Étiquette : Refondation

  • 5 chantiers d’envergure pour la DNE pour répondre au Plan Numérique du gouvernement

    5 chantiers d’envergure pour la DNE pour répondre au Plan Numérique du gouvernement

    « Le développement des usages du numérique ne peut se faire que si il existe un socle et des infrastructures dont la création ne se justifient que parce qu’il y a des usages ; les deux vont donc de pair ».

    Mathieu Jeandron pointe le fait que la transformation numérique ne s’arrête pas à l’action pédagogique et « c’est tout le sens de la Direction du Numérique pour l’Education ».
    C’est aussi la difficulté d’allier des systèmes d’information « à l’ancienne » et le numérique imaginé pour demain dans les classes.

    Le Plan Numérique, c’est tout sauf un plan.

    « En réalité, nous sommes dans une démarche de construction progressive qui n’a pas de terme ».

    Mathieu Jeandron expose les cinq principaux chantiers qui constituent le socle des actions de la DNE en réponse au Plan Numérique du gouvernement.

    L’accompagnement de la transformation passe par la formation et au-delà.

    « En effet, la formation ne suffit pas et nous avons aussi un enjeu d’appropriation à faire passer ».
    Au travers notamment de la mission confiée à Jean-Marc Monteil, le ministère travaille à mettre en place des incubateurs et des lieux d’analyse scientifique avec les projets e-FRAN, Espaces de Formation, de Recherche et d’Animation Numériques.

    Les ressources numériques sont le deuxième chantier d’importance pour le Plan Numérique.

    Elles peuvent être de toute sorte : achats de ressources, appui à la création par des enseignants, soutien aux réseaux sociaux qui encourage les échanges comme Viaéduc.

    Un autre chantier, et pas des moindres, est le lancement des appels à projets pour la rentrée 2016, « qui doit marier un projet pédagogique, un matériel mobile et des infrastructures avec les collectivités locales ». Car, comme le rappelle Mathieu Jeandron, « nous avons l’objectif de couvrir 40% des élèves de classe de 5ème pour la rentrée 2016 ».

    Un autre point abordé est bien entendu le travail sur les nouveaux enseignements et l’éducation aux médias.

    Le fait que l’information soit omniprésente partout ne remplace pas le savoir profond.

    Il est absolument nécessaire d’apprendre aux élèves à se débrouiller dans la recherche d’information « avec les évolutions qu’il faudra amener au B2i », précise t-il.

    Le dernier chantier est la « mise en place d’un environnement numérique favorable ».

    Faire évoluer les ENT mis en place depuis 2003 et qui se retrouvent en « concurrence » avec de grands éditeurs américains est une question d’actualité.

    « Comment marier les environnements protégés des ENT pour lesquels des investissements importants ont été engagés avec des usages qui se développent sur des plateformes américaines » ?

    La Direction du Numérique pour l’Education prend ce sujet très au sérieux et travaille à l’élaboration d’une charte « préalable à toute hypothèse de partenariat » et traitant de la protection des données, la localisation, de la restitution des données pour des besoins pédagogiques.

    Enfin, le Très Haut Débit n’est pas laissé pour compte et la DNE est en collaboration étroite avec le Ministère de l’économie numérique « pour achever le déploiement du Très Haut Débit qui est un élément essentiel ».

    Une transformation numérique qui implique l’ensemble de l’écosystème éducatif.

    Mathieu Jeandron met en avant le positionnement du chef d’établissement qui est très important dans un contexte de développement massif des usages, notamment avec la mise en œuvre du Plan Numérique.

    De même, il souligne l’importance de l’implication des informaticiens dans cette transformation, « car l’innovation se fait souvent en marge de l’informatique traditionnelle » Dans ce sens, Mathieu Jeandron ne souhaite pas que les 2300 informaticiens de l’Education Nationale soient mis à l’écart.

    Le chef d’établissement et les informaticiens ne sont que des exemples pour montrer que le développement des usages ne peut se faire sans l’implication à tous les étages de la communauté éducative.

    Nous ne pourrons pas faire cette transformation numérique de ce qui se passe dans la classe sans avoir l’appui de l’ensemble de l’écosystème éducatif.

  • Développer et valoriser les usages du numérique grâce au réseau des « experts » de la DNE

    Développer et valoriser les usages du numérique grâce au réseau des « experts » de la DNE

    «  L’objectif de ce département est de produire des ressources pour accompagner le développement des usages du numérique dans les disciplines, dans le premier et le second degré et nous travaillons, pour cela, en étroite collaboration avec les autres départements de la DNE ».

    « Il y a également un nouveau volet à la DNE qui est celui de l’éducation aux médias et à l’information ».

    Pascale Montrol-Amouroux explique en effet que dans le cadre de réforme du collège, l’éducation aux médias et à l’information est inscrite dans les programmes des disciplines ; et qu’il faut aider les enseignants à développer systématiquement lors des activités d’apprentissage.

    « J’ai la chance de travailler aux côtés d’un réseau d’acteurs qui sont sur le terrain, les « experts » ».

    Ces experts sont des enseignants qui pratiquent le numérique au quotidien et qui donnent du temps à la DNE pour concevoir des contenus pour les équipes d’enseignants du 1er et du 2nd degré.

    « Les experts sont aussi là pour repérer des pratiques numériques à forte plus-value pédagogique à l’intérieur même d’une académie ».

    Comment devient-on « expert » ?

    Un expert est un bon utilisateur du numérique et un pédagogue.  ; « il occupe souvent la place de formateur dans son académie ».

