[callout]A l’occasion de la CLISE 2016, Ludomag a souhaité mettre sous les projecteurs, des enseignants qui ont bouleversé leur pédagogie et qui utilise, à différents degrés, le « concept » de classe inversée. Aujourd’hui, nous vous faisons découvrir la classe de Claire Dreyfus au collège Emile Zola de Toulouse.[/callout]
Sa volonté d’aller vers de la classe inversée est née de plusieurs constats.
« Disons que la pédagogie active type Freinet, Montessori ou Steiner m’intéressait déjà mais j’avais dans l’idée que c’était réservé au premier degré ».
Claire s’est longtemps documentée en lisant de nombreux articles et témoignages sur la classe inversée avant de se lancer.
Les évènements de janvier 2014 l’ont un peu plus poussée dans sa réflexion « car je trouvais qu’il y avait un décalage entre les valeurs que j’essayais de transmettre aux élèves et celles qui sont fondamentalement les miennes ».
A ce moment-là, elle se dit qu’il n’y a pas assez de coopération et de solidarité dans sa manière d’enseigner.
Elle s’inscrit au MOOC « Classe inversée », tout en continuant sa quête de ressources sur des articles d’Olivier Quinet ou de Marcel Lebrun, pour ne citer qu’eux. Puis, à la rentrée 2015, elle se lance dans l’aventure.
Lors d’une réunion de début d’année, Claire a présenté son projet aux parents d’élèves afin qu’ils ne soient pas surpris que leurs enfants leur demandent d’utiliser un ordinateur ou une tablette pour faire leurs devoirs à la maison.
Des outils numériques comme l’ENT, déjà présents dans son quotidien pour l’aider à mettre en place ses nouvelles méthodes.
Actuellement, Claire utilise principalement la mise en ligne de vidéos qu’elle dépose sur le cahier de textes de l’ENT accompagné d’un questionnaire auquel ils doivent répondre (questionnaire qu’elle crée grâce à l’outil formulaire intégré dans l’ENT eCollège 31).
Elle apprécie particulièrement d’avoir à sa disposition des outils comme l’ENT ; il ne serait pas possible pour elle d’envisager la classe inversée sans cet outil ou cela demanderait beaucoup plus de contraintes.
« Avec l’ENT, je peux aussi très facilement communiquer avec mes élèves », souligne t-elle.
Elle a également disposé sa classe en îlots, « car cela fait partie de la pédagogie active et permet de la coopération, du travail différencié, etc. Ce n’est pas de la pédagogie inversée à proprement parler mais c’est un complément très intéressant ».
Malgré tout, elle note encore qu’une poignée d’élèves ne fait pas le travail à la maison ; pour pallier ce problème, elle s’est munie d’un deuxième ordinateur en classe afin qu’ils puissent regarder la vidéo avant le cours.
Des parents satisfaits et des élèves plus volontaires.
Globalement, après un trimestre avec ce type de fonctionnement, les retours des parents sont plutôt positifs.
Quant aux élèves, elle note déjà quelques changements. Pour ceux qui présentent des difficultés « et qui ont tendance à ne pas faire leurs devoirs », une fois qu’ils ont compris comment aller récupérer la vidéo et le questionnaire sur l’ENT, « car ils ont besoin d’un temps d’adaptation », « ils vont réaliser le travail de manière plus volontaire ».
D’autres élèves, que Claire qualifierait d’élèves moyens, lui ont rapporté prendre plus de plaisir à faire leurs devoirs. Enfin, pour les élèves les plus à l’aise, « ils y trouvent sans doute leur compte mais c’est chez eux que je note le moins de différences ».