Étiquette : Formation des enseignants

  • Collaboration et adaptabilité : le numérique s’invite tout naturellement dans l’enseignement agricole

    Collaboration et adaptabilité : le numérique s’invite tout naturellement dans l’enseignement agricole

    Contexte de l’enseignement agricole : une mixité de publics au sein d’établissements « complexes ».

    « C’est le deuxième dispositif d’enseignement dans notre pays, plus petit que l’Education Nationale avec 450 000 apprenants dont 170 000 élèves et étudiants ».

    La spécificité de ce dispositif est d’avoir des établissements complexes, « qui réunissent à la fois, sur un même campus, un lycée, un Centre de Formation d’Apprentis, un Centre de Formation Professionnel Pour Adultes et une exploitation agricole “grandeur nature“ ».

    Cette mixité de publics induit une pédagogie particulière qui est plus ouverte, plus collaborative, une pédagogie de projets et aussi une pédagogie très pratique.

    Liberté pédagogique, adaptabilité et collaboration : des valeurs fortes de l’enseignement agricole.

    Cette pédagogie intègre déjà la pluridisciplinarité, des espaces pédagogiques libres pour les équipes enseignantes qui leur permettent de mettre en place des projets spécifiques à leur établissement.

    « Ces valeurs, que l’on voit arriver dans la réforme du collège et qui suscitent beaucoup de réaction, font partie des pratiques dans l’enseignement agricole et qui sont, d’ailleurs, des facteurs de réussite ».

    Il existe également un enseignement socio-culturel depuis 50 ans et qui, tout naturellement, a invité l’éducation aux médias dans ses contenus.

    « Cet enseignement nous a été fort utile au moment des attentats lorsqu’il a fallu expliquer aux élèves le traitement des évènements par la presse », précise Mireille Riou-Canals.

    Pour elle, le numérique est vu de deux manières dans leurs établissements : le numérique pour la pédagogie et l’éducation au numérique.

    Elle rappelle que la proportion d’élèves internes est très importante car les établissements sont en milieu rural alors que les bassins de recrutement sont beaucoup plus larges. Pour ces élèves, « nous devons nous assurer qu’ils aient un bon usage du numérique hors la classe ».

    Un modèle à rechercher pour la formation des enseignants au numérique.`

    Mireille Riou-Canals sait qu’il faut s’appuyer sur les enseignants pour réussir le passage de ses établissements au numérique. Pour elle, la formation initiale ne suffira pas à leur faire acquérir les compétences nécessaires, « car elle ne touche que les nouveaux enseignants recrutés ».

    Le problème que nous devons tous traiter est la formation des enseignants qui sont en place.

    De son point de vue, il s’avérerait plus efficace d’accompagner des équipes éducatives qui veulent bâtir une démarche particulière pour leurs apprenants.

    « On ne réglera pas le problème des compétences numériques des enseignants en mettant des jours de formation ici ou là, même si naturellement, il faut que ces formations soient proposées ».

    Soutenir les initiatives pédagogiques sans trop « cadrer ».

    Elle encourage donc les initiatives de terrain car pour elle, « l’institution doit soutenir les initiatives pédagogiques dans les établissements sans essayer de trop cadrer ».

    Ce gain en compétences chez les enseignants est absolument déterminant pour donner aux apprenants les compétences attendues dans leur métier.

    « Quel est le métier dans lequel il n’y a pas du tout de numérique ? il y en a certainement très peu. En agriculture, il y a du numérique partout », conclut Mireille Riou-Canals.

     

  • Formation des enseignants au numérique : va t-on vers de l’appropriation ou du détournement ?

    Formation des enseignants au numérique : va t-on vers de l’appropriation ou du détournement ?