    Grâce à ce réseau, la DNE facilite la mutualisation entre les académies.

    Cette interview, réalisée au cours de la douzième édition de l’université d’été de Ludovia, mettait en avant la présence de nombreux experts invités par la DNE.

    « Nous avons privilégié la présence des experts à Ludovia car c’est un lieu de ressources où ils vont aussi rencontrer d’autres experts, repérer des enseignants, s’inspirer de la recherche via le colloque scientifique », ou encore discuter avec les industriels du secteur.

    En résumé, le département de Pascale Montrol-Amouroux à la DNE tient à s’appuyer sur des personnes de terrain pour coordonner et avancer ensemble sur le développement du numérique pour l’Education.

    Crédit photo : Sébastien Hamon – Pôle Communication de la DNE

  • L’Etat lance « e-FRAN » pour développer des territoires éducatifs d’innovation numérique

    L’Etat lance « e-FRAN » pour développer des territoires éducatifs d’innovation numérique

    « L’appel à projets a pour objectif de mobiliser les forces du terrain ; c’est un processus ascendant ou bottom-up », explique le recteur Jean-Marc Monteil, chargé de mission par le Premier ministre pour une nouvelle politique numérique dans l’Éducation nationale.

     

    Créer un écosystème vertueux pour développer le numérique pour l’Education.

    Il va associer les écoles, collèges, lycées, écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), universités, organismes de recherche, collectivités territoriales, entreprises du numérique, associations etc et les parents. Et Jean-Marc Monteil insiste sur ces derniers car, comme il le précise, « l’Animation numérique doit sortir de l’école », ce qui devrait amener à modifier la relation avec les parents qui bénéficieront indirectement de cette formation numérique.

    L’objectif est de créer « un petit écosystème » avec le monde de la recherche, des acteurs de l’éducation mais aussi le monde économique avec de jeunes starts-up qui fabriquent des logiciels, en les mettant dans la boucle des réflexions en cours.

    Ce qui tient à cœur à Jean-Marc Monteil dans ce projet, c’est le fait que toutes les sphères impliqués dans le Plan numérique puissent avoir accès à l’échange et aux réflexions ; « c’est assez nouveau d’avoir cette réflexion de penser des outils dans une relation étroite avec ceux qui les utilisent et avec leur expertise », souligne t-il.

    Plusieurs projets portés par une académie et non un projet d’académie.

    Jean-Marc Monteil insiste sur le fait que l’appel à projets n’a pas pour vocation de développer un projet pour une académie, « mais des projets dans une académie avec un pilotage académique avec l’engagement de chaque recteur ».

    La mission Monteil va sur le terrain pour aller à la rencontre des cadres de chaque académie « afin que tous les relais se mettent en place et qu’un vrai dispositif organique s’installe ».

    Il met également en lumière la relation entre la recherche et le terrain et donc la formation

    car la formation adossée à la recherche, c’est une nécessité.

    D’ailleurs, dans le cadre du projet e-FRAN, des bourses doctorales pourront être financées. De son point de vue, la France et l’Europe sont en retard sur la partie recherche de « l’univers numérique ».

    Engager et mettre les moyens dans la recherche pour instaurer un dialogue de proximité avec les chercheurs.

    Avoir 60 à 90 chercheurs d’ici trois ans qui ont traité un certain nombre de sujets émergents, qui ont posé un certain nombre de problématiques et qui constitueront les références scientifiques dans la France numérique autour de l’Education au sens large ; « voilà ce qui serait intéressant », exprime Jean-Marc Monteil.

    On parle ici d’Education au sens large car il faut ouvrir le champ des perspectives et avoir aussi bien des informaticiens que des généralistes ; « c’est la raison pour laquelle l’appel à projets est également adressé à la direction générale du CNRS et à la direction générale de l’INRIA ».

    « La recherche et l’Education ont en fait peu de liens ; beaucoup de gens ont un avis sur l’Education mais au fond, il faut se battre pour faire de la vulgarisation » ; autrement dit, que les résultats de la recherche soient utilisés pour la formation des enseignants, par exemple.

    Nous devons faire émerger la puissance scientifique ; la pédagogie n’est pas une science mais nous ne pouvons faire sans nous nourrir de la science.

    La science ne doit pas dicter la pratique mais informer la pratique.

    « Je suis pour une formation par la recherche ».

    Jean-Marc Monteil explique que ce n’est qu’en soumettant une idée dans l’épreuve des faits et dans les conditions les plus défavorables que l’on peut récolter des résultats.
    « Cela aura une vertu éthique, une vertu méthodologique et une vertu de remise en question permanente ».

    En étant confronté au quotidien à la variété des enfants, des jeunes et des personnes que les enseignants doivent former, cette remise en question est bien réelle « et si elle est un peu plus méthodologique qu’impressionniste, cela se déroulera un peu mieux », conclut Jean-Marc Monteil à la fin de l’interview.

    Plus d’infos :
    Comme cela est décrit sur le site de Najat Vallaud-Belkacem lors de la visite du collège connecté Daniel Féry dans l’académie de Créteil le 06 octobre dernier, l’appel à projets e-FRAN a été lancé pour la réalisation de « territoires éducatifs d’innovation numérique » destinés à accélérer et à amplifier la transition numérique de l’école en s’appuyant sur l’initiative de ses acteurs, une opération dotée d’un budget de 30 M d’€.

    Voir aussi l’interview de Jean-Marc Monteil sur dailymotion par EducationFrance.

