RETOURS D'USAGES

Modifier au statut de l’erreur en classe : l’exemple d’un cours avec l’application Tellagami

J’inaugure cette série « faire cours avec » avec une application découverte il y a 15 jours grâce à edulogia et dont je trouve l’efficacité redoutable: Tellagami. Le programme permet la création d’une vidéo composée d’un avatar (appelé « gami« ) qui présente un arrière plan modifiable (photographie, tableau etc).NicBerthos_usagetablette_130114
On ajoute ensuite un enregistrement vocal dans un temps donné (30 secondes max). Le tout s’enregistre au format vidéo Mp4 qui est ensuite exportable de manière tout à fait classique.

Plus-value pédagogique attendue
  • Travail de groupe : créer un résumé de l’exercice avant de le dire à l’oral.
  • Entraînement à l’oral avec la possibilité de recommencer plusieurs fois.
  • Implication des élèves : par la personnification de l’avatar et la responsabilité de produire un résumé pour toute la classe.
  • Réinvestissement du vocabulaire ou des notions découverts dans l’exercice.
  • Diffusion de la création au reste de la classe : débat sur les points positifs/négatifs de la création, améliorations possibles.
  • Jouer sur la créativité des élèves (personnification de l’avatar, choix de l’arrière plan).
  • Rendre les élèves acteurs de leur cours: j’intègre ces vidéos à mes résumés de cours disponibles sur Youtube. Dans un deuxième temps je pense faire créer ces vidéos en amont des cours par les élèves et que le reste de la classe s’en serve comme document.
Apport des tablettes
  • Travail sur différents supports (créer un résumé à l’écrit, l’enregistrer à l’oral, voir le résultat final en vidéo).
  • Possibilité d’un travail en groupe à part dans l’espace classe grâce aux écouteurs et kit main libres. Possibilité de sortir de la classe pour l’opération d’enregistrement du résumé à l’oral.
  • Prise de photo du document étudié sur le manuel scolaire.
  • Capture d’écran d’une vidéo pour en faire l’arrière plan que l’on va commenter.
  • Possibilité de recommencer une tâche autant de fois que les élèves veulent.
  • Diffusion de la production des élèves à l’ensemble de la classe pour discuter de la pertinence des choix de production.
Mise en place en classe et évolution de ma pédagogie:
 
Dans un premier temps, j’ai essayé de faire réaliser un Tellagami à l’ensemble de la classe, chacun sur sa tablette. A la fin d’un exercice, au lieu de rédiger une synthèse, les élèves étaient amenés à réaliser cette vidéo. Rapidement j’y ai vu quelques limites qui m’ont fait changer ma pratique.
  • Premièrement, j’en reviens toujours aux problèmes techniques qui peuvent empoisonner notre pratique pédagogique : l’utilisation de l’application est gourmande en batterie, je ne peux donc pas l’utiliser sur les journées trop longues (+ de 4h).
  • Ensuite, faire un résumé est une tâche assez complexe pour un élève de 4ème. Je ne pouvais pas tous les aider en même temps, d’autant plus que leur production étant à l’oral, je devais au préalable écouter avec eux l’ensemble de leur présentation. Cette tâche étant beaucoup trop fastidieuse et complexe, j’ai opté pour une autre solution.
  • Enfin, je n’étais pas satisfait du format: même si elles durent uniquement 30 secondes, impossible pour moi de regarder toutes les vidéos par conséquent la remédiation en classe était infaisable. Chaque élève produisant son propre gami en même temps que les autres, ma pédagogie était contrainte : je devais collecter quelques vidéos (3 ou 4), les montrer à toute la classe pour déceler les points positifs et points négatifs puis… Plus rien.Les élèves voulaient reprendre leur vidéo, la corriger, recommencer sans les erreurs mais cela était impossible matériellement. Or, je considère que le numérique permet de travailler efficacement sur les erreurs des élèves. En effet, la diffusion de leurs productions à l’ensemble de la classe permet à chacun de mesurer l’écart avec ce qui était attendu, de discuter de la pertinence de certains choix etc.

Afin de travailler sur une amélioration de la qualité des vidéos, j’ai donc modifié ma pratique. Les élèves sont d’abord amenés à analyser un document dans un cadre classique (questions/réponses). Les mots-clés ou notions sont écrits au tableau lors de la correction. L’ensemble de la classe passe alors à la suite du cours (écriture de la leçon, visionnage d’une vidéo ou autre) tandis qu’un groupe d’élèves (3 ou 4) est chargé de produire le résumé pour le reste de la classe.

Ils travaillent à part, ont un temps limité pour réaliser la vidéo (5 minutes pour la personnalisation du gami, 10 pour la création du résumé, 10 pour l’enregistrement de la vidéo). A la fin de la séance, je diffuse leur production et nous la commentons oralement. Je publie ensuite à l’intérieur de mes cours (sur Youtube) ce résumé.

Les élèves qui ont produit cette vidéo devront rattraper le cours à l’aide de mes vidéos sur Youtube. Dans la vidéo suivante on voit la classe travailler à un exercice puis, dans le coin, 5 élèves faire leur Tellagami (on voit d’ailleurs très clairement 2 élèves ne pas travailler à la création du résumé, ce qui m’a encore plus convaincu de restreindre le groupe à 3 élèves).

Dans un troisième temps, je souhaiterais que les classes utilisent cette vidéo (révision avant contrôle, découpage et modification de la vidéo, insertion dans un document muti-format, publication sur un réseau social).

La progression de la qualité des productions me semble intéressante, ce qui me fait penser que cette phase de remédiation (fin de séance) porte ses fruits et permet réellement de faire avancer les élèves. Je pense aussi que le format (vidéo, oral mais l’élève ne se « montrant » pas) est un atout supplémentaire.

La suite à voir sur :

Exemple de réalisation d’élèves et commentaires à voir sur le blog de Nicolas Berthos ici

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