Étiquette : Ninon Louise Lepage

  • Le flexible seating, un heureux phénomène

    Le flexible seating, un heureux phénomène

    Travailler debout, lire allongé par terre, discuter sur un ballon de stabilité… Voilà quelques exemples de ce qu’on peut faire dans une classe « flexible »

     
    Derek, un élève du primaire, grand créateur de multiples univers tarabiscotés dans Minecraft et amateur de jeux vidéos, considère l’école comme un mal nécessaire que doivent subir les enfants, malgré tout l’amour qu’il porte à ces femmes merveilleuses qui ont croisé son chemin depuis plus de cinq ans.
     
    Lorsqu’on lui montré les photos de classes aménagées en flexible seating, il est impressionné et fortement séduit par ces classes qui lui rappelle la maternelle, qui ont l’air ‘cool’ et ‘relax’.
     

    Qu’est-ce que le flexible seating?

    Ouvrez la porte d’une classe et voyez ces élèves lire allongés sur un tapis, ou debout travaillant ensemble à un problème de maths pendant que certains rebondissent doucement sur des ballons de stabilité. Bienvenue dans une classe à l’aménagement flexible (flexible seating).
     
    Dans une classe flexible, avec ou sans bureau, l’enseignant laisse une grande partie du contrôle et plusieurs choix d’activités d’apprentissages à ses élèves. Les compétences en résolution de problèmes, en pensée critique, en travail en collaboration ainsi que la productivité augmentent. Des élèves responsables de leurs choix d’activités travaillent généralement mieux.
     
    Le monde change. «Nos salles de classe ne devraient pas avoir la même apparence qu’il y a 50 ans », estiment les promoteurs du flexible seating.
     

    Qu’en dit la recherche?

    Déjà en 1912, Maria Montessori observait que les enfants assis à leur bureau pour de longues heures devenaient agités, indisciplinés, perdaient leur concentration ou encore devenaient amorphes.
     
    La très sérieuse et célèbre Clinique Mayo à Rochester, NY, suite à une étude auprès de 300 écoliers pendant une toute une année scolaire a trouvé que de travailler debout à des tables, de bouger pendant la classe et d’utiliser une variété de posture augmentait de 12% la capacité d’attention des écoliers. Standing room only in classroom of the future http://www.mayo.edu/pmts/mc4400-mc4499/mc4409-0906.pdf rapporte cette expérience.
     
    Les recherches de Ranjana Mehta, du Texas A&M Ergonomics Center indiquent que bouger améliore les capacités d’apprentissage. Non seulement les élèves brûlent plus de calories, ils sont aussi plus attentifs.
     
    Les ballons de stabilité sont particulièrement intéressantes pour les garçons écrit K. Wuatt
     
    Les études de flexible seating se poursuivent et indiquent que ces types d’aménagement pour les salles de classe sont favorables à l’apprentissage.
     

    Un groupe Facebook pour l’entraide entre enseignants

    Au Québec, ce sont des enseignants qui prennent l’initiative des changements et qui paient souvent eux-mêmes le nouveau mobilier qu’ils se procurent lors de vide-greniers, dans des magasins à rabais ou encore construits par un conjoint ou un parent. Le tout démontre une bonne dose de créativité chez ces enseignants.
     
    Josée Portelance a créé le 10 septembre 2016 le groupe Facebook francophone Flexible seating. Vous pouvez aussi lire son blogue La classe de Josée, où elle décrit la démarche de transformation de sa classe.
     
    Le groupe Facebook est très dynamique. On y trouve non seulement de magnifiques photos, mais aussi de multiples trucs et conseils. Par exemple, une enseignante demande « Quelle est la hauteur de vos tables basses? Je suis en 1ère année ».  Ce à quoi une autre répond : « Le concierge a coupé les pattes des tables avec une scie à métal pour qu’ils travaillent assis sur des coussins ou à genoux. La table est à 37 cm du sol. »
     
    Selon les échanges dans le goupe Facebook, la plupart des élèves aiment le type d’aménagement « flexible », mais certains préfèrent encore les bureaux classiques. On conseille de respecter les préférences des élèves. Certains jeunes élèves de première année seraient même déçus de ne pas entrer « dans une vraie classe »!
     
    Voici quelques citations intéressantes :
    « Lorsque j’ai commencé, j’ai permis à mes élèves de s’installer là où ils le souhaitaient. Aujourd’hui, ils ont toujours une place assignée. Certains choisissent d’y passer la majorité de la journée, alors que d’autres n’y sont que lorsqu’ils y sont obligés. »

    « Pour certains enfants, choisir une place demande un trop gros effort, ceux avec le TDAH par exemple ».

    « Vingt cinq enfants qui se disputent quatre bean-bags, ce n’est pas du flexible seating. » Une enseignante a donc élaboré un tableau de réservation des places « spéciales ».
     
    L’une des enseignantes du groupe explique que le flexible seating est la meilleure façon d’aménager sa classe d’accueil multi-niveau (première à sixième année).
     
    Erin Klein dans EdSurge New de mars 2016 donne les conseils suivants :

    • Réfléchir à la manière de maximiser l’espace dont vous disposez ;
    • Conserver le maximum d’espace au sol ;
    • Avoir quantité de sièges différents pour accommoder les goûts différents des élèves ;
    • Les recherches indiquent que les aménagements mono-chromatiques et les couleurs qui ne sont pas vives fonctionnent le mieux ;
    • L’idéal est d’utiliser la lumière naturelle au maximum ;
    • Inclure des plantes vertes dans vos plans d’aménagement ;
    • Eviter les affiches laminées qui réflètent la lumière ;
    • Accrocher les affiches au niveau des yeux des enfants ;
    • Prévoir de espaces pour placer le matériel des élèves ;
    • Prévoir plus de sièges qu’il y a d’élèves dans la classe.