    [info]Rappel de la problématique : comment former les enseignants aux attentes nouvelles en matière d’usage systématique des TICE dans la classe ? Peut-on parler d’un détournement par rapport aux prescriptions et modalités ayant cours aujourd’hui dans la formation des enseignants ? Tel est le thème de cette table ronde, suivie d’un BarCamp sur le même sujet.[/info]

     Sylvie Joublot-Ferré – Haute Ecole Pédagogique du canton de Vaud, Catherine Becchetti-Bizot – directrice du numérique pour l’éducation ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Hervé Luga- chargé du numérique à l’ESPE de Toulouse et Pierre-Yves Pellefigue – directeur de la DAFPEN à Toulouse (Délégation Académique à la Formation des Personnels de l’Education Nationale) ont échangé sur le sujet autour des animateurs Fabien Hobart et Régis Forgione.
    Synthèse par François Jourde et Lyonel Kaufmann

     

    Est-il possible aujourd’hui de concevoir la formation des enseignants comme autrefois ?

    Pour Catherine Becchetti-Bizot (voir aussi l’interview de Catherine Bizot sur ce sujet), c’est un sujet central pour la réussite de tout projet numérique, avec celui du contenu : “La formation des enseignants est une clé essentielle de réussite”. Mais il faut rappeler que les “industries éducatives” (Pierre Moeglin) ont toujours modelé et traduit les formes pédagogiques, et cela était déjà avec les ardoises…

    Ludovia_formationenseignants_070915Les TICE induisent aussi aujourd’hui de nouvelles pratiques.Les enseignants sont équipés numériquement à 98%, s’informent et échangent en ligne. Mais ils souhaitent aujourd’hui des formations conçues comme un accompagnement de proximité, au plus près de leurs activités, permettant une appropriation progressive et sur un temps long.

    Il faut aussi noter que le numérique permet une formation plus collective et collaborative, avec aussi une plus grande autonomie dans sa formation (“se former”).

    Pour sa part, Pierre-Yves Pellefigue estime que la pédagogie n’a pas besoin du numérique. Pour lui, c’est notre retard dans la réflexion pédagogique qui freine le développement du numérique. En ce sens, la formation doit mettre en œuvre des modalités de travail pour un public actif et elle ne doit pas être descendante, verticale.

    Quel lien entre les pratiques personnelles et leur traduction en milieu scolaire ?

    Sylvie Joublot-Ferré fait le constat que les enseignants utilisent inégalement le numérique en classe. Elle y voit un problème de génération. Elle note ainsi la peur d’une prise de risque des enseignants face aux élèves qui semblent “natifs” du numérique.

    En conséquence, il faut donner confiance aux enseignants par la formation, en leur permettant de décrypter les outils des élèves.

    Fondamentalement, il faut donc que les enseignants se sentent plus à l’aise avec les outils du numériques. Mais il faut aussi que les enseignants prennent conscience à quel point les élèves font la différence entre les usages prescrits (en classe) et les usages non formels (hors classes). Ces usages non formels sont à être exploités en classe avec recul.

    Comment va-t-on respecter l’intimité de l’élève qui n’a pas forcément envie de retrouver son enseignant sur Facebook ?

    Pour Sylvie Joublot-Ferré, on ne pourra pas faire l’économie des pratiques des élèves (smartphones…). En même temps, il faut laisser la liberté au terrain et aux différentes formes pédagogiques. Il faut partir du terrain pour construire la formation des enseignants, que ce soit au numérique ou non.

    Selon Hervé Luga, il y a pour nous tous un environnement nouveau dans les réseaux sociaux. Il croit en ce sens que l’apprentissage du respect mutuel des sphères va se développer par la diffusion des outils et des usages. Quant à l’apprentissage de l’informatique, il est essentiel pour les élèves de comprendre le “comment cela marche” à l’intérieur de nos ordinateurs.

    A la question de savoir si la collaboration peut s’apprendre, Hervé Luga pense pour sa part qu’il faut utiliser le numérique comme un média, autrement dit comme un lieu d’échange. Cela, d’ailleurs, se voit déjà bien dans les espaces de type fablab : ce sont des lieux qui permettent d’étendre le numérique dans le monde physique (objets connectés), et par la collaboration.

