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Écrivains reporters en herbe : le numérique à dimension humaine

Un projet où des élèves de CE2 , CM1 et CM2 réalisent des reportages photos accompagnés de textes documentaires et littéraires en exploitant le meilleur du numérique.

Écrivains reporters en herbe 2 est, comme son nom l’indique, la 2e édition d’un projet pédagogique invitant les élèves à réaliser des reportages. À la fin du projet, chaque classe participante avait réalisé deux reportages photos accompagnés de textes documentaires et de textes littéraires.

Les productions finales des écoliers, des photos avec réalité augmentée et la démarche pédagogique qui a mené à tout cela ont été présentées à la 13e université d’été Ludovia par Pierre Clot, conseiller pédagogique départemental, concepteur et coordonnateur du projet, Élise Negre et Grégory Staffoni, professeurs des écoles qui ont participé au projet, et Romain Tessier, maître animateur informatique.

C’est via l’application Aurasma sur ma tablette que j’ai pu vivre l’expérience de réalité augmentée. En balayant les Auras incrustées dans les photos exposées, j’ai eu accès à des vidéos dans lesquelles les écoliers présentaient eux-mêmes leur travail.

Le thème d’Écrivains reporters en herbe 2 était le patrimoine industriel local oublié. Ce sujet a été choisi en fonction de l’exposition de la photographe Léah Bosquet, qui présentait les vestiges de mines abandonnées des Pyrénées.

Malgré l’usage intensif du numérique, c’est la dimension humaine du sujet d’étude qui était favorisée.

Un projet sur mesure pour la fin du primaire

ninonlouise_ecrivainsenherbe2_061016Écrivains reporters en herbe 2 est un projet pluridisciplinaire proposé par le centre de ressources TICE-Images-Médias du Tarn de l’Académie de Toulouse en partenariat avec le festival « Échos d’ici, échos d’ailleurs » de Labastide de Rouairoux.

Ces projets ont été élaborés dans le contexte de la loi du 8 juillet 2013 de l’Éducation nationale qui demande une « approche pluridisciplinaire du numérique, fondée sur une pédagogie de projet, faisant appel à des démarches créatives et collaboratives, et mettant les élèves en situation d’activité avec ces outils » (numériques).

Ce projet se décline de septembre à mai et exige de deux à trois heures de travail en classe par semaine. Les enseignants y participent volontairement. Ils bénéficient de 2 jours de formation et d’un accompagnement tout au long de l’année.

Les communications entre l’équipe de coordination du projet et les classes d’écoliers participants se font à partir d’un blog interne à l’ENT dont l’usage est exclusif au projet et où dès le départ chaque classe entre en interactions avec les autres participants et les personnes ressources (coordonnateur, photographe professionnel, auteur littéraire).

Pour les guider dans le projet, les élèves ont d’ailleurs bénéficié du support de Léah Bosquet, l’artiste photographe dont l’exposition a servi d’amorce au projet, ainsi que de Thomas Vinau, l’auteur de « Ici ça va » (livre d’appui), qui les a orientés dans la rédaction de leurs textes littéraires et dont ils devaient s’inspirer du style.

Un blog orienté photo permet de partager les productions avec un public élargi.

Culture photographique et littéraire

Au cours des Missions qui jalonnent le projet, les élèves sont initiés à des éléments de culture photographique :

  • analyse des photos dont on présente de gros plans aux élèves ou encore de photos floues auxquelles ils doivent trouver un sens ;
  • interprétations de photos ;
  • terminologie propre à la photographie, composition et cadrage, profondeur de champ, gros plan, le zoom, la position du photographe, angle de champ, contrejour, contre-plongée, etc.

ninonlouise_ecrivainsenherbe3_061016Pour la réalisation, les élèves doivent étudier le style de la photographe professionnelle Léah Bosquet et s’en inspirer. Réagissant à des commentaires d’élèves, cette dernière leur a appris que la racine grecque de « photographie » signifie « écrire avec la lumière », qu’elle est donc porteuse d’émotion.

Ils doivent aussi lire le livre proposé dans le cadre du projet, « Ici ça va » de Thomas Vinau, afin de s’imprégner de l’univers littéraire de l’écrivain avec lequel ils échangent . Ils peuvent le questionner pour mieux le connaître et mieux apprécier son oeuvre.

Après cette exploration, les élèves se lancent dans la production de textes littéraires individuels, textes qui deviendront des textes de groupe et, enfin, un texte de classe par améliorations successives. C’est une démarche d’écriture collaborative où ces élèves sont initiés à une démarche « active, productive, critique, réflexive et citoyenne », explique Pierre Clot, le coordonnateur du projet. Le texte final du groupe est envoyé au coordonnateur du projet, qui apporte quelques conseils de réécriture. Enfin, c’est Thomas Vinau lui-même qui agit comme ultime critique littéraire.

Chaque classe réalise trois photos par reportage. Pour le produit final (exposition et livret imprimé), les écoliers auront produit pour chaque reportage un texte documentaire et un texte littéraire d’environ 1000 caractères chacun.

Madame Marie José Charrin, présidente de l’Office Central de la Coopération à l’École du Tarn écrit : « La découverte du monde par les élèves n’est pas simple car il est foisonnant et complexe. Il est plus nécessaire que jamais de savoir l’analyser. Au cours du projet, les élèves apprennent à décrypter des images, se confronter aux techniques de prises de vue, rechercher des informations sur un passé local, travailler à l’amélioration et l’enrichissement des textes, confronter leurs points de vue et argumenter, utiliser en situation les blogs et les outils informatiques . . .»

Qu’est-ce qui est transposable?

  • Principe général du projet.
  • Utilisation humaniste des réseaux sociaux.
  • Collaboration à distance avec un photographe professionnel.
  • Idée de partenariat avec des associations culturelles.
  • Collaboration inter-classes.

Explorez les sites des projets

La première édition d’Écrivains reporters en herbe http://cr81projet2013-2014.blogspot.ca avait comme point de départ une exposition sur Cuba du photographe Jean-François Baumard. Les reportages des élèves s’articulaient essentiellement autour de belles rencontres.

Suivez ce lien http://cr81projet2015-2016.blogspot.ca pour en savoir plus sur l’édition 2015-2016.

Il est possible de commander les 2 livrets réalisés (avec présentation détaillée de la démarche) auprès de l’OCCE du Tarm : ad81@occe.coop.

Conclusion de la pédagogue

Ce sont des projets du niveau de la REDÉFINITION de la classification SAMR, et il s’agit véritablement de projets du domaine des «Humanités numériques».
Un première version de cet article est parue sous le même titre dans École branchée http://ecolebranchee.com/2016/09/19/projet-ecrivains-reporters-herbe/

Pour en savoir plus sur ces projets pédagogiques :

http://web.ac-toulouse.fr/automne_modules_files/pDocs/public/r25382_61_texte_de_m._clot-2.pdf

http://www.occe.coop/~ad81/spip.php?article68

http://eduscol.education.fr/experitheque/fiches/fiche10107.pdf

Toutes les photos sont de Écrivains reporters en herbe 2   http://cr81projet2015-2016.blogspot.ca

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