     
    On recommande d’impliquer les élèves lors du processus de transformation du local. Xavier Garnier écrit « . . . penser l’espace de travail avec les élèves, c’est aussi montrer qu’on s’intéresse à eux ce qui n’est pas négligeable pour le climat de la classe et favorise les apprentissages »
     
    Plus d’info :
    lire Jean-Paul Moiraud, Le corps dans l’espace de formation 
    Sur youtube

  • Sommet du iPad et du numérique en éducation

    Sommet du iPad et du numérique en éducation

    Ces 18 et 19 mai s’est tenu au palais de Congrès de Montréal le grand rendez-vous annuel du Sommet de l’iPad et du numérique en éducation et le Colloque international en éducation dont le thème cette année était : Enjeux actuels et futurs de la formation et de la profession enseignante.

     

    NAO, le grand héros de cette conférence

    NAO est un robot humanoïde programmable développé par la société Aldebaran Robotics, une start-up française de Paris.

    Thierry Karsenti, de l’université de Montréal. Directeur du CRIFPE (Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante) et Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation, a accompagné NAO lorsque ce dernier a présenté la première conférence scientifique prononcée par un robot humanoïde.
    NAO avait aussi son kiosque personnel au Salon des exposants.

    L’équipe du professeur Karsenti a réalisé trois recherches exploratoires en mettant 3 de ces robots au service de l’éducation. Par son côté social, NAO parle, il est avantageusement utilisé auprès d’élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme et en adaptation scolaire, ainsi que pour l’apprentissage de la programmation par tous les élèves du primaire et du secondaire.

    Conférence d’ouverture

    Ron Canuel, Président-directeur général de l’ACE (Association canadienne d’éducation) et Nancy Brousseau, Directrice générale de la FEEP (Fédération des établissements d’enseignement privés) ont partagé l’un son expérience pan-canadienne et l’autre son expérience de fille de terrain.

    Pour Ron Canuel, peut-on parler de virage ou de mirage? Les Baby Boomers forment la plus forte proportion de la population canadienne et leur intérêt d’investissement politique est en santé, car il vieillissent et les routes pour voyager confortablement pendant leurs dernières années de vie active.

    L’éducation n’est pas la priorité de ces citoyens qui ont le plus haut taux de participation aux élections. La structure du système d’éducation et la mentalité des enseignants sont deux autres facteurs qui font obstacle aux changements en éducation. Il conseille en terminant de pratiquer ces deux qualités gages de réussite; la sagesse et le courage.

    L’innovation en éducation : Resistance is futile dit Nancy Brousseau. Pourquoi faire? parce que le niveau de motivation des élèves n’est plus que de 45%.

    Dans un tel contexte elle cite Erica Jong : Si vous ne risquez rien, vous risquez davantage. Quoi faire? être conscient que les écoles sont très différentes les unes des autres. C’est 22 pistes que propose Nancy, allant de favoriser des apprentissages authentiques, impliquer la communauté dans les décisions jusqu’à développer une culture de collaboration et d’innovation. Quant à Comment faire? Réussir un changement est similaire à un processus de deuil, dit-elle.

    Il faut abandonner le passé et se diriger vers un avenir VICA : volatil, incertain, complexe et ambigu.

    Savoir faire des choix

    Quoi choisir parmi plus de 750 présentations quand on ne dispose que de 5 blocs horaires le jeudi et six le vendredi?

    Raoul Kamga et Jean Nicolas Proulx ont traité du projet Smartcity où les apprenants planifient et bricolent une ville. Puis, en robotique, ils créent un programme pour que leur robot circule dans la ville. Tout ça réalisé par des élèves de 8 à 12 ans.

    Normand Brodeur, Directeur du service aux écoles de la FEEP, que les participants à l’Université d’été de Ludovia#14 en août prochain auront le plaisir de rencontrer, a traité de Médias sociaux et identité numérique: un miroir déformée?

    Autrefois, dit-il, nous nous passions de petits papiers en classe, maintenant le bras de nos élèves s’est allongée, et c’est par les réseaux sociaux qu’ils discutent à notre insu pendant nos cours. Quant aux «Fake news» personne n’est immunisé. « Pus une rumeur est répétée, plus elle devient plausible » rappelle-t-il.

    De plus, tous aiment les articles dont le contenu les réconforte. Quant à la formation de nos élèves aux médias sociaux, voici deux suggestions de Normand. Lorsqu’on donne un micro aux élèves, être entendu par d’autres les aide à nuancer leurs propos.

    Il nous a aussi guidé vers le site ME and MY SHADOW, un projet qui aide à contrôler la trace que nous laissons sur ces bulles médiatiques aux quelles nous participons avec tant d’enthousiasme.

    La conférence principale a été présentée par monsieur Guy Rocher, sociologue, que Jean-François Cardin de l’Université Laval a présenté à la japonaise : «Un trésor national vivant» et j’ajouterais en merveilleuse forme à la fois physique et intellectuelle pour ses 92 ans.

    C’est avec grand bonheur que j’ai entendu sa présentation sur la transformation réussie du système d’enseignement au Québec, dans les années soixante. J’espère que la prochaine étape qui s’amorce par l’arrivée du numérique se fera avec autant d’harmonie. « Éduquer, c’est encourager la curiosité et la probité intellectuelle. L’ennemi de l’enseignement, celui qu’il nous faut vaincre, c’est l’ignorance, a-t-il dit .» Et avec l’expérience des sages, il nous a souhaité : Une vie heureuse parce que vie curieuse.

    Le visuel est un montage réalisé grâce à Photovisi.

  • FCL en France : ben non, ce n’est pas un club de foot !

    FCL en France : ben non, ce n’est pas un club de foot !

    FCL, c’est le sigle de Future Classroom Lab, un projet porté par European Schoolnet (EUN), une association d’une trentaine de ministères de l’éducation européens. Le premier Future Classroom Lab, basé à Bruxelles existe depuis janvier 2012. 

    Il s’agit d’un laboratoire pédagogique où des équipes se retrouvent pour  concevoir « la classe de demain »,  où les technologies numériques sont intégrés  à une diversité de situations d’apprentissages.  Cet espace comporte six zones de travail.

