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  • Présence et engagement : le cas de l’utilisation des tablettes dans trois collèges préfigurateurs du programme « École Numérique »

    Présence et engagement : le cas de l’utilisation des tablettes dans trois collèges préfigurateurs du programme « École Numérique »

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Au sein de cet événement le colloque scientifique vous propose une trentaine de communications que vous pouvez découvrir sur Ludomag. Thierry Gobert et Yves Chevaldonné vous présentent « Présence et engagement : le cas de l’utilisation des tablettes dans trois collèges préfigurateurs du programme « École Numérique » « .

    Présence, attention et engagement

    La phase de préfiguration du « Plan Numérique pour l’Ecole » a été mise en place sur le territoire à la fin de l’année 2015. Ce projet s’inscrit dans le contexte d’une succession de controverses dans les médias sur l’usage des tablettes dans les établissements scolaires. Le chercheur est donc légitimement conduit à s’interroger sur les pratiques et usages liés à l’introduction de ces dispositifs, notamment au regard de leur utilité en pédagogie et plus largement de leur insertion dans l’enceinte de la classe.

    Nombre de questionnements sont développés par la littérature, notamment sur l’utilisation des tablettes TED (Devauchelle, Chaintrier, 2014) voire des produits fournis par les acteurs de l’édition numérique. Au regard de leurs interrogations précédentes, les auteurs de cette communication ont choisi de questionner les notions « d’engagement » et de « formes de présence » liés à l’introduction de ces outils.

    L’engagement est porteur de deux significations. La première concerne le degré d’implication dans l’interaction en cours ; la seconde relève du continuum développé par la théorie de l’engagement mise en avant par Joulé et Beauvois (2004). L’engagement est-il une forme de montée en puissance de la présence et de l’implication ? Par exemple, la tablette pourrait-elle constituer un « pied dans la porte » pour la pédagogie ou pour la présence elle–même ?

    La présence et l’attention peuvent se définir comme l’ici et maintenant (hic et nunc). Elles permettent de constituer l’interaction. Sherry Turkle (1995), évoque ainsi une « attention distribuée » et Gobert (2003, 2009) une « présence distribuée », augmentée par l’influence du numérique. Cela dit, le mot numérique est trompeur car il désigne une homogénéité alors qu’il s’agit d’un ensemble hétérogène d’outils construits sur un substrat commun. Cette hétérogénéité, associée au clivage entre analogique et numérique, laisserait craindre une dispersion entre les médias et la création d’une socialité en ligne considérée comme une échappatoire à la classe. Ainsi, les tablettes permettent-elles une liberté dans le cadre de la contrainte institutionnelle qui peut permettre a chacun de s’adapter à la demande ?

    La conception de tablettes dédiées comme Sqool signe une volonté d’intégration des tablettes dans le processus pédagogique lui-même. En effet, au lieu d’adapter un dispositif pré-existant à une situation de classe, le produit est conçu exclusivement pour une usage scolaire. La différence se joue au niveau du contenu dont le soft privilégie le travail au détriment d’une dimension ludique. L’appareil photo, très apprécié, est conservé mais peut être exploité dans l’enceinte de l’école. Le pied dans la porte, s’il existe, est-il lié à la tablette ou au petit degré de liberté au sein de la classe qu’elle propose ? Ce degré de liberté nuit-il ou non à la présence en cours ?

    Les auteurs font l’hypothèse qu’une équipe motivée, où les référents conservent leur autorité pédagogique en dirigeant vraiment la session est au cœur de la réussite de l’expérimentation. Les règles du collège, qui est un lieu de contrôle des mineurs, doivent être respectées par ce qui est implicitement suggéré par l’outil. Pour autant, ce dernier doit offrir un degré de liberté dans la réalisation des activités proposées pour favoriser l’engagement et l’attention des apprenants pendant la session.

    Terrain empirique : les trois collèges préfigurateurs des Pyrénées Orientales

    Le Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a mis en place à partir de 2015 un dispositif intitulé « Plan numérique pour l’école ». Ce plan se décompose en plusieurs axes, parmi lesquels l’expérimentation de dispositifs mobiles de type tablettes dans les collèges. Ainsi, « après une première année d’expérimentation menée dans 600 collèges et écoles, le plan numérique se déploie en 2016 afin de doter progressivement tous les collégiens d’équipements et de ressources pédagogiques numériques d’ici la rentrée 2018 » (Menser, 2015).

    Dans les Pyrénées-orientales, trois collèges ont été préfigurateurs de cette expérience nationale en 2015. En 2016, le nombre d’établissements sera porté à dix. Le terrain présenté dans cette communication est donc basé sur les trois premiers : le collège de Prades en zone rurale et les collèges Marcel Pagnol et Madame de Sévigné à Perpignan. Les tablettes sont livrées dès la rentrée pour une distribution aux élèves des classes de cinquième en début d’année civile 2016. Les observations sont réalisées in situ, d’une part via des entretiens en réunion avec les acteurs de la gouvernance et de l’équipe pédagogique, d’autre part par deux observations en classe pendant des cours d’histoire. Cette communication livrera donc des éléments préparatoires qui seront affinés lors de l’exercice 2016-2017.

    Les observations et les entretiens de groupe laissent apparaître plusieurs points saillants communs aux trois établissements. Tout d’abord, le clivage entre ordinateur portable et tablette s’est soit déplacé de l’opposition entre outil de travail et instrument ludique vers appareil peu adapté et objet pratique facilitant l’immédiateté ; soit une confusion, au moins dans les mots, entre les deux. En outre, la tablette, bien que présentant des contraintes d’accès au réseau WIFI, ne nécessite pas de réservation de salle informatique et un apprentissage réduit du système d’exploitation.

