Les enseignants sont parfois sceptiques à la vue de ces systèmes de réponse, qu’ils considèrent dans un premier temps simplement comme des boîtiers d’évaluation type QCM. Une fois les boîtiers en main cependant, nombre d’entre eux s’aperçoivent rapidement qu’ils peuvent être la source de multiples utilisations, ne se réduisant pas à la simple évaluation-sanction.
Les boîtiers eInstruction, Pulse, Spark ou CPS IR, sont utilisés de la maternelle au lycée dans des disciplines variées. Ces trois types de boîtiers robustes fonctionnent avec le logiciel Response, qui peut être utilisé seul ou avec un tableau numérique interactif (TNI), fixe ou mobile (Mobi), et le logiciel Workspace ou Powerpoint. Associé à un Mobi KWIK ou un MobiView, Response donne un retour instantané sur ce que les élèves répondent et permet de savoir sur quels points ils ont besoin d’aide.
Les boîtiers de réponse constituent un moyen de capter les élèves.
Les enseignants qui ont fait partie de ces expérimentations ont tous souligné que les élèves sont très motivés par l’utilisation des boîtiers, les systèmes de réponse ont un côté ludique. Les élèves en donnant leur opinion par le biais des boîtiers ont véritablement l’impression de participer à l’élaboration du cours. De plus, comme le dit un conseiller pédagogique de Haute-Marne, « tous les enfants participent, car le logiciel Response permet de savoir en temps réel s’ils ont répondu« . L’usage des systèmes de réponse aide l’enseignant à différencier sa pédagogie et à multiplier ses ressources.
Une enseignante de CM1-CM2 a pu ainsi se rendre compte que même les élèves en difficulté n’ont pas peur de répondre car ils ne sont pas confrontés à l’angoisse de l’écrit. C’est peut-être aussi dû à une émulation du groupe. En effet, une autre enseignante de CM1 précise à son tour que ses élèves, après avoir vu les diagrammes de présentation des résultats, cherchent à améliorer leurs résultats pour améliorer les résultats du groupe. Une autre encore a pu constater que les résultats de ses CM1 en grammaire ne s’améliorent pas directement par l’utilisation des boîtiers, mais que l’analyse et la correction se font plus rapidement. Les élèves acquièrent des automatismes.
Tous insistent sur le fait que les boîtiers diminuent la stigmatisation de l’erreur. Une erreur faite n’est plus un instant où l’on est montré du doigt mais l’occasion pour la classe de rechercher et d’expliquer la cause de cette erreur. L’appréhension de l’erreur est du coup moins grande.
Certains boîtiers de réponse permettent aux élèves d’écrire des mots.
Dans une école du Maine et Loire, les élèves de CM1 lors d’une séance sur le cinéma tapent sur leurs boîtiers les mots qui leur viennent à l’esprit en rapport avec le cinéma. Cette activité leur permet ensuite de travailler sur le vocabulaire et les champs lexicaux et sémantiques.
Les boîtiers sont souvent utilisés en fin de séance, pour vérifier en quelques questions que tous les élèves ont bien saisi la leçon et pour permettre d’identifier les élèves qui sont en difficulté.
Des élèves CM1-CM2 expliquent qu’ils apprécient l’immédiateté des résultats pour s’auto-évaluer. C’est aussi l’avis d’élèves de 1ère L en Sciences-Physiques car cela leur permet d’évaluer objectivement l’état de leurs connaissances avant le jour J.
Quant aux enseignants, cette utilisation des systèmes de réponse leur donne la possibilité de réagir plus vite, d’adapter leurs propos en fonction de ce qu’ont compris les élèves et de reprendre ce qui ne va pas, et de faire participer tout le monde, même les élèves les plus timides, qui n’auraient pas levé le doigt pour dire qu’ils n’ont pas tout à fait saisi un point de la leçon.
Les boîtiers sont aussi utilisés dans le cadre d’évaluations diagnostiques.
Un enseignant en technologie au collège indique en effet que ce type d’évaluation lui permet de savoir ce que connaissent ses élèves avant de commencer un sujet ou de savoir ce qu’ils ont retenu d’un cours sur l’autre. D’autre part, les élèves qui savent qu’ils vont être interrogés à chaque cours se montrent plus motivés pour apprendre leur leçon même si les résultats de ces questionnaires n’entrent pas dans leur moyenne.
Cette utilisation est partagée par une enseignante de sciences physiques dans un lycée du Vaucluse. Elle interroge ses élèves avec les boîtiers pour connaître l’état de leurs connaissances et adapte son cours au plus près de leurs besoins.
De plus, certains enseignants se servent des boîtiers pour faire travailler leurs élèves par petits groupes afin qu’ils discutent de leur réponse avant de l’envoyer.
Les boîtiers de réponse peuvent en effet requérir et favoriser le travail collaboratif :
lors de la Finale du concours « Que savez-vous de l’Europe ? » organisée le 23 mai dernier dans l’Académie de Rouen, pour les écoles, collèges et lycées, chaque groupe de 5 élèves possédait un boîtier et les enfants devaient se concerter avant d’envoyer leur réponse.
Ainsi petit à petit en France, les boitiers de réponse entrent dans les classes. Même s’ils restent encore peu répandus pour le moment, les perspectives qu’ils offrent sont suffisamment intéressantes pour qu’il soit utile de se pencher sur les avantages qu’ils peuvent offrir à une classe aujourd’hui.
Plus d’infos sur les boîtiers de réponse eInstruction : www.einstruction.fr