les professeurs de mathématiques, informatique et autres disciplines scientifiques de lycée.

    Les enseignants reçoivent d’abord une formation sur l’utilisation de Maple T.A. dans Moodle, et sont invités à adopter ces outils dans leur matériel de cours. Leur formation à Maple T.A. comporte trois phases. Tout d’abord, un cours d’initiation aux principes de base de Maple T.A. d’une durée de trois heures. Ensuite, un tuteur est à disposition pour deux heures par semaine pour des réunions sur le web et propose un soutien à l’utilisation de Maple T.A. selon deux niveaux différents (de base et avancé). Enfin, un forum est utilisé dans le cadre d’une expérience de tutorat asynchrone. Les enseignants peuvent poster leurs questions, auxquelles répondent des tuteurs ou des collègues.

    Les enseignants utilisent Maple T.A. dans leurs cours à des fins d’évaluation. Ils s’en sont servis au départ pour vérifier les compétences initiales de leurs élèves au début du cours. Tout au long de l’année, ils surveillent le processus d’apprentissage et préparent les devoirs et les devoirs maison. Enfin, ils ont utilisé Maple T.A. à des fins d’évaluation sommative en travaux pratiques, souvent en reprenant le type de devoir surveillé de Maple T.A.

    Le programme prend rapidement de l’ampleur et rassemble 900 professeurs en activité, 1200 professeurs en formation, 2000 cours et 18 000 étudiants.

    La technologie Maplesoft permet aux professeurs et aux élèves d’enrichir les cours, d’approfondir des concepts et de déterminer leurs forces et leurs faiblesses. L’utilisation des bons outils peut faire toute la différence. Maplesoft dispose de ces outils technologiques parfaitement adaptés à l’enseignement en ligne des mathématiques et matières scientifiques.

    Plus d’infos :
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    pour découvrir comment les étudiants et les enseignants peuvent bénéficier de Maple, Maple T.A. et Möbius

    Pour tester, recevoir une démonstration ou pour toutes informations sur cette plateforme d‘exercices et d’évaluations automatisés en mathématiques, contactez l’équipe académique de Maplesoft

    A propos de Maplesoft et ses solutions numériques pour l’enseignement :

    Avec plus de 25 années d’expérience dans le développement de produits pour l’enseignement technique et pour la recherche, Maplesoft s’implique particulièrement dans les initiatives innovantes d’enseignement et de pédagogie numériques. Maplesoft a été un précurseur dans l’innovation pédagogique en introduisant un changement fondamental dans l’enseignement technique via son initiative « Mathématiques cliquables et interactives » dans Maple, le développement de Maple T.A. l’outil d’évaluation en ligne, Möbius permettant la mise en ligne des cours de sciences et leurs contenus pédagogiques interactifs.

     

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  • CADRE21 : Pour un développement professionnel reconnu et valorisé

    CADRE21 : Pour un développement professionnel reconnu et valorisé

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Claude Frenette et Normand Brodeur présenteront « CADRE21 : Pour un développement professionnel reconnu et valorisé » sur la session IV : Pratiques pédagogiques

     

    Problématique pédagogique :

    La profession enseignante n’échappe pas aux courants de changements sociétaux que nous vivons ; développements technologiques accélérés, nouveaux rapports aux savoirs et à l’information, ouverture sur le monde, diversité grandissante des regroupements d’apprenants, nouvelles finalités de formation, etc. C’est dans une posture d’apprenant perpétuel que l’enseignant d’aujourd’hui est appelé à « faire mieux ce qu’il fait bien ». Il importe que la valorisation professionnelle de l’enseignant, qui continue de questionner et d’innover sa pratique, se traduise par un système de reconnaissance de ce développement professionnel. La formation continue, comme l’indique son nom, vient complémenter la formation initiale.

    Dans cette perspective, le dispositif de développement des compétences professionnelles du CADRE21 ainsi que son système innovateur de badges numériques valorisent et reconnaissent la formation continue de l’enseignant-apprenant ; permettent à l’enseignant de grandir professionnellement de façon soutenue et reconnue dans des domaines pédagogiques en plein essor (compétences TIC, stratégies pédagogiques, gestion de classe).

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Le CADRE21 propose un accompagnement pédagogique en ligne aux enseignants engagés dans une démarche de formation continue. Il ne s’agit pas de cours astreints à des horaires ou à des contraintes de temps, mais plutôt d’une forme d’accompagnement qui se fait en ligne sur des sujets émergeants présentés avec des intentions pédagogiques claires, dans un parcours non-linéaire et en exploration libre. Les critères sont définis pour l’obtention de chaque niveau de compétence, qui est reconnu par l’attribution d’un badge numérique.

    Les sujets de formation se font dans 3 grands domaines en évolution constante : les compétences TIC, les stratégies pédagogiques et la gestion de classe. Une place importante est accordée à la rétroaction aidante entre l’apprenant en ligne et l’équipe du CADRE21. Il est aussi possible d’y développer et de nourrir sa communauté d’apprentissage grâce aux forums de discussion entre pairs.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Lancé en janvier 2016, le CADRE21 connaît une croissance importante auprès des enseignants non seulement du Québec, mais du Canada et de la Francophonie. L’expérience de formation continue avec le CADRE21 permet aux apprenants de découvrir des ressources et des contributions en ligne surtout en langue française. Dans ce monde d’aujourd’hui, l’isolement professionnel en éducation est un choix que fait l’enseignant.