    Les premiers résultats mettent en exergue le fait que l’usage de la tablette ne nuit pas à la présence. Les équipes qui les emploient évoquent même l’inverse : si la session est bien animée, les tablettes contribueraient à maintenir l’attention des apprenants. Les référents qui choisissent de les utiliser n’ont pas de soucis d’attention ni de présence. La tablette est considérée comme un véritable outil de travail. Les retours font état d’un soutien au maintien de l’attention chez certains élèves, ce que ces derniers confirment.

    Par ailleurs, les outils intégrés dans les tablettes permettent systématiquement aux élèves de choisir des modalités différentes de réalisation des activités. Par exemple, lors de la production d’une carte historique, certains choisissent d’employer les symboles proposés par le logiciel tandis que d’autres préfèrent tout dessiner, voire tenter les deux solutions. Dans tous les cas, l’exercice est réalisé, d’autant plus qu’une monstration collective des travaux sur le vidéo-projecteur est proposée par le manager. Ce degré de liberté accordé à l’apprenant, qu’il travaille seul, à deux ou même sans tablette – certains l’oublient (c’est un outil de travail) ! – signe des formes de présence non distribuée sur le fond mais la forme proposée par l’outil. Elle favoriserait l’adhésion au dispositif, bien plus que la simple fascination pour la technologie que l’orientation volontairement donnée aux logiciels mis à disposition ne suffirait à le faire.

    Tout dépendrait bien plus des pédagogues, de l’adhésion des équipes et du soutien de la hiérarchie pour le projet « collèges préfigurateurs des Pyrénées Orientales » que du dispositif numérique lui-même et des échappatoires potentielles qu’il permet.

    Plus d’infos sur le programme du colloque scientifique sur 
    http://ludovia.org/2016/le-colloque-scientifique-de-ludovia/

    A propos de Thierry Gobert et Yves Chevaldonné

  • Le label « Grande Ecole du Numérique » pour plus de 20 formations WebForce3

    Avec plus de 20 centres affiliés bénéficiant de ce label, WebForce3 s’affirme comme un réseau fortement engagé au sein de la Grande Ecole.

    La mission de la Grande Ecole est claire : permettre à des jeunes, des personnes sans diplôme ou à la recherche d’un emploi, de se former aux nouvelles technologies – via des formations courtes et adaptées – et de trouver un emploi. Quant aux objectifs chiffrés, il s’agit de former 10 000 élèves dans ce cadre d’ici fin 2017, au travers de 200 formations avec un budget de 10 millions d’euros.

    WebForce3 propose depuis plus de deux ans une formation très opérationnelle et intensive (3 mois et demi / 35 heures par semaine) au métier de développeur-intégrateur web en phase avec les attentes des entreprises et du marché actuel. Cette approche de formation professionnelle innovante – rendue accessible à des publics fragiles et donnant des compétences très recherchées aujourd’hui et à l’avenir – est la marque de fabrique de WebForce3 au sein de la Grande Ecole du Numérique.

    Le réseau d’écoles WebForce3 a été distingué par le Label de la façon suivante :

    •    14 écoles WebForce3, dont :
    Paris : 6 classes réparties dans l’ancien hôpital Saint-Vincent de Paul et au sein de l’incubateur Le Cargo ;
    Bordeaux avec la Philomathique ;
    Piennes (Lorraine) avec NumericALL ;
    Louviers (Normandie) avec la CCI de l’Eure ;
    Le Perray-en-Yvelines ;
    Lille avec Formachance ;
    DOM-TOM : 7 écoles avec Métamorphoses Outremer (dont les deux premières ouvriront à La Réunion et à La Martinique).

    •    L’association LePoleS, avec au moins 6 chantiers d’insertion au cœur de quartiers populaires de Pierrefitte-sur-Seine, Chelles, Poissy, Gonesse, Évry et des agglomérations Est Ensemble et Seine Amont. WebForce3 assurera dans ce cadre les trois mois et demi de formation centrée sur l’apprentissage des techniques de développement-intégration web.

    Les fonds obtenus via ce Label seront majoritairement destinés au financement des élèves ne disposant pas d’autres aides. WebForce3 met en effet en place à l’échelle nationale un dispositif de soutiens aux candidats les plus défavorisés (accompagnement, bourses d’études, etc.) qui permettra à davantage d’entre eux de bénéficier de ses formations au web.

    Pour Alain Assouline, Président de WebForce3, « ce Label représente une étape clé – après la certification des formations WebForce3 par la CNCP en novembre dernier – dans la reconnaissance de la qualité de notre modèle, tant en termes pédagogiques que par la priorité donnée à l’employabilité. Nous faisons tout pour préparer ces jeunes à un métier d’avenir en répondant aux besoins réels des entreprises. »

    Les perspectives de développement de WebForce3 en 2016

    Fort de ses premiers succès en France et au Luxembourg, WebForce3 accélère son déploiement avec pour objectif 25 écoles en activité d’ici fin 2016. Outre les projets déjà labellisés, les écoles de Nanterre et Hirson (Picardie), WebForce3 entend ainsi ouvrir dès les prochains mois des écoles dans les villes de Marseille, Toulouse, Auxerre et Lyon.

    Mars 2016 verra aussi l’ouverture d’une deuxième école en Europe, à Viladecans dans la banlieue de Barcelone, alors que plusieurs projets sont à l’étude notamment en Afrique.

  • Collaboration, solidarité et partage pour un nouvel enseignement avec le numérique en toile de fond

    Collaboration, solidarité et partage pour un nouvel enseignement avec le numérique en toile de fond

     

    Aujourd’hui, être un jeune prof dans cet univers numérique, c’est formidable.

