ACTION PUBLIQUE

Vincent Peillon répond à l’avis du CESE sur l’avant-projet de loi pour l’école

Sénat vincent peillon

Après l’ouverture par Jean Paul Delevoye, Président du CESE (Conseil Economique social et environnemental) qui a déclaré que « Si l’école est vue comme un refus par nos enfants, alors l’école de la république a échoué », le rapporteur Xavier Nau, a pris la parole.

Le CESE estime que les grands objectifs de l’avant-projet de loi correspondent à ce qu’il recommandait dans son avis sur « les inégalités à l’école » notamment la priorité au premier degré, la politique d’éducation prioritaire et la formation initiale des enseignants. Le CESE préconise d’affirmer le rôle des parents et de développer une véritable formation continue des enseignants, ainsi que la diffusion des innovations pédagogiques les plus performantes. Enfin, le CESE insiste sur l’implication des acteurs du système éducatif et l’importance d’une publication rapide de l’ensemble des textes réglementaires.

Xavier Nau rappelle les très mauvais résultats de la France : 1 élève sur 6 éprouve des difficultés à l’école primaire ; 1 élève sur 5 éprouve des difficultés à l’écrit à la sortie du collège et 130 000 jeunes se retrouvent chaque année en échec scolaire sans diplôme alors même que l’insertion professionnelle exige de plus en plus un niveau minimal de formation.

L’avis approuve la priorité sur le premier degré avec l’embauche de nouveaux personnels ; les 2/3 des efforts iront à ce niveau d’enseignement.
c’est bien dans la classe que les choses devront changer pour que l’on puisse réussir. La formule « plus de maîtres que de classes »,  doit susciter un effort de formation et d’accompagnement. Il ne s’agit pas de prendre la même classe et d’y mettre deux maîtres mais bien de réformer la pédagogie. Sans oublier les liaisons entre l’école maternelle et l’école élémentaire ainsi qu’entre l’école primaire et le collège.

Même si le CESE souscrit au fait que le numérique est en mesure d’améliorer la pédagogie, il émet quelques réserves quant à la place très importante donnée à celui-ci dans l’avant-projet de loi. 

Si le numérique peut en effet faciliter la mise en œuvre d’une aide personnalisée pour les jeunes en difficultés, il ne doit en aucun cas se substituer à la relation entre l’enfant et l’adulte.
Le CESE adhère au plan numérique qui doit être mis en oeuvre sur tout le territoire
En comparaison aux efforts qui vont être fait pour le numérique, le CESE trouve que la place laissée au domaine artistique et culturel n’est pas très importante.

Le CESE encourage tout à fait l’énergie qui va être déployée pour améliorer la formation initiale et continue des enseignants et approuve totalement la création des Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Enseignement-ESPE, sigle à mémoriser à l’avenir.
La participation des parents à la réussite éducative, la « co-éducation » doit être une expression claire.

Il conclut sur le fait que c’est un projet très ambitieux, aux contraintes multiples et pas seulement budgétaires. Mais c’est un projet indispensable puisqu’il s’agit de la réussite des jeunes de notre pays.

Vincent Peillon intervient en suivant pour répondre à l’avis.

Ce travail de refondation doit rassembler tous les français. Il y a des réformes de l’éducation dans d’autres pays qui donnent des résultats mais en France, nous ne sommes pas bons. Et en plus, nos résultats s’aggravent. Nous sommes entrain de devenir les derniers de la classe.

C’est une loi d’orientation, pour donner un certain nombre d’impulsions. L’idée, il le rappelle, est de passer un nouveau contrat entre l’Ecole et la Nation.

Il rappelle la priorité donnée au primaire- « nous mettons la priorité sur la primaire car il faut bien commencer par le commencement »-, car c’est là où se mettent en place les « bases ». La France consacre beaucoup moins au primaire qu’au secondaire par rapport aux autres pays de l’OCDE.

« En ce qui concerne le numérique, nous voyons que c’est encore là, dans cette école primaire, que nous fournissons le moins d’efforts« .

Il revient sur la suppression de la formation initiale en précisant que la réussite scolaire est souvent due à la rencontre d’un professeur et d’un élève à un moment donné.
Les ESPE sont l’instrument majeur de la réforme.

Au sujet du numérique, il rappelle les ambitions affichées dans le projet de loi qui ont toutes leur importance :  le raccordement des zones rurales en très haut débit (150 millions d’euros), la création d’une filière française du logiciel pédagogique (Louis gallois a promis 10 millions d’euros dans un contrat d’avenir), l’organisation de la maintenance avec les collectivités locales (qui ne seront plus considérées comme des « carnets de chèque ») , les aides accordées aux petites communes pour faire leurs achats, la mission des ESPE également en matière de numérique, un grand service public du numérique pour servir toute la communauté éducative (enseignants, chefs d’établissement, parents, élèves,…).

« La tâche que nous avons entreprise ne sera pas d’un instant, elle ne sera pas d’un homme ni d’un gouvernement, elle est d’une nation toute entière ».
Il met la concertation en premier plan pour la réussite de ce projet.
Il affirme qu’il n’y a pas de « désamour » entre les français et leurs professeurs.
C’est une action publique de long terme.

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