    Or, les retours d’usages pédagogiques et numériques par les enseignants en démarche d’action réflexive avec le CADRE21 permettent leur valorisation professionnelle et, surtout, un questionnement aidant le développement de nouvelles compétences, qu’elles soient en stratégies pédagogiques ou en usages judicieux des TIC pour apprendre.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    Après douze mois d’activités, les accomplissements du CADRE21 sont multiples, comme en fait foi ce billet-synthèse : https://www.cadre21.org/innovation/le-cadre21-a-1-an-deja/ . Pour la suite, le CADRE21 vise de nouveaux partenariats établis partout en Francophonie, pour le bénéfice direct du développement professionnel des enseignants et leaders en éducation.

    Plus d’infos sur Normand Brodeur et Claude Frénette.

    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017

  • Le flexible seating, un heureux phénomène

    Le flexible seating, un heureux phénomène

    Travailler debout, lire allongé par terre, discuter sur un ballon de stabilité… Voilà quelques exemples de ce qu’on peut faire dans une classe « flexible »

     
    Derek, un élève du primaire, grand créateur de multiples univers tarabiscotés dans Minecraft et amateur de jeux vidéos, considère l’école comme un mal nécessaire que doivent subir les enfants, malgré tout l’amour qu’il porte à ces femmes merveilleuses qui ont croisé son chemin depuis plus de cinq ans.
     
    Lorsqu’on lui montré les photos de classes aménagées en flexible seating, il est impressionné et fortement séduit par ces classes qui lui rappelle la maternelle, qui ont l’air ‘cool’ et ‘relax’.
     

    Qu’est-ce que le flexible seating?

    Ouvrez la porte d’une classe et voyez ces élèves lire allongés sur un tapis, ou debout travaillant ensemble à un problème de maths pendant que certains rebondissent doucement sur des ballons de stabilité. Bienvenue dans une classe à l’aménagement flexible (flexible seating).
     
    Dans une classe flexible, avec ou sans bureau, l’enseignant laisse une grande partie du contrôle et plusieurs choix d’activités d’apprentissages à ses élèves. Les compétences en résolution de problèmes, en pensée critique, en travail en collaboration ainsi que la productivité augmentent. Des élèves responsables de leurs choix d’activités travaillent généralement mieux.
     
    Le monde change. «Nos salles de classe ne devraient pas avoir la même apparence qu’il y a 50 ans », estiment les promoteurs du flexible seating.
     

    Qu’en dit la recherche?

    Déjà en 1912, Maria Montessori observait que les enfants assis à leur bureau pour de longues heures devenaient agités, indisciplinés, perdaient leur concentration ou encore devenaient amorphes.
     
    La très sérieuse et célèbre Clinique Mayo à Rochester, NY, suite à une étude auprès de 300 écoliers pendant une toute une année scolaire a trouvé que de travailler debout à des tables, de bouger pendant la classe et d’utiliser une variété de posture augmentait de 12% la capacité d’attention des écoliers. Standing room only in classroom of the future http://www.mayo.edu/pmts/mc4400-mc4499/mc4409-0906.pdf rapporte cette expérience.
     
    Les recherches de Ranjana Mehta, du Texas A&M Ergonomics Center indiquent que bouger améliore les capacités d’apprentissage. Non seulement les élèves brûlent plus de calories, ils sont aussi plus attentifs.
     
    Les ballons de stabilité sont particulièrement intéressantes pour les garçons écrit K. Wuatt
     
    Les études de flexible seating se poursuivent et indiquent que ces types d’aménagement pour les salles de classe sont favorables à l’apprentissage.
     

    Un groupe Facebook pour l’entraide entre enseignants

    Au Québec, ce sont des enseignants qui prennent l’initiative des changements et qui paient souvent eux-mêmes le nouveau mobilier qu’ils se procurent lors de vide-greniers, dans des magasins à rabais ou encore construits par un conjoint ou un parent. Le tout démontre une bonne dose de créativité chez ces enseignants.
     
    Josée Portelance a créé le 10 septembre 2016 le groupe Facebook francophone Flexible seating. Vous pouvez aussi lire son blogue La classe de Josée, où elle décrit la démarche de transformation de sa classe.
     
    Le groupe Facebook est très dynamique. On y trouve non seulement de magnifiques photos, mais aussi de multiples trucs et conseils. Par exemple, une enseignante demande « Quelle est la hauteur de vos tables basses? Je suis en 1ère année ».  Ce à quoi une autre répond : « Le concierge a coupé les pattes des tables avec une scie à métal pour qu’ils travaillent assis sur des coussins ou à genoux. La table est à 37 cm du sol. »
     
    Selon les échanges dans le goupe Facebook, la plupart des élèves aiment le type d’aménagement « flexible », mais certains préfèrent encore les bureaux classiques. On conseille de respecter les préférences des élèves. Certains jeunes élèves de première année seraient même déçus de ne pas entrer « dans une vraie classe »!
     