    Comme il en avait parlé dans le précédent épisode, le numérique ouvre le champ des possibles aux enseignants : créativité, imagination, échanges et partage.
    Par contre, la condition est que les enseignants travaillent ensemble, et aussi avec les élèves, dans une relation différente d’aujourd’hui qui est assez « asymétrique ».

    « Il y a même un échange intergénérationnel possible entre les élèves et leurs professeurs ».

    Les enjeux vont au-delà de la classe et les élèves vont pouvoir développer de nouvelles compétences sociales comme une capacité à collaborer, des processus coopératifs etc.

    C’est aussi tout un système d’ouverture qui va se mettre en place dans la communauté éducative.

    « On ne peut pas imaginer un instant que les personnels administratifs soient en dehors de la société numérique parce qu’on est à l’école ».

    Il s’agit bien de faire quelque chose de nouveau qui est rendu possible, d’après Jean-Marc Monteil, « car ça n’a pas encore été disciplinarisé »

    « Si nous étions dans une discipline, nous aurions la protection de la discipline ».
    Au contraire, le numérique va favoriser la transversalité et toutes les disciplines et activités sont concernées.

    La Mission Monteil tente de mettre en avant ces valeurs nouvelles et de formaliser ces « concepts » au travers des Appels à Projets qui ont été lancés.

    Aux remarques fréquentes des enseignants au sujet du numérique comme l’absence de formation aux outils, le temps et l’investissement que le numérique demandent ou encore la difficulté technologique à s’approprier les outils, Jean-Marc Monteil apporte quelques éléments de réponse.

    Les questions que tout enseignant se pose aujourd’hui sont : « comment vais-je faire pour réduire l’échec scolaire et pour que mes élèves réussissent ? Comment vais-je faire pour que le potentiel de chacun soit au meilleur niveau ? Et comment vais-je faire cela dans un univers collectif ? »

    Le numérique peut, peut-être, aider l’enseignant à répondre à ces questions. Seulement, la dimension technique entre en ligne de compte. Il n’est pas demandé aux enseignants d’être des ingénieurs en informatique et Jean-Marc Monteil proposerait la création d’équipes techniques afin « qu’elles puissent mettre en place physiquement ce que le professeur a pensé conceptuellement pour faire son enseignement ».
    Il ajoute que, sans le numérique, l’enseignant était déjà dans « l’obligation de penser ses leçons, aux tâches qu’il allait proposer, à la perspective évaluative qu’il allait mettre en place et aux objectifs qu’il voulait atteindre avec telle ou telle séquence ».

    Ce montage intellectuel va rester ; il y a juste une autre dimension, de préparation technique, à intégrer.

    Cette préparation technique peut s’organiser au sein des établissements avec des équipes mobiles et je ne pense pas que cela soit impossible.

    En outre, la collaboration et les échanges qui vont se mettre en place devraient aussi aider à la mise en place de ces nouveaux usages.

    « L’enseignement d’aujourd’hui est un laboratoire auquel on a donné de nouveaux instruments qu’il faut s’approprier » ; dans les termes énoncés ci-dessus, avec une organisation institutionnelle, cela ne paraît pas insurmontable à Jean-Marc Monteil.
    Il ajouterait même que le numérique pourrait être un moyen de remotiver les troupes, « car certains profs s’ennuient et les jeunes profs ont envie ».

    « La Classe est un univers un peu fermé et la salle des profs n’est pas un extraordinaire lieu de débat ; ce qui est intéressant avec le numérique, c’est de passer d’une pratique de l’enseignement plutôt solitaire à une pratique collective et s’installer dans un monde d’échanges y compris d’échanges numériques car les réseaux sont là pour ça », conclut Jean-Marc Monteil.

    Un grand merci à Jean-Marc Monteil pour sa disponibilité.
    Sa franchise et ses convictions nous ont fait rêver au monde de l’Ecole de demain (c’est à dire pas dans 10 ans, vous l’aurez compris si vous avez suivi ces cinq épisodes…), avec le numérique en toile de fond, celui qui inonde notre société et notre vie quotidienne.

    Episode 1 : Mission Monteil : évaluer et irriguer les pratiques numériques dans l’Ecole
    Episode 2 : Numérique à l’Ecole : une approche sociétale
    Episode 3 : L’enseignant d’aujourd’hui au coeur du dispositif numérique sociétal
    Episode 4 : Avec le numérique, on répond (enfin) aux intelligences multiples !

     

     

  • Mission Monteil : évaluer et irriguer les pratiques numériques dans l’École

    Mission Monteil : évaluer et irriguer les pratiques numériques dans l’École

    « Originellement, la Mission Monteil consistait à créer un dispositif d’animation et d’impulsion autour du numérique à l’école et irriguer autour de l’école dans les territoires académiques ».

    La première démarche fut de mobiliser les cadres de l’Education Nationale pour aider à une prise de conscience, celle « que nous sommes entrain de changer de paradigme au sein de cette société numérique ».
    Une société numérique qui bouleverse le monde du travail, de la santé « et nécessairement le monde de l’Education ».

    L’objectif de la Mission Monteil est bien « d’entrer en action » et non de rédiger un « nième » rapport, comme le précise Jean-Marc Monteil tout en soulignant qu’il a lu la plupart de ces rapports et qu’il y en a eu d’excellents.

    Durant cette première phase, les équipes de la Mission Monteil sont allées sur le terrain pour réunir les cadres sous l’autorité des recteurs des académies ; cadres de l’enseignement mais aussi des collectivités territoriales et représentants économiques ainsi que des personnes du monde de la recherche et des universités.

