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Le numérique, une culture où l’Ecole ne peut être absente

Le numérique occupe t-il nos esprits ?

Il occupe en tout cas notre quotidien, sans même que nous nous en rendions compte. Pierre Barrière nous donne l’exemple récent d’une panne électrique qui a touché le rectorat de Bordeaux courant janvier et qui a privé tout le monde de téléphone et de liaisons numériques, « ce qui a rendu les échanges compliqués, l’espace d’une journée ».

Le numérique est-il aussi présent dans la tête des enseignants ? Pierre Barrière est unanime et sa réponse est « oui ».

Il reconnaît que l’appropriation du numérique se fait de manière disparate et variée, « ce qui mérite sans doute une meilleure organisation » et il adhère au message du Ministre Vincent Peillon lorsqu’il déclare « qu’il faut faire entrer l’école dans l’ère du numérique ».

« Le temps n’est plus celui des pionniers mais celui d’un usage général mieux maîtrisé qui descende dans la classe, ce qui ne signifie pas que tout doit passer par le numérique ».

Il lui tient à cœur d’insister sur deux points :

–  que le numérique peut apporter beaucoup à l’enseignement
–  tout en invoquant la nécessité de se prémunir des dangers qu’il peut comporter, notamment par rapport à la vie personnelle.

« Le numérique fait partie d’une culture dont l’école ne peut être absente », déclare Pierre Barrière.

« Cela fait maintenant un certain temps que nous savons que le rôle de l’enseignant change, qu’il n’est plus l’unique dispensateur du savoir, mais qu’il est un médiateur ».

L’outil numérique, d’après lui, est une aide pour « cette transmission nouvelle des savoirs », pour « cette acquisition nouvelle par les élèves d’un certain nombre de connaissances et de compétences ».

Le refus du numérique, la « crainte », perceptible chez certains enseignants est-elle un mythe ?

D’après le DASEN, la crainte qui peut être suscitée par le numérique touche surtout aux questions de sécurité : sécurité des systèmes d’information, sécurité de la vie privée, les « dérives » que le numérique peut occasionner.

Ce sont des problèmes de citoyens et qui méritent d’être posés dans l’espace commun et pas seulement à l’école.

Pour lui, l’existence d’usages fautifs ou problématiques ne doit pas constituer l’argument qui condamnerait tout un processus. Cela tiendrait à considérer qu’avant le numérique, la transmission était parfaite et que maintenant, il y a des dangers.

Les individus qui se cloisonnent dans ce système de pensée représenteraient, selon lui, une minorité qui « s’attarde sur des problématiques désormais dépassées ».

En guise de conclusion, Pierre Barrière insiste sur la « non-importance » des matériels. Il donne l’exemple de l’ENT qui structure aujourd’hui l’entrée dans l’établissement scolaire aux parents et aux élèves ; demain, « nous serons peut-être sur une informatique personnelle que nous devrons intégrer, en toute sécurité, au sein de ce même établissement scolaire ». Sur ce point, il n’est pas fataliste et invite à être réactif !

Les technologies des matériels évoluant très rapidement, il se plaît à démontrer qu’il est aujourd’hui vital d’acquérir la culture numérique.

La culture numérique n’est-elle finalement pas aussi vitale que l’air que nous respirons ?

« Le résultat que nous devons chercher à obtenir est un citoyen bien construit autour du numérique, soucieux de ses libertés mais pas frileux, ne tremblant pas devant cette crainte irraisonnée du numérique ; celle-là même qui nous ferait sans doute manquer des rendez-vous importants de développement de la connaissance et d’accès démocratique à cette connaissance, qui reste la mission de l’Ecole ».

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