Pour la petite enfance et l’école, François Hollande propose un nouveau pacte éducatif
«Nos enfants doivent absolument acquérir les bases. Cela signifie plus de moyens, plus d’instituteurs, avec un renforcement de l’encadrement dans les écoles, notamment celles qui sont surchargées, dans nos quartiers populaires et nos zones dites sensibles.» François Hollande propose donc d’ouvrir 500 000 places pour accueillir les jeunes enfants. «L’État et les collectivités doivent coopérer avec les associations pour que l’enfant à partir de deux ans puisse être pris en charge, si les parents en font le choix. Pour les 2,7 millions d’élèves les plus démunis, il faut aussi donner à leur famille un droit prioritaire pour la garde de leurs enfants.»
S’il fait peu de mention des TICE en classe dans son programme, il propose visiblement d’inverser la tendance de ces dernières années : ré-investir dans la formation des enseignants, et stopper les suppressions de poste dans le cadre d’une grande loi de programme, ce qui pour l’intégration des TICE en salle de classe devrait redonner une motivation au corps enseignant et aux cadres.
Le candidat socialiste, qui est aussi président du Conseil Général de la Corrèze, a récemment engagé un programme ambitieux d’équipement en tablettes numérique des collégiens, il n’est donc pas ignorant de l’importance des équipements et usages des TICE en salle de classe, puisqu’il propose une «généralisation» des nouvelles technologies. Pourtant, aucune précision sur les équilibres financiers et rôle des collectivités dans le soutien au secteur éducatif ; la répartition des rôles et attributions entre l’Etat et les collectivités n’est pas précisée…
«Pour les études et la formation, je propose le contrat d’autonomie. Un contrat qui leur assure des conditions de vie dignes, à travers des systèmes d’allocations d’étude ou de prêt pour financer leurs études. Je propose aussi quelques pistes de débat avec les enseignants sur le nombre de jours de classes dans l’année, le renforcement de l’encadrement des exercices par petits groupes ou encore la généralisation des nouvelles technologies, comme je l’ai fait en Corrèze en distribuant des tablettes tactiles. Plus aucun jeune ne doit sortir du système scolaire sans une vraie qualification. Et pour bien les orienter, je veux mettre en place un référent dans les écoles, qui suivra l’élève tout au long de ses choix.»
La jeunesse est au cœur de la candidature pour 2012 de François Hollande. Il propose de renouer avec le «Rêve français», celui qui offre la perspective à chaque génération qui vient de vivre mieux que la précédente. Cela implique de donner la priorité à l’éducation. «C’est une nécessité sociale : notre système éducatif est un de ceux qui reproduit le plus les inégalités sociales. C’est aussi une nécessité économique : les pays qui réussissent le mieux dans la mondialisation sont ceux qui investissent le plus dans l’éducation. La France n’investit pas assez dans l’éducation.»
Les constats effectués par le candidat
Les comparaisons internationales le confirment : selon les classements PISA, qui notent les enfants de 15 ans de 30 pays, nos enfants sont 17ème en mathématiques 19ème en lecture et 22ème en sciences. De plus, 150.000 jeunes sortent chaque année de l’école sans qualification et notre taux de chômage des jeunes nous classe au 24ème rang des 27 pays de l’Union européenne.
Résultats : le taux de scolarisation des enfants de moins de trois ans est passé en dix ans de 34% à 13% et la France est devenue le pays de l’OCDE où le nombre d’élèves par enseignant dans le primaire est le plus élevé. Or, toutes les études le démontrent, c’est durant la petite enfance et durant le primaire que se construit la structure intellectuelle de l’enfant.
«C’est pour cette raison que je propose de créer 12.000 emplois par an dans l’Education nationale pendant cinq ans et que je propose d’affecter ces emplois à l’accueil de la petite enfance et à l’école primaire. Ces postes ne seront pas tous des postes d’enseignants, mais aussi des postes d’encadrement, d’éducateurs, d’infirmières et de psychologues.»
Les créations d’emplois à l’Education nationale se feront dans le cadre d’une loi programme pour l’école sur cinq ans, qui sera votée dès le début du quinquennat, parallèlement à la loi portant réforme fiscale.
Cette loi programme exigera des contreparties de l’Education nationale et des enseignants sur la base d’un contrat d’objectifs : amélioration des résultats dans l’apprentissage des savoirs fondamentaux (lecture, écriture, calcul), réduction du nombre de redoublements, plus grande sécurité dans les établissements, adaptation des rythmes scolaires aux besoins des enfants.
Il ne s’agit pas, pour le candidat, «de donner des moyens pour le plaisir de donner des moyens, mais pour améliorer notre système éducatif et pour redonner des perspectives d’avenir à nos enfants.»
En savoir plus, sur le site du candidat www.francoishollande.fr