    « Nous avons décidé de réaliser dans un premier temps un tour de France pour répondre à cet objectif de dynamisation ;»

    même si les gens sont déjà engagés, culturellement, il faut étendre les choses dans un processus de nature épidémiologique.

    A chaque déplacement, la Mission Monteil parvenait à regrouper de 400 à 500 personnes, « ce qui fait qu’aujourd’hui, nous avons touché 3000 à 4000 personnes qui constituent l’encadrement de l’Education Nationale ».

    Pourquoi avoir choisi de « toucher » en premier les inspections ?

    « Les inspections sont des cadres mobiles », comme l’explique Jean-Marc Monteil, « ce qui permet d’irriguer plus facilement un territoire ».

    Comme il l’a précisé au sujet des rapports nombreux qui existent sur le numérique, l’idée de la Mission n’est pas non plus de rédiger des circulaires de cadrage.
    Le constat est fait que les usages sont de plus en plus nombreux avec de plus en plus de relais médiatiques.

    « On parle beaucoup de numérique sauf qu’il subsiste une question de fond qui est :

    est-ce que cette évolution technologique permanente se traduit par une efficacité des apprentissages, par une amélioration de la situation scolaire, par la réduction de l’échec, par l’accès au plus grand nombre à l’information etc.

    Des questions qui sont posées mais qui restent encore sans réponses car, pour Jean-Marc Monteil, nous ne disposons pas d’évaluation, ni à l’échelle nationale, ni à l’échelle internationale.

    « Donc une de nos ambitions, c’est de qualifier un certain nombre de pratiques, mais pas par une évaluation traditionnelle ».
    Jean-Marc Monteil tient particulièrement à s’appuyer sur une méthodologie scientifique, « pour s’installer dans des dispositifs de comparaison pour répondre à un certain nombre de questions et y répondre à partir d’un positionnement scientifique ».

    « La pratique du numérique modifie les comportements et cette modification des comportements ne peut pas être sans conséquences », conclut Jean-Marc Monteil dans cette première partie.

    Découvrez dans le prochain épisode les explications de Jean-Marc Monteil sur l’approche de la Mission, qui est celle de placer l’école au sein de la société numérique et non de faire entrer le numérique de manière radicale par la porte de la classe… A suivre…

  • Lancement de la Grande École du Numérique

    Lancement de la Grande École du Numérique

     

    Cet appel à labellisation est lancé par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse et financé par le Programme des Investissements d’Avenir.

    Il associe le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, le ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le Commissariat général à l’investissement.

    L’objectif est de labelliser d’ici à fin 2017, 200 structures qui formeront 10 000 élèves sur tout le territoire.

    Plus d’infos : www.experimentation.jeunes.gouv.fr

  • Restitution de la concertation nationale pour le numérique à l’Ecole : ce que nous en avons retenu

    Restitution de la concertation nationale pour le numérique à l’Ecole : ce que nous en avons retenu

    Mme Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Education Nationale introduit l’après-midi de restitution des résultats de la concertation nationale pour le numérique éducatif.

    Elle rappelle que le numérique est une des priorités de la stratégie éducative du gouvernement qui souhaite une généralisation des usages dès la rentrée 2015-2016 et c’est pour assurer le succès de cette généralisation que la concertation nationale a été lancée en janvier dernier.

    La Ministre revient sur le terme de « Digital Natives » : « qu’appelle t-on un digital natives » ?

    Une certaine aisance pour les jeunes à s’approprier le numérique autour des téléphones portables, des Smartphones, des réseaux sociaux etc.

    Nous serions donc entourés dune génération technophile et techniquement compétente mais est ce que tout est si simple que cela ? interroge Najat Vallaud-Belkacem.

    Cette immersion naturelle ne peut pas suffire et que valent en réalité les compétences de nos jeunes en matière de numérique ?

    Le digital native est donc un mythe (voir à ce sujet l’article de Ludomag, « les digital natives sont-ils des mutants ?« ) qui « détourne notre attention des vraies priorités ».

    Certaines compétences n’en sont pas réellement et « nous devons réfléchir au rôle de notre École dans cette construction des savoirs numériques ».

    Vivre notre vie numérique est une charge très complexe et un apprentissage de la vie de tous les jours ; la responsabilité de l’Ecole est engagée, ajoute Najat Vallaud-Belkacem.

     

    Catherine Becchetti-Bizot, directrice du numérique pour l’éducation prend ensuite la parole pour introduire la suite de l’après-midi, à savoir la présentation des cinq thèmes soumis lors de la concertation :

    . Améliorer les apprentissages
    . Renouveler les pratiques pédagogiques
    . Transmettre les compétences de demain
    . Réduire les inégalités
    . Ouvrir l’école sur son environnement

     

    « L’École change avec le numérique » : voici le nouveau slogan que Catherine Becchetti-Bizot ne manque pas de souligner rappelant alors que l’École est désormais belle et bien « entrée » dans le numérique.

    Elle cite quelques chiffres issus des résultats de la concertation.

    « La richesse des retours tient d’abord à la diversité et à la complémentarité des modalités de contributions » : : 51 000 questionnaires ont été renseignés par une diversité d’acteurs ; 150 rencontres académiques ont réuni plus de 10 000 personnes dans les territoires ; 600 personnes ont dialogué sur le forum de la concertation (1116 contributions ; le site de la concertation a été visité 171 000 fois, plus de 10 000 votes ont été enregistrés).

