Principalement parce que la France s’est équipée tardivement et a donc eu accès à des technologies plus récentes (contrairement au Royaume-Uni, par exemple, qui s’étant équipé au début des années 2000, n’a eu accès qu’aux technologies fixes). Ensuite parce que des sociétés françaises (dont Speechi), se sont focalisées sur le développement de ces technologies nomades et ont inventé des outils et des usages spécifiques. A titre d’exemple, une mallette nomade ITsac, totalement pré-câblée, permet aujourd’hui à un professeur de déployer l’ensemble des outils d’une classe interactive en moins de 2 minutes.
Les marchés du TBI mobile et du TBI fixe sont bien séparés, avec des caractéristiques différentes, mais nous constatons depuis quelques mois que le marché du TBI fixe se déplace de plus en plus vers l’utilisation des vidéoprojecteurs interactifs. Le vidéoprojecteur interactif, récemment arrivé sur le marché français, intègre l’interactivité du tableau interactif dans le vidéoprojecteur lui-même. Comme le TBI mobile, il peut donc être utilisé sur toute surface (table, tableaux blancs émaillés, etc.).
Aujourd’hui, la demande sur le fixe a donc chuté de façon brutale. Seul le TBI mobile, fort de ses nombreux avantages, résiste face au vidéoprojecteur interactif. Le TBI mobile se partage notamment entre enseignants, réduisant ainsi d’un facteur 5 à 10 le coût d’acquisition d’un équipement numérique (source interne Speechi), qui reste onéreux pour les collectivités.
Selon moi, nous allons arriver à une situation où le TBI mobile occupera un tiers des parts de marché de l’interactif, et le vidéoprojecteur interactif à peu près 50% de ce marché. Le reste du marché est réservé aux TBI fixes traditionnels et ira decrescendo.
Comment évoluera, selon vous, le marché français d’ici un an ?
En fait, ce sont les collectivités ont le plus besoin, c’est d’une offre mixte. Lorsque la collectivité est en cours d’équipement (taux d’équipement de moins de 30%), le TBI mobile est irremplaçable car, comme il se partage entre enseignants, il donne à tous les enseignants l’accès à la technologie interactive, instantanément.
Lorsque l’on dépasse 50% de taux d’équipement -ce qui n’arrivera peut être jamais en France !- il devient nécessaire d’équiper certaines salles de façon permanente, avec du matériel fixe. Celui-ci sera, dans le cas de la France, plutôt un vidéoprojecteur interactif à cause de l’avantage matériel et logistique qu’il présente sur le tableau fixe. En effet, son installation est extrêmement simple et il se réduit ainsi à une sorte de cube très facile à installer par rapport à un TBI classique.
Je pense donc que, dans les prochaines années (phase d’équipement), la part de matériel mobile va continuer à augmenter. Puis diminuera (en part de marché) si le taux d’équipement dépasse 50% – nous en sommes actuellement à 10% environ en France.
Comment imaginez-vous l’équipement de la classe de demain ?
L’approche «couplée» fixe et mobile présente un triple avantage. Cela laisse la possibilité d’équiper en vidéoprojecteur fixe – ou tableau fixe – quelques salles «stratégiques» ou quelques enseignants désireux d’utiliser le matériel en continu, puis d’équiper le reste, en tableau mobile. Les établissements scolaires peuvent ainsi à tout moment faire évoluer leur parc matériel en «mobilisant» ou en «immobilisant» quelques TBI, selon les usages et les moyens. Car le TBI mobile est totalement reconvertible, à tout moment, en une version fixe ! Autrement dit, une école peut très bien commencer par investir dans un nombre réduit de TBI mobiles et décider d’équiper ensuite les salles en vidéoprojecteurs interactifs fixes, en fonction de l’accroissement des demandes.