    Elles sont bien définies par leurs tapis de couleur différente et permettent aux visiteurs de vivre diverses expériences :
    . zone de création en vert, une sorte de médialab ;
    . on trouve dans la zone de recherche en violet divers capteurs, robots et autres appareils ;
    . la zone de collaboration en bleu avec son panneau de remue-méninges ;
    . la zone de développement au tapis rouge et au mobilier informel permet aux participants des réaliser des activités d’apprentissages autonomes ;
    . la zone de présentation en orange est l’endroit idéal pour présenter les résultats des travaux
    . la zone d’interaction en rose offre tout le matériel nécessaire aux apprentissages interactifs pour favoriser la création conjointe, nommée aussi co-création, de leçons par les participants.

    Pour intégrer le projet dans des contextes nationaux, les ministères de l’éducation de 12 pays européens, dont la France, se sont entendus pour créer des ambassadeurs dont le rôle consiste à construire et coordonner des réseaux nationaux.

    En France, la Direction du Numérique Éducatif, une des trois directions du ministère de l’Education Nationale français mène le projet et Xavier Garnier, Ambassadeur de la FCL se charge de la tâche de développement et de coordination.

    Deux cents mètres carrés et trois espaces rassemblent au Lycée Pilote Innovant International de Poitiers  (LP2I ) les six zones d’apprentissages aux couleurs du FCL de Bruxelles dans une organisation spatiale différente.

    Espace Visio-conférence, Salle collaborative, Espace projet, vous pouvez en lire le détail ici  http://blogpeda.ac-poitiers.fr/fclf/les-future-classroom-labs-en-france/lespace-fclp2i-le-laboratoire-pedagogique-du-lp2i/
    Des enseignants de plusieurs régions oeuvrent déjà à réaliser des activités pédagogiques innovantes dans ces laboratoires pédagogiques.
    FCL Normandie au Collège Denis Diderot, le rectorat de Rouen en Normandie,  FLC@ctif le Petit Quevilly, les experts au Collège Jean Giono du Beausset, les experts en CM1 – Riez en Provence

    Deux initiatives indépendantes, la salle ECLA à Lyon et le projet Fabulis (Sarreguemines), lauréats d’un prix de l’innovation  (2016 et 2917) ont rejoint le projet FCL comme partenaire.

    La Boîte à Outils

    Un produit particulièrement utile élaboré par FCL est la Boîte à Outils où on guide l’utilisateur pas à pas dans la production de scénarios pédagogiques qui utilisent le numérique et la démarche pour mettre ceux-ci en oeuvre.

    La Boîte à Outils propose des conseils qui s’adaptent au contexte local. On peut les utiliser pour apporter des changements soit pour une seule classe ou pour tout un établissement :

    Boîte à Outils 1 

    – Aide à repérer des acteurs et des tendances.  Comment trouver de bons partenaires? Qu’elles sont les tendances identifiables qui influenceront l’éducation? Comment rédiger un scénario pédagogique adapté aux besoins du futur ?

    Boîte à Outils 2
    – Propose une auto-évaluation qui permet aux établissement de vérifier l’efficacité dans leur usage du numérique soit pour apprendre, soit pour enseigner. Ce modèle permet d’analyser comment l’établissement et son personnel correspond à «la classe de demain» selon cinq dimensions :
    – rôle de l’apprenant ;
    – rôle de l’enseignant ;
    – objectifs d’apprentissage et leur évaluation ;
    – capacité de l’établissement à permettre et favoriser l’innovation en classe :
    – liste de moyens.

    Boîte à Outils 3
    – Permet de créer un scénario pédagogique ou adapter des scénarios existants en travaillant en ateliers collaboratifs de 3 ou 4 enseignants.

    La première étape de la rédaction d’un scénario consiste à réfléchir sur les compétences transversales qu’on vise faire acquérir par l’apprenant.
    La deuxième étape de réflexion est se demander comment ce scénario pédagogique permettra au contexte éducatif de l’établissement d’évoluer vers un usage plus complexe du numérique.
    En troisième étape les participants sont invités à réfléchir sur les particularités de leur établissement identifiées en 1 et comment ces caractéristiques influenceront leur choix de scénario pédagogique.

    Boîte à Outils 4
    – Création d’activités pédagogique innovantes.

    Les éducateurs sont guidés pas à pas à partir de la planification de l’activité, en passant par tous les aspects à considérer lors de l’atelier de création de cette activité et se termine par l’énoncé pédagogique qui indique comment plusieurs activités pourraient être utilisées ensembles selon une certaine séquence ou un certain contexte. Ce n’est qu’à cette étape que sera décidé quelles technologies seront utilisées pour réaliser les activités avec les élèves.

    Boîte à Outils 5
    –  Une série de conseils pour évaluer l’innovation en classe.

    Conclusion de la pédagogue

    Le numérique perturbe nos société. Le numérique entre dans nos classes.  On assiste à nombreux débats autour de l’idée de ces classes intelligentes, ces salles de classe interactives où les élèves disposent d’ordinateurs ou de tablettes et où ils sont initiés au travail collaboratif.

    Ces classes intelligentes exigent de nouvelles dynamiques, une diversité de stratégies éducatives et des espaces variés, adaptables, inspirants et au service, au même titre que les technologies, de la scénarisation pédagogique. Future Classroom Lab en France et ses ambassadeurs dévoués et créatifs jouent un rôle dynamique dans le développement d’une pédagogie adaptée à ce nouveau paradigme, l’ère du numérique.

    Plus d’infos :
    Vous pouvez contacter Xavier Garnier,  ambassadeur de la FCL en France et participer à votre façon à l’avancement de l’éducation.
    email : FCL.c@gmx.fr
    Twitter : @XG_lp2i

    En vidéo : Les experts, un scénario de travail collaboratif
    Future Classroom Lab en France blogpeda.ac-poitiers.fr/fclf
    L’éducation et la formation tout au long de la vie – Compétences clés

  • L’écolier et ses interrogations au centre de ses apprentissages

    L’écolier et ses interrogations au centre de ses apprentissages

    Six cent cinquante écoliers, élèves de CE2 en classe avec ceux de CM1, les CM2 avec les sixième, et les cinquième avec les quatrième, voici une des caractéristiques de l’école publique Birmingham Covington, au Michigan, USA où depuis plus de 10 ans l’on conçoit l’éducation autrement nous apprend Holly Korbey.