    Le détail de l’opération sur le site du ministère.

     

     

     

     

  • Concertation nationale : mise en pratique le 04 février dans l’académie de Montpellier

    Concertation nationale : mise en pratique le 04 février dans l’académie de Montpellier

    C’est dans le magnifique bâtiment de « la citadelle » du Canopé de Montpellier que la journée de concertation académique a été accueillie, retransmise, pour la matinée, en visioconférence dans les différents Canopé départementaux de l’académie. Une journée de concertation riche en échanges, d’après les différents témoins que nous avons interrogés et que Ludomag a souhaité vous faire partager.

    « L’enjeu était effectivement de répondre à la demande de la ministre de l’éducation qui relayait celle du Président de la république du 06 novembre dernier sur le lancement d’une grande concertation sur le numérique à l’Ecole », explique Sébastien Méjean, Directeur adjoint du Canopé académique de Montpellier qui a orchestré l’organisation logistique de la journée en collaboration avec la Délégation Académique au Numérique et le Rectorat de Montpellier.

    La journée a démarré par l’intervention de Mme le Recteur sur la stratégie numérique académique (à suivre prochainement dans ludomag, l’interview exclusive de Mme le Recteur pour Ludomag), suivie d’une table ronde sur le numérique éducatif, toutes deux retransmises en visioconférence dans les Canopés départementaux ; l’après-midi a été riche en échanges autour des ateliers de travail mis en place sur différentes thématiques :

    . Le numérique, les apprentissages et la réussite de tous les élèves
    . Le numérique, renouvellement et diversification des pratiques pédagogiques et éducatives
    . Le numérique et les compétences de demain
    . Le numérique et la réduction des inégalités
    . Le numérique, un facteur d’ouverture de l’école à son territoire et à son environnement

    Des ateliers de discussion et d’échanges et rendu des copies en fin de journée !

    Jean-Yves Bouton, IA-IPR de lettres, a été le grand témoin de l’atelier sur le renouvellement et la diversification des pratiques pédagogiques et éducatives avec le numérique ; il décrit en quelques mots le déroulement de son atelier (de trois heures !) via le cheminement et la réflexion des participants.

    Nous sommes partis d’un état des lieux, qui pointe notamment les difficultés rencontrées avec les équipements, la formation des enseignants et leur regard par rapport au numérique.

    pour poursuivre : « l’intérêt était de réfléchir ensemble aux modifications qui s’opéraient dans la pédagogie, d’une part au travers d’un regard différent sur les élèves, sur ce qu’ils peuvent produire, la co-construction ; et d’autre part, sur la capacité qu’ont les enseignants à se renouveler ».

    Chaque atelier a abouti à une formalisation écrite sous forme de « défis à relever » ; une contribution à la synthèse rédigée par l’académie de Montpellier et remise au ministère dans les prochains jours.

    Une mixité des publics présents : tous concernés ! Un des objectifs de la concertation.

    Cette journée de concertation académique a réuni l’ensemble des acteurs concernés par le numérique éducatif : représentants des collectivités territoriales, universitaires, représentants de sociétés du numérique, inspecteurs, chefs d’établissement, enseignants, parents d’élèves, élèves et représentants de services déconcentrés de l’état. C’est aussi cette mixité de public qui a été enrichissante, y compris une mixité des disciplines, ce que relève Sylvie Ponnou, enseignante en sciences-physiques au collège de Sommières dans l’Hérault.

    On se rend compte que ces problématiques ne touchent pas que certaines disciplines, mais bien l’ensemble des enseignants.

    « Dans mon atelier, il y avait vraiment un échantillon d’enseignants de disciplines différentes et qui ne sont pas les disciplines qu’on imaginerait être concernées par le numérique comme la philosophie ou les lettres, par exemple », souligne Sébastien Méjean. « La mixité des approches a été féconde et a permis aussi d’alimenter la discussion », ajoute t-il.

    Sylvie Ponnou n’est pas surprise de constater cette mobilisation, notamment des enseignants car pour elle, de plus en plus d’enseignants utilisent le numérique au quotidien, même si cela se fait à des degrés divers.

    En tant que coordonnateur ENT, elle témoigne sur le fait que « les pratiques se généralisent ». Dans son établissement, « de plus en plus d’enseignants s’interrogent sur leurs pratiques et l’utilisation de ces outils, indispensables puisque les jeunes sont dans cette ère du numérique ».

    « On ne peut pas passer à côté », conclut-elle.

    Concertation nationale, les principes

    (voir aussi notre article à ce sujet)

    La concertation, qui se tient entre janvier et mi-février dans les académies, est l’occasion de susciter des échanges constructifs et d’entraîner l’adhésion du plus grand nombre d’acteurs concernés (parents, enseignants, élèves, cadres de l’éducation, collectivités, associations … ). Elle est l’occasion de mettre en valeur les apports du numérique pour l’éducation et de présenter des initiatives innovantes. Elle concerne tous les territoires et s’appuiera à la fois sur les résultats des principaux travaux déjà disponibles (consultations antérieures, enquêtes, études et rapports sur le sujet) et sur les réseaux d’acteurs investis dans le domaine du numérique pour l’éducation, sans pour autant se limiter à un cercle d’experts. Elle permet d’amorcer une dynamique incitative sur l’ensemble du territoire et débouchera sur une grande conférence nationale où seront présentés les résultats de la concertation, précisées les orientations stratégiques pour le numérique à l’École et les modalités de mise en œuvre du grand plan numérique annoncé par le Président.

