D’entrée de jeux, l’invité a fait un état des lieux de l’éducation en Côte d’Ivoire. Il ressort que l’éducation en Côte d’Ivoire, c’est plus de 4 000 000 d’élèves du primaire et du secondaire, 80 000 enseignants du primaire et du secondaire, 160 000 étudiants, 1 500 enseignants du supérieur. L’éducation Ivoirienne c’est aussi un taux de scolarisation de 54, 6% dont 40% de femme, un taux d’analphabétisme des adultes qui ne dépasse guère 55%. Bref, l’éducation ivoirienne, c’est une éducation qui sort de plus d’une décennie de crise et qui est en reconstruction.
L’invité a aussi fait ressortir la volonté des politiques à s’appuyer sur les potentialités éducatives des TIC pour améliorer la qualité du système éducatif ivoirien. Pour ce faire, le Gouvernement a mis en œuvre le projet E-éducation, une composante majeure de son programme E-Gouv. La manifestation de cette volonté politique se traduit par l’équipement et l’interconnexion des cinq Universités publiques de Côte d’Ivoire. Elle se traduit aussi par la prise d’un décret par le Président de la République portant la création d’une discipline TICE dans l’enseignement de base (du CP1 à la classe de 3ème). Elle se manifeste sur le terrain par la mise en œuvre de plusieurs initiatives d’usage des TIC pour la formation continue et le développement professionnel des enseignants.
Pour l’invité, la meilleure des portes d’entrée des professionnels et acteurs des TIC sur le marché de l’éducation en Côte d’Ivoire est celle de la pédagogie. En effet, selon lui, la conception d’une ressource éducative pertinente ne peut être possible sans y avoir associé ou sans le regard d’un pédagogue. Il a alors encouragé les développeurs à toujours partir des besoins réels exprimés par les spécialistes de l’éducation et de la formation afin de concevoir des ressources éducatives.
Cette démarche, selon l’invité, permettra de disposer de ressources éducatives de qualité dans un marché de l’éducation qui sera très ouvert et très concurrentiel. Par ailleurs selon l’invité, vu le taux de pénétration des terminaux mobiles en Côte d’Ivoire (75%), les professionnels des TIC devraient penser mobile dans la conception des ressources éducatives.
Des débats qui ont suivi, il ressort que les ressources éducatives devraient être sous licence Creative Common; licence qui semble bien adaptée pour la production collaborative comme c’est le cas pour les ressources éducatives. Pour le format, bien que le prix des bandes passantes soit élevé actuellement en Côte d’Ivoire, les participants ont estimé qu’il ne faudrait pas se limiter aux seuls formats audio, textes et images. Il faut prévoir le format vidéo en anticipant sur une baisse future du prix de la bande passante et, surtout parce que le marché du contenu éducatif est un marché qui va au-delà des frontières ivoiriennes.
Quels modèles économiques pour le marché des TIC en éducation en Côte d’Ivoire?
Selon une participante, une réponse à cette question pourrait se trouver du côté de certaines déclinaisons de la licence Creative Commons. Ceci a été corroboré par l’exemple de sesamath une association française qui a pour but de diffuser sous une licence libre des documents et des logiciels éducatifs de mathématiques. Par ailleurs, vue la taille de la population cible (élèves, étudiants, enseignants et parents d’élève), un autre participant a estimé qu’une autre réponse pourrait résider dans la prise en compte de la vente d’espace publicitaire sur des portails de ressources éducatives.
Source : Bi Sehi Antoine MIAN, Ph.D.
Enseignant-Chercheur à l’ENS d’Abidjan
Spécialiste des TIC en Education
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