Espaces Numériques de Travail

Les premiers pas de l’ENT dans une école rurale de l’Ariège

Côté parents, pas de réticences apparentes
Pour la majorité des parents qui ont répondu aux questionnaires, 80% sont connectés et trouvent l’outil utile. Pour les 20% « non connectés », il s’agit, pour la majorité d’entre eux, de foyers ne disposant pas d’internet à la maison ; il faut en effet souligner que le RPI (St Quirc, Lissac et Canté) est en zone rurale, en limite frontalière de département. L’école de St Quirc n’a la connexion internet que depuis 3 mois !

La fonctionnalité que les parents apprécient le plus est la possibilité d’avoir accès aux devoirs, notamment en cas d’absence de leur enfant à l’école. L’idée du mini mail entre enfants, sans le regard ni de la maîtresse, ni des parents, leur plaît aussi, même si certains se sentent un peu « bridés » de ne pas savoir ce que leur enfant raconte… Néanmoins, l’idée d’un mini réseau social sécurisé entre enfants les rassure.

Ils apprécient de voir la vie scolaire de leur enfant au travers des sorties et photos illustrées sur l’ENT. Du côté du droit à l’image, tout est prévu ; les parents ont rempli en début d’année une autorisation qu’ils donnent ou non, pour que leur enfant apparaisse ou pas sur le blog de l’école.

Interrogés sur les fonctionnalités qu’ils aimeraient trouver sur l’ENT, les parents ne se prononcent pas franchement ; il faut dire qu’en même pas deux mois d’expérimentation, ils n’ont pas eu le temps de la réflexion ! Certains ont juste signifié qu’ils aimeraient bien pouvoir échanger entre parents du RPI sur l’ENT. Côté contenu, ils jugeraient utile de pouvoir retrouver une synthèse des sujets qui ont été abordés en classe sur une semaine.

Enfin, les parents trouvent profitable le fait d’avoir un ENT à l’école primaire qui permet à l’enfant de se familiariser avec ces pratiques. Pour la plupart, ils iront au collège de Saverdun, équipé de l’ENT. L’entrée en 6ème, qui représente déjà un grand bouleversement dans la vie de ces enfants qui n’ont connu, pour la plupart, que des petites écoles rurales, sera facilité par la connaissance qu’ils auront acquise de l’outil ENT dans leur école.

Côté enseignante, une fluidité dans l’utilisation
Lucie expérimente aussi la solution et elle avoue ajouter de plus en plus de contenu sur l’ENT, comme par exemple les leçons en ligne avec les devoirs à faire, «ce qui est très pratique pour les enfants qui ont été absent ; cela évite aux parents de devoir appeler d’autres parents pour récupérer les leçons et les devoirs». Pour l’instant, afin de s’assurer que les enfants aient le réflexe d’aller chercher les informations sur l’ENT, elle envoie des « mini mails » aux enfants absents pour leur signifier que telle leçon est en ligne. Il lui arrive aussi d’en recevoir de la part des enfants « j’ai oublié mon livre de maths, que dois-je faire ? ». Lucie envoie alors la page d’exercice scannée et le problème est réglé rapidement.

Côté pratique, Lucie va 2 fois par semaine sur l’ENT : le mercredi, elle met les devoirs en ligne et une fois dans le week-end, « pour voir si les enfants ont des questions sur les devoirs qui ont été données le vendredi ».
D’après Lucie, le rapport temps/ bénéfice pédagogique est largement récompensé ; elle nous explique que lorsqu’elle met une leçon en ligne par exemple, cela lui facilite la tâche puisqu’elle n’a plus à se poser la question de qui était là ou pas, « ça lui évite d’avoir des post’it partout » ! Avec l’ENT, tout est en ligne et elle a une trace de tout ce qu’elle fait.

Par rapport à l’orthographe, Lucie est assez satisfaite car elle sent que les enfants font vraiment des efforts pour limiter les fautes lorsqu’ils écrivent des mini mails ou sur le blog dans les commentaires. Elle suggère néanmoins un correcteur d’orthographe qui soulignerait les fautes en rouge par exemple, comme nouvelle fonctionnalité pour l’ENT. « Cela les obligerait à être encore plus attentifs à ce qu’ils écrivent », ajoute t-elle.

Côté élèves, l’ENT donne aussi du plaisir
L’ENT plaît : retrouver les photos de leurs sorties de classe sur l’ENT et pouvoir les montrer chez eux, retravailler une chanson écoutée en classe en espagnol (dans la légalité puisque cette utilisation a été déclarée et payée à la SACEM !), et bien sûr pouvoir échanger avec leurs copains via les mini-mails en racontant des évènements sur l’école ou à l’extérieur… autant d’exemples que nous citent les enfants. C’est d’ailleurs plus souvent des conversations sur la vie quotidienne que sur les devoirs à faire, comme le précise Maxime, « c’est plus souvent des discussions avec les copains que parler des devoirs à faire ».

Quand on leur parle de Facebook, ils ne se sentent pas concernés car pour eux, « il y a beaucoup trop de monde sur Facebook ». D’ailleurs, ils n’ont pas le droit, à leur âge, de s’abonner à Facebook. L’ENT leur suffit et apparemment ils préfèrent cet espace plus intimiste dans lequel ils correspondent librement et essaient même de ne pas faire de fautes d’orthographe, de ne pas écrire par « texto », comme le précisent Aude et Maxime.
Leur souhait : « que la maîtresse mette un quizz  sur l’ENT ». Tout simplement, ils aimeraient remplir en ligne un QCM les interrogeant sur une sortie réalisée par exemple « pour voir si tout le monde a bien écouté », ajoute Maxime.

C’est en fait l’idée même d’être interrogé sous forme de « quizz » qui plaît aux enfants ; comme quoi, le numérique a du bon puisqu’il rendrait presque les enfants heureux d’être « évalués », tout en ayant l’impression de « jouer ».

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