    La concertation portera sur 5 thématiques.

    Durant toute la durée de la concertation, une plateforme numérique nationale est mise à disposition du public. Elle comporte :
    • les éléments utiles d’informatlon et de réflexion issus des consultations et enquêtes précédentes sur le sujet du numérique à l’École ;
    • des exemples repérés d’expériences pédagogiques et d’initiatives innovantes menées dans les établissements et dans les classes, témoignages, vidéos d’usages, etc., qui permettront d’alimenter les débats organisés dans les académies ;
    • un questionnaire en ligne, structuré autour des 5 thématiques proposées pour un recueil d’opinions le plus large possible (élèves, parents, enseignants, chefs d’établissements, … ) ;
    • un espace ouvert par thématique, type blog, permettant des retours (modérés a posteriori).

     

  • Concertation nationale sur le numérique pour l’Education : c’est à vous de jouer !

    Concertation nationale sur le numérique pour l’Education : c’est à vous de jouer !

    Les technologies numériques transforment en profondeur le monde et la société. L’École est au cœur de ce changement qui bouscule les fondements traditionnels de notre système scolaire, son organisation, ses contenus et ses méthodes pédagogiques. Les conditions nécessaires à la réussite de cette mutation se construisent dans un partenariat étroit entre l’État, les collectivités territoriales et tous les autres partenaires de l’École.

    Le numérique est une véritable opportunité pour l’école parce qu’il ouvre de nouvelles perspectives pour apprendre autrement, pour développer de nouvelles compétences.

    Il est un moyen précieux pour aider à répondre aux défis majeurs que l’Ecole rencontre aujourd’hui : la réduction des inégalités scolaires, culturelles ou sociales, la lutte contre le décrochage, l’ouverture de l’Ecole sur le monde.

    C’est l’objet de cette concertation, qui s’adresse à tous, élèves, enseignants, personnels et cadres de l’éducation, mais aussi parents, acteurs associatifs, collectivités et partenaires de l’École.

    source : eduscol.education.fr

    Pour connaître les modalités et l’organisation de cette concertation, rendez-vous ici.

    Si vous souhaitez faire part à la rédaction de Ludomag de vos suggestions et de vos idées pour que le numérique en éducation fasse partie intégrante du paysage de l’Ecole, nous pouvons diffuser votre message sur le site de ludomag.com ! Adressez-nous vos messages, courts ou longs, signés ou anonymes à redaction@ludomag.com. Merci par avance pour votre co-partage avec Ludomag !

  • Accompagnement scolaire en ligne : un nouveau défi éducatif à relever

    Accompagnement scolaire en ligne : un nouveau défi éducatif à relever

    Quelque soient les enjeux discutés autour du numérique et de son « entrée » ou sa présence dans l’Ecole, tous les acteurs de la communauté éducative convergent vers un même objectif : la réussite scolaire de nos enfants.

    L’année 2013 avec l’annonce d’une Refondation avec la loi d’orientation et de programmation du 08 juillet a définitivement fait prendre un nouveau virage à l’Ecole ;  un tournant qui a aussi permis au Ministère de l’Education Nationale de se doter d’une « Direction du Numérique pour l’Education », la DNE.

    Ces profonds changements ne sont pas sans conséquence pour les collectivités locales,  avec les communes qui doivent maintenant gérer l’organisation du temps périscolaire (avec la réforme des rythmes scolaires) et les départements qui récupèrent, quant à eux, la compétence sur toutes les fonctions du système d’information à l’exclusion du pédagogique.

    Des collectivités qui, depuis une dizaine d’années, ont déjà répondu présent pour, par exemple, doter les établissements en matériels, les relier à internet haut et très haut débit, dans le but d’assurer une certaine égalité territoriale ; actions sur lesquelles elles ont pu compter sur l’accompagnement de la Caisse des Dépôts, notamment avec l’immense chantier que constituent les ENT, mis en place dès 2003.

    Un guide pratique qui traite du sujet des plateformes d’accompagnement scolaire en ligne à destination des élus territoriaux

    En quoi l’accompagnement scolaire en ligne concerne t-il les élus territoriaux ?
    Pour y répondre, citons un passage de Claudy Lebreton dans son avant-propos : « L’existence d’une offre d’enseignements ouverts et accessibles à tous, via des plateformes éducatives numériques et la mise en œuvre, à distance, d’une aide personnalisée aux élèves, permet aux territoires et aux enfants qui y vivent de casser la fatalité de l’exclusion et de prendre ou reprendre pied dans la société (…) ».
    Il souligne que les collectivités locales, certes investissent, mais sont désormais de plus en plus attentives aux contenus et que

    ces plateformes peuvent être un fantastique outil au service de la remédiation et la cohésion sociale mais aussi de la citoyenneté et du vivre-ensemble dans tous les territoires.

    Au travers de ces plateformes, il est en fait question d’égalité des chances ; une égalité des chances qui bien souvent, n’existe plus à l’Ecole. Phénomène renforcé également par l’hétérogénéité croissante des élèves qui peut faire que certains décrochent à un moment donné.

    Les plateformes : solution pour diminuer l’impact des inégalités sociales ?

    Raphaëlle Ros, Directrice générale des Editions Bordas, qui a aussi contribué à la réalisation de ce guide, affirme que «  l’accompagnement scolaire en ligne constitue une des réponses les plus pertinentes car il s’adresse à tous les élèves sans exception et parce qu’ils accèdent à de multiples ressources en rapport avec leur niveau et leur propre mode de progression ».

