Quand on sait le budget et l’énergie qu’il faut déployer pour la mise en place d’un tel outil qu’est le serious game, on se doit de poser la question : pourquoi un service de l’Education Nationale s’est-il attaqué à ce vaste chantier ?
Production de serious games dans l’éducation nationale : n’est ce pas antinomique ?
« La genèse de l’idée d’un jeu sérieux est venue de l’Université d’été de Ludovia que Stéphane Bois, conseiller pédagogique du Loiret, me représentant lors de cet événement, a visité en 2013. Il a rapporté dans ses bagages, de nouvelles idées sur les serious game, notamment après avoir eu de longues discussions avec Julian Alvarez, enseignant chercheur reconnu dans le domaine », explique Dominique Pichard.
En effet, le jeu sérieux n’est pas encore une pratique courante dans l’enseignement ; non pas qu’il ne soit pas adapté ou boudé mais faute en est plutôt à son coût d’acquisition encore trop élevé.
@miclik, un jeu sérieux pour favoriser des usages raisonnés des réseaux sociaux. Pourquoi avoir choisi ce thème ?
La réflexion de l’équipe s’est portée sur les réseaux sociaux en s’appuyant sur l’étude réalisée par Lionel tordeux, IEN à la Direction du Numérique pour l’Education (étude à découvrir dans nos pages) ; au travers de ses différents constats, Lionel Tordeux met en lumière notamment, « le nombre d’enfants qui ont un compte Facebook alors que c’est interdit aux moins de 13 ans », souligne Dominique Pichard.
Pour accompagner les résultats de Lionel Tordeux, la DSDEN du Loiret a mené une enquête auprès de 1000 élèves et « nous sommes arrivés au même résultat, allant même jusqu’à constater que dans des classes de primaire, c’est près de 50% d’élèves qui ont un compte Facebook », ajoute t-il.
L’idée a donc germé dans la tête de l’équipe de la DSDEN du Loiret de créer un outil pédagogique mais néanmoins ludique pour apprendre aux enfants à, tout simplement, utiliser les réseaux sociaux.
J’insiste sur le mot enfant car il ne s’agit pas uniquement d’élèves puisque le jeu sérieux @miclik est destiné à la fois aux classes mais également ouvert aux familles.
L’équipe de réalisation se compose de huit personnes comprenant des conseillers au numérique (dont un, avec des compétences en graphisme et un autre, avec des compétences en programmation) et des conseillers pédagogiques; la partie pédagogique est très importante aux yeux de Dominique Pichard car, comme il le rappelle très justement : « le jeu sérieux ne peut atteindre ses objectifs que si on suit bien le scénario pédagogique avec un guide pédagogique à destination des enseignants ».
Le projet a bien entendu été validé et soutenu par le Directeur Académique du Loiret qui a mis à disposition les moyens nécessaires pour qu’il puisse aboutir.
A suivre dans un prochain épisode : @miclik, le jeu sérieux construit de toute pièce par une équipe Education Nationale : mode d’emploi
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