    Regrouper des écoliers d’âge et de niveaux scolaires différents favorise l’apprentissage disent les enseignants de cette école et les résultats scolaire des écoliers de Birmingham Covington aux examens officiels leur donne raison.

    L’enseignement est fondamentalement centré sur l’écolier et ce sont ses intérêts qui guident le choix des activités auxquelles se greffent les sujets d’étude. Les enseignants disent qu’ils enseignent aux enfants à s’enseigner eux-mêmes. Ils répondent extrêmement rarement aux questions des élèves.  Ils leur demandent de résoudre leur problème en faisant appel par eux-mêmes à diverses sources d’informations.

    Jessie Heckman qui enseigne un groupe de CE2 et CM1 cherche à rendre ses élèves plus autonomes.

    Si un élève a de la difficulté pendant un travail, il attache une épingle à linge à son ordinateur et obtiendra l’assistance d’un camarade de classe.

    C’est une approche éducative fondée sur la collaboration au lieu de la compétition.

    Les écoliers sont encouragés à réaliser diverses expériences principalement à partir de l’étude des sciences fondée sur l’investigation.  Il importe que les enfants soient curieux et ouvert sur le monde qui les entoure. L’apprentissage de l’anglais, des arts et des technologies numériques se fait dans le cadre des projets.

    Les enfants travaillent régulièrement en équipe dans des groupes différents,  accomplissant des travaux variés. Lorsque les enfants collaborent à un projet, ils deviennent plus ingénieux.

    L’exemple du projet abeille

    Suite à la lecture d’un article sur l’extinction des abeilles un groupe d’élèves d’une classe de CM2 et sixième, ont décidé de faire leur part, devenir des citoyens agents de changement.  Ils ont construit un site Web pour informer les autres élèves et leurs parents du problème.  Ils ont mis en place et géré une véritable ruche.

    Les élèves de CM2 et de sixième sont presque complètement indépendants.  Il apprennent selon la philosophie du Tinkering studio de l’Exploratorium de San Francisco.

    Les élèves plus âgés de la classe de cinquième et quatrième conçoivent indépendamment leur propre projet d’apprentissage, axé sur la conception, la résolution de problème et qui suit les étapes du design thinking, c’est-à-dire l’identification d’un problème, l’idéation, le prototypage et les tests.  Les enseignants agissent comme des guides.

    Une communauté d’apprentissage

    Les enseignants de cette école se considèrent eux-même comme des apprenants. Il y a à l’école un laboratoire d’apprentissage continu pour les enseignants qui s’observent dans leurs classes respectives et s’offrent mutuellement du « feedback » en vue d’améliorer leurs pratiques.

    L’écart en conviction et pratiques pédagogiques

    L’OCDE dans L’Enseignement à la loupe rapporte que 94% des enseignants jugent que leur rôle consiste à aider les élèves à faire leur propre recherche. La plupart cependant déclarent utiliser des pratiques pédagogiques passives au quotidien. La structure actuelle des programmes d’études principalement pensés en fonction des besoins éducatifs du 19ème siècle pourrait-elle en être partiellement responsable ?

    Plus d’infos :
    Pour plus de détails sur l’école Birmingham Covington lire Holly Korbey  https://www.edutopia.org/article/birmingham-covington-building-student-centered-school dans Edutopia.

    Le visuel qui accompagne le billet est une peinture de Michael Clague  claguearts.wix.com/claguearts

  • CLAIR ou « Voir l’éducation autrement », du 26 au 28 janvier 2017

    CLAIR ou « Voir l’éducation autrement », du 26 au 28 janvier 2017

    Clair ou « Voir l’éducation autrement », ce sont quatre villages, une école et des élèves heureux d’ »Apprendre pour la vie ».

    NinonLouiseCLAIR1_240117

    La conférence Clair 2017 aura lieu à guichets fermés du 26 au 28 janvier. Pour se mettre dans l’ambiance, j’ai rencontré M. Roberto Gauvin.

    Clair est ce village mythique du Nouveau Brunswick où, chaque année, des professionnels de l’éducation se rencontrent pour étudier de près cette école différente, le Centre d’@pprentissage du Haut-Madawaska (CAHM) , et y discuter pédagogie nouvelle et pédagogie à l’ère du numérique.

    J’ai eu la chance de vivre « mon Clair à moi » le temps d’une visite et d’une rencontre privilégiée avec son directeur inspiré, M. Roberto Gauvin. Après avoir débuté sa carrière à Saint-Jean au Nouveau Brunswick, ce dernier a migré au Manitoba pour y enseigner les sciences en immersion française. Il est finalement revenu vers son Nouveau-Brunswick natal en 2000, comme directeur du CAHM.

    L’élément déclencheur

    En 1997, le district scolaire du Haut-Madawaska a décidé de fermer les écoles de quatre villages voisins pour établir à Clair, une école différente. On a promis aux populations : « Vous aurez une école dont vous serez fiers ».

    C’est pour réaliser cette promesse que Roberto Gauvin a reçu le mandat précis d’établir une école où le numérique tiendrait une place centrale.

    Les innovations pédagogiques, sa participation et celle de ses écoliers à des conférences et des projets locaux et internationaux n’ont pas cessé depuis. M. Gauvin a reçu dès 2002 le «Prix du Héros communautaire en TI» d’Industrie Canada. Il est l’un des principaux organisateurs du colloque annuel de Clair. Il participe au développement d’un Labo créatif au CAHM et au projet Acadiepédia.

    Sa philosophie de l’éducation

    Pourquoi faire différent ? « Certains parents regardent l’éducation traditionnelle et disent ça marche pour mon enfant, pourquoi doit-on faire différemment. C’est que ça marche pour certains enfants mais ça ne marche pas pour tous les enfants », explique-t-il.

    La philosophie de M. Gauvin s’appuie principalement sur la Théorie du choix de William Glasser et la théorie de l’auto-détermination. Il s’agit d’une approche selon laquelle l’individu est responsable de ses choix et de sa transformation personnelle. C’est cette approche de responsabilisation individuelle qu’il tente quotidiennement d’implanter auprès de tous les élèves de son école avec son équipe d’enseignants, qu’il a su convaincre du bien fondé de cette attitude.

