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2007-2015 : une envergure nouvelle pour l’Agence universitaire de la Francophonie

Au cours de ces huit années, accompagnant l’Agence dans son adaptation au contexte universitaire international, il a impulsé des transformations majeures, afin que l’Agence remplisse avec succès ses missions : permettre au plus grand nombre l’accès à un enseignement supérieur de qualité et stimuler la coopération internationale en langue française.

Ces huit années ont été marquées par un essor de l’espace universitaire francophone ; le nombre d’institutions adhérentes (universités, écoles supérieures, centres de recherche…) a nettement augmenté :

de 656 en 2007, elles sont passées à 812, implantées dans plus de cent pays, réparties sur cinq continents.

De nouvelles universités et centres de recherche, hors des frontières de la francophonie institutionnelle, ont fait leur entrée dans le réseau en Afrique du Sud, au Brésil, en Chine.

… De nouvelles implantations de l’AUF ont également vu le jour : un bureau Maghreb à Rabat, des antennes AUF à São Paulo, Sofia, Abidjan. En constante augmentation, on compte aujourd’hui 68 Campus Numériques Francophones implantés dans 44 pays.

En 2007, le Recteur Bernard Cerquiglini s’était fixé cinq objectifs prioritaires : introduire une culture de l’évaluation, multiplier les partenariats, mettre en place une coopération interrégionale, faire du numérique un outil incontournable de la coopération universitaire, faire entendre la voix de la francophonie universitaire sur la scène internationale.

Ces objectifs ont fait écho aux évolutions qui ont jalonné le paysage universitaire mondial : massification des effectifs étudiants, professionnalisation de la gouvernance académique, émergence de nouveaux acteurs de l’enseignement supérieur, internationalisation des universités, essor du numérique éducatif. Ils ont également reflété les nouvelles formes de l’aide au développement: la co-construction de projet, le partenariat, le recours à des experts, la nécessité de l’évaluation…

Le renouvellement de la politique associative de l’Agence ainsi que le développement d’une véritable culture de l’évaluation ont permis de laisser la parole au terrain et de sélectionner des projets qui répondent davantage aux besoins de ses membres.

Entre 2007 et 2015, le recteur Bernard Cerquiglini a suscité des changements notables :

Une gestion axée sur les résultats

L’Agence a été dotée d’une stratégie d’actions tournées vers les résultats ; les 21 indicateurs stratégiques de la programmation 2014-2017 (par exemple, le nombre de formations diplômantes soutenues, le nombre d’étudiants inscrits dans ces formations…) permettent ainsi de suivre les progrès des actions entreprises, et de « corriger le tir » si besoin.

Une ouverture aux partenariats, indispensable pour mener des projets d’envergure.

A la demande du gouvernement ivoirien, l’AUF participe à la rénovation du système d’enseignement supérieur de Côte d’Ivoire.
– L’AUF coordonne avec l’Organisation Internationale de la Francophonie l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM) qui a formé, depuis 2007, 13 500 instituteurs de dix (et bientôt de quinze) pays d’Afrique et de la Caraïbe.
– Les partenariats se sont multipliés avec l’Agence Française de Développement, le Partenariat Mondial pour l’Éducation, l’UNESCO, l’UEMOA …

L’expertise

« Au-delà de ses établissements membres, c’est maintenant au tour des Etats et organismes internationaux de solliciter l’Agence pour son expertise » explique Bernard Cerquiglini.

En matière de gouvernance : auto évaluation des universités (l’AUF accompagne notamment les universités africaines dans leur processus d’autoévaluation, à la demande du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur -CAMES- ), aide au passage au système « Licence-Maîtrise-Doctorat », réforme des curriculums… ; l’action de l’AUF dans le domaine de la gouvernance est mise en œuvre dans le cadre de l’Institut de la Francophonie pour la gouvernance universitaire (IFGU), créé en 2013 et situé à Yaoundé.