    Voici quelques citations intéressantes :
    « Lorsque j’ai commencé, j’ai permis à mes élèves de s’installer là où ils le souhaitaient. Aujourd’hui, ils ont toujours une place assignée. Certains choisissent d’y passer la majorité de la journée, alors que d’autres n’y sont que lorsqu’ils y sont obligés. »

    « Pour certains enfants, choisir une place demande un trop gros effort, ceux avec le TDAH par exemple ».

    « Vingt cinq enfants qui se disputent quatre bean-bags, ce n’est pas du flexible seating. » Une enseignante a donc élaboré un tableau de réservation des places « spéciales ».
     
    L’une des enseignantes du groupe explique que le flexible seating est la meilleure façon d’aménager sa classe d’accueil multi-niveau (première à sixième année).
     
    Erin Klein dans EdSurge New de mars 2016 donne les conseils suivants :

    • Réfléchir à la manière de maximiser l’espace dont vous disposez ;
    • Conserver le maximum d’espace au sol ;
    • Avoir quantité de sièges différents pour accommoder les goûts différents des élèves ;
    • Les recherches indiquent que les aménagements mono-chromatiques et les couleurs qui ne sont pas vives fonctionnent le mieux ;
    • L’idéal est d’utiliser la lumière naturelle au maximum ;
    • Inclure des plantes vertes dans vos plans d’aménagement ;
    • Eviter les affiches laminées qui réflètent la lumière ;
    • Accrocher les affiches au niveau des yeux des enfants ;
    • Prévoir de espaces pour placer le matériel des élèves ;
    • Prévoir plus de sièges qu’il y a d’élèves dans la classe.

     
    On recommande d’impliquer les élèves lors du processus de transformation du local. Xavier Garnier écrit « . . . penser l’espace de travail avec les élèves, c’est aussi montrer qu’on s’intéresse à eux ce qui n’est pas négligeable pour le climat de la classe et favorise les apprentissages »
     
    Plus d’info :
    lire Jean-Paul Moiraud, Le corps dans l’espace de formation 
    Sur youtube

  • Transformer son école en espaces d’apprentissage innovants

    Transformer son école en espaces d’apprentissage innovants

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Normand Brodeur présentera « Transformer son école en espaces d’apprentissage innovants » sur la session III : Espaces d’apprentissage et de formations

     

    Problématique pédagogique :

    Qu’est qu’un environnement d’apprentissage stimulant pour les élèves ? Cela se limite-t-il à réaménager autrement sa salle de classe, à faire de bons choix de couleurs et à intégrer du numérique ? Ces nouveaux environnements ont-ils un véritable impact sur les élèves ?
     
    La recherche et les études se multiplient sur le sujet et tendent à démontrer l’influence de ces nouveaux lieux en les élevant même au rang du troisième enseignant (third teacher) : le premier étant le titulaire de classe, le deuxième ; les collègues.
     
    Nous verrons les multiples facettes de ces nouveaux aménagements et leurs impacts tant sur la tâche de l’enseignante ou de l’enseignant que sur la gestion de la classe, les enjeux pédagogiques, les répercussions sur la motivation et l’engagement scolaire des élèves. Ces nouveaux environnements d’apprentissage offrent une occasion rêvée pour revoir ses approches en enseignement à la lumière de la différenciation pédagogique. Enfin des modèles inspirants pour donner un second souffle à son école seront présentés en guise d’exemples.
     

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Les nouveaux environnements d’apprentissage font appel non seulement à une redéfinition des lieux de la classe ou de l’école, mais aussi à une redéfinition des actions qui s’y déroulent. Après avoir fait éclater la structure des pupitres en rangée, il est maintenant possible d’insuffler de nouvelles vocations aux espaces ainsi créés et c’est là où le numérique prend toute sa force.
     
    Qu’il s’agisse d’espaces de recherche avec des accès à des ordinateurs branchés ou de zones d’apprentissage plus collectif où les tableaux numériques peuvent être optimisés ou encore d’îlots munis d’appareils mobiles tels les tablettes ou les portables ; on se rend compte que le numérique s’insère en filigrane des apprentissages, et ce, grâce à la diversité des lieux. Cela, c’est sans parler des zones de création plus spécifiques telles que les laboratoires créatifs (Maker Space, Fab Lab) qui ouvrent tout un pan d’exploration et de création pour les élèves grâce aux ateliers de programmation, de robotique ou de conception d’objets à l’aide du numérique.
     

    Relation avec le thème de l’édition :

    Les nouveaux environnements de classe ou d’école font appel à l’éclatement des lieux traditionnels et, par le fait même, au partage entre les différents intervenants et professionnels de l’enseignement. Ces lieux invitent évidemment au réseautage entre les élèves, certes, mais aussi à celui des enseignants qui seront appelés à actualiser leur pratique professionnelle à la lumière d’intentions pédagogiques plus ciblées et mieux différenciées.
     
    Au-delà des murs de l’espace classe qui évoluera, c’est le rôle de l’enseignant qui sera interpelé, afin qu’il s’ouvre davantage sur les communautés d’apprentissage.
     

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    La personnalisation des apprentissages est une des premières répercussions des nouveaux environnements d’apprentissage.
     