    Il se dégage des idées phares de cette concertation : éduquer au numérique, mais éduquer, c’est aussi protéger pour faire comprendre : codage, programmation et algorithmique sont aussi d’actualité dans cette concertation.
    Offrir à tous des ressources numériques, ouvertes et… pourquoi pas gratuites.
    La formation et l’accompagnement des enseignants est un leitmotiv qui revient pour chaque grand thème évoqué.

     

    Quatre Recteurs étaient présents sur cet après-midi du 07 mai pour faire la « synthèse des synthèses » des cinq thèmes de la concertation.

    C’est Armande Le Pellec Muller, rectrice de l’académie de Montpellier (Découvrez Mme le Recteur au cours d’un « tête à tête entre avec ludomag en février dernier) qui démarre avec les thèmes 1 et 2, à savoir « Améliorer les apprentissages et renouveler les pratiques pédagogiques ».

    Pour lier les deux thèmes, la question qui ressort est de dire qu’enfin avec le numérique, « on peut avoir une opportunité exceptionnelle de mettre en forme la rencontre de l’élève avec le savoir et tout cela organisé par l’enseignant ».

    On va prendre en compte l’élève tel qu’il est, car chacun a des dominantes différentes dans sa faculté d’apprentissage ; avec la dynamique du numérique, l’élève est considéré dans toutes ses dimensions.

    La peur des enseignants de se voir « dévaloriser » ou même « éliminer » avec le numérique est une réflexion présente dans les résultats de cette concertation.

    Ce n’est pas moins d’enseignants mais plus d’enseignants dont nous allons avoir besoin dans une dynamique de la rencontre au savoir qui est différente, souligne Armande Le Pellec Muller.

    Et elle ajoute : « dans ce que j’ai lu, chacun est bien conscient aujourd’hui qu’il y a cette double nécessite du côté des élèves et du côté des enseignants ».

    Améliorer les apprentissages

    Le numérique éloignerait des interactions sociales mais en fait non : il développe une dimension fédératrice de la communauté éducative.

    Ce qui est évident dans les résultats c’est que, avec le numérique, l’élève est plus concentré, les élèves timides vont oser, on peut mettre les élèves plus en autonomie etc.

    La question du statut de l’erreur  est aussi présente : « avec le numérique on peut recommencer » ;  « les élèves s’autorisent à produire des essais et donc des erreurs ».

    La personnalisation des apprentissages est un sujet qui parle avec le numérique, notamment pour les élèves à besoins spécifiques à qui on peut fournir des supports.

    Enfin, les ressources numériques sont nombreuses.

    81 % des élèves ont répondu que le numérique les aide à trouver des réponses à leurs difficultés.

    Il y a eu aussi des discussions autour des équipements individuels comme les tablettes, dont beaucoup considèrent plus utilisées pour la consultation que pour la production.

    Au niveau des ressources une des attentes principales est d’avoir une diversité des ressources mais aussi une facilité d’accès y compris en contexte de classe en temps réel.

    Et si elles sont libres d’accès et « gratuites », c’est encore mieux !

    Renouveler les pratiques pédagogiques

    77% des élèves, 85% des enseignants et 89% des parents et autres membres de la communauté éducative pensent que le numérique peut développer les échanges, la collaboration entre tous les membres de la communauté éducative.

    C’est une interrogation au regard des stratégies académiques.

    « Il y a une demande à ce qu’on puisse mettre à disposition ce qui se fait ici ou là dans un cadre qui a été validé ».

    La demande de formation est aussi très importante : notamment au niveau local par des référents numériques académiques de proximité.

    Armande Le Pellec Muller souligne qu’à aucun moment n’apparaît la nécessité d’un accompagnement par la Recherche et elle s’en étonne.

    Beaucoup rappellent que l’élève devrait être au centre et qu’il est aussi producteur et peut partager des contenus.

    Enfin, la simplification des écosystèmes et un renouvellement de l’aménagement des espaces sont suggérés afin de permettre des travaux individuels et une plus grande autonomie des élèves ; c’est aussi l’instauration d’un climat de confiance qui doit en découler et Mme le Recteur insiste sur ce mot de confiance.

    Daniel Filâtre, recteur de l’académie de Grenoble poursuit la présentation avec le thème 3

    Transmettre les compétences de demain.

    Former les citoyens d’aujourd’hui et de demain : un enjeu fort qui ressort par rapport au numérique ; cela ouvre la réflexion sur deux sujets :

    L’aspect de la citoyenneté numérique pour faire en sorte que les élèves protègent leurs droits et comprennent qu’ils ont une identité numérique et qu’il faut en prendre soin.

    Développer une culture numérique, appelée aussi « literracy numérique » fait partie du deuxième enjeu. Dans celui-ci, il est question de comprendre la logique informatique et programmer. Sur ce point, certains pensent que cela doit constituer une nouvelle discipline mais d’autres y sont opposés. Le débat pour et contre est bien présent dans les résultats de cette concertation.

    Avoir une position plus consensuelle serait d’apprendre le code de manière ludique et intégrée, propose Daniel Filâtre.

    Enfin, repenser l’évaluation des élèves est aussi abordé.

    Transmettre les compétences de demain : un sujet qui est aussi valable pour les enseignants et à ce propos, la formation de ces derniers est encore mise sur la table :

    Les apprentissages de la profession d’enseignant doivent se faire avec les outils numériques.

    Marie-Danièle Campion, rectrice de l’académie de Clermont-Ferrand s’attaque à la synthèse du quatrième thème soit :

    Réduire les inégalités

    « La révolution numérique est en marche et les réponses à cette concertation apportent beaucoup de confiance », introduit-elle.

