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Tablettes numériques en classe, un objet personnel utilisé en collectivité

Attrayantes par le système simplifié qu’elles embarquent, pratiques car légères et facilement mises en œuvre, leur utilisation en classe implique, comme tout autre investissement informatique, quelques précautions d’usage : risque de casse, vols, stockage dans un lieu sécurisé.

Dans le cas de la Corrèze, où 6000 tablettes ont été confiées nominativement aux élèves, (prêtés par convention puis offertes quand ils quittent le collège), le risque de vol est jugé relativement limité car tous les élèves ont été doté «nominativement». Les élèves y font donc beaucoup plus attention, en prennent soin car c’est leur bien.

«L’organisation et l’utilisation des usages et des possibilités personnelles font que les appareils ont été bien appropriés et sont traités avec beaucoup de respect. C’est ça qui fait qu’il n’ y a pas de problèmes de sécurisation», «ils ne se piquent pas leur trousse entre eux», nous précise Pierre Mathieu, Directeur du CDDP de la Corrèze.

Pour ce qui est des protections contre les chocs, les tablettes ont été livrées avec une coque spécifique. De ce fait, on compte très peu de casse sur le volume, soit environ 0,6% du total mis à disposition.

L’exemple du département du Rhône où 33 iPads ont été distribués dans un collège pour équiper une classe complète, pourra nourrir notre réflexion sur les précautions prises pour sécuriser ce type de matériel. Distribuées en début de cours et rendus en fin de cours, elles sont ensuite stockées dans un lieu sécurisé ou l’enseignant peut mettre en charge entre deux utilisations.

«En tant que département, ces questions de sécurisation et de vol se sont posées. Nous avons acheté des coques pour protéger les iPads, mais pour l’instant, sur toute l’expérimentation, soit une dizaine de collèges concernés, nous n’avons jamais rencontré de problèmes» avoue Christophe Monnet, directeur adjoint du centre Erasme, la mission d’innovation numérique du département du Rhône.

Dans le cas de l’expérience du département du Rhône, les enseignants ont préféré avoir un lieu où stocker le matériel et les brancher sur les chargeurs. La tablette n’étant pas nominative, on attribue à l’élève qui l’utilise un numéro qui lui est destiné ; chaque fois qu’il ’utilise la tablette, il doit reprendre le même numéro. Le jour où la tablette sort de l’établissement, on sait ainsi à qui on a donné la tablette.

Ces deux exemples pourraient faire penser que les industriels et établissements ont apportés les solutions ou procédures nécessaires de sécurisation pour ce type d’équipements, même si les responsables de projet peuvent parfois être critiques.

«Les réponses des industriels sont très à la traîne de ce qui est la vraie pratique dans les établissements», juge Christophe Monnet. «Aujourd’hui, on a des très beaux chariots pour les tablettes par exemple, mais si c’est un établissement à étage, cela n’est pas forcément judicieux. A notre échelle on fait de « l’artisanat numérique« ».

Pourtant, les industriels proposent des offres techniques pour la sécurisation des tablettes : antivols, coques spécifiques,…

Forts de leur expériences dans les milieux industriels, bancaires ou même dans les hôpitaux, ils ont mis au point des technologies dans ces secteurs qui commencent sérieusement à se déployer dans les établissements scolaires, notamment aux Etats-Unis où l’utilisation des tablettes est déjà largement expérimentée pour remplacer les manuels scolaires.

«L’équipement des bibliothèques ou CDI en outils de protection pour tablettes est au point et pléthorique ; coques antivol, kiosques pour utilisation de tablettes en CDI, etc.», comme nous le précise Ludovic Lévèque de la société NELEA spécialisée dans les systèmes antivols et importateur exclusif des produits Maclocks. (Cf : http://www.elockstore.com)

Mais les établissements se concentrent aujourd’hui essentiellement à l’objet «pédagogique» tablette, la gestion des parcs et sa conservation viendra plus tard dans les priorités, même si quelques cas de vols de tablettes ont eu lieu en Belgique il y a quelques mois.

«Nous réfléchissons aux usages en premier, pour le moment, nous n’avons pas été confrontés à des vols, plutôt moins qu’à l’époque où l’on prêtait des ordinateurs portables, mais peut être que cela pourrait survenir à la longue», ajoute Christophe Monnet.

Une chose est sûre aujourd’hui, élèves et enseignants apprécient de travailler sur tablette numérique en classe, avec en contexte un produit culturel à la mode qui révolutionne les usages. Le problème de la sécurisation ne ressort pas comme problématique dans les comités de pilotage des projets d’expérimentation, l’avenir nous dira si la tablette deviendra la calculette d’hier, objet commun et banalisé utilisé par tous les collégiens…

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