    Quelles seraient les caractéristiques d’une bonne formation ?

    Enseigner à l’heure du numérique, c’est, pour Catherine Becchetti-Bizot, enseigner en prenant en compte la culture des jeunes et c’est rebondir sur cette dynamique pour avancer dans les objectifs pédagogiques. Le numérique est une écriture, c’est l’écriture d’aujourd’hui.
    Il faut donc apprendre cette écriture-culture et l’utiliser. Il faut aussi aussi que chaque enseignant puisse atteindre les objectifs de sa discipline en utilisant les potentialités du numériques. Pour cela, l’enseignant doit d’abord scénariser son enseignement : cela est très exigeant et ne s’improvise pas. Il faut aussi ici des échanges de pratiques.

    C’est pourquoi les formations doivent être davantage co-construites selon les besoins des enseignants, de manière hybride (en présentiel et à distance).

    Il faut bien comprendre que l’on ne va pas imposer des modèles au enseignants. Il faut faire le pari de l’essaimage, avec des enseignants acteurs-producteurs.

    Formations-actions : l’enseignant créé de la ressource pour former, il échange les contenus de formation.

    Pour Pierre-Yves Pellefigue, notre monde est immergé dans le numérique et des enseignants s’intéressent de manière systémique au numérique. Cela permet de nouveaux dispositifs. Cependant, nous avons un grand retard à produire des choses qui soient pratiques pour les enseignants.

    Est-ce que les disciplines perdurent dans le plan de formation ou s’effaceront-elles ?

    Si le numérique, c’est une opportunité à développer des pratiques interdisciplinaires, il ne faut pas oublier, pour Catherine Becchetti-Bizot, que chaque discipline doit penser, en priorité sa propre responsabilité par rapport au numérique. Il ne faut pas obliger un enseignant à faire du numérique, mais le sensibiliser à toutes les possibilités de faire avec.

    Néanmoins, pour Sylvie Joublot-Ferré. le problème des politiques publiques est qu’elles n’ont jamais tranché la question de savoir si le numérique est un outil ou un objet d’enseignement.

    Catherine Becchetti-Bizot répond que les deux sont nécessaires. Par définition, la pédagogie est un détournement, dans l’objectif de la transmission. Prenant l’exemple du C2i, Hervé Luga rétorque que ce dernier n’est pas abouti et que c’est comme si on obtenait le permis de conduire en passant seulement le code ! Pierre-Yves Pellefigue marque alors son désaccord. Lui, est optimiste, car c’est une nécessité vitale de diffuser le numérique et le changement vient des profs eux-mêmes.

    Fabien Hobart intervient et parle du numérique comme une nouvelle littératie. Il cite une enseignante de mathématiques parlant d’une dialectique outil-objet.

    L’outil ce serait les solutions numériques et l’objet, la culture et les nouveaux langages.

    Pour Fabien Hobart, on sait très bien former à l’outil (cf Canopé), mais pour aller vers cette culture numérique, c’est plus compliqué.

    Dès lors, comment traduire cet objet de la culture du numérique en formation et dans la culture enseignante ?

    Hervé Luga estime qu’il faut de la facilité, vers laquelle les gens sont enclins à s’orienter spontanément. Le numérique doit avoir cette facilité.

    Catherine Becchetti-Bizot estime qu’un outil n’est pas efficace pédagogiquement par lui-même. Il faut apprendre à tirer parti des outils.

    Il faut former les enseignants à construire leur projet pédagogique dans un environnement numérique.

    Exemplairement, M@gistère est un outil de formation qui ne porte pas d’abord sur le numérique, mais induit une habitude et une formation au numérique. Il peut y avoir ici une prise de conscience collective.

    Progressivement, pour Sylvie Joublot-Ferré, c’est l’idée d’un prescrit obligatoire qui s’impose pour les enseignants avec le numérique. Pour sa part, Pierre-Yves Pellefigue souligne le caractère créatif qui peut-être au coeur du numérique en éducation. Il faut produire de la pensée pédagogique de ce temps. Les conditions semblent aujourd’hui réunies.