    Dans la synthèse, voici ce qui ressort des demandes :

    . que chacun puisse avoir un usage gratuit et libre dans une société numérique

    . que tous les élèves doivent être équipés

    . que l’accès au Très Haut Débit dans tous les établissements soit une réalité ; ce qui signifie donc un travail partenarial avec l’ensemble des collectivités territoriales. « Nous pourrons réduire les inégalités si nous travaillons ensemble », précise Marie-Danièle Campion.

    . que le numérique puisse réduire la fracture territoriale et fracture sociale

    . que la formation d’un personnel qualifié de proximité soit vraiment engagée

    . que l’École soir une École qui accompagne aussi les familles, car il faut une co-éducation au numérique

    Ouvrir l’école sur son environnement

    C’est Michel Quéré, recteur de l’académie de Rennes qui se charge de synthétiser ce cinquième thème.

    Il y a consensus sur le fait que le numérique doit conforter l’ouverture de l’école sur son environnement ; c’est un moyen supplémentaire pour ouvrir l’École sur le monde extérieur.

    Le numérique doit venir conforter aussi les relations avec le monde associatif et le monde économique par l’affirmation de projets pédagogiques partagés.

    L’ouverture est aussi concrétisée par le partenariat avec les collectivités territoriales ; la cohérence entre le « contenant » et le « contenu » doit être évidente ; « une cohérence entre tuyaux et usages, en fait », précise Michel Quéré.

    Le « dossier » ressources est encore d’actualité dans ce chapitre sur l’ouverture : le numérique c’est aussi la nécessité d’avoir un accès aux ressources de manière gratuite.

    Quel degré d’ouverture doit-il y avoir entre l’École et ses partenaires ? Et donc, comment le numérique vient-il bouleverser les curseurs ?

    Le numérique redéfinit le temps scolaire et le temps hors scolaire : il ressort une crainte relative et le risque que le numérique puisse être porteur de « dilution » de l’École dans l’environnement social.

    Enfin, il y une ambivalence sur le terme d’ouverture : le numérique offre une forme d’opportunité mais aussi de préoccupation ; d’après les résultats, il semblerait que la balance penche plutôt vers les opportunités notamment par les rencontres, les modèles collaboratifs comme les fablabs par exemples, que le numérique suscite.

     

    La journée s’est clôturée par le discours du Président de la République François Hollande qui a notamment annoncé ses intentions pour le Plan numérique pour l’éducation soit 500 écoles et collèges connectés dès 2015, marquant la première étape de ce plan (voir article à ce sujet).

    Ce sont ainsi plus de 70 000 élèves et 8 000 enseignants qui expérimenteront, dès la rentrée prochaine, de nouvelles formes d’enseignement et d’apprentissage grâce au numérique et c’est près d’un milliard d’euros sur trois ans qui vont être débloqués pour ce plan numérique.

    Plus d’infos :

    Tout savoir sur la restitution de la concertation nationale sur le numérique sur education.gouv.fr
    et le site web dédié à la concertation http://ecolenumerique.education.gouv.fr

  • Plan numérique pour l’éducation : 500 écoles et collèges seront connectés dès 2015

    Plan numérique pour l’éducation : 500 écoles et collèges seront connectés dès 2015

    [callout]Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avait en effet lancé le 10 mars dernier un appel à projets pour sélectionner ces écoles et collèges pionniers.[/callout].

    L’appel à projets a rencontré un vif engouement auprès des académies et des collectivités territoriales.

    S’appuyant sur le volontariat et l’ambition tant des établissements scolaires que des académies et des collectivités, il avait pour objectif de faire émerger des projets pédagogiques de qualité.

    Le comité de sélection, qui s’est réuni le 5 mai, a associé des représentants de l’Assemblée des départements de France et de l’Association des maires de France. En cohérence avec les propositions des académies et des collectivités, il a décidé de faire une large place aux collèges de l’éducation prioritaire et d’intégrer un grand nombre d’écoles afin de favoriser la continuité école-collège.

    209 collèges, dont 109 relevant de l’éducation prioritaire, et 337 écoles, représentatifs de la diversité des territoires et des établissements, ont ainsi été sélectionnés.

    Les élèves et les enseignants se verront dotés d’équipements mobiles et de ressources numériques. Les enseignants bénéficieront d’une formation spécifique aux usages pédagogiques du numérique. Les collectivités seront accompagnées par l’Etat pour l’acquisition des équipements.

    60 départements ont d’ores et déjà formellement exprimé leur soutien à cette expérimentation. 17 autres départements ont indiqué leur volonté de s’engager dans la même démarche. La liste des établissements sélectionnés comprend également ceux pour lesquels une confirmation de l’intention de la collectivité est attendue.

    Cette première étape du plan numérique apportera des enseignements précieux pour préparer sa généralisation à partir de la rentrée 2016, au service de la réussite de tous les élèves.

    Téléchargez la liste des 500 écoles et collèges connectés

    Plus d’infos :
    Source : education.gouv.fr

  • Le Grand plan e-éducation passera par les tablettes !

    Le Grand plan e-éducation passera par les tablettes !

    FrancoisHollande_071114

    Nous allons lancer, avec le gouvernement de Manuel Valls et la Ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, un grand plan pour le Numérique, pour que, de l’école au lycée, le numérique soit partout à l’horizon 2017.

    Ce grand plan doit démarrer par des « expériences au collège et à l’école » ; la première brique de ce programme d’envergure sera d’apprendre le codage pendant les temps périscolaires (et donc utiliser le temps des nouveaux rythmes scolaires) et ce, dès la rentrée 2015-2016.

    La deuxième brique se concrétise par l’équipement de tous les collégiens de 5ème pour la rentrée 2016-2017. La justification du choix des élèves de 5ème peut se faire par le fait que, depuis la loi d’orientation (qui sera effective à la rentrée 2016), la classe de 5ème est la première d’un nouveau cycle, la 6ème étant intégrée dans un cycle commun avec le CM2.