    L’indéniable succès de cette vision de l’éducation n’a pas été instantané. Le changement prend du temps et la petite tortue sur le bureau de Roberto Gauvin vise à lui rappeler qu’il faut avancer un pas à la fois.

    À propos de leadership

    Quand on oeuvre dans l’innovation, on n’a pas de preuves à offrir à ceux qui questionnent. Il faut donc développer une culture où les enseignants acceptent de prendre des risques, sachant que leur directeur les soutient (et les encourage).

    Si certains directeurs ont peur de perdre le contrôle sur leurs enseignants, il préfère quant à lui éliminer les barrières en leur donnant le contrôle pédagogique. Il a promis à son personnel qu’il les accompagnera et leur donnera ce dont ils ont besoin pour réaliser leurs projets éducatifs. Il estime en effet que son travail de directeur est de s’assurer que son équipe dispose des outils pour faire ce qu’elle doit faire.

    Être un leader, un directeur d’école, ne signifie pas de contrôler, mais d’encourager les membres de l’équipe pédagogique à travailler dans le même sens, avec la même mission en tête. Lorsque tout le personnel d’une école avance ensemble dans la même direction, c’est alors possible de vivre l’école autrement.

    La gestion du changement

    NinonLouiseCLAIR2_240117Roberto Gauvin propose quelques conseils :

    1 – Développer des leaders au sein de nos établissements pour continuer la culture d’ouverture au changement.

    2 – Responsabiliser les enseignants à faire des choses nouvelles (ce qui développe leur leadership).

    3 – Ne pas être toujours réactif à ce qui se passe.

    4- Briser l’isolement de ceux qui innovent en éducation (c’est d’ailleurs l’un des buts de la conférence «Clair»).

    5 – Avec de la liberté vient aussi de la responsabilité. Il faut être capable de démontrer que ce que l’on fait ajoute de la valeur, de la qualité à l’éducation offerte à nos écoliers.

    6 -Un mercredi après-midi sur deux, tout le personnel de l’école se rencontre pour planifier et coordonner ses activités.

    Le pédagogue formule . . .

    Le modèle pédagogique du CAHM de Clair, qui permet aux élèves d’»Apprendre pour la vie» repose sur les piliers suivants.

    1 – Une direction au service de son équipe d’enseignants et qui s’appuie sur les forces de chacun pour réaliser avec eux leur école rêvée.

    2- Une structure organisationnelle dont les membres savent qu’il peuvent prendre des risques, ont droit à l’erreur et qu’ils sont supportés.

    3 – Le respect des besoins fondamentaux, dont la satisfaction, ce qui permet le développement optimal de l’individu :

    • autonomie, se sentir à la source de ses actions ;
    • compétence, se sentir efficace ;
    • appartenance sociale, se sentir connecté, supporté par d’autres personnes.

    4 – L’appui d’une pédagogie expérientielle et de la métacognition, qui demande au jeune de:

    • planifier et travailler pour atteindre son objectif ;
    • découvrir les connaissances nécessaires à l’accomplissement des tâches ;
    • réfléchissez à son travail,
    • puis, à la fin du processus, devenir un « expert» du sujet sur lequel il a travaillé.

    5 -Le maintien du délicat équilibre entre le souci de réussite des apprentissages tout en permettant à chacun de progresser à son rythme.

    6 – L’amélioration de l’apprentissage chez les élèves sans nuire à ceux qui savent déjà, leur apprendre à aller aider ceux qui ont de la difficulté. Quand les élèves sentent qu’ils sont une partie d’une dynamique d’apprentissage, ils se sentent fiers et confiants.

    Un exemple parmi d’autres, les jeunes « experts » en numérique du CAHM donnent des cours aux personnes âgées de la communauté, selon les besoins exprimés par ces derniers : l’un pour apprendre à écrire des courriels, l’autre faire des recherches sur Internet, ou l’autre encore trouver et jouer des jeux, . . .

    . . . et le didacticien applique

    Au CAHM, on fait des projets, des activités parce qu’on en voit le potentiel pour la formation de leurs écoliers. On désire leur offrir «un coffre à outils de vie» et ces activités dépassent les exigences du ministère de l’éducation.

    A – Laventure numérique

    Le numérique fait partie de la vie scolaire des élèves du CAHM. Ceux qui le désirent travaillent avec des appareils mobiles. Les élèves de 6ème et 5ème ont tous un portable. Les autres peuvent utiliser les appareils disponibles à l’école ou apporter leurs appareils de la maison.

    Les élèves ont la liberté d’utiliser l’outil de leur choix pour réaliser l’activité de leur choix. Il faut toutefois soumettre leur projet par écrit et l’accompagner d’une première ébauche de plan. Les élèves peuvent travailler à leurs projets sur l’heure du midi ou pendant les récréations. L’école dispose d’un réseau sans fil.

    Le numérique force certaines remises en question pédagogiques.   L’ajout d’un jeu vidéo comme Minecraft dans un contexte scolaire, par exemple, favorise le développement de compétences que l’élève appliquera à son quotidien.

    NinonLouiseCLAIR3_240117

    B- Le Labo Créatif

    Le Labo Créatif du CAHM, mis-en-place en 2014, permet un apprentissage par la pratique à l’aide de technologies variées. À l’image du mouvement mondial Maker, et affilié au programme Brilliant Labs / Labos créatifs du Canada Atlantique, cet espace rend l’apprentissage signifiant pour les élèves car il leur permet de s’appliquer à résoudre des problèmes et de relever des défis qui ont un sens dans leur quotidien.

    La différenciation pédagogique est favorisée. On trouvera au Labo créatif des élèves de CE2, de CM2 et de cinquième qui y travaillent au même moment à leurs projets respectifs pendant que d’autres élèves de ces mêmes classes s’appliquent, à l’aide de leurs enseignants, à approfondir quelques sujets d’étude où ils doivent combler certaines lacunes ou alors que d’autres poursuivent leurs recherches en bibliothèque.