    Aujourd’hui, la France arrive en 23ème position (sur 24 pays) en matière d’inégalités éducatives.

    Par exemple, l’utilisation du temps extrascolaire diffère selon le milieu social « lors des week-ends ou pendant les vacances, les enfants issus de milieux favorisés se forment et progressent ; mais pour ceux des milieux défavorisés, ils désapprennent faute de stimulations adéquates ».

    L’accompagnement scolaire en ligne, pour être plus précis

    « A l’opposé des apprentissages formels, qui ont lieu dans un cadre défini (la salle de classe), institutionnalisé et précis, les apprentissages non formels (accompagnement scolaire) ont lieu en dehors du temps de classe (à l’école en dehors des heures de cours, au domicile ou dans un lieu public d’accueil) : l’enfant y a une démarche active et volontaire ».

    Pour citer quelques exemples de dispositifs d’accompagnement scolaire en ligne, l’ouvrage liste des solutions comme Bordas-Paraschool ou « D’COL (CNED) », un projet souhaité par le Ministère de l’Education nationale afin d’aider les élèves de 6ème rencontrant des difficultés.

    Dans ce guide, vous comprendrez pourquoi il faut bien différencier accompagnement scolaire en ligne et soutien scolaire à domicile, l’accompagnement scolaire pouvant constituer un continuum d’apprentissage ; ou bien en quoi les technologies numériques peuvent être un levier des politiques d’accompagnement à la scolarité.

    L’accompagnement scolaire en ligne pour améliorer les résultats scolaires et développer de nouvelles compétences

    Les auteurs ne manquent pas d’arguments solides en ayant recours à des études et enquêtes (OCDE et Commission européenne, par exemples) pour démontrer l’impact positif des cours en ligne en complément de cours en présentiel dans le but d’améliorer les résultats scolaires ; et l’accompagnement scolaire ne concerne pas seulement les élèves en difficulté car il permet de développer l’intelligence émotionnelle, par exemple…

    L’accompagnement scolaire en ligne serait une réponse à de nouveaux enjeux, enjeux qui peuvent paraître évidents aux yeux de certains « adapter les apprentissages dans une société en pleine mutation » ou « préparer les jeunes à l’ère du numérique »  mais qui, rappelons-le, sont censés faire écho auprès des élus des collectivités locales à qui ce guide s’adresse.

    Confirmation de l’intérêt et de l’investissement des collectivités pour ces dispositifs

    Ce guide a pour vocation d’expliquer les intérêts d’une éducation partagée et la manière de la mettre en place. Les collectivités, partenaires déjà incontournables de l’Education nationale, voient dans ce cadre, leur rôle évoluer.
    « Leurs actions dans la mise en œuvre de dispositifs d’accompagnement scolaire en ligne, conjuguées à celles des équipes éducatives et celles des parents, apportent en ce sens un soutien significatif dans la lutte pour l’équité de réussite ».

    L’investissement des collectivités dans des services tels que l’accompagnement scolaire en ligne n’est pas une utopie : selon une enquête de l’ANDEV,

    28% des maires déclarent qu’ils vont créer ou développer de manière importante leur implication dans l’accompagnement scolaire, 61% qu’ils vont le maintenir ou le développer ; seulement 9% des maires déclarent que le « soutien scolaire » n’existe pas chez eux.

    Pour voir ce qu’il en est sur le terrain, à vous de mener votre petite enquête, être au fait de ce qui se passe dans votre commune… Et si vous souhaitez vous lancer, ce guide propose également un mode d’emploi pour la mise en place d’un dispositif d’accompagnement scolaire afin de faire des choix pertinents pour réussir dans cette nouvelle voie, un passage devenu presque obligé si l’on en juge les nombreux défis à relever devant lesquels se trouve l’Ecole aujourd’hui.

    Plus d’infos sur ce guide :
    Préfaces de Catherine Becchetti-Bizot, Directrice de la DNE, et Karen Le Chenadec, Directrice du Département Numérique des Territoires à la Caisse des Dépôts et Consignations.

    Vous souhaitez vous procurer ce guide ? Adressez-vous à Mission Ecoter 13 avenue d’Aygu 26200 Montélimar – à l’attention de Natalie HERROUIN ou par mail à mission.ecoter@ecoter.org

    Ecoter_guide_311014

     

     

  • Canopé : le nouveau visage du réseau dans les pas de la Refondation

    Canopé : le nouveau visage du réseau dans les pas de la Refondation

    Le réseau Canopé vit, depuis quelques mois, une profonde mutation pour ne pas dire « une Refondation » et il est amené à se repenser ; repenser ses métiers d’origine comme la production de ressources et l’édition mais aussi identifier de nouveaux métiers comme par exemple le « designer d’expérience ».

    Dans le domaine pédagogique, un designer d’expérience est amené à accompagner la production de ressources afin que les usages soient intégrés dans le processus de production.

    La Refondation se base également sur de nouveaux concepts éditoriaux ; aujourd’hui, Canopé regroupe trois univers :

    « Eclairer, maîtriser, agir : simple, efficace, pragmatique ; ces trois univers doivent nous permettre une plus forte identification de notre réseau », déclare Jean-Marc Merriaux.

    La Refondation du réseau Canopé repose enfin sur des concepts d’innovation ouverte et donc un principe de proximité.

    « Comment renforcer la proximité pour un réseau qui compte pas moins de 120 lieux de proximité et favoriser l’innovation ouverte », souligne JM Merriaux.