En matière de soutien à la formation et à la recherche, l’AUF a renforcé la formation doctorale par le déploiement de « Collèges doctoraux » (création de dix collèges doctoraux), soutenu des consortiums d’universités pour développer d’importants projets de recherche et de formation à l’échelle internationale, apporté une aide constante aux mobilités…

La co-construction plutôt que la substitution pour dépasser le modèle de coopération Nord-Sud

Une déconcentration accrue favorisant la coopération interrégionale a donné à l’AUF un rôle de pivot de coopération plutôt que d’assistance directe. Concrètement, l’initiative des actions sur le terrain a été confiée aux bureaux régionaux de l’AUF, leur structuration a découlé de l’écoute des besoins des établissements membres, formalisée par les « conférences régionales de recteurs ».

Le recteur a par ailleurs poursuivi les actions entreprises par ses prédécesseurs en leur donnant une dimension nouvelle :

Le numérique éducatif

« Ce qui me paraît le mieux caractériser l’action de l’Agence en matière de numérique éducatif, c’est la constance dynamique, l’inscription de nos actions dans la durée. » souligne Bernard Cerquiglini.

Pionnière dans le numérique éducatif (l’AUF a ouvert son premier campus numérique francophone à Dakar en 1991), l’Agence s’est dotée d’une stratégie numérique et a créé en 2012 l’Institut de la Francophonie pour l’ingénierie de la connaissance et la formation à distance (IFIC) basé à Tunis. Cet engagement se traduit par :

– La réussite des FOAD (Formations ouvertes et à distance) : passant de 20 FOAD en 2003-2004, elles sont aujourd’hui 85. 40 d’entre elles sont désormais issues du continent Africain.
– L’affirmation d’un modèle francophone de CLOM (cours en ligne ouvert et massif) MOOC en anglais.

« Parce que l’innovation pédagogique ne peut être réservée aux institutions les plus riches, l’AUF forme les enseignants des pays émergents à la maîtrise de cet outil pédagogique pour leur donner les moyens de  produire des CLOM » poursuit le Recteur.

– Le développement des Campus Numériques Francophones : ils assurent la gestion des formations, l’organisation des examens et offrent aux étudiants des infrastructures techniques et de réseau, des conseils et des aides indispensables.

La langue française

Depuis huit ans, l’Agence poursuit ses efforts en créant des filières bilingues (26 nouvelles filières depuis 2011), des masters francophones  ainsi qu’en soutenant les départements d’études françaises.
« Ils offrent aux étudiants qui font le choix du français l’occasion de faire un parcours complet dans cette langue », explique Bernard Cerquiglini.

Université d’été en Asie, Forum des arts au Maghreb, Festival des étudiants francophones en Europe centrale et orientale, sont autant d’événements culturels qui rendent plus attractives les études en français.

• La diplomatie universitaire

« Depuis quelques années, nous avons repoussé les frontières de la Francophonie traditionnelle, en dépassant les rancoeurs du passé, les clivages politiques, voire les conflits. Une francophonie nouvelle émerge, porteuse d’une parole et de prises de positions sur les évolutions de nos sociétés » explique Bernard Cerquiglini.

La science peut parfois permettre de dépasser les clivages politiques : les conférences régionales de recteurs, par exemple, sont souvent parvenues à mettre en œuvre ce que les dirigeants politiques ne peuvent pas : le dialogue. L’AUF a su s’imposer comme relais des prises de position du monde universitaire auprès des Etats et de la société civile :

– L’égalité hommes-femmes dans l’enseignement supérieur est une des priorités du Recteur. Elle s’est traduite par la création d’un réseau francophone pour l’accès des femmes aux postes à responsabilité dans l’enseignement supérieur.

– Enfin, l’AUF s’est positionnée à partir de 2013, à travers des colloques, ouvrages, conduites d’études, sur des problématiques-clé de l’enseignement supérieur ; santé publique, énergies renouvelables, eau et gestion des ressources naturelles, gestion des crises et des conflits.

« Ce bilan, s’il est une fin, est aussi un début. Trois priorités me semblent incontournables pour assurer l’avenir et la vitalité de la coopération internationale de langue française : l’AUF devra confirmer sa dimension internationale d’organisme d’expertise, elle devra s’assurer du soutien constant des Etats et continuer à anticiper et structurer la Francophonie universitaire de demain en la développant dans des pays où elle émerge, Le Brésil, la Chine, le Nigéria, notamment. » conclut Bernard Cerquiglini.

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