    Le Labo créatif du CAHM est spectaculaire tant par la beauté du lieu que par la diversité des usages qu’en font les écoliers. Lors de ma visite, j’ai pu discuter avec plusieurs d’entre eux qui m’ont fait part de leur travail. Certains travaillent en solitaire à construire des robots, à programmer des jeux ou faire parler des plantes, d’autres forment équipe pour construire le modèle de leur village sur Minecraft ou planifier de spectaculaires circuits où ils appliquent et affinent leurs connaissances en programmation et en robotique.

    Le site présente l’impressionnante liste des projets actuellement en cours.

    C – Programme ENVOL

    ENVOL, l’acronyme de Programme d’Exploration Novateur avec des Volets Orientant et en Leadership fait aussi référence à la chanson thème de l’école : Prendre son envol.

    Ce programme, qui existe depuis plusieurs années, se vit un mercredi après-midi sur deux. De la maternelle au CE1, les élèves vivent des activités qui leur permettent de faire des découvertes et développer leurs talents. De CE2 à la Cinquième, les élèves qui le désirent, participent à des projets de type entrepreneurial 

    La Corporation au bénéfice du développement communautaire Madawaska Inc. offre les ressources financières qui assurent le développement entrepreneurial des volets proposés. Un site web permet aux élèves de développer leurs pages d’entreprises et la communauté peut ainsi voir le développement des projets tout au long de l’année scolaire.

    Voici des exemples des projets des élèves cette année :

    D – Acadiepédia

    À l’origine d’Acadiepédia, en 2014, le directeur Roberto Gauvin désirait développer un espace de publication gratuit pour permettre aux autres écoles et leurs élèves de son district de co-construire avec les outils du WEB. 2.0.

    Acadiepédia comporte trois parties.

    1 – Un Wiki de collaboration permet aux élèves de présenter leur communauté comme ils aimeraient la faire découvrir. Ils y décrivent leurs gens et leurs idées à leur manière. On y trouve aussi des vidéos et une liste d’artistes acadiens.

    2- Le Blogue des jeunes invite les élèves à rédiger des articles sur un fil de presse WEB. Près de 1300 élèves ont accès à ce blogue. Plusieurs des billets écrits par les élèves sont partagés avec le public sur la page Facebook d’Acadiepédia. Le but pédagogique de ce blogue est d’encourager les élèves à publier.

    3- La très populaire Radio des jeunes d’Acadiepédia permet à ces derniers de participer à la réalisation et à la production d’émissions de radio en format MP3.

    Témoignage d’une élève sur le Blog des jeunes d’Acapédia «  Oct 11, 2016 ~ Par Amy-Lee Boulay END .entry-meta .entry-header

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    Mon école le CAHM

    Dans mon école, il y a 197 élèves, de la maternelle à la 8e année. À mon école, on a un beau Labo-Créatif .. . . Dans ce labo, on a beaucoup de robots, d’ordinateurs, de matériel et plein d’autres belles choses. .. . «

    « Elle poursuit, on a des activités extraordinaire comme: hot dog roast, déjeuner aux crêpes, un studio d’enregistrement, JAG, ENVOL, une équipe de mini-handball, des équipes de volley-ball masculin et féminin, une belle harmonie et même deux perruches dans notre bibliothèque! »

    .. .

    MERCI!

    Maude, une étudiante de 16 ans en congé pédagogique, m’a accompagné lors de ma visite. Voici son commentaire :

    « De nos jours, nous (les élèves) ne sommes pas évalués pour nos capacités, nos qualités et qui nous sommes vraiment, mais sur des résultats basés sur du «par coeur» en général (mémorisation). L’école où nous sommes allées (le CAHM) est très valorisante pour les jeunes puisqu’elle leur permet de s’épanouir dans ce qu’ils aiment vraiment. Ces jeunes découvrent des choses. Par la suite, ils partagent leurs connaissances avec des plus jeunes ou même avec des adultes, ce qui doit leur donner confiance. »

    • Malgré le fait qu’ils soient dans un petit village, cet établissement est adapté à notre monde technologique bien plus que d’autres écoles qui m’entourent (Maude est de la région de Montréal). Cette école permet à ses jeunes d’exceller dans quelque chose qui les passionnent vraiment puisqu’ils peuvent s’essayer à une variété d’activité»

    En conclusion

    Les conditions gagnantes pour « Voir l’éducation autrement » retenues de ma visite à Clair et de mon entretien avec Roberto Gauvin.

    1 – Une volonté de l’administration du conseil scolaire.

    2- Présence d’un leader pédagogique. Au CAHM, c’est le directeur, qui définit ainsi son rôle :

    • supporter les démarches innovatrices de ses enseignants ;
    • apprendre aux écoliers à être responsable de leurs apprentissages.

    3 – Une équipe d’enseignants unis qui dirigent tous le bateau dans la même direction.

    4- Une communauté locale qui exprime ses accords et ses doutes, sait discuter, écouter et supporter son école. . ..

    5- . . . et de la patience et du temps.

    Le CAHM de Clair est comme un pré fleuri où butine chaque année, malgré le froid de janvier, un essaim d’abeilles éducatrices qui par la suite s’affairent à nourrir de ce miel pédagogique leur milieu respectif.

    En ce début de 21ème siècle, la « révolution éducative » se fait souvent dans les champs, hors les murs. Ludovia, sous la chaleur d’août et l’air pur des Pyrénées, en est un autre exemple.

    Vous pourrez suivre le fil twitter de la conférence Clair 2017  du 26 au 28 janvier sur le fil twitter #clair2017!

     

    Une version de cet article a été publié sur École branchée les 16 et 17 janvier 2017

     

  • La pédagogie active et le numérique à l’honneur

    La pédagogie active et le numérique à l’honneur

    Le 11 novembre dernier, la pédagogie active était à l’honneur à l’Académie Lafontaine de Saint Jérôme au Québec. Retour sur une série de démonstrations inspirantes.

    ninonlouise_academielafontaine2L’Académie Lafontaine a été l’hôte d’un Sommet Google pour l’éducation et iOS, en collaboration avec EdTechTeam. La veille, soit le 11 novembre 2016, l’établissement ouvrait ses portes pour une journée pré-sommet toute spéciale, sur le thème de la pédagogie active.