    Les ateliers Canopé, comme celui présenté à Poitiers lors du Campus Européen d’été de l’Université de Poitiers, en sont un exemple, c’est « l’appartement témoin » ; ces espaces vont se multiplier dans tout l’hexagone et Outre-Mer, pour atteindre une centaine d’ici trois ans (un atelier par département). Aujourd’hui, une trentaine d’entre eux ont déjà été labellisés.

    L’enjeu de ces lieux sera ensuite l’ouverture à de nouveaux publics.

    « Même si le “cœur de cible“ reste l’enseignant, nous avons besoin de nous ouvrir, élargir à la communauté éducative dans son ensemble et aller au-delà », précise JM Merriaux.

    La question du continuum pédagogique entre temps scolaire et temps périscolaire a été également réfléchie et amène à penser que ces espaces pourraient devenir ces lieux de rencontre à destination des collectivités, des universités, de l’éducation prioritaire sans oublier les parents d’élèves.

    Enfin, ces ateliers auront aussi une vocation « endogène ».

    Ils ont pour but d’accueillir les personnels internes à Canopé pour devenir leurs espaces de formation et de discussion. Pour le Directeur Général, il est important que les 1800 personnes du réseau s’approprient ces lieux pour en comprendre tous les enjeux.

    Les industriels ne sont pas oubliés dans la boucle ; en tant qu’acteur public, Jean-Marc Merriaux a conscience du rôle que doit jouer le réseau Canopé dans la structuration de la filière du numérique éducatif.

    « Nous devons être le plus exhaustif possible, afin d’offrir nos services et notre savoir-faire pédagogique dans la structuration de cette nouvelle filière ».

    Pour conclure en quelques mots, Jean-Marc Merriaux définirait ainsi « l’atelier Canopé », « comme un espace où se fera de la formation et de l’accompagnement, du co-design et de la scénarisation, de l’événement pédagogique et enfin de la médiation de ressources ».

    Pour préciser ce qu’il entend par co-design et scénarisation, il s’agit clairement de s’étendre sur la notion de création, afin que ces espaces deviennent aussi les « FabLabs » du réseau Canopé.

     

    Et vous, où sera votre atelier Canopé le plus proche ?

  • Le numérique éducatif : d’une nouvelle manière d’écrire à la réorganisation de l’Ecole

    Le numérique éducatif : d’une nouvelle manière d’écrire à la réorganisation de l’Ecole

    Au démarrage, l’idée des concepteurs de l’évènement était d’inaugurer une réflexion sur l’histoire des supports de l’écriture et donc de l’inaugurer par un colloque sur le numérique et la manière dont il redéfinissait les conditions de l’écriture.

    Ainsi est né écritech, de « écriture et technologies« .

    Le lien entre « supports de l’écrit, apprentissages fondamentaux et organisation de l’Ecole » a constitué la problématique de départ d’écritech.

    Pendant longtemps, la démarche s’est centrée sur les outils, puis dans le monde quotidien des élèves, « nous nous sommes vite rendus compte que ce ne sont plus les outils qui rentrent dans l’école mais bien l’école qui rentre dans le monde numérique« .

    Aujourd’hui la problématique s’est donc inversée.

    C’est la notion d’espace et de temps scolaire qui sont à l’ordre du jour sur cette cinquième édition d’écritech, qui inclut également les notions de collaboration et de partage entre les différents acteurs, élèves, enseignants, parents etc.

    Au travers des expériences des collèges connectés, tous ces changements et ces nouveaux liens sont mis sur le devant de la scène et valorisés.

    « Poser la question de l’établissement scolaire, c’est vraiment le bon niveau pour comprendre ce qui est entrain de bouger dans le système éducatif« .

    Dans ce nouveau modèle de réflexion, Catherine Bizot n’oublie pas de citer les partenariats qui sont entrain de se mettre en place avec les collectivités territoriales, « qui sont de véritables acteurs et partenaires pour l’éducation nationale« .

    C’est aussi cette nouvelle forme de gouvernance où l’éducation nationale et les collectivités travaillent main dans la main, que nous sommes entrain de mettre en oeuvre, notamment au travers des collèges connectés.

    Catherine Bizot développe enfin les enjeux de la création de la Direction du Numérique Educatif, « non pas comme une entité administrative supplémentaire mais bien pour donner de la visibilité à un sujet qui irrigue l’ensemble du système, pour mettre les acteurs de toute la communauté en synergie et avoir une seule et même structure qui rassemble, qui relie et qui anime tout un réseau« .

  • Aménagement des rythmes scolaires et EPN : retours d’expériences

    Aménagement des rythmes scolaires et EPN : retours d’expériences

    Pouvez vous présenter votre municipalité et votre EPN en deux mots?

    jessJessica Labanne : Livron est une commune de 9000 habitants située entre Valence et Montélimar. Elle appartient au Canton de Loriol.

    Livron a deux groupes scolaires au centre-ville et deux écoles dans les hameaux.

    A Livron les temps d’activité périscolaires s’appellent des TAPS.

    L’EPI lilO (comprenez Espace Public Internet de Livron Loriol – Ndlr) a été créé en janvier 2013, cet espace est porté par les villes de Livron et Loriol. Deux espaces existent donc de chaque côté de la Drôme. LilO propose de l’accès libre Internet, de l’accompagnement sur mesure, des ateliers collectifs d’initiation et des ateliers partenaires.

    Les partenaires sont variés : les écoles, le foyer logement , l’UNRPA (Union Nationale des retraités et des personnes âgées), la MJC, le club de généalogie, l’IME (Institut Médico Educatif), les associations et bien plus encore.