    En guise de synthèse de la table ronde, Fabien Hobart demande aux intervenants de citer les moments-clés (en trois mots balises par intervenant) de celle-ci.

    Pour Catherine Becchetti-Bizot, c’est horizontalité, collaboration, co-construction et essaimage.

    De son côté, Pierre-Yves Pellefigue cite pédagogie, liberté, responsabilité

    alors que Sylvie Joublot-Ferré indique aménagement de cette liberté et construction des savoirs par les enseignants.

    Il revient à Hervé Luga de donner les mots de la fin : évolution, révolution, auto-formation.

    Crédit illustrations : CIRE

    Ludovia_formationenseignants2_070915

  • Construction d’un iBook pédagogique… pour tous ?

    Construction d’un iBook pédagogique… pour tous ?

    Ludovia_Geuquet

    Construire une séquence pédagogique pour une classe « numérique » comporte plusieurs défis. Le premier est évidemment de cadrer au programme tout en apportant la plus-value de la tablette numérique. Celle-ci a beaucoup d’avantages. En effet, elle concentre dans un outil directement dégainable Internet, traitement de texte, applications ludiques et exerciciels, caméras, appareils photos, dictionnaire,… Tout en gardant la structure pédagogique de nos « anciens » cours, il faut laisser libre cours à son imagination pour intégrer des exercices motivants. Cependant, tout n’est pas rose… le défi principal est clairement la formation des enseignants. Beaucoup ne sont déjà pas à l’aise avec l’outil informatique « classique » et ont de sérieuses appréhensions à s’engager dans une voie numérique supplémentaire.

    La promesse…  Les tablettes numériques tiennent leurs promesses en classe, surpassant même nos attentes sur certains points.
    Cependant, pour remplir pleinement leurs rôles, la formation des enseignants doit elle aussi prendre en compte cette nouvelle réalité.

    Ludovia_Geuquet180813

    Construire son propre contenu numérique, c’est possible !

    En Belgique, le marché de l’édition scolaire est un tel casse-tête que les éditeurs ont des appréhensions à y ajouter la révolution numérique.

    De plus, la plupart des enseignants belges ont pris l’habitude de construire leurs propres séquences pédagogiques en « piochant » à droite et à gauche et en créant de toutes pièces les activités pédagogiques qui feront leurs cours.

    Forts de cette expérience, nous avons donc décidé, à l’Athénée d’Ans, de construire nos séquences numériques nous-mêmes.

    Nous utilisons aujourd’hui iBooks Author, programme convivial accessible au plus grand nombre, mais cadenassé « Apple ». Il nous permet d’apporter une structure numérique à nos cours et de compléter harmonieusement une version « papier ».

    La promesse… Difficile pour le milieu de l’édition de tenir sa promesse de contenu numérique ! Devant cet état de fait, les enseignants doivent construire leur propre contenu pédagogique mobile. Certains programmes, iBooks Author notamment, ont posé les rails pour que puisse se lancer les enseignants.

    Expérience en classe

    J’utilise les tablettes numériques en classe depuis maintenant un an et demi. Le résultat est très positif avec quelques considérations surprenantes. Tout d’abord, la motivation des élèves ne s’est en rien érodée. De plus, en intégrant l’outil numérique « en spirale », les élèves restent sur le même pied et acquièrent les compétences nécessaires petit à petit et tous ensemble. En effet, beaucoup d’entre eux n’avaient qu’une connaissance très approximative de l’ordinateur.

    Excepté les réseaux sociaux, leurs compétences s’avèrent très limitées en début d’année. Mais elles évoluent : ils maîtrisent en fin d’année les outils de partage, traitements de textes, …  et gagnent certainement en autonomie quand ils sont confrontés à une nouvelle problématique. Les applications dites « exerciciels » se sont par contre révélées assez limitées, voire décevantes. Un argument supplémentaire dans notre volonté de construire nous-mêmes nos propres activités pédagogiques.

