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Vous avez dit plaisir ?

Voilà une équation redoutablement difficile : quel est l’impact du numérique sur le plaisir ; mais pas sur n’importe quel plaisir, sur celui d’apprendre, et celui d’enseigner.

Beaucoup d’articles, tel «le plaisir condition de l’apprentissage» par Michel Lobrot, ou des livres, tel «Au bon plaisir d’apprendre» par Bruno Hourst, ont été écrits sur ce sujet. Tous convergent vers la même idée : l’enseignement, en France, semble avoir oublié la part importante du plaisir dans la pédagogie.

Le plaisir est-il dans l’acte d’enseigner, dans l’apprentissage, ou dans la combinaison des deux ? Un premier tour sur google montre déjà une énorme dissymétrie des deux problématiques. Voyons le résultat de deux requêtes sur google.fr :
La requête «plaisir d’apprendre» nous renvoie, en premiers résultats :

•    Un centre de ressources riche en contenus, fiches pédagogiques et réflexions, pour les enseignants en langues étrangères.
•    Une association ayant pour objectif de faciliter la réussite scolaire, offrant des stages et conférences.
•    Un établissement privé spécialisé dans les métiers de la santé, du social, et de la petite enfance, proposant des formations ainsi qu’une foire aux questions.
•    Un livre de Bruno Houst «au bon plaisir d’apprendre», achetable sur Amazon.
•    Un entretien croisé sur «le plaisir d’apprendre est-il tabou en France», qui pointe des problèmes et propose des solutions sur ce sujet.

Un seul retour présentait un résultat négatif, un article du journal Le Monde intitulé «L’école Française a-t-elle tué le plaisir d’apprendre», qui pointait vers un numéro de septembre 2011 du Centre International d’Etudes Pédagogiques, intitulé «le plaisir et l’ennui à l’école», dont, hélas, seule la table des matières est téléchargeable.

En revanche, sur le même google, la requête «plaisir d’enseigner» retourne, en premiers résultats, des réponses très marquées, essentiellement des éléments d’actualité avec des phrases puissantes :

•    «L’enseignement n’est plus ce qu’il était».
•    «Enseigner n’est pas toujours facile».
•    «Une pétition circule sur Internet contre les suppressions de poste» (sic).
•    «Les professeurs ont moins de plaisir à enseigner que par le passé».
•    «La rage à l’école tue le plaisir d’enseigner».
•    «Le plaisir d’enseigner n’est plus au rendez-vous» qui contient entre autres «l‘école est un domaine ou l’autre est considéré comme un ennemi».

Un seul retour présentait un résultat positif, contenant des phrases belles et simples, comme «Enseigner, c’est guider les hommes vers l’espérance», ou bien «Enseigner c’est rendre les hommes plus humains». Il est vrai que ce magnifique texte venait d’un enseignant Marocain, qui parlait d’enseigner au Maroc…

La question qui se pose, au vu de ce résultat, est alors de savoir si ce sont les enseignants, ou les élèves, qui ont le plus de mal à introduire la composante plaisir dans la pédagogie…

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