ACTION PUBLIQUE

Plus de numérique dans les cartables pour moins de dépenses publiques?

« Les collectivités ont beaucoup investi à la fois sur les réseaux, les équipements et les matériels ; et dans l’esprit des élus, nous avons toujours considéré que c’était un investissement ».

Les élus pensaient qu’une fois les investissements réalisés, comme cela a été le cas pour les routes ou pour le rail, l’opération serait terminée.

Or, on se rend compte très vite que nous ne sommes pas sur de l’investissement mais sur des budgets de fonctionnement.

En effet, le parc de machines nécessite un renouvellement à minima tous les cinq ans et que le budget de fonctionnement ne cesse de croître. Christophe Ramblière avait imaginé qu’au fil des années, les tarifs des matériels baisseraient mais en réalité, « le prix reste le même puisque le matériel augmente en compétences ».

Nous sommes aujourd’hui sur des demandes de budget des lycées qui sont trois fois supérieur à nos possibilités de financement.

Pourtant, le numérique interroge sur des sujets récurrents comme le poids du cartable qui pourrait être remplacé par une tablette ou encore que les élèves puissent utiliser leur appareil connecté personnel en classe…

A ce stade, la collectivité et l’éducation nationale doivent travailler de concert.
« Nous ne pouvons plus dissocier les deux ; que l’Education Nationale travaille d’un côté et que les collectivités investissent sans connaître les usages ».

Christophe Ramblière voit dans les ressources numériques, un frein évident au développement des usages et

les enseignants qui utilisent le numérique aujourd’hui sont ceux qui ont vraiment envie, donc il faut simplifier.

En ce sens, il n’accuse personne mais pointe néanmoins le sujet délicat des éditeurs qu’il juge encore « frileux » à passer au numérique.

Pas obligatoirement persuadé que le numérique va révolutionner l’enseignement, même si certaines études prouvent qu’il peut aider à réduire l’échec scolaire, Christophe Ramblière admet néanmoins que « si on parvenait déjà à avoir des ouvrages interactifs, des sacs moins lourds, une tablette par élève avec l’ensemble des données de cours… et si, en plus, on fait du collaboratif, on limite l’échec scolaire et on réduit les dépenses publiques, ce sera déjà tout gagné » !

Le BYOD, ou « amenez votre propre appareil connecté en classe », est une des réflexions que la région Poitou-Charentes souhaite mener, « même si la mise en application n’est pas pour maintenant », précise t-il.

« Ensuite, nous verrons pour les préconisations dans chaque établissement ». Demander d’avoir tel ou tel appareil connecté « comme on demande aux élèves d’avoir tel ou tel cahier », tout simplement.

Sur la question de la capacité financière de chaque famille à pouvoir fournir un outil informatique, la collectivité pourra tout à fait aider celles qui en ont le plus besoin. D’après lui, ce n’est donc pas un argument de contestation qui puisse être recevable.

Mettre en présence tous les acteurs de l’e-éducation : c’est l’enjeu que Christophe Ramblière insuffle pour pouvoir « booster » le numérique dans les établissements et envisager de nouveaux investissements, peut-être mieux réfléchis. Pour cela, le groupement d’intérêt scientifique a été créé ; il allie des chercheurs et plusieurs acteurs de la région comme le réseau Canopé, le CNAM, le CNED etc.

Le groupement d’intérêt scientifique va faire travailler conjointement tous ces acteurs afin d’obtenir des ouvrages numériques éducatifs pour l’ensemble de notre région et peut-être demain pour la Grande Région, conclut Christophe Ramblière.

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