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Les supports pédagogiques, des créations pleines de ressources

Quelle différence y a t-il entre une ressource et un support ?

« Une ressource, cela se matérialise de différentes manières : par des documents, des personnes, … tandis qu’un support, c’est ce que va vraiment utiliser l’enseignant dans son enseignement », définit Bruno Devauchelle.

Il utilise les supports pour illustrer ses cours, aider les élèves à apprendre ou laisser une trace aux élèves.

Les enseignants utilisent de plus en plus de supports (documents) pour enrichir leurs cours. Les traditionnelles cartes murales chères à notre imaginaire scolaire collectif sont désormais davantage des objets de collection (cf le livre de Michel Picouly) que des outils de travail.

L’enseignant peut trouver des supports tout faits, par exemple auprès des éditeurs ou auprès de Canopé, « mais en réalité, quand on regarde les enseignants travailler, on se rend compte qu’ils détournent une partie de ces supports et ils en fabriquent une partie », souligne Bruno Devauchelle.

Ce que regarde en premier un enseignant est comment il va pouvoir adapter le support à ses besoins pédagogiques.

« En fait, peu d’enseignants utilisent des supports tout faits ; le manuel scolaire est d’ailleurs un très bon exemple et il a beaucoup évolué passant d’une forme linéaire à une forme kaléidoscopique ».

Le tableau noir a été remplacé par le tableau blanc et désormais, le tableau se numérise. L’évolution des vecteurs de diffusion a permis une variété importante de pratiques et donc de supports.

Les acétates (rétroprojection) introduites dans les années 60, la télévision petit à petit arrivée dans les salles de classe et désormais internet via les ordinateurs et autres appareils mobiles, enrichissent, voire remplace les supports plus anciens.

Au delà de cette évolution et cette variété, est apparue, ou plutôt s’est développée, la possibilité pour chacun de concevoir et construire ses propres supports.

Certes, il y a bien longtemps que les enseignants construisent et « bricolent » des supports. Outre les petits « bricolages », l’arrivée du photocopieur, par exemple, a fortement marqué le travail enseignant ainsi que celui des élèves. La photocopie est devenue très rapidement le prolongement efficient de cette manière de personnaliser les supports destinés aux élèves.

Les éditeurs ont toujours lutté contre le « photocopiage », en particulier ceux spécialisés en éducation, qui ont obtenu le maintien de l’interdiction dans la loi sur l’exception pédagogique. La mise sur le marché de supports avec droits de reproduction n’a pas connu de franc succès, laissant le champ à un contournement toujours d’actualité.

Utiliser légalement ou pas, un supports de cours reste un élément de base de la profession enseignante. Une pratique complémentaire existe et demande aussi à être analysée : l’enrichissement des supports existants.

« Les enseignants ont une tradition d’enrichissement de supports ; avec le numérique, cela devient plus compliqué ».

Bruno Devauchelle parle alors de « clans » qui se créent.

En première typologie de support, « on a tout simplement la sélection d’un support : parmi un ensemble de documents, j’en sélectionne un que je vais fournir à mes élèves, soit sous forme vidéo-projetée, soit sur l’ENT, soit sous forme papier ».

La deuxième typologie est l’assemblage qui consiste à rapprocher plusieurs objets qui ne sont pas ensemble à l’origine. Le troisième niveau est celui où l’enseignant met sa touche personnelle ; « plus que du bricolage,  il s’agit, selon la loi, d’oeuvre de création par assemblage ».

Reste une question essentielle qui soutient les pratiques : quelles sont les compétences nécessaires pour parvenir à enrichir des supports existants ?

Selon l’objectif visé et les objets techniques sollicités, elles sont très diverses et pas forcément toutes faciles à maîtriser. Il semble bien que ce soit l’un des freins, au moins partiel.

Avec l’arrivée des moyens numériques, les niveaux techniques ont fortement augmenté. D’ailleurs, l’utilisation des photocopies n’a encore que peu diminué, contrairement à ce que l’on pouvait croire. D’un autre coté, les manuels scolaires numériques et les éditeurs éponymes n’ont pas encore apporté suffisamment d’accessibilité et d’utilisabilité pour encourager le développement de telles pratiques.

Enrichir des supports reste une pratique artisanale et relativement modeste, bien que largement répandue en quantité.

 

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