Une dizaine d’intervenants présents sur le débat, d’univers différents (éditeurs de solutions ENT, Ministère de l’éducation nationale, élue des collectivités, retours d’usages avec des enseignants…) sont présents pour exposer un certain nombre de problématiques variées.
Quelque soit l’issue du débat, «après l’ENR qui a déjà donné un véritable essor au premier degré, la prochaine étape de modernisation de l’école est bien l’usage des ENT», déclare Jean-Loup Burtin.
Laurence Barthe de l’ARDESI Midi-Pyrénées ajoute que «les TICE sont déjà très présentes dans les écoles ; pour exemple, les cyberbases (lieux d’accueil multimédia dans les communes) et leurs animateurs accueillent de plus en plus d’enseignants et d’élèves, avec toujours plus de projets vidéo, photos, ateliers de préparation au B2I…». Des publics très motivés donc mais avec une grande disparité de connaissances chez les enseignants.
Une problématique récurrente aux TICE et pas seulement à l’ENT pointe le bout de son nez…que prévoit-on pour l’accompagnement du corps enseignant lors de la mise en place des ENT dans le primaire ?
Il est aussi question des parents dans cette mise en place. D’un côté, ils ne sont jamais plus proches de leurs enfants que dans le premier degré, une bonne motivation pour eux de les impliquer dans l’ENT. Aux dires de certains témoignages, les parents aiment «avoir accès aux travaux en cours, au cahier de textes… », mais leur taux de connexion à l’ENT reste encore faible. Pour exemple, Bruno Nibas, Directeur d’école à l’Académie d’Amiens, nous annonce un chiffre d’environ 20%. Alors comment les impliquer davantage dans l’ENT premier degré ?
Pour Bruno Nibas, «Le premier jalon à poser est celui de l’école maternelle, il faut donner envie aux parents d’aller sur l’ENT et d’y retourner». Teddy Gracia de l’école d’Artigat dans l’Ariège utilise l’ENT dans son école maternelle depuis avril 2011 et pour lui c’est une réussite ; «Les parents peuvent par exemple retrouver sur l’ENT les chansons que leurs enfants fredonnent en classe et sont heureux de pouvoir avoir cet échange».
L’ENT dans le premier degré est beaucoup moins déployé que dans le second degré. une approche : doit-on partir de l’expérience du second degré ou faut-il bâtir un ENT primaire de toutes pièces ?
De cette réflexion découle cette question, posée au public (des boîtiers de vote ActivExpression de la société Promethean ont été mis à disposition pour récolter les réponses) :
Le premier degré est-il mieux préparé que le second degré pour le déploiement de l’ENT (équipement, formation, usages des TICES) ? Réponse «Non» à 42 %
Pour Yannick Joly, d’ITOP Education et leur solution «NetEcole», « dans les écoles on en est encore à un niveau «artisanal». Quelque soit le déploiement choisi (il nous parle d’ENT de circonscription, d’ENT de bassin, d’ENT isolé), «l’ENT dans le premier degré doit s’installer dans une démarche pédagogique, afin que tout le monde se l’approprie».
Hubert Hoetzel, de la société CAP TIC et leur «Iconito école Numérique», ajoute : «la gestion des usagers est un vrai problème de l’ENT premier degré».
Anne Marie Gros, Conseillère TICE auprès du recteur de l’Académie de Toulouse dresse le portrait de l’expérimentation lancée en région Midi-Pyrénées, «pour un continuum numérique de la maternelle au supérieur, même si nous accusons un certain retard dans le premier degré que nous espérons rattraper».
Alors pour ou contre l’utilisation de l’expérience acquise dans le secondaire pour le transposer au primaire ?
Mme Luciani-Boyer, représentante de l’Association des Maires de France, souligne que pour les collectivités territoriales, pourtant principaux financeurs des ENT, ne voient pas toujours l’intérêt des outils qu’on leur propose pour leur population et leur territoire. Elle plaide pour des Espaces Numériques d’Echanges qui permettraient des interactions entre l’école et le territoire, en commençant par les parents. Car pour l’instant, «le parent reçoit mais à aucun moment il ne participe, on est dans le Web 1» !
Débat varié donc autour de l’ENT premier degré avec enjeux d’implication, enjeux de territoire… Ne faut-il pas tenter d’impliquer toutes les parties concernées pour que ça marche ?