    Pour cette deuxième brique, il prévoit quelques collèges « testeurs » dès la rentrée 2015. Par la mise en place d’expérimentations dès l’année prochaine, il répond sans doute aux inquiétudes des industriels – dont nous parlions début octobre dans LudoMag – de voir ce plan ne démarrer qu’en 2016, devant les difficultés financières qu’ils rencontrent depuis les arrêts successifs de plans nationaux qui ont mis à mal tout le secteur (environ -40% de chiffre d’affaires en 2013).

    Il assure que la mise en place des ces deux premières « briques« se fera en concertation, dès janvier 2015, avec les enseignants, les parents d’élèves, les éditeurs scolaires, les industriels et les élus locaux  ; une concertation qui devrait durer environ un mois « voire deux, si cela est nécessaire« , souligne t-il.

    Côté budget, il affirme avoir l’argent nécessaire pour ces mises en place : « ce plan rentre dans le budget de l’Education Nationale, budget qui a été préservé« , rappelle t-il ; mais à la question du montant, il ne répond pas franchement et évoque aussi les fonds des investissements d’avenir. Rappelons que le plan « e-éducation » s’insère dans les « 34 plans de la nouvelle France industrielle », présentés pour la première fois en septembre 2013 et validés dans le courant de juillet.

    D’après ce que nous avons récolté comme informations dans divers supports, l’Etat mettrait tous les moyens pour assurer ce qu’on pourrait appeler « l’enveloppe autour du noyau », considérant que la tablette est le noyau ; à savoir :

    – les infrastructures réseaux et très haut débit pour que tous les collégiens des classes de 5ème puissent « surfer » sur internet et travailler en ligne (voir Note*, en base de page)

    – la formation des enseignants, mais cela suppose qu’ils soient » impliqués« , comme le décrit le Président

    – l’implication des éditeurs scolaires pour que tout le programme dans toutes les disciplines soit en ligne sur les « dites » tablettes

    Pour que cela fonctionne, il faut que les enseignants soient pleinement impliqués ; si nous nous contentons de distribuer du matériel, cela apparaîtra comme un gadget, comme une « offrande » avant un rendez-vous électoral, ce plan ne marchera pas.

    Le Président ne semble pas manquer de lucidité quant à l’échec possible d’un tel plan ; les aspects budgétaires, quand à eux, n’apparaissent pas comme une contrainte (voir note ** en bas de page) ; la formation des enseignants est prévue dans l’agenda : agenda, avouons-le, un peu « serré » (la rentrée 2016, c’est pas demain, mais c’est après-demain) et enfin la concertation avec les industriels du secteur et notamment avec les éditeurs scolaires est elle aussi programmée ; de ce côté-là, il faut avouer qu’il y a quand même du boulot pour réussir à mettre tous les manuels de 5ème sur tablettes.

    Le Conseil National du Numérique qui a travaillé pendant de longs mois pour rédiger son rapport et ses recommandations n’avait pourtant pas envisagé cette « piste » puisque, rappelons-le, sa proposition numéro un était enseigner la « pensée informatique pour mieux comprendre le monde numérique qui nous entoure et être pleinement un citoyen actif dans la société », qui se caractérise notamment par la mise en place d’un enseignement de l’informatique et d’un bac « humanités numériques« .

    Des divergences notoires risquent donc de ralentir ce bel élan d’enthousiasme du gouvernement d’aller (enfin?) vers le numérique à l’Ecole. Affaire à suivre dans les prochaines mois, notamment dès janvier avec la concertation.

    Plus d’infos :
    Vous souhaitez écouter l’allocution de François Hollande et la partie qui concerne le numérique à l’Ecole, c’est sur cette vidéo, à la minute 1h30 – 1h35.

    Notes de la rédaction

    Note * : Connexion notamment aux ENT, encore un autre vaste chantier qui a été déployé et qu’il faudrait mettre à profit sur ces nouveaux outils, à condition qu’ils fonctionnent sur les « dites » tablettes ;  la fibre optique sera donc absolument indispensable pour raccorder les établissement au Très haut Débit, pour un bon fonctionnement en classe et les établissements devront disposer d’un réseau local réellement adapté pour que les salles puissent être raccordées et enfin que les routeurs WIFI puissent accepter des sessions d’une 30taine d’élèves en simultané dans un même cours  ! Opération simple sur le papier, moins évident quand on est sur le terrain…la plupart du temps, ça ne fonctionne pas bien avec les serveurs d’authentification installés dans la plupart des établissements.

    Note ** : En matière de budget, si l’idée est d’équiper tous les 5èmes en tablettes avec un peu de contenu, la rédaction de Ludomag s’est prêtée à petit exercice de calcul mental. 800 000 élèves de 5èmes pour un budget tablette de 500/600 euros par élève  (un minimum avec les ressources, housses qui vont accompagner cet investissement,…) cela ferait un budget d’un demi milliard d’euros soit 500 millions d’euros, est-ce bien réaliste ?

  • Economisez avec l’Ecole Numérique !

    Economisez avec l’Ecole Numérique !

     Par Marie-France Bodiguian Cabinet AMO-TICE

    [callout]Car oui, n’ayons pas peur de le dire : l’école numérique est aussi une question d’argent ! École numérique, évolution technologique, révolution pédagogique riment étrangement avec… trésorerie et gestion financière.[/callout]

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    Mais après 10 ans d’usages, des solutions existent pour limiter les dépenses mais aussi pour vous faire faire des économies avec le numérique éducatif, sans jamais rogner sur la qualité des projets pédagogiques !

