En 2003, à Limoges, est né un projet d’équipement informatique de toutes les écoles : une classe mobile, composée de 16 ordinateurs portables, 1 imprimante, 1 scanner, 1 appareil photo numérique et 1 vidéoprojecteur, ont été installés dans chaque école élémentaire. En 2006, forte de son expérience en mobilité, la Ville de Limoges décide d’acquérir des TBI nomades. Chaque classe mobile sera donc complétée par un TBI à roulettes qui pourra circuler entre les classes.
«Chaque enseignant qui souhaite donc utiliser ce matériel doit amener le tableau dans sa classe, installer le vidéoprojecteur comme il peut (en le surélevant avec des livres, plus ou moins en équilibre…) et ensuite doit calibrer le TBI afin que les repères soient fixés. L’utilisation en classe se complique énormément car ni le vidéoprojecteur, ni le tableau ne doivent bouger sinon il est nécessaire de re-calibrer le tout à chaque fois. Quand les élèves interviennent au tableau, il est aussi nécessaire de faire très attention à ne pas s’enchevêtrer les pieds dans les fils», nous explique Angélique Gorce.
Résultat de cette expérience : des enseignants démotivés par l’outil, qui est vite relégué dans un coin de salle d’activités derrière des cartons, «un avant-goût plutôt médiocre de l’interactivité en classe».
Néanmoins, comme le besoin en TBI se fait de plus en plus ressentir, la Ville de Limoges étudie à nouveau la question et décide d’équiper tous les enseignants de CP volontaires, en TBI fixes. «L’apprentissage de la lecture n’en est que plus attractif et motivant pour les élèves», nous a précisé une enseignante qui avait persisté à utiliser un TBI mobile. « L’arrivée du fixe dans sa classe est encore plus positive: pas de pré-installation avant l’arrivée des élèves, ni de calibrage intempestif tout au long de la séance« . “En plus, on peut adapter la hauteur du tableau à la taille de l’enfant”, souligne-t- elle.
La Ville de Limoges, d’un commun accord avec l’Inspection Académique, décide de continuer les équipements de chaque enseignant, pour atteindre, au bout de 3 ans, 90% de classes équipées en élémentaire. «Avant de lancer cette expérimentation, nous, Ville de Limoges et Inspection Académique, avons rencontré plusieurs constructeurs de tableaux et testé leurs différents produits. Le logiciel associé au tableau Promethean répondait pleinement aux attentes de chacun, notamment en terme d’ergonomie et d’éventail de manipulations pédagogiquement intéressantes. Désormais, afin de respecter une certaine homogénéité, nos classes sont équipées avec la même marque de tableaux. Un enseignant, qui change de classe ou d’école, n’est pas dépaysé, ses contenus fabriqués les années précédentes peuvent être réutilisés. Il peut aussi exister une certaine mutualisation, l’échange de pratiques et de fichiers étant plus aisé grâce au site Promethean Planet».
Une enseignante de CM2 précise que les élèves ont besoin de repère dans leur classe ; «un TBI fixe est présent toute la journée et est utilisé pour chaque matière ou activité. Il n’est pas question de dire : aujourd’hui, on fait TBI« ! « Nos classes sont équipées de manière homogène, le TBI est installé à la place du tableau noir, en devant de classe et de chaque côté on rajoute un tableau blanc à feutre qui permet à l’enseignant d’afficher plus longtemps les informations à retenir», ajoute Angélique Gorce.
Autre point de vue, celui de Michelle Rouveyrolle, Enseignante en CP à l’école élémentaire La fontaine d’Annemasse et ATICE (formatrice informatique) à l’inspection de circonscription d’Annemasse 1, qui a testé le TBI mobile et qui utilise maintenant le TBI fixe :
«J’ai utilisé plusieurs TBI dit «mobiles». Même si au départ, cela permet de rendre l’outil plus accessible et de le manipuler, les contraintes d’installation matérielle entrainent très vite une perte de motivation des enseignants. En effet, avant de commencer la classe, il est nécessaire d’installer 3 éléments : le TBI, le vidéoprojecteur et l’ordinateur. Et comme le vidéoprojecteur est posé sur la table, il faut couvrir les fils qui le relient au TBI par un tapis afin que les élèves ne se prennent pas les pieds dedans. Un autre point, l’ombre projetée du vidéoprojecteur sur le TBI mobile ne permet pas une utilisation optimale. Les élèves doivent se contorsionner pour pouvoir écrire sans être gênés par leurs ombres».
«Aujourd’hui, j’ai un TBI fixe Promethean dans ma classe, avec un vidéoprojecteur fixé au plafond. C’est un élève de service qui le met en route, le calibre et ouvre le travail de la journée. Je vais parfois dans les écoles, conseiller des collègues dans l’achat de matériel. Je les oriente toujours vers une solution fixe plutôt que mobile».