Bertrand Mocquet, Vice-Président en charge du numérique à l’UPVD souligne l’idée de l’horizontalité de la stratégie.
Nous avons mis en place cette stratégie numérique qui se veut toucher tout le monde à savoir les étudiants, les personnels administratifs et les enseignants et enseignants chercheurs.
Faire entrer le numérique dans l’Université : une logique d’accompagnement bien réelle.
En effet, afin que personne ne « subisse » le numérique mais aussi que cette transformation ne concerne pas uniquement des « geeks » ou les personnes les plus à l’aise avec ces nouveaux outils, le Président et son équipe ont souhaité instaurer un accompagnement pour chaque membre de la communauté, au sein du dispositif « Pl@tinium », nouvel espace créé en octobre 2013.
Concrètement, ils ont, par exemple, mis en place des décharges d’enseignement pour des enseignants « qui souhaitent apporter de l’innovation dans leur pédagogie, utilisant des dispositifs numériques ou pas. L’idée est de leur offrir du temps pour le faire », explique Bertrand Mocquet.
Du côté des personnels administratifs, ils reçoivent aussi une formation dans les locaux de « pl@tinium » .
Quant aux étudiants, ils ont dans leur formation un C2i « automatique », appelé le « C2i pour tous » ; un C2i niveau 1 pour les licences et un C2i niveau 2 pour les masters de cette université pluridisciplinaire sur les métiers de l’environnement, les métiers du droit, les métiers de l’ingénieur et enfin les métiers de la fonction et des organisations.
Une révolution du changement visible aussi « à l’intérieur des murs ».
Pour transformer l’établissement, il était aussi nécessaire de transformer la manière dont nous utilisions nos locaux, souligne Bertrand Mocquet.
En dehors de nouveaux matériels pour aménager les espaces (mobilier, ordinateurs avec écrans tactiles, TNI etc), un endroit emblématique du numérique est né : c’est l’espace Pl@tinium+ (Plateforme d’Innovation pour une Université Numérisée), « où le numérique prend chair », précise Bertrand Mocquet.
Dispositif soutenu par la région Languedoc-Roussillon, le Conseil Général des Pyrénées-Orientales, la communauté d’agglomération de Perpignan et l’université dans un objectif d’animation du territoire, les moyens mis en œuvre pour Pl@tinium ont permis de créer des emplois et notamment un tout nouveau service de production qui accompagne les enseignants qui souhaitent mettre en place des projets utilisant le numérique.
« Le but était de doter l’université d’un service qui puisse à la fois faire de la production de médias mais aussi de l’accompagnement à destination des personnels, toutes catégories confondues, afin qu’ils intègrent les outils numériques dans leurs pratiques, à la fois dans un cadre administratif ou pédagogique mais toujours à destination des étudiants au final », explique Yves Chevaldonné, Responsable de Pl@tinium+.
L’accompagnement peut se faire par exemple, autour de la création de capsules vidéo à but pédagogique, la formation sur des logiciels, le dépôt d’éléments de cours sur l’ENT ou encore la visioconférence etc.
Pl@tinium+ est un des dispositifs de la stratégie numérique mais qui est aussi ponctuée par d’autres projets comme la formation à distance, par exemple.
Dans la stratégie numérique de l’UPVD, la formation à distance et en ligne occupe toute sa place.
L’enseignement à distance et en ligne se caractérise d’une part par la plateforme de MIRO (Master online en valorisation touristique des patrimoines) par laquelle l’UPVD a construit un partenariat transfrontalier avec l’université d’Andorre, l’université de Girona et l’université des îles Baléares.
Cette plateforme, entièrement conçue pour un enseignement à distance, sera disponible en quatre langues (français, catalan, espagnol et anglais) avec un thème très novateur qui est celui de la valorisation du territoire par le patrimoine.
« MIRO est innovant car nous dépassons les frontières nationales et également parce que nous sommes entièrement dématérialisés avec une formation qui concerne des étudiants du monde entier et pas seulement de France ou d’Espagne », souligne Julien Lugand, enseignant et délégué général au projet MIRO.
Ce master a pu été envisagé après avoir remporté un IDEFI (Initiatives d’excellence en formations innovantes) il y a trois ans et il accueillera ses premiers étudiants en septembre 2015.
L’UPVD est aussi active dans le domaine des MOOC ; à ce titre, Fabrice Lorente, Président de l’Université, est membre du comité de pilotage de France Université Numérique et Bertrand Mocquet pilote la « collection » de MOOC sur « les compétences numériques et C2i », qui ouvre le 02 février (en collaboration avec l’université de Cergy, l’université de Lille 1 et des enseignants répartis dans toute la France sous la responsabilité de la Mission numérique de l’enseignement supérieur du MENSR).
« Dans nos cartons, nous avons aussi un MOOC dont la production devrait démarrer en mars 2015 sur les énergies renouvelables avec UVED ». Ce choix du thème des énergies renouvelables est tout à fait cohérent sur un territoire qui connaît déjà des sites comme Themis, par exemple.
Des projets liés de près ou de loin au numérique et des initiatives qui se veulent novatrices : le vrai changement pour l’université de Perpignan.
La dernière ambition de l’UPVD a été de travailler sur de la diplomation dans le domaine du numérique, pour que la « boucle soit bouclée », pourrait-on commenter.
En observant leur territoire et notamment au travers du festival international du photojournalisme « Visa pour l’image », Bertrand Mocquet nous explique avoir constaté un certain « vide » en matière de diplômes dans ce domaine.
Aujourd’hui, il existe un Diplôme Universitaire sur « l’écriture transmédia et le photojournalisme » basé à Carcassonne et L’UPVD vient tout juste d’inaugurer un petit nouveau : le DU « Photojournalisme, communication et images aériennes », basé à Perpignan.
Ces deux Diplômes Universitaires ont pour but de valoriser le métier de photojournalisme, « là où pour l’instant, il n’y a pas de formation initiale reconnue », précise Bertrand Mocquet.
De plus, il se nourrit du savoir-faire et des compétences des autres dispositifs de la stratégie numérique : « Miro nous apporte de l’expertise et nous prête des drones, Pl@tinium nous apporte une salle informatique équipée avec des logiciels de montage vidéo et également une expertise puisque des enseignants de Pl@tinium interviennent dans le DU », explique Thierry Gobert, responsable du DU Photojournalisme, communication et images aériennes.
L’université de Perpignan a connu du changement durant ces trois dernières années ; certes, le numérique y est pour beaucoup dans ces transformations mais n’est-ce pas naturel d’évoluer avec son temps ?
A venir et à la réflexion à l’UPVD : pour aller plus loin que « l’open-space », elle s’offrirait bien un espace « co-working » et avec des sièges à roulettes en prime ; le changement, c’est maintenant !