    D’une part, les élèves se sentent investis dans les tâches proposées en raison de l’aménagement des séquences d’enseignement qui sont plus souples et, d’autre part, les enseignants peuvent mieux gérer leur temps et s’investir davantage auprès des élèves qui ont véritablement besoin de soutien, en raison de l’autonomie qu’offrent ces nouveaux lieux.
     
    Bref, c’est toute la relation enseignants-élèves qui gagne en bout de piste : ce qui a une incidence directe sur l’engagement, la motivation et la réussite des élèves. « Selon les recherches, plus le degré d’engagement scolaire d’un ou d’une élève est élevé, meilleur sera son rendement. » (Klem et Connell, 2004).
     
     Plus d’info sur Normand Brodeur 
    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017
    Lien vers LUDOVIA-Espaces dapprentissage innovants-FINAL

  • Sommet du iPad et du numérique en éducation

    Sommet du iPad et du numérique en éducation

    Ces 18 et 19 mai s’est tenu au palais de Congrès de Montréal le grand rendez-vous annuel du Sommet de l’iPad et du numérique en éducation et le Colloque international en éducation dont le thème cette année était : Enjeux actuels et futurs de la formation et de la profession enseignante.

     

    NAO, le grand héros de cette conférence

    NAO est un robot humanoïde programmable développé par la société Aldebaran Robotics, une start-up française de Paris.

    Thierry Karsenti, de l’université de Montréal. Directeur du CRIFPE (Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante) et Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation, a accompagné NAO lorsque ce dernier a présenté la première conférence scientifique prononcée par un robot humanoïde.
    NAO avait aussi son kiosque personnel au Salon des exposants.

    L’équipe du professeur Karsenti a réalisé trois recherches exploratoires en mettant 3 de ces robots au service de l’éducation. Par son côté social, NAO parle, il est avantageusement utilisé auprès d’élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme et en adaptation scolaire, ainsi que pour l’apprentissage de la programmation par tous les élèves du primaire et du secondaire.

    Conférence d’ouverture

    Ron Canuel, Président-directeur général de l’ACE (Association canadienne d’éducation) et Nancy Brousseau, Directrice générale de la FEEP (Fédération des établissements d’enseignement privés) ont partagé l’un son expérience pan-canadienne et l’autre son expérience de fille de terrain.

    Pour Ron Canuel, peut-on parler de virage ou de mirage? Les Baby Boomers forment la plus forte proportion de la population canadienne et leur intérêt d’investissement politique est en santé, car il vieillissent et les routes pour voyager confortablement pendant leurs dernières années de vie active.

    L’éducation n’est pas la priorité de ces citoyens qui ont le plus haut taux de participation aux élections. La structure du système d’éducation et la mentalité des enseignants sont deux autres facteurs qui font obstacle aux changements en éducation. Il conseille en terminant de pratiquer ces deux qualités gages de réussite; la sagesse et le courage.

    L’innovation en éducation : Resistance is futile dit Nancy Brousseau. Pourquoi faire? parce que le niveau de motivation des élèves n’est plus que de 45%.

    Dans un tel contexte elle cite Erica Jong : Si vous ne risquez rien, vous risquez davantage. Quoi faire? être conscient que les écoles sont très différentes les unes des autres. C’est 22 pistes que propose Nancy, allant de favoriser des apprentissages authentiques, impliquer la communauté dans les décisions jusqu’à développer une culture de collaboration et d’innovation. Quant à Comment faire? Réussir un changement est similaire à un processus de deuil, dit-elle.

    Il faut abandonner le passé et se diriger vers un avenir VICA : volatil, incertain, complexe et ambigu.

    Savoir faire des choix

    Quoi choisir parmi plus de 750 présentations quand on ne dispose que de 5 blocs horaires le jeudi et six le vendredi?

    Raoul Kamga et Jean Nicolas Proulx ont traité du projet Smartcity où les apprenants planifient et bricolent une ville. Puis, en robotique, ils créent un programme pour que leur robot circule dans la ville. Tout ça réalisé par des élèves de 8 à 12 ans.

    Normand Brodeur, Directeur du service aux écoles de la FEEP, que les participants à l’Université d’été de Ludovia#14 en août prochain auront le plaisir de rencontrer, a traité de Médias sociaux et identité numérique: un miroir déformée?

    Autrefois, dit-il, nous nous passions de petits papiers en classe, maintenant le bras de nos élèves s’est allongée, et c’est par les réseaux sociaux qu’ils discutent à notre insu pendant nos cours. Quant aux «Fake news» personne n’est immunisé. « Pus une rumeur est répétée, plus elle devient plausible » rappelle-t-il.

    De plus, tous aiment les articles dont le contenu les réconforte. Quant à la formation de nos élèves aux médias sociaux, voici deux suggestions de Normand. Lorsqu’on donne un micro aux élèves, être entendu par d’autres les aide à nuancer leurs propos.

    Il nous a aussi guidé vers le site ME and MY SHADOW, un projet qui aide à contrôler la trace que nous laissons sur ces bulles médiatiques aux quelles nous participons avec tant d’enthousiasme.