    Voir le programme général de l’Université d’été LUDOVIA 2013 ici

  • Vincent Peillon répond à l’avis du CESE sur l’avant-projet de loi pour l’école

    Vincent Peillon répond à l’avis du CESE sur l’avant-projet de loi pour l’école

    Sénat vincent peillon

    Après l’ouverture par Jean Paul Delevoye, Président du CESE (Conseil Economique social et environnemental) qui a déclaré que « Si l’école est vue comme un refus par nos enfants, alors l’école de la république a échoué », le rapporteur Xavier Nau, a pris la parole.

    Le CESE estime que les grands objectifs de l’avant-projet de loi correspondent à ce qu’il recommandait dans son avis sur « les inégalités à l’école » notamment la priorité au premier degré, la politique d’éducation prioritaire et la formation initiale des enseignants. Le CESE préconise d’affirmer le rôle des parents et de développer une véritable formation continue des enseignants, ainsi que la diffusion des innovations pédagogiques les plus performantes. Enfin, le CESE insiste sur l’implication des acteurs du système éducatif et l’importance d’une publication rapide de l’ensemble des textes réglementaires.

    Xavier Nau rappelle les très mauvais résultats de la France : 1 élève sur 6 éprouve des difficultés à l’école primaire ; 1 élève sur 5 éprouve des difficultés à l’écrit à la sortie du collège et 130 000 jeunes se retrouvent chaque année en échec scolaire sans diplôme alors même que l’insertion professionnelle exige de plus en plus un niveau minimal de formation.

    L’avis approuve la priorité sur le premier degré avec l’embauche de nouveaux personnels ; les 2/3 des efforts iront à ce niveau d’enseignement.
    c’est bien dans la classe que les choses devront changer pour que l’on puisse réussir. La formule « plus de maîtres que de classes »,  doit susciter un effort de formation et d’accompagnement. Il ne s’agit pas de prendre la même classe et d’y mettre deux maîtres mais bien de réformer la pédagogie. Sans oublier les liaisons entre l’école maternelle et l’école élémentaire ainsi qu’entre l’école primaire et le collège.

    Même si le CESE souscrit au fait que le numérique est en mesure d’améliorer la pédagogie, il émet quelques réserves quant à la place très importante donnée à celui-ci dans l’avant-projet de loi. 

    Si le numérique peut en effet faciliter la mise en œuvre d’une aide personnalisée pour les jeunes en difficultés, il ne doit en aucun cas se substituer à la relation entre l’enfant et l’adulte.
    Le CESE adhère au plan numérique qui doit être mis en oeuvre sur tout le territoire
    En comparaison aux efforts qui vont être fait pour le numérique, le CESE trouve que la place laissée au domaine artistique et culturel n’est pas très importante.

    Le CESE encourage tout à fait l’énergie qui va être déployée pour améliorer la formation initiale et continue des enseignants et approuve totalement la création des Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Enseignement-ESPE, sigle à mémoriser à l’avenir.
    La participation des parents à la réussite éducative, la « co-éducation » doit être une expression claire.

    Il conclut sur le fait que c’est un projet très ambitieux, aux contraintes multiples et pas seulement budgétaires. Mais c’est un projet indispensable puisqu’il s’agit de la réussite des jeunes de notre pays.

    Vincent Peillon intervient en suivant pour répondre à l’avis.

    Ce travail de refondation doit rassembler tous les français. Il y a des réformes de l’éducation dans d’autres pays qui donnent des résultats mais en France, nous ne sommes pas bons. Et en plus, nos résultats s’aggravent. Nous sommes entrain de devenir les derniers de la classe.

    C’est une loi d’orientation, pour donner un certain nombre d’impulsions. L’idée, il le rappelle, est de passer un nouveau contrat entre l’Ecole et la Nation.

