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Les impératifs de participation, de contribution et de partage pensés par les programmes de recherche scientifique ouverts

Pour la trézième édition du Colloque scientifique Ludovia#14, 39 communications vous seront présentées sur le thème « Partage, échange, contribution, participation ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’événement, lundi 21 août.
 

Ozanne Tauvel présentera « Les impératifs de participation, de contribution et de partage pensés par les programmes de recherche scientifique ouverts » le lundi 21 août

 
La communication s’appuiera sur l’analyse de deux projets de science ouverte, Epidemium et echOpen, qui reposent sur le développement de communauté épistémique. Ils ont pour caractéristique commune de se fonder sur l’association d’individus qui vont échanger des savoir-faire, participer à une même dynamique de recherche et de partage de connaissances, et qui vont, par leurs contributions, réaliser l’objectif voulu.
 
Epidemium est un programme co-initié par La Paillasse, hackerspace parisien initialement dédié à la biologie, et la filiale France de l’entreprise pharmaceutique Roche. C’est un programme scientifique qui souhaite explorer le cancer en utilisant des données ouvertes et en adoptant une méthode de recherche distribuée et participative.
 
Pour ce faire, Epidemium a organisé, de novembre 2015 à mai 2016, un grand appel à projets auquel toute personne intéressée pouvait participer.
 
Ce dernier, appelé Challenge4Cancer, était divisé en plusieurs thématiques centrées autour de l’épidémiologie du cancer et de la science des données, dans lesquelles les participants étaient invités à se constituer en équipes pour développer leur projet, qu’ils devaient documenter sur un wiki dédié.
 
Ainsi, du fait du sujet de recherche, à la fin du challenge, ce programme était soutenu par une communauté de 678 membres dont les compétences déclarées étaient principalement liées à la science des données, aux domaines de l’informatique et de la santé ; ainsi que par des partenariats plus ou moins formels avec des instituts de recherche, des entreprises de traitement de données qui ont contribué au programme en mettant leurs ressources, tant matérielles qu’humaines, et leurs savoir-faire au service du programme.
 
EchOpen, quant à lui est un projet, créé et porté par une association éponyme, situé dans les locaux de l’Hôtel Dieu à Paris, qui se donne comme objet la création d’un écho-stéthoscope, c’est-à-dire d’une sonde échographique ultra-portable, low-cost et open source.
 
Cet outil à destination médicale doit permettre l’obtention d’une image écho-anatomique grâce à une sonde reliée à un smartphone ou à une tablette afin d’aider les acteurs de santé lors de l’orientation diagnostique. EchOpen assemble alors dans sa communauté des experts et des professionnels de la santé, de l’électronique, de la mécanique, du software, ainsi que des individus plus profanes, des étudiants, des bidouilleurs et des makers.
 
Par son aspect technique et son usage à destination médical, echOpen paraît plus exigeant quant aux compétences requises et nécessite des échanges avec des professionnels, si ce n’est leur participation et contribution au projet afin que l’outil développé puisse être utilisé par des médecins en répondant à leur pratique et à la réglementation.
 
Cette recherche collaborative et distribuée, mise en place par ces projets, soulève des problèmes quant à leur organisation et leur économie. Ils doivent être capables de favoriser les échanges entre les membres de leur communauté hétérogène, afin de créer des synergies, d’encourager leur participation au projet commun et de recevoir tous les types contributions.
 
Cela est d’autant plus important qu’étant des projets ouverts, ils doivent être capables de partager les connaissances et réalisations produites. Les personnes chargées de la coordination, l’équipe coordinatrice du projet pour Epidemium ou les membres les plus actifs de la communauté pour echOpen, ont alors exploré des moyens d’y répondre et, pour ce faire, ont mis en place différents dispositifs socio-techniques.
 
Cette contribution a pour ambition d’interroger la façon dont ces programmes de science ouverte, pensent la participation mais surtout les contributions de leur communauté et le partage de ces dernières, afin d’atteindre collaborativement les objectifs précis qu’ils se sont posés.
 
Pour se faire, cette communication montrera que ces questions ont une place centrale dans l’économie de ces programmes ainsi que dans la méthodologie développée. En effet, le design de ces projets est continuellement pensé pour faciliter la participation et les contributions de tous les acteurs ; le partage et l’échange de connaissances communes au sein même de la communauté permettent le développement de ces projets, et sont sous-tendus par des stratégies notamment événementielles et de documentation ; que ces impératifs de participation et de contribution sont certes essentiels dans la production de la communauté mais doivent également être pensés au regard d’un écosystème plus large fait d’acteurs institutionnels qui vont être capables de supporter et de valider ces initiatives ouvertes afin de rompre avec le risque d’isolement de ces projets.
 

 
 
Plus d’info sur Ozanne Tauvel
Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017
 
Crédit image : Illustrations for echOpen CC BY NC ND: Drawings by Barbara Govin / Storyboard by Ermete Mariani

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