    La conférence principale a été présentée par monsieur Guy Rocher, sociologue, que Jean-François Cardin de l’Université Laval a présenté à la japonaise : «Un trésor national vivant» et j’ajouterais en merveilleuse forme à la fois physique et intellectuelle pour ses 92 ans.

    C’est avec grand bonheur que j’ai entendu sa présentation sur la transformation réussie du système d’enseignement au Québec, dans les années soixante. J’espère que la prochaine étape qui s’amorce par l’arrivée du numérique se fera avec autant d’harmonie. « Éduquer, c’est encourager la curiosité et la probité intellectuelle. L’ennemi de l’enseignement, celui qu’il nous faut vaincre, c’est l’ignorance, a-t-il dit .» Et avec l’expérience des sages, il nous a souhaité : Une vie heureuse parce que vie curieuse.

    Le visuel est un montage réalisé grâce à Photovisi.

  • L’écolier et ses interrogations au centre de ses apprentissages

    L’écolier et ses interrogations au centre de ses apprentissages

    Six cent cinquante écoliers, élèves de CE2 en classe avec ceux de CM1, les CM2 avec les sixième, et les cinquième avec les quatrième, voici une des caractéristiques de l’école publique Birmingham Covington, au Michigan, USA où depuis plus de 10 ans l’on conçoit l’éducation autrement nous apprend Holly Korbey.

    Regrouper des écoliers d’âge et de niveaux scolaires différents favorise l’apprentissage disent les enseignants de cette école et les résultats scolaire des écoliers de Birmingham Covington aux examens officiels leur donne raison.

    L’enseignement est fondamentalement centré sur l’écolier et ce sont ses intérêts qui guident le choix des activités auxquelles se greffent les sujets d’étude. Les enseignants disent qu’ils enseignent aux enfants à s’enseigner eux-mêmes. Ils répondent extrêmement rarement aux questions des élèves.  Ils leur demandent de résoudre leur problème en faisant appel par eux-mêmes à diverses sources d’informations.

    Jessie Heckman qui enseigne un groupe de CE2 et CM1 cherche à rendre ses élèves plus autonomes.

    Si un élève a de la difficulté pendant un travail, il attache une épingle à linge à son ordinateur et obtiendra l’assistance d’un camarade de classe.

    C’est une approche éducative fondée sur la collaboration au lieu de la compétition.

    Les écoliers sont encouragés à réaliser diverses expériences principalement à partir de l’étude des sciences fondée sur l’investigation.  Il importe que les enfants soient curieux et ouvert sur le monde qui les entoure. L’apprentissage de l’anglais, des arts et des technologies numériques se fait dans le cadre des projets.

    Les enfants travaillent régulièrement en équipe dans des groupes différents,  accomplissant des travaux variés. Lorsque les enfants collaborent à un projet, ils deviennent plus ingénieux.

    L’exemple du projet abeille

    Suite à la lecture d’un article sur l’extinction des abeilles un groupe d’élèves d’une classe de CM2 et sixième, ont décidé de faire leur part, devenir des citoyens agents de changement.  Ils ont construit un site Web pour informer les autres élèves et leurs parents du problème.  Ils ont mis en place et géré une véritable ruche.

    Les élèves de CM2 et de sixième sont presque complètement indépendants.  Il apprennent selon la philosophie du Tinkering studio de l’Exploratorium de San Francisco.

    Les élèves plus âgés de la classe de cinquième et quatrième conçoivent indépendamment leur propre projet d’apprentissage, axé sur la conception, la résolution de problème et qui suit les étapes du design thinking, c’est-à-dire l’identification d’un problème, l’idéation, le prototypage et les tests.  Les enseignants agissent comme des guides.

    Une communauté d’apprentissage

    Les enseignants de cette école se considèrent eux-même comme des apprenants. Il y a à l’école un laboratoire d’apprentissage continu pour les enseignants qui s’observent dans leurs classes respectives et s’offrent mutuellement du « feedback » en vue d’améliorer leurs pratiques.

    L’écart en conviction et pratiques pédagogiques

    L’OCDE dans L’Enseignement à la loupe rapporte que 94% des enseignants jugent que leur rôle consiste à aider les élèves à faire leur propre recherche. La plupart cependant déclarent utiliser des pratiques pédagogiques passives au quotidien. La structure actuelle des programmes d’études principalement pensés en fonction des besoins éducatifs du 19ème siècle pourrait-elle en être partiellement responsable ?

    Plus d’infos :
    Pour plus de détails sur l’école Birmingham Covington lire Holly Korbey  https://www.edutopia.org/article/birmingham-covington-building-student-centered-school dans Edutopia.

    Le visuel qui accompagne le billet est une peinture de Michael Clague  claguearts.wix.com/claguearts

  • L’Edtech au service de l’éducation du plus grand nombre avec Svenia Busson, « exploratrice »

    L’Edtech au service de l’éducation du plus grand nombre avec Svenia Busson, « exploratrice »

    Témoignage de Svenia Busson, « exploratrice », lors de l’évènement EduSpot France les 8, 9 et 10 mars dernier.

    Svenia Busson a entrepris un premier tour du monde il y a un an et demi et a parcouru 10 pays dans lesquels elle est resté un mois à chaque fois « pour vraiment explorer la culture, le contexte socio-économique pour parler au plus grand nombre d’acteurs dans le monde de l’éducation et surtout de l’innovation éducative« .