    Il rappelle la priorité donnée au primaire- « nous mettons la priorité sur la primaire car il faut bien commencer par le commencement »-, car c’est là où se mettent en place les « bases ». La France consacre beaucoup moins au primaire qu’au secondaire par rapport aux autres pays de l’OCDE.

    « En ce qui concerne le numérique, nous voyons que c’est encore là, dans cette école primaire, que nous fournissons le moins d’efforts« .

    Il revient sur la suppression de la formation initiale en précisant que la réussite scolaire est souvent due à la rencontre d’un professeur et d’un élève à un moment donné.
    Les ESPE sont l’instrument majeur de la réforme.

    Au sujet du numérique, il rappelle les ambitions affichées dans le projet de loi qui ont toutes leur importance :  le raccordement des zones rurales en très haut débit (150 millions d’euros), la création d’une filière française du logiciel pédagogique (Louis gallois a promis 10 millions d’euros dans un contrat d’avenir), l’organisation de la maintenance avec les collectivités locales (qui ne seront plus considérées comme des « carnets de chèque ») , les aides accordées aux petites communes pour faire leurs achats, la mission des ESPE également en matière de numérique, un grand service public du numérique pour servir toute la communauté éducative (enseignants, chefs d’établissement, parents, élèves,…).

    « La tâche que nous avons entreprise ne sera pas d’un instant, elle ne sera pas d’un homme ni d’un gouvernement, elle est d’une nation toute entière ».
    Il met la concertation en premier plan pour la réussite de ce projet.
    Il affirme qu’il n’y a pas de « désamour » entre les français et leurs professeurs.
    C’est une action publique de long terme.

  • Enseignants et pratiques numériques sur une pente ascendante ?

    PROFETIC

    Matériels : encore des efforts à faire ?
    Malgré une légère progression des dotations en ordinateurs fixes ou portables à destination des enseignants, ceux-ci souffrent toujours d’un faible équipement. Avec l’arrivée des nouveaux matériels plus compacts (tablettes, smartphones…), le taux d’équipement progresse mais ces outils sont presque toujours financés par les enseignants sur leurs fonds propres.

    Alors que les matériels type vidéoprojecteurs et TNI progressent de manière significative, les enseignants pointent du doigt une moindre facilité pour les élèves d’accéder à des ordinateurs.

    Le numérique utilisé par les enseignants pour la démonstration et non la co-construction
    Les pratiques numériques des enseignants sont toujours en majorité pour leur usage professionnel (préparation des cours, par exemple).
    La manipulation par les élèves des usages numériques est très restreinte ; les enseignants ne franchissent pas encore le cap, soit pour des raisons d’infrastructures insuffisantes dans leur classe, soit à cause du nombre trop important d’élèves par cours.
    La part d’entre eux incriminant le manque de formation reste importante (32% pensent que la formation aux TICE est inexistante) mais connaît une légère baisse par rapport à l’année précédente.

    Il faut souligner que 87% des interrogés déclarent se former en autonomie !

    Le numérique suscite beaucoup d’intérêt
    Facteur encourageant, 9 enseignants sur 10 sont convaincus de l’intérêt des TIC pour leur enseignement, « pour diversifier les pratiques, préparer les cours et les rendre plus attractifs ».
    En majorité, ils jugent l’utilisation des TIC insuffisante mais constate une évolution.

    Plus d’infos sur la réalisation de l’enquête
    Elle a été menée via un questionnaire web auprès d’un échantillon de 6000 enseignants, répartis dans toutes les académies, représentatifs des disciplines, âge et sexe de cette population.


    L’échantillon cette année comportait 1 000 enseignants supplémentaires par rapport à l’enquête 2011 afin de corriger le nombre d’enseignants écartés de l’échantillon car n’utilisant pas leur messagerie académique. Les résultats du sondage s’appuient sur le retour des questionnaires de 3270 répondants, soit un taux de réponse de 58%.

    Retrouvez les résultats de l’enquête ici