Il y a environ 8 ans, j’ai créé une petite radio en différée avec mes petits de 1re année (6-7 ans). Et quand je regarde les photos, cette radio est restée presque la même : un vieux poste d’ordi, deux casques d’écoute avec micro, le logiciel libre Audacity* et notre site web de classe pour déposer nos capsules.
L’avantage de ce logiciel réside essentiellement dans la possibilité de faire du montage : enlever les blancs, les erreurs, etc.
Le but premier de cette radio : mettre en lumière chaque enfant, même les enfants allophones, les élèves moins à l’aise dans l’expressif, les plus timides aussi. Seul ou en petit groupe, les élèves réticents à parler devant la classe se sentent dans une zone de confiance grâce à la dynamique communicationnelle qui est différente. Le simple fait de leur tendre le micro et de leur dire « Tiens, tu as la parole. Tu as quelque chose d’intéressant à dire. Nous t’écoutons. », ça donne du pouvoir !
Et pour certains, ça donne des ailes.
J’ai retrouvé une photo de deux de mes élèves qui enregistrent une émission guidée par moi, pas à pas en 2008 **.
Cette démarche, en plus d’être prenante, exige une gestion de classe qui peut créer des insatisfactions. Depuis l’an passé, j’utilise des élèves mentors ou experts qui viennent guider mes élèves pour la première émission de l’année.
Ensuite, mes élèves peuvent s’entraider comme à la manière d’une chaine de dominos. Souvent, je n’interviens pas du tout lors de l’enregistrement.
Mes élèves développent alors leur autonomie en plus de créer chez eux un fort sentiment de liberté et de confiance.
De mon côté, je peux continuer d’accompagner mon groupe sans être contrainte à rester avec les deux élèves qui enregistrent. De façon concrète, je les laisse prendre l’initiative de choisir un sujet qui les anime, des co-animateurs aussi.
La seule tâche que je me garde, c’est d’enregistrer la séquence en .mp3 et la déposer sur mon site de classe. Les émissions de l’an passé ont été enregistrées sans mon aide, seulement celle des pairs.
Les impacts sont réels.
Les élèves reçoivent une rétroaction directe en s’entendant dans le casque d’écoute. Ils ont aussi des réactions des pairs et de l’auditoire plus large comme les parents, les enseignants et les classes qui nous suivent sur Twitter. L’auditoire réel permet aux élèves de développer de véritables compétences d’écoute, de communication, de synthèse, de recherche et bien de la valorisation dans leur milieu scolaire et ailleurs ; parce que l’important, ne l’oublions pas, c’est de diffuser largement les petites radios pour avoir des auditeurs variés et motivés qui vont faire des rétroactions positives aux élèves.
Voilà pourquoi la motivation et l’engagement des élèves est palpable. La radio a cet effet sur plusieurs enfants.
J’ai même utilisé la radio pour permettre à deux élèves trop anxieux de parler devant la classe de communiquer autrement ce qu’ils voulaient.
Cette flexibilité donne l’occasion tout de même de les entendre s’exprimer. Et pas à pas, ils prennent confiance, sortent de leur cocon et prennent leur envol vers une expression qui leur permet de partager et d’exister.
Un oeil sur les capsules radio de la classe de Catherine Lapointe : recit.csdecou.qc.ca/classeweb
Plus d’infos sur Catherine Lapointe, enseignante en 2e année :
École Coeur-Vaillant-Campanile
3645, Chemin Sainte-Foy
Québec, Qc G1X 1T1
http://recit.csdecou.qc.ca/classeweb/catherinelapointe/
@catlap78 (compte professionnel)
@elevesCVC2 (compte de classe)
*Nous aurions pu utiliser Souncloud également si nous n’avions pas eu de plateforme web pour déposer nos émissions
**Je partage avec vous la genèse du projet avec AQUOPS09. J’avais présenté ce projet à l’AQUOPS à l’époque.