    Aujourd’hui, elle est sur le point de réitérer l’expérience en Europe pour partir à l’exploration de sept pays.

    Retour d’expériences de cette citoyenne engagée et surtout convaincue par ce que le numérique peut apporter en termes d’éducation.

    Tous les articles, interviews et vidéos EduSpot France 2017 sont à retrouver ici.

     

    source image : pixabay.com

  • Architecture et numérique : retour d’expérience de Finlande

    Architecture et numérique : retour d’expérience de Finlande

    Jarmo Suominen de l’Université d’Aalto en Finlande est intervenu sur le salon EduSpot France le 09 mars dernier. Il a notamment exposé ce qui a été mis en place dans son université en termes « d’architecture numérique ».

    Cela part de l’idée que l’école n’est pas un environnement unique mais qu’il faut également utiliser les ressources disponibles à l’extérieur pour tenter de construire une architecture en réseau et « a new model of schools« .

    Interview en anglais.

    source image : pixbay.com

     

    Tous les articles, interviews et vidéos EduSpot France 2017 sont à retrouver ici.

  • CLAIR ou « Voir l’éducation autrement », du 26 au 28 janvier 2017

    CLAIR ou « Voir l’éducation autrement », du 26 au 28 janvier 2017

    Clair ou « Voir l’éducation autrement », ce sont quatre villages, une école et des élèves heureux d’ »Apprendre pour la vie ».

    NinonLouiseCLAIR1_240117

    La conférence Clair 2017 aura lieu à guichets fermés du 26 au 28 janvier. Pour se mettre dans l’ambiance, j’ai rencontré M. Roberto Gauvin.

    Clair est ce village mythique du Nouveau Brunswick où, chaque année, des professionnels de l’éducation se rencontrent pour étudier de près cette école différente, le Centre d’@pprentissage du Haut-Madawaska (CAHM) , et y discuter pédagogie nouvelle et pédagogie à l’ère du numérique.

    J’ai eu la chance de vivre « mon Clair à moi » le temps d’une visite et d’une rencontre privilégiée avec son directeur inspiré, M. Roberto Gauvin. Après avoir débuté sa carrière à Saint-Jean au Nouveau Brunswick, ce dernier a migré au Manitoba pour y enseigner les sciences en immersion française. Il est finalement revenu vers son Nouveau-Brunswick natal en 2000, comme directeur du CAHM.

    L’élément déclencheur

    En 1997, le district scolaire du Haut-Madawaska a décidé de fermer les écoles de quatre villages voisins pour établir à Clair, une école différente. On a promis aux populations : « Vous aurez une école dont vous serez fiers ».

    C’est pour réaliser cette promesse que Roberto Gauvin a reçu le mandat précis d’établir une école où le numérique tiendrait une place centrale.

    Les innovations pédagogiques, sa participation et celle de ses écoliers à des conférences et des projets locaux et internationaux n’ont pas cessé depuis. M. Gauvin a reçu dès 2002 le «Prix du Héros communautaire en TI» d’Industrie Canada. Il est l’un des principaux organisateurs du colloque annuel de Clair. Il participe au développement d’un Labo créatif au CAHM et au projet Acadiepédia.

    Sa philosophie de l’éducation

    Pourquoi faire différent ? « Certains parents regardent l’éducation traditionnelle et disent ça marche pour mon enfant, pourquoi doit-on faire différemment. C’est que ça marche pour certains enfants mais ça ne marche pas pour tous les enfants », explique-t-il.

    La philosophie de M. Gauvin s’appuie principalement sur la Théorie du choix de William Glasser et la théorie de l’auto-détermination. Il s’agit d’une approche selon laquelle l’individu est responsable de ses choix et de sa transformation personnelle. C’est cette approche de responsabilisation individuelle qu’il tente quotidiennement d’implanter auprès de tous les élèves de son école avec son équipe d’enseignants, qu’il a su convaincre du bien fondé de cette attitude.

    L’indéniable succès de cette vision de l’éducation n’a pas été instantané. Le changement prend du temps et la petite tortue sur le bureau de Roberto Gauvin vise à lui rappeler qu’il faut avancer un pas à la fois.

    À propos de leadership

    Quand on oeuvre dans l’innovation, on n’a pas de preuves à offrir à ceux qui questionnent. Il faut donc développer une culture où les enseignants acceptent de prendre des risques, sachant que leur directeur les soutient (et les encourage).

    Si certains directeurs ont peur de perdre le contrôle sur leurs enseignants, il préfère quant à lui éliminer les barrières en leur donnant le contrôle pédagogique. Il a promis à son personnel qu’il les accompagnera et leur donnera ce dont ils ont besoin pour réaliser leurs projets éducatifs. Il estime en effet que son travail de directeur est de s’assurer que son équipe dispose des outils pour faire ce qu’elle doit faire.

    Être un leader, un directeur d’école, ne signifie pas de contrôler, mais d’encourager les membres de l’équipe pédagogique à travailler dans le même sens, avec la même mission en tête. Lorsque tout le personnel d’une école avance ensemble dans la même direction, c’est alors possible de vivre l’école autrement.

