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Numérique : un composant de la révolution personnelle de chaque enseignant ?

[callout]La Mission Laïque Française a plus de cent ans aujourd’hui puisqu’elle est née en même temps que naissait le droit des associations en France, à savoir depuis 1902.[/callout]

« Elle s’est créé alors que s’exprimait un intérêt pour porter le message éducatif français à l’extérieur », explique Jean-Christophe Deberre, Directeur Général de la Mission Laïque Française.

Contexte d’implantation et d’existence de la Mission Laïque Française.

La Mission Laïque représente 120 implantations d’établissements créés par elle ou en partenariat avec elle ; ce sont aussi des écoles d’entreprise.

« Nous développons aussi une activité de coopération avec des Etats ou des entreprises pour développer des écoles qui aient un sens particulier ».

C’est le cas, par exemples, de lycées créés sur le territoire Angolais avec l’appui du groupe Total ou encore l’ouverture d’écoles au Kurdistan d’Irak.

Pendant des décennies, la MLF a fait toute son histoire autour de ses différentes implantations ;

aujourd’hui, Jean-Christophe Deberre avoue se trouver en concurrence face à l’arrivée de nouveaux établissements.

« Nous assistons notamment dans les pays en voie de développement et émergents, à l’implantation massive de réseaux scolaires privés ». Il explique que cela est en partie le fait de la loi de ces pays qui établit un partage entre le secteur public et le secteur privé.

Face à ce constat, la MLF se doit de rester « attractive » tout en conservant le message originel français ; et il pense, en disant cela, à la question de la citoyenneté.

La question de la citoyenneté sur le devant de la scène dans les établissements de la MLF.

« Nous ne pouvons plus concevoir la notion de citoyenneté comme un contenu d’enseignement transféré de l’enseignement national ; nous devons y intégrer des questions qui sont liées au public, au contexte et aux exigences locales ».

Face à cette « concurrence », la question du numérique se pose comme une attractivité supplémentaire.

La prise de conscience que les établissements de la MLF n’étaient pas forcément aussi bien équipés que cela s’est faite ; et, dans ce contexte de concurrence, l’attractivité pouvait aussi se faire par l’arrivée de nouveaux équipements numériques.
Il s’est avéré que les familles, très appétentes pour ces outils, étaient aussi prêtes à contribuer à ce développement – rappelons que l’enseignement en MLF est payant.

« En ayant l’adhésion des familles, nous avons donc davantage de facilité pour remédier à ce manque d’équipement », souligne Jean-Christophe Deberre.

Dans cette complexité, comment intégrer le numérique auprès des enseignants : la question de la formation.

La formation des enseignants au numérique est aussi d’actualité dans les établissements de la MLF ; pour ne pas dire encore plus délicate qu’ailleurs, étant donné l’hétérogénéité des publics enseignants.

« Dans les zones de concentration qui sont les nôtres aujourd’hui, l’enjeu est la formation des enseignants, c’est à dire le recrutement et l’acculturation au système scolaire français ».

Cependant, comme partout, chaque enseignant intègre le numérique à son rythme et ce qui est important, comme le souligne Jean-Christophe Deberre, « c’est que se crée un esprit de solidarité du corps enseignant autour d’une évolution numérique qui touche toutes les parties de l’organisation scolaire ».

Reconfigurer les espaces scolaires pour favoriser la collaboration.

Cette dynamique solidaire semble fonctionner depuis quelques mois, mais la MLF a également mis les moyens pour favoriser les échanges.

Pour exemples, il n’est plus concevable d’envisager des établissements sans « une mise à niveau des espaces dans une conception de l’échange pédagogique qui ne pouvait plus s’accommoder d’un alignement de salles sans se préoccuper d’espaces de relations personnels ou par groupe ».

Nous devons offrir un confort scolaire de vie qui n’était pas celui que nous pouvions observer auparavant.

Cette nouvelle manière de penser mise en pratique sur le terrain, porte ses fruits.

« La plupart des professeurs se rendent bien compte que l’avenir de la relation pédagogique passe par leur propre révolution personnelle », conclut Jean-Christophe Deberre.

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