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Enfants et adolescents : les citoyens d’une société de flux

 

« C’est une vraie question, celle de voir si Google pourrait devenir le censeur du monde », a-t-il posé dans le débat.

Le croisement de données auquel peuvent se livrer Google, Amazon ou autre géant type Facebook est quelque chose de tout à fait nouveau, de démesuré et d’absolument invisible. « Cette opacité est très préjudiciable à l’individu. L’éducation est fondamentale pour “lever le voile“ ».

Il déclare ensuite dans notre interview que penser que le monde puisse être dominé par des entreprises est quelque chose d’assez « malsain pour la citoyenneté ».

La citoyenneté : une notion essentielle au coeur du débat sur la société de flux

Pour Jean-Louis Durpaire,  le vrai débat se situe bien au niveau de la citoyenneté : « Quelle est notre société aujourd’hui et qui forme t-on ? ». Cette notion de citoyenneté mérite d’être repensée et l’Ecole toute entière doit réfléchir à cette question.

C’est de la “cosmo-éducation“, c’est à dire réfléchir à la formation d’un citoyen sur la planète.

« Il faut aborder le monde par une approche qui n’est pas disciplinaire », déclare Jean-Louis Durpaire. Il se réjouit d’ailleurs de voir ce que propose le nouveau socle et qui va dans ce sens : que sont les fondamentaux dans la société d’aujourd’hui à savoir lire, écrire ou compter ?

Faire prendre conscience aux jeunes générations que le cerveau existe et qu’il est indispensable pour se construire des savoirs.

« Aujourd’hui, apprendre le nombre à des élèves c’est leur apprendre une agilité mentale qu’il n’y avait peut-être pas autrefois », explique t-il en donnant l’exemple des mathématiques.

Cette agilité mentale renvoie aux savoirs et l’utilisation de son cerveau. Jean-Louis Durpaire tient à mettre en lumière ce point essentiel : une personne ne peut se contenter du savoir déporté de l’extérieur ;

si l’individu n’a pas dans sa tête les moyens de traiter l’information, il ne peut rien faire, il ne peut pas agir dans le monde.

Acquérir des savoirs et savoir gérer les flux pour se constituer une mémoire : un autre point essentiel à appréhender dans notre société.

Dans une société où les flux et divers canaux déversent de l’information, il est important de pointer sur : « que garde-t-on d’essentiel, que garde-t-on dans notre mémoire dont on pourra se resservir à chaque instant ? ».

Les bibliothèques, numériques ou pas, sont des exemples de  lieux de stock et de mémoire.

Et pour conclure :

La société ne peut pas être qu’une société de flux, il faut savoir arrêter les flux pour acquérir de la mémoire.

 

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