    La gestion du changement

    NinonLouiseCLAIR2_240117Roberto Gauvin propose quelques conseils :

    1 – Développer des leaders au sein de nos établissements pour continuer la culture d’ouverture au changement.

    2 – Responsabiliser les enseignants à faire des choses nouvelles (ce qui développe leur leadership).

    3 – Ne pas être toujours réactif à ce qui se passe.

    4- Briser l’isolement de ceux qui innovent en éducation (c’est d’ailleurs l’un des buts de la conférence «Clair»).

    5 – Avec de la liberté vient aussi de la responsabilité. Il faut être capable de démontrer que ce que l’on fait ajoute de la valeur, de la qualité à l’éducation offerte à nos écoliers.

    6 -Un mercredi après-midi sur deux, tout le personnel de l’école se rencontre pour planifier et coordonner ses activités.

    Le pédagogue formule . . .

    Le modèle pédagogique du CAHM de Clair, qui permet aux élèves d’»Apprendre pour la vie» repose sur les piliers suivants.

    1 – Une direction au service de son équipe d’enseignants et qui s’appuie sur les forces de chacun pour réaliser avec eux leur école rêvée.

    2- Une structure organisationnelle dont les membres savent qu’il peuvent prendre des risques, ont droit à l’erreur et qu’ils sont supportés.

    3 – Le respect des besoins fondamentaux, dont la satisfaction, ce qui permet le développement optimal de l’individu :

    • autonomie, se sentir à la source de ses actions ;
    • compétence, se sentir efficace ;
    • appartenance sociale, se sentir connecté, supporté par d’autres personnes.

    4 – L’appui d’une pédagogie expérientielle et de la métacognition, qui demande au jeune de:

    • planifier et travailler pour atteindre son objectif ;
    • découvrir les connaissances nécessaires à l’accomplissement des tâches ;
    • réfléchissez à son travail,
    • puis, à la fin du processus, devenir un « expert» du sujet sur lequel il a travaillé.

    5 -Le maintien du délicat équilibre entre le souci de réussite des apprentissages tout en permettant à chacun de progresser à son rythme.

    6 – L’amélioration de l’apprentissage chez les élèves sans nuire à ceux qui savent déjà, leur apprendre à aller aider ceux qui ont de la difficulté. Quand les élèves sentent qu’ils sont une partie d’une dynamique d’apprentissage, ils se sentent fiers et confiants.

    Un exemple parmi d’autres, les jeunes « experts » en numérique du CAHM donnent des cours aux personnes âgées de la communauté, selon les besoins exprimés par ces derniers : l’un pour apprendre à écrire des courriels, l’autre faire des recherches sur Internet, ou l’autre encore trouver et jouer des jeux, . . .

    . . . et le didacticien applique

    Au CAHM, on fait des projets, des activités parce qu’on en voit le potentiel pour la formation de leurs écoliers. On désire leur offrir «un coffre à outils de vie» et ces activités dépassent les exigences du ministère de l’éducation.

    A – Laventure numérique

    Le numérique fait partie de la vie scolaire des élèves du CAHM. Ceux qui le désirent travaillent avec des appareils mobiles. Les élèves de 6ème et 5ème ont tous un portable. Les autres peuvent utiliser les appareils disponibles à l’école ou apporter leurs appareils de la maison.

    Les élèves ont la liberté d’utiliser l’outil de leur choix pour réaliser l’activité de leur choix. Il faut toutefois soumettre leur projet par écrit et l’accompagner d’une première ébauche de plan. Les élèves peuvent travailler à leurs projets sur l’heure du midi ou pendant les récréations. L’école dispose d’un réseau sans fil.

    Le numérique force certaines remises en question pédagogiques.   L’ajout d’un jeu vidéo comme Minecraft dans un contexte scolaire, par exemple, favorise le développement de compétences que l’élève appliquera à son quotidien.

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    B- Le Labo Créatif

    Le Labo Créatif du CAHM, mis-en-place en 2014, permet un apprentissage par la pratique à l’aide de technologies variées. À l’image du mouvement mondial Maker, et affilié au programme Brilliant Labs / Labos créatifs du Canada Atlantique, cet espace rend l’apprentissage signifiant pour les élèves car il leur permet de s’appliquer à résoudre des problèmes et de relever des défis qui ont un sens dans leur quotidien.

    La différenciation pédagogique est favorisée. On trouvera au Labo créatif des élèves de CE2, de CM2 et de cinquième qui y travaillent au même moment à leurs projets respectifs pendant que d’autres élèves de ces mêmes classes s’appliquent, à l’aide de leurs enseignants, à approfondir quelques sujets d’étude où ils doivent combler certaines lacunes ou alors que d’autres poursuivent leurs recherches en bibliothèque.

    Le Labo créatif du CAHM est spectaculaire tant par la beauté du lieu que par la diversité des usages qu’en font les écoliers. Lors de ma visite, j’ai pu discuter avec plusieurs d’entre eux qui m’ont fait part de leur travail. Certains travaillent en solitaire à construire des robots, à programmer des jeux ou faire parler des plantes, d’autres forment équipe pour construire le modèle de leur village sur Minecraft ou planifier de spectaculaires circuits où ils appliquent et affinent leurs connaissances en programmation et en robotique.