    SamSamuel Pabion : La Voulte-sur-Rhône est une commune de 5084 habitants située entre Valence et Montélimar. Elle a trois groupes scolaires.
    Intervention de Vincent Peillon à La Voulte-sur-Rhône.

    À La Voulte les temps d’activité périscolaires s’appellent les TAPS.

    Le CCM (Comprenez Centre de Communication Multimédia Ndlr) a été créé en avril 1999. Cet espace est porté par la MJC de La Voulte depuis 2004. Le CCM propose de l’accès libre internet, des ateliers collectifs et particuliers d’initiation à l’informatique, des clubs informatiques, des ateliers en direction des adolescents.

    Nos partenaires sont variés : les écoles, l’Espace social, l’UNRPA (Union Nationale des retraités et des personnes âgées), la MJC, la maison de retraite, le collège, les associations locales, le syndicat mixte des Inforoutes, le Conseil Général de l’Ardèche, la Région Rhône Alpes, la CORAIA.

    L’intégration de l’EPN dans la réforme a-telle été naturelle ? Avez-vous été concerté en amont ?

    JL : Très naturelle, lilO était à peine ouvert lorsque les concertations ont été lancées, la médiathèque a été sollicitée, j’ai été invitée aux réunions et j’ai tout de suite eu envie de proposer un module de TAPS.

     SP : C’est la MJC qui a été intégrée dans la réforme. L’EPN faisant partie intégrante de cette structure, la direction nous a demandé de nous positionner. En effet, nous avions déjà l’expérience des Contrats éducatifs locaux et Loisirs éducatifs prioritaires (partenariat entre l’Education nationale, la municipalité, jeunesse et sport et la MJC) mais dans ce cadre l’EPN était mis à disposition et le matériel utilisé sur place. dans le cas des TAPS c’est nous qui nous nous déplaçons dans les écoles.
    Nous avons été invité à quelques réunions de présentation du déroulement de l’organisation générale.

    Avez-vous fait partie d’une équipe projet, d’un comité de pilotage ?

    JL : J’ai participé autant que possible aux réunions et concertations autour de la mise en place de la réforme.

    SP: La  participation a été celle des responsables de la MJC.

    Après un trimestre passé, que retenez vous de cette expérience ?

    JL: Comme je l’avais pressenti, c’est un excellent point d’entrée auprès du public jeune. Je suis aujourd’hui à mon 3ème groupe d’enfants. Les deux premières périodes ont été très positives malgré quelques difficultés d’ordre technique.
    Après une période de TAPs, il est fréquent que les enfants viennent à lilO avec leur parents.

     SP: Quelques frustrations ! Nous avons ¾ heures d’activité de 15h45 à 16h30 mais dans les faits seulement ½ heure d’activité est effectuée (installation, démarrage, retour au calme….). Les enfants ne choisissent pas l’activité à laquelle ils participent ce qui peut parfois être compliqué à gérer.

    Referiez-vous les mêmes propositions aujourd’hui ? Les mêmes ateliers ? Si non pourquoi?

    JL : Je ferai les mêmes propositions aujourd’hui mais enrichies par l’expérience de ce premier trimestre.
    L’intervention en TAPS est chronophage, en plus du temps d’intervention, il faut penser à la préparation du contenu de module et du matériel , aux déplacements et à l’installation et rangement du matériel. Pour 45 minutes d’animation il faut compter au moins 1h30.

    SP: Sur l’horaire 15h45 – 16h30 non car c’est un temps où les enfants ont besoin de se dépenser. De plus le fait de devoir s’absenter de l’EPN peut être problématique.

    Avez-vous des idées en tête pour les mois à venir ou l’année prochaine ?

    JL : Les idées ne manquent pas, les moyens un peu plus.

    SP : Une réorientation des horaires semblent se profiler. Déjà 2 groupes scolaires sur 3 on choisit le temps de pause méridienne. Les enfants seront plus posés pour des activités multimédias.

    Que conseilleriez-vous à un EPN intégré dans la réforme l’année prochaine ?

    JL : De ne pas hésiter à profiter de ce point d’entrée dans les écoles. Les enseignants ont un grand besoin d’accompagnement au numérique même lorsqu’ils sont utilisateurs réguliers. De bien chiffrer le temps dédié aux TAPS et de le valoriser dans les bilans.

     SP : De bien réfléchir aux ateliers qu’il va proposer en fonction de l’horaire et du temps d’activité qui lui est imparti.

    Comment se passe la relation avec les enfants ?

    JL : Je suis très bien accueillie dans les écoles, que ce soit par les enfants ou par les équipes enseignantes. En général, à la dernière séance les enfants sont déçus que ça soit déjà fini et c’est l’occasion de leur parler de la possibilité de venir à lilO pour continuer ou pousser plus loin les activités. Souvent je les vois pousser la porte de l’EPI avec leurs parents dans les semaines qui viennent.

     SP: Les enfants sont parfois agités. On peut parfois perdre du temps à demander le calme pendant l’activité.

    Quel point vous semble le plus positif ?

    JL : Les retombées en fréquentation de l’Espace, les participants à mon TAPS sont prescripteurs auprès de leurs parents, de leurs frères et sœurs collégiens ou lycéens. Et bien sûr le fait de permettre à des enfants d’utiliser un ordinateur.

