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  • Le numérique en région Languedoc-Roussillon :  une question d’équité sociale et territoriale

    Le numérique en région Languedoc-Roussillon : une question d’équité sociale et territoriale

    « Depuis dix ans nous avons, d’une part, construit dix nouveaux établissements pour répondre à la croissance démographique ; puis nous nous sommes attelés à la restructuration d’un lot de bâtiments qui étaient plus anciens, datant d’autres siècles même pour certains », explique Karine Margutti, Vice-Présidente de la commission éducation et lycées.

    L’accroissement de la population en région Languedoc-Roussillon est en effet d’environ 30 000 personnes chaque année, ce qui, sur trois ans, représente l’équivalent d’une nouvelle ville de 100 000 personnes qui se crée, ce qui justifie ce type d’investissements.

    L’architecture informatique des lycées au cœur de la restructuration et des nouvelles constructions.

    Au cours de ces différents chantiers, le numérique n’a jamais cessé de faire partie des préoccupations des élus car comme le souligne Karine Margutti : « quand nous avons restructurés nos lycées, nous avons pensé câblage, WIFI, réseaux et aménagements qui pouvaient permettre l’entrée du numérique dans ces établissements ».

    Entre 2006 et 2014, la Région a investi 14M€ dans la réalisation de câblages de lycée (FO, capillaires, WIFI).

    Et elle ajoute « même si cela est plus compliqué d’aménager des bâtiments anciens et que cela s’avère beaucoup plus simple dans du neuf qui ne demande pas de modification du plan d’ensemble ».

    Des lycées structurés autour du numérique et des lycéens bien dotés.

    Pour aller plus loin dans la démarche numérique, la région s’est lancée en 2011, dans une vaste opération intitulée « LoRdi » : équiper gratuitement chaque élève entrant en classe de seconde d’un ordinateur portable.

    LoRdi, c’est le support majeur de la politique numérique de la Région.

    Aujourd’hui, après trois ans d’opération, ce sont près de 100 000 lycéens des 146 lycées de la Région qui bénéficient de cet outil dans leur quotidien ; une manière pour eux d’utiliser plus amplement toutes les possibilités pédagogiques qu’offre l’Espace Numérique de Travail. L’ENT est d’ailleurs un autre investissement d’envergure engagé par la Région en 2008 conçu en partenariat avec le Rectorat qui héberge le site et la Direction régionale de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (en charge des lycées agricoles).

    A ces actions s’ajoute depuis 2005, la « gratuité des livres et matériels pour les lycéens » : la Région équipe gratuitement l’ensemble des jeunes qui entrent dans les lycées publics et privés d’enseignement général, technique et professionnel en manuels scolaires et premiers équipements pour les filières professionnelles.

    Des manuels scolaires qui deviennent de plus en plus « numériques » et viennent agrémenter LoRdi, comme nous l’a précisé Karine Margutti. Sortant de son champ de compétences, la Région a pourtant fait ce choix d’investissement en ressources, pour « boucler la boucle », pourrait-on commenter et ne pas se contenter de fournir un ordinateur « vide » à ses lycéens.

    Ce dispositif mis en place pour les manuels scolaires va dans le sens de la politique générale du Conseil Régional vis à vis des familles qui est de réduire les inégalités. Pour information, en 2013, l’opération « gratuité des manuels scolaires » a représenté une aide moyenne d’environ 283 euros par famille.

    LoRdi pour réduire la fracture numérique chez les jeunes.

    Dans le discours de Karine Margutti, c’est avant tout de cela dont il est question : donner les mêmes chances à tous les jeunes de la Région.

    « Nous le savons bien et cela a été encore démontré dans un récent rapport, que nous sommes dans une problématique d’inégalité et que la réussite n’est pas la même en fonction de la famille dont on vient ou du territoire dont on est issu. Avec des opérations comme nous les menons, nous souhaitons faire en sorte que tous les élèves aient les mêmes chances et les mêmes outils ».

    Avec le numérique, la Région a pris le parti de « coller aux besoins du 21ème siècle » mais également d’assurer une équité sociale au sein de son territoire.

    [callout]Informations complémentaires

    Six lycées ont déjà été ouverts entre 2005 et 2013 : Jean-Vilar à Villeneuve-lès-Avignon, Rosa-Luxemburg à Canet-en-Roussillon, Victor-Hugo à Lunel, Pierre-Mendès France à Montpellier, Jacques-Prévert à Saint Christol-lez-Alès, Georges-Frêche à Montpellier et Marc-Bloch à Sérignan (ouvert à la rentrée 2013).

    Sont également programmés à la construction : le lycée Emile-Combes à Argelès-sur-Mer, dont la première pierre a été posée le 2 décembre 2013 (ouverture rentrée 2015), le lycée Ernest-Ferroul à Lézignan-Corbières, dont l’architecte Rudy Ricciotti a été choisi et l’étude d’avant-projet sommaire lancée (ouverture rentrée 2016) et la relocalisation et la reconstruction du lycée Andréossy à Castelnaudary.

