Les enfants accros au Web
Internet détrône définitivement la télévision : les enfants de 9 à 16 ans placent Internet en tête des outils qui «leur manqueraient le plus s’ils devaient s’en passer» (28 % le citent en priorité), devant les consoles de jeu (19 %), la télévision (18 %) ou le téléphone portable (15 %). Une place encore plus forte chez les adolescents (36 % des 13-16 ans). A noter que selon les estimations de leurs parents, les petites têtes blondes passent en moyenne entre une et deux heures par jour sur le Web : un temps de connexion non négligeable pour des enfants qui surfent souvent sans la présence d’un adulte…
Que font les enfants sur Internet ? Majoritairement, ils se connectent pour s’informer et s‘amuser, puis pour regarder des vidéos sur des portails tels que Youtube ou Dailymotion, jouer à des jeux en ligne et enfin communiquer avec leurs amis.
Des parents de plus en plus conscients des dangers…
Les parents semblent conscients des dangers d’Internet, en premier lieu ceux menaçant l’équilibre de l’enfant, voire le mettant en danger. Parmi les plus grosses inquiétudes figurent dans l’ordre : les sites violents ou pornographiques et le risque de devenir « ami » avec des adultes inconnus. La peur du harcèlement arrive, quant à elle, en troisième position. Les autres risques tels que les virus, le téléchargement illégal ou les achats sur Internet, apparaissent bien secondaires.
Ces craintes des parents sont d’autant plus légitimes que les enfants se livrent beaucoup sur le Web et les réseaux sociaux : 53 % des 9-16 ans trouvent qu’il est «plus facile de parler de choses privées / intimes sur Internet que dans la vie» et 39 % se sentent plus sûrs d’eux sur Internet. Plus d’un tiers d’entre eux assure même prendre plus de risques dans la vie «virtuelle» que dans la vie «réelle»!
Cet aspect décomplexant du Web est d’autant plus inquiétant lorsque l’on sait que la moitié des enfants âgés de 9 à 16 ans passent leur temps sur Facebook, et y possèdent des « amis » qu’ils n’ont jamais vus et que la plupart des solutions de sécurité proposées sur le marché ne sécurisent pas les réseaux sociaux.
Paradoxalement, 40 % des parents ne s’inquiètent pas de ce que peuvent voir leurs bambins sur la toile et pour 93 % d’entre eux, estiment savoir ce que font leurs enfants en ligne. La confiance semble ainsi dominer au sein des familles. Peut-être parce qu’il est difficile de tout contrôler.
En effet, beaucoup avouent qu’il est ardu de «savoir si un site de réseau social est sûr ou non», ou qu’ils n’ont «pas le temps de vérifier à chacune de leurs connexions» ce que leurs enfants font sur Internet. De plus 1 parent sur 2 a conscience que l’accès à Internet depuis le téléphone portable accentue cette difficulté.
… mais une surveillance souvent défaillante par un manque de connaissances
Alors que 11 % des parents considèrent encore qu’aucun moyen n’est réellement efficace pour protéger leurs enfants sur Internet ; la majorité d’entre eux voient encore le dialogue comme la meilleur solution pour évoquer les risques potentiels.
Une pratique répandue et régulière puisque 72 % des parents interrogés en ont parlé avec leurs enfants au cours de ces trois derniers mois. Ce comportement paraît indispensable car les parents restent les référents «naturels» des enfants, bien plus que les enseignants, les proches ou les amis. Néanmoins, 1 enfant sur 4 avoue éviter de parler à ses parents de ses mauvaises expériences sur le Web !
Au-delà du simple dialogue, 82 % des parents déclarent malgré tout avoir déjà «contrôlé, espionné ou vérifié» l’activité de leurs enfants en ligne – les raisons invoquées étant dans l’ordre, la curiosité, l’inquiétude vis-à-vis du temps passé sur Internet, et enfin la lecture de choses alarmantes. Quant au contrôle parental, il est plutôt bien accepté par les enfants puisque seuls 41 % des 9-16 ans seraient «contrariés» ou «énervés» d’apprendre que leurs parents les «espionnent ou vérifient ce qu’ils font sur Internet», même si ce taux monte à 51 % chez les adolescents. Les enfants ont ainsi besoin que leurs parents fixent en partie les règles du jeu.
La pratique de contrôle la plus utilisée est l’historique de navigation (pour 66 % des parents). Seulement 22 % des parents ont pensé à devenir amis avec leurs enfants sur Facebook et 15 % à utiliser un logiciel de contrôle parental. Etonnant quand on pense que la majorité des enfants a une meilleure connaissance du Web que les parents : 26 % avouent en effet avoir paramétré leur compte Facebook pour que leurs parents ne voient pas certaines de leurs informations. Par ailleurs, alors que l’utilisation de Facebook est interdite au moins de 13 ans, 32 % des 9-12 ans possèdent malgré tout un profil !
«Les enfants ont une utilisation presque innée du Web et maîtrisent parfaitement l’outil, mais sans pour autant avoir une pleine conscience des dangers qui s’y cachent», estime Sébastien Mancel, en charge du programme Internet Safety Kids (Internet sécurisé pour toute la famille) de Trend Micro. «Les parents, souvent dépassés, doivent suivre cette évolution tout en surveillant leurs enfants. L’accompagnement parental est plus que jamais une nécessité afin de répondre à toutes les questions des enfants et surtout leur démontrer que les risques sur Internet sont les mêmes que dans la vraie vie».
Signalons que dans le cadre du programme Internet Safety for Kids (Internet sécurisé pour toute la famille), Trend Micro mène différentes actions visant à soutenir l’usage responsable d’Internet auprès des enfants et des parents :http://bit.ly/p7ghxn
* Etude menée entre le 22 et le 26 août 2011 auprès d’un échantillon de 501 enfants de 9 à 16 ans se connectant sur Internet à leur domicile au moins une fois par semaine et de 500 parents d’enfants de 9 à 16 ans, représentatifs de la population internaute française.