RETOURS D'USAGES

Quelle stratégie adopter pour éviter que votre projet pédagogique soit refusé ?

Comme chaque année en septembre de nombreux collègues qui voulaient se lancer dans un nouveau projet se heurtent à un refus de leur IEN ou de leur chef d’établissement. Ils ont pourtant peaufiné leur projet, l’ont expliqué, rédigé soigneusement et voilà qu’on leur oppose un “Non, ça ne va pas être possible / c’est interdit / je ne veux pas…”.

Alors ils se tournent vers la communauté des enseignants qui mènent déjà ce type de projet, demandent des conseils pour tenter de remédier à ce problème de refus mais… hélas, dans l’immense majorité des cas, il est trop tard !

Même si les raisons du refus ne tiennent pas la route, même si d’autres collègues mènent déjà des projets similaires avec une reconnaissance institutionnelle, même si aucun élément tangible ne vient à l’appui de la raison invoquée pour dire non, il est extrêmement difficile de faire revenir quelqu’un, qui plus est un supérieur hiérarchique, sur une interdiction qu’il a posée. En effet, même si on est de bonne foi, qu’on peut prouver avec des textes clairs qu’on a raison, qu’on a des appuis plus haut placés, on a toutes les chances de se heurter à un mur et si on obtient gain de cause de le payer, hélas, un jour ou l’autre.

Faire perdre la face à un supérieur hiérarchique n’est jamais une vraie bonne solution ! Alors comment faire ? Et bien, il faut se montrer malin, anticiper et mettre en oeuvre une stratégie du détour ! Le secret réside dans la mise en place d’un contexte rendant le “non” impossible.  

Quand vous savez que vous allez bientôt vous lancer dans un nouveau projet, il faut tout de suite échanger avec des collègues qui l’ont fait avant vous. Non seulement cela va vous permettre de peaufiner votre variante du projet en évitant certaines erreurs qu’ils auront repérées mais vous pourrez déterminer les points d’attention, les choses qui pourraient faire peur ou coincer. Pensez à prendre alors les devants en prévoyant un cadre, une charte, la communication aux parents… et tout ce qui permettra de montrer que vous ne partez pas à l’aveugle sans avoir réfléchi à ce qui peut poser problème.

Toujours avec l’aide de ces collègues précurseurs, documentez-vous sur les mises en oeuvre de projets similaires qui ont donné lieu à des publications sur des sites institutionnels (nationaux ou académiques) ou dans des revues / sites / livres d’associations pédagogiques et de chercheurs. Vérifiez aussi dans l’Expérithèque qui recense les expérimentations présentées lors des journées de l’innovation organisées par le Ministère de l’EN. Faites bien figurer dans votre projet des références à toutes ces publications. Le cas échéant, si des textes autorisent de façon explicite ce que vous proposez dans votre projet citez-les aussi et bien sûr appuyez-vous sur les programmes, les parcours, le Socle Commun, les directives ministérielles, les rapports qui pourraient être en lien, la recherche…

Faites “valider” votre projet en amont en le soumettant pour avis et conseils. Là l’objectif est double : améliorer votre projet et surtout pouvoir le présenter avec la mention “projet élaboré avec l’aide de…”. De qui ? Là est la bonne question ! Cela dépend de votre projet mais aussi et surtout des personnes dans les différents services / organisations qui pourront être intéressées par votre projet. N’hésitez pas à vous faire aiguiller par les collègues de votre secteur, votre section locale syndicale peut aussi être à même de vous conseiller utilement sur l’interlocuteur qui sera le plus adapté.

Cela peut être : le CARDIE (Conseiller Académique Recherche – Développement, Innovation, Expérimentation, ils sont listés ici), le DAN (Délégué Académique au Numérique, ils sont listés ), votre antenne CANOPÉ, le Clemi, votre conseiller pédagogique… Indiquez bien de façon explicite dans votre projet rédigé qu’il a été conçu avec cette aide.

Évitez de demander l’autorisation ! En effet l’idéal est d’informer votre chef d’établissement ou votre IEN sans solliciter frontalement une autorisation qu’il risquerait de vous refuser. Il faut rester sur la ligne de crête entre “faire dans son dos” et demander humblement son aval. Vous lui présentez un projet, bien ficelé, documenté, relu / complété / validé / fait avec le CARDIE / le DAN / CANOPÉ / le Clemi / le CPC qu’il ne pourra pas vous interdire de mettre en oeuvre, tout au plus pourra-t-il, s’il veut vraiment pinailler, vous ajouter des contraintes à respecter.

Voilà, normalement, en procédant ainsi vous ne devriez pas essuyer de refus !  

Source image : pixabay.com

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