    Le site présente l’impressionnante liste des projets actuellement en cours.

    C – Programme ENVOL

    ENVOL, l’acronyme de Programme d’Exploration Novateur avec des Volets Orientant et en Leadership fait aussi référence à la chanson thème de l’école : Prendre son envol.

    Ce programme, qui existe depuis plusieurs années, se vit un mercredi après-midi sur deux. De la maternelle au CE1, les élèves vivent des activités qui leur permettent de faire des découvertes et développer leurs talents. De CE2 à la Cinquième, les élèves qui le désirent, participent à des projets de type entrepreneurial 

    La Corporation au bénéfice du développement communautaire Madawaska Inc. offre les ressources financières qui assurent le développement entrepreneurial des volets proposés. Un site web permet aux élèves de développer leurs pages d’entreprises et la communauté peut ainsi voir le développement des projets tout au long de l’année scolaire.

    Voici des exemples des projets des élèves cette année :

    D – Acadiepédia

    À l’origine d’Acadiepédia, en 2014, le directeur Roberto Gauvin désirait développer un espace de publication gratuit pour permettre aux autres écoles et leurs élèves de son district de co-construire avec les outils du WEB. 2.0.

    Acadiepédia comporte trois parties.

    1 – Un Wiki de collaboration permet aux élèves de présenter leur communauté comme ils aimeraient la faire découvrir. Ils y décrivent leurs gens et leurs idées à leur manière. On y trouve aussi des vidéos et une liste d’artistes acadiens.

    2- Le Blogue des jeunes invite les élèves à rédiger des articles sur un fil de presse WEB. Près de 1300 élèves ont accès à ce blogue. Plusieurs des billets écrits par les élèves sont partagés avec le public sur la page Facebook d’Acadiepédia. Le but pédagogique de ce blogue est d’encourager les élèves à publier.

    3- La très populaire Radio des jeunes d’Acadiepédia permet à ces derniers de participer à la réalisation et à la production d’émissions de radio en format MP3.

    Témoignage d’une élève sur le Blog des jeunes d’Acapédia «  Oct 11, 2016 ~ Par Amy-Lee Boulay END .entry-meta .entry-header

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    Mon école le CAHM

    Dans mon école, il y a 197 élèves, de la maternelle à la 8e année. À mon école, on a un beau Labo-Créatif .. . . Dans ce labo, on a beaucoup de robots, d’ordinateurs, de matériel et plein d’autres belles choses. .. . «

    « Elle poursuit, on a des activités extraordinaire comme: hot dog roast, déjeuner aux crêpes, un studio d’enregistrement, JAG, ENVOL, une équipe de mini-handball, des équipes de volley-ball masculin et féminin, une belle harmonie et même deux perruches dans notre bibliothèque! »

    .. .

    MERCI!

    Maude, une étudiante de 16 ans en congé pédagogique, m’a accompagné lors de ma visite. Voici son commentaire :

    « De nos jours, nous (les élèves) ne sommes pas évalués pour nos capacités, nos qualités et qui nous sommes vraiment, mais sur des résultats basés sur du «par coeur» en général (mémorisation). L’école où nous sommes allées (le CAHM) est très valorisante pour les jeunes puisqu’elle leur permet de s’épanouir dans ce qu’ils aiment vraiment. Ces jeunes découvrent des choses. Par la suite, ils partagent leurs connaissances avec des plus jeunes ou même avec des adultes, ce qui doit leur donner confiance. »

    • Malgré le fait qu’ils soient dans un petit village, cet établissement est adapté à notre monde technologique bien plus que d’autres écoles qui m’entourent (Maude est de la région de Montréal). Cette école permet à ses jeunes d’exceller dans quelque chose qui les passionnent vraiment puisqu’ils peuvent s’essayer à une variété d’activité»

    En conclusion

    Les conditions gagnantes pour « Voir l’éducation autrement » retenues de ma visite à Clair et de mon entretien avec Roberto Gauvin.

    1 – Une volonté de l’administration du conseil scolaire.

    2- Présence d’un leader pédagogique. Au CAHM, c’est le directeur, qui définit ainsi son rôle :

    • supporter les démarches innovatrices de ses enseignants ;
    • apprendre aux écoliers à être responsable de leurs apprentissages.

    3 – Une équipe d’enseignants unis qui dirigent tous le bateau dans la même direction.

    4- Une communauté locale qui exprime ses accords et ses doutes, sait discuter, écouter et supporter son école. . ..

    5- . . . et de la patience et du temps.

    Le CAHM de Clair est comme un pré fleuri où butine chaque année, malgré le froid de janvier, un essaim d’abeilles éducatrices qui par la suite s’affairent à nourrir de ce miel pédagogique leur milieu respectif.

    En ce début de 21ème siècle, la « révolution éducative » se fait souvent dans les champs, hors les murs. Ludovia, sous la chaleur d’août et l’air pur des Pyrénées, en est un autre exemple.

    Vous pourrez suivre le fil twitter de la conférence Clair 2017  du 26 au 28 janvier sur le fil twitter #clair2017!

     

    Une version de cet article a été publié sur École branchée les 16 et 17 janvier 2017