Olivier Veillat, inspecteur Education Nationale TICE40 a rappelé les nombreux projets qui ont été mis en place dans le département des Landes (par exemple, l’opération « un collégien, un ordinateur portable » dont vous pouvez retrouver des retours d’usages en vidéo sur ludomag ) et les constantes qui ont permis leur réussite : mise en place d’un partenariat cadré (convention) pour connaître le champ d’intervention de chacun, pilotage, une communication partagée et la formation (acculturer les enseignants aux nouveaux matériels) ; enfin, un suivi de proximité pour une réaction rapide si nécessaire.
Quelle évaluation pour ces dispositifs ? C’est, de l’avis d’Olivier Veillat, le prochain volet à mettre en œuvre qui doit entrer dans le cadre de la gouvernance.
Anne-Marie Cocula, Vice-présidente du Conseil régional d’Aquitaine rappelle que le rôle du conseil régional d’Aquitaine est un rôle d’assemblage et de réponse par rapport aux établissements. Dans le cadre de ses compétences, elle souligne que la maintenance reste un point essentiel mais critique.
Avec une pointe d’humour, elle fait remarquer qu’elle n’aime pas le terme « d’usagers » car elle ne sait pas si il faut l’écrire à la fin avec « ers » ou « és ».
Pour elle, la gouvernance n’est pas de gouverner en tant que « chef » ; il faut s’attacher à préserver ce qui doit rester de liberté aux enseignants.
Du côté du Conseil général de Gironde, le vice président en charge de la commission numérique, Alain Marois, définit la gouvernance comme la notion de partenariat conseil Général-Etat.
« Il y a des domaines où nous n’avons pas la légitimité pour agir seuls, mais il y a aussi des domaines où nous avons nos responsabilités à prendre », rappelle t-il. La Gironde, c’est 104 collèges. Au moment où se pose la question de la massification des outils, le département s’est engagé dans la fibre optique.
« Lorsque nous avons équipé en fibre optique (pour un coût de 57 millions d’euros), nous avons choisi les collèges comme « armature » ; ensuite s’est posée la question de l’architecture même des réseaux des collèges ».
Autre témoignage avec le Lot et Garonne et ses 28 collèges, « où nous ne travaillons pas sur la même échelle que la Gironde », explique Valérie Duguet, chargée de mission projet éducatif global Conseil Général 47.
« Cela nous permet, par exemple, de travailler plus proche des personnes « pilotes » au sein des établissements ».
Le Conseil Général du 47 est encore au stade la réflexion pour savoir comment intervenir à un niveau qui atteint maintenant une dimension sociétale. Ils s’accordent à dire que le métier des enseignants change avec l’arrivée du numérique mais celui des personnes responsables d’organiser ce numérique à l’intérieur des Conseils Généraux change aussi ! Et c’est donc un vrai travail de restructuration.
Pour elle, « l’assemblage « gouvernance partagée » est un mot « valise ». Aujoud’hui, que met-on dans la valise » ?
Gardons nous des poncifs » tels que « l’Etat veut, les collectivités payent » et du côté des collectivités « imposeraient-elles leurs choix aux établissements ?
Jacques Mikulovic, directeur ESPE Aquitaine part d’un constat pour introduire son propos : les inégalités scolaires grandissent et sont à l’image des inégalités sociales.
Les enseignants ne peuvent plus être les seuls garants de l’environnement pédagogique qui, aujourd’hui, s’élargit aux parents et aux enfants eux-mêmes.
Nous nous rendons compte que le temps imparti pour former ces enseignants ne suffira pas. « Concernant le numérique, nous n’avons même pas une classe tablettes pour former les enseignants qui vont devoir utiliser le numérique, nous sommes les « parents pauvres » car rattachés aux universités ».
Et pour conclure, « nous n’avons pas les moyens de nos ambitions numériques ».