Comme un homme à qui l’on donne de nouveaux outils, le Web a dû apprendre et évoluer. Même si les constructeurs ont su inventer de nombreux systèmes permettant une navigation aisée sur des sites conçus pour une visite depuis un ordinateur (multi-touch, meilleur résolution, double tap,…), l’étape suivante est une amélioration de l’ergonomie et du design dans le but d’une meilleure compatibilité mais aussi et surtout du développement de sites destinés exclusivement à la navigation mobile.
Comme l’explique James Gardner dans son article «Designing For The Future Web[3]», avant de créer pour un site mobile ou multi support, on doit d’abord réfléchir à la conception du design sur 2 niveaux : le contenu et la couche graphique. D’un périphérique à l’autre, le contenu ne devrait pas changer afin de permettre à l’utilisateur d’obtenir la même expérience qu’il soit sur un pc, une tablette tactile ou un Smartphone. Par contre, la couche graphique va devoir s’adapter et respecter un certain nombre de contraintes ergonomiques et de conventions liés au support.
Ces règles et ces principes vont baliser les créations des web designers, il est donc important de les définir clairement. Elles sont issues d’une connaissance primordiale du comportement des mobinautes et des technologies employées : caractéristiques techniques et déploiement des mobiles, limites et possibilités des navigateurs, débit du réseau et couverture ainsi que des normes décrites par le W3C[4].
Mon objectif sera de baliser les nouvelles contraintes des web designer et d’identifier leurs influences sur les créations de sites mobiles. Pour cela, il est nécessaire de définir les différences fondamentales entre la navigation internet classique et la navigation mobile qu’elles soient techniques ou conceptuelles.
A travers des exemples existants, je poserai les bases d’une réflexion sur l’évolution des règles ergonomiques web, comme elles sont détaillées par Amélie Boucher[5], ergonome web, mais aussi sur les nouvelles conventions du web et du web mobile qui vont formater une partie de la création. Enfin, je vous présenterai quelques exemples qui démontrent qu’il existe un nouveau public intéressé par des sites dit «full mobile[6]» qui s’écartent des règles et des contraintes et prennent le risque d’établir de nouvelles conventions.
Communication scientifique présentée par Sébastien Trezel le 30 août 11h00 sur l’Université d’été Ludovia
Plusd’informations sur www.ludovia.org
Sébastien Trézel, Designer interactif, Développeur Flash, Flex – AIR pour l’agence de communication KauriWeb à Castres.
Enseignant chercheur PAST – IUT Services & Réseaux de Communication – Université Paul Sabatier Toulouse III.
Laboratoire de recherche en Audiovisuel (LARA) – Equipe SEPPIA – Université Toulouse II le Mirail.
Notes
[1] Personnes se connectant à Internet via leur téléphone mobile.
[2] Médiamétrie-Nielsen – TSM/MCI – 4ème trimestre 2010.
[3] James Gardner, Designing For The Future Web, www.smashingmagazine.com.
[4] World Wide Web Consortium, organisme de standardisation chargé de promouvoir la compatibilité des technologies du World Wide Web.
[5] Amélie Boucher, Consultante en ergonomie et architecture de l’information, auteure de « Ergonomie web, pour des sites efficaces ».
[6] Sites internet conçu uniquement pour être vus avec un périphérique mobile de type Smartphone.