    Des économies simples mais réelles grâce au numérique

     

    -> Réduisez les photocopies

    La première chose serait de dire que vous, ou plutôt l’école, économisez sur les coûts de photocopies : « L’introduction des TNI dans les classes a permis de générer des économies dans l’utilisation des craies, feutres effaçables, éponge, cartes murales, équipement audiovisuel ainsi que les photocopies dont la consommation a été divisée par cinq. Sur son budget global, l’école a rendu à la mairie 2 000 euros en 2 années scolaires ! », souligne Ludovic 
Bleuzet, Directeur d’école à l’École élémentaire Raymonde Fiolet à Soissons
[1].

     

    -> Dématérialisez !

    Amotice5_03114Vous n’êtes pas convaincu au regard des investissements engendrés ? Pensez en réalité aux bénéfices de la dématérialisation ! Dématérialiser les échanges entre les écoles et la collectivité permet d’optimiser la gestion des écoles et faire des économies d’échelle. Notamment au niveau de la mutualisation des contenus pédagogiques entre les classes d’une même école ou entre les différentes écoles de votre commune.

    L’accélération des échanges grâce au numérique est un gain d’efficacité fort appréciable dans les échanges entre les services administratifs de la ville et l’école, ou entre l’école et les familles.

    Grâce à l’Espace Numérique d’Échange, que l’on connait aujourd’hui sous le nom d’ENT, Espace Numérique de Travail, les enseignants peuvent donner des informations de dernière minute aux parents et pour vous, collectivité, il vous permet d’organiser par exemple la cantine ou les activités périscolaires. À  long terme, c’est une garantie d’économie, certes sur l’achat de papier et les affranchissements postaux, souvent non négligeables, mais surtout en faveur d’une meilleure productivité dans la gestion de la ville avec les écoles.

     

    -> Réduisez les intervenants extérieurs !

    D’autres économies ? Le numérique permet également de réduire le coût des frais d’intervenants extérieurs tant en langue que pour les projets pédagogiques culturels. Ce peut être le cas pour des projets périscolaires. Par exemple, le Château de Versailles est accessible en visite virtuelle sur une plateforme collaborative en ligne, via une surface interactive.

     

    ->  Gagnez en attractivité du territoire

    Sans oublier que le numérique dans les établissements constitue un formidable accélérateur d’attractivité des territoires… Ici, les choses se retournent en termes de gain !

    Amotice2_031114Choisissez l’école numérique dont vous avez besoin !

    N’optez que pour ce qui vous est utile… car nécessairement toutes les options de l’école numérique ne sont pas appropriées à votre projet et à votre budget : la clé de cette efficience repose essentiellement sur l’étude de l’accointance entre les besoins d’usages des enseignants et les configurations, et  infrastructures des écoles en regard. Pourquoi maintenir une salle informatique si ses usages ne sont plus adaptés ? D’autres solutions existent pour répondre efficacement et économiquement aux besoins d’apprentissages des élèves !

    De même, entre la mise en place du tableau numérique interactif, ou d’un vidéoprojecteur interactif, les choix se font selon certains critères qui peuvent vous faire éviter des dépenses inadaptées. Sans oublier les choix d’infrastructures et de maintenance, déterminants pour le budget et la continuité de service des outils.
    A chaque usage, ses outils, déterminés également en fonction de la configuration de vos écoles, afin de ne pas tomber dans une surenchère de matériel et d’équipement.

     

    Des outils numériques à petits prix

    Amotice3_031114Si vos choix ne s’orientent pas systématiquement vers les performances technologiques les plus récentes, sachez que les prix de certains matériels et outils baissent d’année en année. Des solutions à moindre coût existent.

    D’autre part, les constructeurs, éditeurs et revendeurs adaptent  leurs offres à la réalité financière des collectivités, pour permettre en particulier des usages progressifs, et ainsi mettre le pied à l’étrier aux enseignants motivés, mais encore peu expérimentés, ou pour développer le numérique dans les activités périscolaires. Nous y reviendrons dans un prochain article.

    N’oublions pas également, le groupement de commandes intercommunales, qui, une fois les évaluations de chaque commune effectuées, reste un outil incontournable pour vous permettre d’acquérir  des équipements et des prestations à des prix compétitifs.

     

     

    Échelonnez vos dépenses !

    Pas d’investissement dans les écoles, sans évidemment de plan pluriannuel ! Mais comment définir ce plan ?

    financial statement with calculator and penLà encore, pas de solution standard : votre audit et vos contraintes budgétaires vous dicteront votre calendrier d’équipements.
    Des modes de financement permettent d’autre part de différer ou d’étaler dans le temps votre charge financière. Pour votre gestion financière, à vous de voir s’il est plus avantageux de réfléchir en termes d’investissement ou de frais de fonctionnement. Si vous investissez en frais de fonctionnement, vous vous tournerez par exemple vers le leasing : une solution proposée par des revendeurs. Son avantage ? Ne pas vous départir de votre trésorerie grâce à des petits loyers payables chaque mois, mais attention, au coût global, qui au final, s’avère naturellement plus important.

    Comme nous venons de le voir, des solutions financières, des économies et des avantages existent ! Chaque paramètre compte dans la construction de votre politique numérique éducative à juste prix.

    Et vous, comment avez-vous monté votre stratégie d’investissement pour votre Ecole Numérique ?
    Faites nous part de vos réussites ou de vos déceptions, pour que je puisse, peut-être, vous proposer des solutions.

     


    [1] Source : guide méthodologique, « L’école numérique un enjeu de territoire ».