    Nous sommes en 2014 et j’ai encore, dans mon groupe de cette période, 2 fillettes de 9 ans qui n’ont jamais utilisé d’ordinateur. Certains enfants en raison du manque de moyens, de motivation et/ou de connaissances de leurs parents n’ont accès à aucune activité culturelle, artistique ou sportive en dehors de l’école. Et c’est un point vraiment positif de cette réforme que de réduire cette inégalité.

    SP : Pour la majorité, les enfants sont contents de participer à cette activité.

    Quel point vous semble le plus négatif ?

    JL : L’impossibilité pour le moment de mettre en place un vrai projet suivi, 1 heure c’est court. Ce temps de TAPS doit être ludo-éducatif sans être de l’apprentissage. Il n’est pas question de faire garderie mais de proposer une activité aux enfants sans que ça soit trop lourd ou fatiguant. L’objectif principal de cette réforme étant d’alléger les journées. J’aimerai pouvoir accueillir les enfants dans mon EPI, mais avec le déplacement, le temps d’activité sera encore plus court.

     SP : L’énergie et le temps passé pour seulement ½ heure d’activité. Le nombre d’enfant par groupe (18 maxi). L’équipement de la salle informatique de l’école. 7 PC seulement et un réseau LAN n’est pas très stable.

    Pouvez vous nous décrire un déroulé type ?

    JL : J’ai un groupe pour 6 à 8 séances de période vacances à vacances.
    Mon module s’appelle découverte de l’ordi.
    La première séance est une prise de contact et de discussion autour des usages de l’ordinateur. Qui utilise, pourquoi comment. Cette séance est assez libre, on échange, j’explique qui je suis et comment fonctionne mon espace. Puis on allume les ordinateurs et on échange du vocabulaire. S’il reste du temps on lance un jeu. Puis on éteint les ordinateurs.

    Les 2 ou 3 séances suivantes, les enfants découvrent Tux Paint et la possibilité de dessiner avec un ordinateur (beaucoup ne font que regarder des vidéos sur youtube ou jouer à des jeux en ligne à la maison). Ceux qui le veulent sont photographiés pour que je créée des tampons à leur image pour qu’ils puissent s’inclure dans les dessins. Ils sauvegardent en fin de séance leur dessin le plus réussi afin que je leur imprime pour la séance suivante.
    Une des séances consistent à découvrir l’intérieur d’un ordi, j’apporte du matériel démonté dans une boite, des cartes que nous avons créées à lilO avec les noms et les photos des composants et périphériques et une vieille tour. Cette séance est très appréciée, ils adorent mettre les mains dans le cambouis !

    Une autre séance j’apporte des CD-ROM Mobiclic ou Toboclic de la médiathèque.
    En fonction des groupes et de la réactivité des enfants j’adapte mes propositions. J’ai eu un groupe qui a adoré jouer à Tux typing. Nous avons Track Mania qui est installé sur les postes et certains enfants ont eu envie de faire des courses.

    Mon programme à la base était d’utiliser des services web pour ce module de TAPS, des soucis de réseaux m’empêchent de bénéficier d’un accès internet stable. J’ai du complètement repenser le contenu de mon module pour qu’il soit cohérent même sans Internet. Finalement c’est plutôt un bien car les enfants avec Internet deviennent plus passifs, par habitude et ou facilité. Sans connexion ils explorent finalement plus de possibilités de l’ordi.

     SP : Un groupe pour 6 à 8 séances de vacances à vacances. Mon module s’appelle « Activités multimédias ».
    Nous proposons des jeux en réseau. Le jeu de course TrackmaniaTM, qui se prête très bien à un format court par une mise en route rapide et une prise en main facile. Les enfants découvrent tous les modes de jeu : course contre la monte, en équipe, etc ; avec des niveaux de difficultés croissant. Pour finir on explore le mode de construction de circuit et la personnalisation des véhicules.

    Combien de séances par semaine ?

    JL : J’interviens actuellement une fois par semaine. Nicolas Capt, un de mes collègues qui a la double casquette médiathèque et EPI intervient 2 fois par semaine sur un module de TAPS reporter avec les tablettes.
    Nous proposerons le même module pour une intervention sur les écoles de Loriol qui vont passer à la semaine de 5 jours en 2014/15.

    Nous réfléchissons à un module supplémentaire qui serait proposé par Jean-Claude Bondaz, mon collègue animateur, renfort CUI-CAE de la deuxième vague.
    Le fait que nous soyons en capacité de proposer ces activités aux collectivités a été un argument de taille pour la prolongation du CUI de Jean-Claude que je n’ai pas hésité à brandir auprès de mes élus et responsables.
    Nous aimerions proposer un TAPS Sport Numérique, qui aurait sans doute un grand succès…

    Nous échangeons également autour d’un TAPS radio, de mon côté j’aimerai faire évoluer mon TAPS sur de la création de film d’animation.

     SP : Une fois par semaine

    Combien de groupes différents ?

    JL et SP : Autant de groupes que de périodes soit 5 pour cette année.

    Combien d’enfants par groupe ?

    JL : Un enfant par poste soit 8 à 10 enfants

    SP :Entre 16 et 18 enfants, pour 7 ordinateurs.

    Combien êtes-vous pour l’encadrement ?

    JL : Je suis seule.
    SP : Je suis seul. Ma collègue me remplace en cas d’absence.

    Source : Garlann Nizon, le blog des EPN,  http://epi.pole-numerique.net/amenagement-des-rythmes-scolaires-et-epn-retour-dexperience

    Rythmes scolaires : rencontre avec les équipes… par EducationFrance