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80 Tableaux Blancs Interactifs pour la « Gladsmore Community School »

160120114d347ed88c2c6Chaque salle de classe a sa solution « intégrale », adaptée à sa matière, en majorité des produits SMART Technologies (« car on apprécie le côté « touch » du TBI) ». Comme chez nous, les élèves vont donc de salle en salle pour assister aux différents cours. Nous restons quelques minutes en salle de musique, où chaque élève a pour mission de « fabriquer » sa propre compo à l’aide d’un synthétiseur, d’un ordinateur, d’un casque… par personne ! Pour un tel équipement, l’école dispose même de son propre service de maintenance, soit 2 personnes chaque jour sur place.

M. OJOKOR poursuit son exposé en nous dévoilant le taux de réussite de son école, notamment pour le GCSE (équivalent de notre Brevet des Collèges), 91 % l’année dernière, soit au-dessus de la moyenne nationale. Il attribue ces bons résultats à la manière d’enseigner, qui repose en grande partie sur l’utilisation des TICE, mais pas seulement.

Pilier indispensable au succès : les relations enseignants/élèves, enseignants/parents mais aussi parents/élèves. Et ce cercle « vertueux » est rendu possible par la mise en place d’un Environnement Numérique de Travail. Pour preuve, petit entretien avec Shannon, élève de 13 ans :

Ludovia Mag :« Comment trouves-tu l’utilisation du TBI ? »
Shannon : « c’est plus simple, c’est plus « fun » »
Ludovia Mag : « le soir, tu fais tes devoirs sur ordinateur ? »
Shannon : « oui, je vais les récupérer sur un mon cahier de texte (sous-entendu numérique), je fais mes devoirs et je les renvoie par mail à mon professeur »
Ludovia Mag « et tes parents, t’aident-ils ? »
Shannon « ils viennent voir ce que l’on a appris en cours, dans la journée, et parfois ils m’aident, enfin surtout mon père car ma mère ne sait pas trop manipuler l’ordinateur ! »

Et si on lui pose la question sur ce qu’elle aime faire sur le TBI, elle nous regarde, hésitante, ne sait pas trop quoi répondre… car elle n’a jamais connu autre chose : notre question lui semble certainement ridicule !

Toutes les classes équipées : cela signifie que tous les enseignants doivent eux aussi être formés à ce matériel dernière génération, comment cela se passe t-il dans cette école « modèle » ?

Témoignage de Carl REDMAN, 24 ans, professeur d’informatique.  Il a fait sa scolarité ici et a presque connu le tableau noir et la craie. C’est dire l’évolution en 15 ans ! Il nous explique que chaque enseignant a une double compétence, à savoir une formation en TICE en plus de sa discipline. Certains professeurs ne sont même pas issus du monde de l’enseignement ; ils ont changé de carrière en cours de route, ont été attiré par l’utilisation de ces technologies adaptées à l’éducation.

«La distribution aux élèves de pages entières à lire et à apprendre, ce n’est plus possible ». En termes de réussite « pour un élève qui est déjà bon à l’école, les TICE ne sont qu’un confort supplémentaire ; par contre, pour un mauvais élève, cela permet largement d’améliorer ses résultats ». ajoute Carl, et si on lui demande de faire un cours sans le TBI, il répond qu’il serait bien embêté.

Face au modèle de cette école « témoin », nous avons tous la question sur le bout de la langue : 80 TBI, mais avec quel argent ? Quelques explications par M. Goldwater (qui nous fait quand même penser, disons le, au garde du corps noir baraqué tout droit sorti d’un film de James Bond).

«Depuis 1994, le développement des TICE est une volonté politique du gouvrenement anglais. En novembre 2008, un vaste programme, « le BSF, Building School for the Future », a été lancé. Toutes les écoles se sont vues attribuer une somme d’argent, utilisable comme ils le souhaitaient, par les chefs d’établissement. Notre école témoin, loin de vouloir négliger son aspect extérieur, a mis ses priorités dans les TICE. « Nous avons empoché 12 millions de livres sterling. Avec cet argent, nous avons très grossièrement repeint les bâtiments… mais plutôt que de changer les fenêtres, nous avons préféré acheter des TBI ! ».

«Récemment, vous n’êtes pas sans savoir que le gouvernement en Grande Bretagne a changé ; les crédits alloués à l’éducation ne sont plus les mêmes. Certes, l’investissement est fait mais il faut payer la maintenance et il y a toujours du matériel à changer. Les entreprises privées d’outre Manche s’intéressent de près aux écoles et il est de bon ton d’investir dans l’éducation (« la jeunesse, c’est notre avenir »).

Si nous interrogeons notre interlocuteur pour savoir comment il voit l’arrivée de ces investisseurs privés, il nous répond tout simplement qu’il se sentira encore « plus libre ». « Pour exemple, sur le modèle de la carte scolaire en France, l’Etat ne pourra plus imposer de périmètre aux écoles, puisqu’il ne sera plus le financeur majoritaire». La Grande Bretagne semble prête pour ce virage…

Par Aurélie Julien pour Ludovia Magazine (propos recueillis lors d’un voyage de presse organisé par SMART Technologies)

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