L’utilisation du logiciel Open-Sankoré dans sa dernière version “2.0” sur le portail Sankore.org est en cours d’utilisation par le Ministère de l’éducation nationale. En effet, depuis 2011, année pendant laquelle des accords avaient été conclus avec la DGESCO et le CNDP, des contrats ont été signés avec différents CRDP (Bordeaux, Aix-Marseille, Toulouse et Montpellier) pour développer des ressources, notamment pour l’enseignement général du CP et du CE1 avec l’intention de produire l’ensemble des cours sur une année scolaire en français, mathématiques et SVT. Les ressources une fois produites sont stockées, accessibles et modifiables sur « Planète Sankoré » sur le principe du « Share Alike » (partage à l’identique avec modification possible). Chacune de ces ressources est fléchée ; celles produites par le Ministère de l’éducation nationale porteront, par exemple, un label particulier.
Dans la même mouvance, Sankoré a mis en place, en partenariat avec le CRDP de Versailles, la production de ressources pour l’enseignement technique et professionnel. Il s’agit de développer des ressources numériques pour le niveau d’obtention du CAP dans différents métiers (BTP, Hôtellerie…). Ce travail est particulièrement intéressant car il s’inscrit comme pionnier dans un secteur où les ressources numériques sont quasi inexistantes.
“C’est une bonne chose que le Ministère Français de l’éducation nationale adhère à nos projets de conceptions de ressources ; car les ressources produites par Sankoré ne sont pas uniquement utilisables par les français, mais par toute la francophonie et bien au-delà”, déclare AC Benhamou.
En effet, le logiciel est aujourd’hui traduit en 23 langues, ce qui lui permet de couvrir les principaux pays de toute la planète.
Au travers de ses actions en France mais aussi dans des pays du « Sud » comme, entre autres, le Mali, le Sénégal ou encore Haïti, le programme Sankoré rejoint les grandes orientations dévoilées lors du dernier séminaire international à l’UNESCO, à savoir les REL (ressources éducatives libres). Sankoré a choisi d’axer ses actions sur le numérique « car c’est plus simple à transporter et aussi moins onéreux ».
En Haïti, cela se concrétise par exemple par la mise en place de « classes numériques» (le principe étant d’apporter un ordinateur à l’enseignant et un Tableau Numérique ou Vidéoprojecteur Interactif), pour reconstruire l’Ecole après le tremblement de terre de janvier 2010. Mais la question se pose « pourquoi installer du numérique alors qu’il y a difficilement de l’électricité et même parfois plus aucun bâtiment sur pied » ? Comme exemple concret, le professeur Benhamou nous décrit une scène de classe : comme un « cinéma en plein air » le TNI ou VPI est installé sous le auvent d’un camping-car qui sert de mur de projection et sur lequel les enfants découvrent l’école de manière différente alors qu’ils n’ont peut-être même pas un crayon chacun.
En collaboration avec l’association « Haïti Futur », ces sont 180 classes numériques Sankoré qui ont été installées. Cette action a valu à «Haïti Futur » de remporter le prix de l’USAID (United States Agency for International Development, agence indépendante du gouvernement des États-Unis chargée de développement économique et de l’assistance humanitaire dans le monde), mondialement reconnu.
AC Benhamou ajoute « qu’il est rare qu’une intiative francophone soit reconnue par un organisme du gouvernement américain, ce qui est très positif pour la France ».
Plus d’infos :
sur le programme en Haïti : sankore.org