    Une quinzaine de personnes ont participé à cette immersion dans une école résolument entrée dans le 21e siècle, où des murs verts permettent aux élèves d’exercer au passage leurs talents de cinéastes et où divers moyens pédagogiques sont mis de l’avant pour les aider à apprendre et développer quatre compétences qui leur seront utiles tout au long de leur vie : la créativité, la communication, la collaboration et la pensée critique.

    Pendant la journée, différents « ateliers » ont permis d’observer les enseignants et les élèves en pleine action.

    Le décloisonnement, la différenciation et l’utilisation de Showbie en 6ème année.

    Tout d’abord, on a pu faire la connaissance des « 2K », Kathleen Godard et Karine Richard, deux enseignants qui travaillent en collaboration (on pourrait même dire en symbiose). Leurs classes se font face au bout d’un couloir. Les élèves circulent librement (et sagement) d’un local à l’autre, selon l‘intention pédagogique du moment.
    Nous avons visité leurs classes et observé les élèves s’affairer à diverses tâches adaptées au développement de leurs connaissances.

    Tous utilisent l’application Showbie  sur leur iPad pour faire le suivi de leurs travaux. L’application permet à l’enseignant de distribuer rapidement des travaux à toute la classe.

    Elle soutient aussi la différenciation pédagogique, une approche qui préconise la variété des travaux réalisés par les élèves autour d’un même objectif d’apprentissage, en facilitant la gestion des différents formats.

    Enfin, les parents peuvent l’utiliser pour voir les travaux de leurs enfants.  Showbie est disponible en version gratuite et en version Pro.

    Je me suis attardée à discuter avec deux écoliers formant équipe pour un travail en français. Afin de développer leurs compétences reliées à la lecture d’un texte, ils regardent un dessin animé muet «Pigeons impossibles » et doivent s’entendre pour donner la même réponse aux questions, sauf à la dernière pour laquelle chacun doit rédiger une réponse personnelle. Leur truc est de lire les questions avant de regarder la vidéo.

    Après le visionnement, ils écrivent les réponses sous la question de leur tablette. Ils préfèrent de beaucoup écrire sur leur iPad car écrire à la main leur donne des ampoules aux doigts m’affirment-ils !

    Google Expédition en classe de science de 3ème secondaire (4ème du collège)

    ninonlouise_academielafontaine

    Plus tard, avec l’enseignante Laurie Ruel et Google Expedition, nous avons exploré virtuellement une illustration du poumon humain en trois dimensions.

    Mme Ruel utilise occasionnellement cette nouvelle application avec ses élèves pour rendre plus concret l’enseignement et l’apprentissage de la biologie humaine.

    Les élèves ont alors vraiment l’impression de naviguer à l’intérieur du corps et cela leur permet de mieux comprendre différents concepts. Une présentation de 50 minutes en anglais permet d’en apprendre davantage sur cette technologie prometteuse, mais encore difficile d’utilisation compte-tenu de ses exigences techniques.

    Apprentissage de la rédaction d’un texte argumentatif en 4ème secondaire (3ème du Collège)

    Comme autre démonstration de l’apprentissage actif à l’Académie Lafontaine, l’enseignant François Hallé a assigné un sujet de discussion différent à chaque groupe de six élèves. Dans chaque équipe, les élèves se regroupaient deux par deux et disposaient de trois minutes pour formuler une question se rapportant au sujet. Puis, c’’était l’heure du « VoxPop ». Les deux élèves sont allés poser leur question à d’autres personnes (élèves ou visiteurs pour l’occasion!), en filmant les répondants avec leur iPad.

    Ils devaient par la suite rédiger un texte argumentatif de 400 à 500 mots dans lequel ils exprimaient leur propre opinion sur la question. Ce texte sera appuyé d’extraits vidéo enregistrés au moment du VoxPop.

    L’activité se déroulait volontairement dans une grande salle. Les élèves disposaient alors d’un plus grand espace, d’une plus grande liberté de mouvement, pour interviewer les répondants au VoxPop. M. Hallé estime que le choix d’une telle salle joue certainement un rôle important dans le bon déroulement de l’activité, en comparaison avec l’espace restreint d’une classe. En effet, on a pu remarquer beaucoup de calme et de sérieux dans la tâche de la part des élèves.

    Atelier de rétroaction en art dramatique

    L’enseignant Sylvain Desautels a permis aux visiteurs d’assister à la première ébauche d’un spectacle de théâtre d’ombre. Ses élèves de 1ère secondaire préparent ce spectacle pour les élèves de 2e et 3e année du primaire, leur public cible.

    En groupe de trois, ils ont présenté tour à tour leur courte séance. Pendant ce temps, les autres élèves avaient pour tâche de regarder, puis d’inscrire leurs commentaires sur l’iPad. Les commentaires devaient se rapporter à certains aspects précis de la performance des comédiens et M. Desautels avait préalablement préparé un document Google Forms pour les guider.

    Comme il s’agit d’un travail de création collaboratif, on tiendra compte des commentaires de tout le groupe pour améliorer le spectacle. Lorsqu’ils seront prêts, les élèves pourront offrir aux spectateurs un éblouissant spectacle où l’héroïque chevalier saura vaincre tous les ennemis et libérer la belle princesse.

    On s’active aussi en troisième année

    Avec les enseignantes Maude Lamoureux, Kim Demers et Marieve Lapointe, ce sont des élèves de troisième année très occupés que nous sommes allés rencontrer.

    Les uns, dans le couloir, étaient affairés à programmer leur robot Sphero afin que celui-ci parcoure un tracé précis. Ici, les notions mathématiques de mesure d’angles formaient le sujet d’étude. Dans ce type de tâche, l’erreur est non seulement acceptée, mais joue un rôle prépondérant vers la réussite.

    D’autres élèves, à leur table, travaillaient seuls ou en équipe à rédiger et peaufiner l’histoire qu’ils ont créée suite à une séquence de littérature jeunesse sur le thème des monstres.

