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Le flexible seating, un heureux phénomène

Travailler debout, lire allongé par terre, discuter sur un ballon de stabilité… Voilà quelques exemples de ce qu’on peut faire dans une classe « flexible »

 
Derek, un élève du primaire, grand créateur de multiples univers tarabiscotés dans Minecraft et amateur de jeux vidéos, considère l’école comme un mal nécessaire que doivent subir les enfants, malgré tout l’amour qu’il porte à ces femmes merveilleuses qui ont croisé son chemin depuis plus de cinq ans.
 
Lorsqu’on lui montré les photos de classes aménagées en flexible seating, il est impressionné et fortement séduit par ces classes qui lui rappelle la maternelle, qui ont l’air ‘cool’ et ‘relax’.
 

Qu’est-ce que le flexible seating?

Ouvrez la porte d’une classe et voyez ces élèves lire allongés sur un tapis, ou debout travaillant ensemble à un problème de maths pendant que certains rebondissent doucement sur des ballons de stabilité. Bienvenue dans une classe à l’aménagement flexible (flexible seating).
 
Dans une classe flexible, avec ou sans bureau, l’enseignant laisse une grande partie du contrôle et plusieurs choix d’activités d’apprentissages à ses élèves. Les compétences en résolution de problèmes, en pensée critique, en travail en collaboration ainsi que la productivité augmentent. Des élèves responsables de leurs choix d’activités travaillent généralement mieux.
 
Le monde change. «Nos salles de classe ne devraient pas avoir la même apparence qu’il y a 50 ans », estiment les promoteurs du flexible seating.
 

Qu’en dit la recherche?

Déjà en 1912, Maria Montessori observait que les enfants assis à leur bureau pour de longues heures devenaient agités, indisciplinés, perdaient leur concentration ou encore devenaient amorphes.
 
La très sérieuse et célèbre Clinique Mayo à Rochester, NY, suite à une étude auprès de 300 écoliers pendant une toute une année scolaire a trouvé que de travailler debout à des tables, de bouger pendant la classe et d’utiliser une variété de posture augmentait de 12% la capacité d’attention des écoliers. Standing room only in classroom of the future http://www.mayo.edu/pmts/mc4400-mc4499/mc4409-0906.pdf rapporte cette expérience.
 
Les recherches de Ranjana Mehta, du Texas A&M Ergonomics Center indiquent que bouger améliore les capacités d’apprentissage. Non seulement les élèves brûlent plus de calories, ils sont aussi plus attentifs.
 
Les ballons de stabilité sont particulièrement intéressantes pour les garçons écrit K. Wuatt
 
Les études de flexible seating se poursuivent et indiquent que ces types d’aménagement pour les salles de classe sont favorables à l’apprentissage.
 

Un groupe Facebook pour l’entraide entre enseignants

Au Québec, ce sont des enseignants qui prennent l’initiative des changements et qui paient souvent eux-mêmes le nouveau mobilier qu’ils se procurent lors de vide-greniers, dans des magasins à rabais ou encore construits par un conjoint ou un parent. Le tout démontre une bonne dose de créativité chez ces enseignants.
 
Josée Portelance a créé le 10 septembre 2016 le groupe Facebook francophone Flexible seating. Vous pouvez aussi lire son blogue La classe de Josée, où elle décrit la démarche de transformation de sa classe.
 
Le groupe Facebook est très dynamique. On y trouve non seulement de magnifiques photos, mais aussi de multiples trucs et conseils. Par exemple, une enseignante demande « Quelle est la hauteur de vos tables basses? Je suis en 1ère année ».  Ce à quoi une autre répond : « Le concierge a coupé les pattes des tables avec une scie à métal pour qu’ils travaillent assis sur des coussins ou à genoux. La table est à 37 cm du sol. »
 
Selon les échanges dans le goupe Facebook, la plupart des élèves aiment le type d’aménagement « flexible », mais certains préfèrent encore les bureaux classiques. On conseille de respecter les préférences des élèves. Certains jeunes élèves de première année seraient même déçus de ne pas entrer « dans une vraie classe »!
 
Voici quelques citations intéressantes :
« Lorsque j’ai commencé, j’ai permis à mes élèves de s’installer là où ils le souhaitaient. Aujourd’hui, ils ont toujours une place assignée. Certains choisissent d’y passer la majorité de la journée, alors que d’autres n’y sont que lorsqu’ils y sont obligés. »

« Pour certains enfants, choisir une place demande un trop gros effort, ceux avec le TDAH par exemple ».

« Vingt cinq enfants qui se disputent quatre bean-bags, ce n’est pas du flexible seating. » Une enseignante a donc élaboré un tableau de réservation des places « spéciales ».
 
L’une des enseignantes du groupe explique que le flexible seating est la meilleure façon d’aménager sa classe d’accueil multi-niveau (première à sixième année).
 
Erin Klein dans EdSurge New de mars 2016 donne les conseils suivants :

  • Réfléchir à la manière de maximiser l’espace dont vous disposez ;
  • Conserver le maximum d’espace au sol ;
  • Avoir quantité de sièges différents pour accommoder les goûts différents des élèves ;
  • Les recherches indiquent que les aménagements mono-chromatiques et les couleurs qui ne sont pas vives fonctionnent le mieux ;
  • L’idéal est d’utiliser la lumière naturelle au maximum ;
  • Inclure des plantes vertes dans vos plans d’aménagement ;
  • Eviter les affiches laminées qui réflètent la lumière ;
  • Accrocher les affiches au niveau des yeux des enfants ;
  • Prévoir de espaces pour placer le matériel des élèves ;
  • Prévoir plus de sièges qu’il y a d’élèves dans la classe.

 
On recommande d’impliquer les élèves lors du processus de transformation du local. Xavier Garnier écrit « . . . penser l’espace de travail avec les élèves, c’est aussi montrer qu’on s’intéresse à eux ce qui n’est pas négligeable pour le climat de la classe et favorise les apprentissages »
 
Plus d’info :
lire Jean-Paul Moiraud, Le corps dans l’espace de formation 
Sur youtube

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