    Entre 2005 et 2012, les investissements ont ainsi représenté 368,1 millions d’euros pour les lycées neufs, 885,8 millions d’euros pour les réhabilitations et 4175,8 millions d’euros pour les équipements.

    La Région a programmé la construction de deux nouveaux lycées : l’un à Argelès-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales (2015), l’autre à Lézignan-Corbières dans l’Aude (2016).

    La Région a également signé un partenariat avec les cinq Départements pour mettre en place l’ENT dans les collèges qui est en place depuis la rentrée 2012. Il comprend l’ensemble des outils de vie scolaire : cahier de texte, notes absence ; des outils d’échange : actualités, messagerie, espace de stockage ; des ressources pédagogiques : MOODLE, SANKORE et des outils d’accompagnement éducatif : soutien scolaire, orientation, biblionisep.

    Enfin les Universités du Languedoc-Roussillon fonctionnent avec le même type d’espace numérique depuis 2006. Désormais, de la sixième à la faculté, beaucoup de jeunes surfent et étudient en toute logique sur ce cartable numérique.[/callout]

    crédit photos : Région Languedoc-Roussillon

     

  • Vous avez dit gouvernance ?

    Vous avez dit gouvernance ?

    Cenon_Gouvernance

    Olivier Veillat, inspecteur Education Nationale TICE40 a rappelé les nombreux projets qui ont été mis en place dans le département des Landes (par exemple, l’opération « un collégien, un ordinateur portable » dont vous pouvez retrouver des retours d’usages en vidéo sur ludomag ) et les constantes qui ont permis leur réussite : mise en place d’un partenariat cadré (convention) pour connaître le champ d’intervention de chacun, pilotage, une communication partagée et la formation (acculturer les enseignants aux nouveaux matériels) ; enfin, un suivi de proximité pour une réaction rapide si nécessaire.

    Quelle évaluation pour ces dispositifs ? C’est, de l’avis d’Olivier Veillat, le prochain volet à mettre en œuvre qui doit entrer dans le cadre de la gouvernance.

    Anne-Marie Cocula, Vice-présidente du Conseil régional d’Aquitaine rappelle que le rôle du conseil régional d’Aquitaine est un rôle d’assemblage et de réponse par rapport aux établissements. Dans le cadre de ses compétences, elle souligne que la maintenance reste un point essentiel mais critique.

    Avec une pointe d’humour, elle fait remarquer qu’elle n’aime pas le terme « d’usagers » car elle ne sait pas si il faut l’écrire à la fin avec « ers » ou « és ».

    Pour elle, la gouvernance n’est pas de gouverner en tant que « chef » ; il faut s’attacher à préserver ce qui doit rester de liberté aux enseignants.

    Du côté du Conseil général de Gironde, le vice président en charge de la commission numérique, Alain Marois, définit la gouvernance comme la notion de partenariat conseil Général-Etat.

    « Il y a des domaines où nous n’avons pas la légitimité pour agir seuls, mais il y a aussi des domaines où nous avons nos responsabilités à prendre », rappelle t-il. La Gironde, c’est 104 collèges. Au moment où se pose la question de la massification des outils, le département s’est engagé dans la fibre optique.

    « Lorsque nous avons équipé en fibre optique (pour un coût de 57 millions d’euros), nous avons choisi les collèges comme « armature » ; ensuite s’est posée la question de l’architecture même des réseaux des collèges ».

    Autre témoignage avec le Lot et Garonne et ses 28 collèges, « où nous ne travaillons pas sur la même échelle que la Gironde », explique Valérie Duguet, chargée de mission projet éducatif global Conseil Général 47.
    « Cela nous permet, par exemple, de travailler plus proche des personnes « pilotes » au sein des établissements ».

    Le Conseil Général du 47 est encore au stade la réflexion pour savoir comment intervenir à un niveau qui atteint maintenant une dimension sociétale. Ils s’accordent à dire que le métier des enseignants change avec l’arrivée du numérique mais celui des personnes responsables d’organiser ce numérique à l’intérieur des Conseils Généraux change aussi ! Et c’est donc un vrai travail de restructuration.

    Pour elle, « l’assemblage « gouvernance partagée » est un mot « valise ». Aujoud’hui, que met-on dans la valise » ?

    Gardons nous des poncifs » tels que « l’Etat veut, les collectivités payent » et du côté des collectivités « imposeraient-elles leurs choix aux établissements ?

    Jacques Mikulovic, directeur ESPE Aquitaine part d’un constat pour introduire son propos : les inégalités scolaires grandissent et sont à l’image des inégalités sociales.

    Les enseignants ne peuvent plus être les seuls garants de l’environnement pédagogique qui, aujourd’hui, s’élargit aux parents et aux enfants eux-mêmes.

    Nous nous rendons compte que le temps imparti pour former ces enseignants ne suffira pas. « Concernant le numérique, nous n’avons même pas une classe tablettes pour former les enseignants qui vont devoir utiliser le numérique, nous sommes les « parents pauvres » car rattachés aux universités ».

    Et pour conclure, « nous n’avons pas les moyens de nos ambitions numériques ».