    Ils se sont montrés très habiles à utiliser les technologies, que ce soit Scratch (pour la programmation de leur robot), Book Creator ou PicCollage (pour la rédaction de leur histoire) et à critiquer leurs erreurs d’usage. On a remarqué qu’ils travaillent sérieusement dans une atmosphère où la collaboration et la communication sont essentielles.

    Conclusion de la pédagogue

    Voir des écoliers à l’oeuvre, entendre des enseignants échanger entre eux avec enthousiasme de leurs expériences et de leur quotidien dans l’usage du numérique me donne toujours beaucoup de bonheur. Comment chaque élève auprès desquels je me suis attardée avait un réel plaisir à m’expliquer le fonctionnement de l’application qu’il utilisait ainsi que la technique personnelle qu’il avait développée pour accomplir la tâche m’a particulièrement amusé.

    Au Québec, on donne le nom « Académie »à des établissement d’enseignement.

    Ce texte a été publié une première fois dans École branchée les 29 et 30 novembre.

  • Ce n’est pas de la tarte . . . aux framboises. Alors qu’est-ce que le Raspberry Pi?

    Ce n’est pas de la tarte . . . aux framboises. Alors qu’est-ce que le Raspberry Pi?

    Voici le Raspberry Pi ! Il coûte 35 euros et a été créé par une Fondation dont la mission est de promouvoir la programmation informatique dans les écoles par une meilleure accessibilité du matériel.

    Lors du dernier colloque du CIRTA (Communauté pour l’Innovation et la Recherche sur les Technologies dans l’enseignement/Apprentissage), qui s’est tenu à l’Université Laval de Québec les 11 et 12 octobre, Christophe Reverd de la Vitrine Technologique Éducation (VTÉ) a présenté un atelier sur le Raspberry Pi :

    Qu’est-ce qu’un Raspberry Pi ?

    Raspberry Pi est un très, très petit ordinateur, un nano-ordinateur.

    De la taille d’une carte de crédit, il a été conçu par David Braben, un créateur de jeux vidéos anglais et la Fondation Raspberry Pi. Cette association caritative, fondée en 2009 et soutenue par le laboratoire d’informatique de l’université Cambridge, a pour mission la promotion de la programmation informatique dans les écoles par une meilleure accessibilité du matériel. C’est ce qui a mené à la conception, la création, la fabrication et la diffusion du Raspberry Pi.

    Cet ordinateur ne coûte pas cher mais il est vendu «tout nu», uniquement avec la carte mère. Pour le faire fonctionner, il faut rassembler les accessoires suivants :

    1 – une carte mémoire SD de 8 Go et de classe 10 est recommandée par la Fondation ;

    2-   une alimentation micro USB externe d’une tension de 5 volts (V) et d’une intensité  d’au moins 2A pour un Raspberry Pi et de 2.5A pour un Raspberry Pi 3. C’est moins pour un Raspberry Pi Zero mais la Fondation ne propose qu’un modèle de toutes façons. Qui peut le plus peut le moins en termes d’ampérage ;

    3 – un écran, un clavier et une souris selon l’usage que l’on désire faire de l’ordinateur ;

    4 – un cable HDMI ;

    5- un boîtier pour le protéger.

    On peut utiliser un plan de travail sans soudure (solderless breadboard).

    La Fondation Raspberry Pi vend plusieurs périphériques compatibles. Vous pourrez aussi facilement vous procurer certains de ces accessoires dans des centres de récupération de matériel électronique. C’est la popularisation de l’informatique à son meilleur.

    C’est pour qui ?

    Ce tout petit ordinateur, par sa fragilité et celle de ses composantes, ne semble pas recommandé pour les jeunes élèves car il s’agit de manipuler des composants électroniques délicats. Il est donc principalement utilisé par les étudiants du lycée ou des universités.

    En Grande-Bretagne, il s’agit d’un véritable phénomène. Le Raspberry Pi est utilisé dans un grand nombre d’écoles primaires et secondaires. À ce niveau scolaire, il peut servir à découvrir la musique avec Sonic Pi, s’initier à la logique informatique avec Scratch ou encore explorer et programmer dans l’univers Minecraft.

    Au Québec, de plus en plus de jeunes de 4e et 5e secondaire expriment à leurs enseignants leur désir d’ajouter un volet électronique à leur projet intégrateur. Le réseau collégial le découvre également grâce aux fab labs, makerspaces et autres clubs de robotique.

    Qu’est-ce qu’il permet de faire ?

    Tout ce que vous voulez. Votre créativité et votre habileté en sont les limites. Dix millions de Raspberry Pi ont été vendus dans le monde.

    Il existe une communauté internationale d’usagers du Raspberry PI qui est à la fois, créative, dynamique, très généreuse de son temps et du partage de ses connaissances. Il peut être programmé avec les langages Scratch ou Python, on peut y ajouter des capteurs visuels, auditifs, de température, etc On peut même l’utiliser pour créer des robots plus ou moins impressionnants selon vos talents. C’est un ordinateur, il fera de prodigieux calculs.

    Une communauté d’usagers

    The MagPi Magazine, le magazine officiel du Raspberry Pi est disponible gratuitement en ligne et est publié en anglais à chaque mois. On y trouve toute une collection de projets qui sont expliqués pas à pas.

    Raspbian France offre quantité de tutoriels.

    Le site français de la fondation est probablement le meilleur endroit pour trouver réponse à vos questions.

    Le forum de la communauté francophone de Raspberry Pi écrit dès le départ : «Ne soyez pas timides, venez vous présenter, nous faire partager vos projets

    Pour s’amuser ou s’inspirer, on lit Les projets les plus fous sur Raspberry Pi par Loic Duval sur tom’s HARDWARE

     

    Grâce à la Fondation Raspberry Pi, on trouve un ordinateur « beau. bon, pas cher » qui permet d’utiliser des ressources éducatives libres. Les coûts généralement liés à l’apprentissage de l’informatique, la programmation ou la robotique peuvent être grandement diminués. Une bonne excuse pour installer un atelier de fabrication numérique dans votre établissement.

    Merci à Christophe Reverd, de la Vitrine Technologique Éducation, pour ses conseils lors de la rédaction de cet article.