Le dispositif « J’apprends l’énergie », composé de ressources gratuites en ligne sous forme de contenus pédagogiques et d’un jeu sérieux, est aussi complété par des visites de sites du groupe GDF SUEZ et par l’intervention de leurs techniciens en classe, dans le but d’apporter le plus d’éléments possibles à la connaissance des élèves dans le domaine de l’énergie.
Il s’appuie en outre sur les programmes de l’éducation nationale qui, d’ailleurs, contractualise avec GDF SUEZ sous forme de partenariats, comme le précise Philippe Peyrat, Délégué général de la Fondation GDF SUEZ : « nous enclenchons des partenariats régionaux avec les rectorats ; à ce jour, nous avons signé avec les académies de Paris, Versailles, Créteil et Rouen et nous sommes en discussion avec Toulouse, Lyon et Dijon et nous avons de très belles expériences à Lille ».
Virginie Archambault, enseignante à l’IME Georges Loiseau, nous dresse un court historique sur l’arrivée du dispositif dans l’établissement.
« J’ai entendu parler du concours l’année dernière et avec mes deux collègues, nous avons décidé de tenter l’aventure avec les élèves ».
Elle explique qu’ils avaient justement un excellent terrain d’expérimentation au quotidien pour réaliser un projet concret, répondant au cahier des charges du concours : le bâtiment de leur établissement très énergivore qui nécessitait de gros travaux de rénovation.
C’est sur un objectif de réhabilitation du bâti existant que Virginie, David et Stéphane ont construit leur dossier qui a été retenu parmi les cinq meilleurs projets lors de la remise du trophée en juin dernier au siège de GDF SUEZ à la Défense.
C’est finalement avec la troisième place que les élèves de l’IME Georges Loiseau ont quitté Paris à l’issue de la cérémonie, fiers d’avoir su susciter de l’intérêt et de la reconnaissance mais aussi heureux d’avoir pu arpenter les rues de la capitale lors d’une journée riche en émotions.
L’IME Georges Loiseau en course pour le Trophée 2014 avec un nouveau projet
A la rentrée 2013, Virginie et ses collègues ont décidé de relever à nouveau le défi. Le projet entrepris sur l’année scolaire 2012-2013 (réfection totale de l’établissement) ne pouvant voir le jour faute de financement suffisant, c’est sur la création d’une construction nouvelle en centre ville que les élèves travaillent actuellement.
« Ce nouveau bâtiment nous laisse un champ d’exploration pour travailler d’autres thèmes qui n’avaient pas été abordés l’an dernier, tout en conservant les acquis », souligne Virginie.
Travailler sur un projet concret au sein du dispositif « J’apprends l’énergie, Ma ville en 2020 » permet aux enseignants d’avoir un cadre précis associé à un calendrier qui va rythmer les séances et « d’avoir l’objectif d’être récompensé, c’est toujours motivant et bénéfique », ajoute Virginie.
Le travail est interdisciplinaire ; Virginie pousse les élèves à réfléchir sur les aspects développement durable et matériaux sous forme de recherches et de visites de sites. David se concentre sur les aspects techniques par la réalisation d’une maquette et Stéphane utilise l’outil informatique pour les aider à avancer sur le projet et comprendre certaines notions, notamment via le Serious Game qui est mis à disposition gratuitement sur le site japprendslenergie.com.
Faciliter le travail collaboratif et les échanges entre élèves
« Dans un premier temps, nous travaillons surtout sur les parties collectives du jeu », explique Stéphane. La classe de Stéphane n’en est qu’au démarrage du jeu et accomplit ses premières missions ; elle a aussi en charge d’expliquer aux autres classes le déroulement du jeu, « une compétence qui est importante à développer et qui n’est pas un exercice évident pour nos élèves », ajoute t-il.
Finalement, le jeu va leur permettre d’acquérir certaines notions sur les énergies renouvelables, « qu’ils n’auraient pas forcément comprises dans un autre contexte »., conclut t-il.
Il vante le côté « motivant » du Serious Game de par son interactivité mais également la motivation évidente avec la finalité du trophée « j’apprends l’énergie, Ma Ville en 2020 » qui leur permet de travailler sur le montage d’une vidéo présentant le projet, par exemple.
De son côté, David aborde le projet d’un point de vue technique et technologique. Comme il s’agit d’une création d’un nouveau bâtiment, il a décidé d’intégrer la loi de réglementation thermique 2012 qui comprend trois axes : la nécessité d’utiliser les énergies renouvelables, l’urbanisme et l’implantation du bâtiment dans son contexte environnemental et enfin l’obligation d’arriver à des résultats en terme d’isolation pour des économies d’énergie.
« Je trouve intéressant de travailler sur le rapport à la loi au quotidien et non pas simplement le rapport à la loi tels que les jeunes se le représentent par rapport à leurs comportements en tant que citoyens », souligne t-il.
« J’apprends l’énergie, Ma Ville en 2020 », un projet de classe qui touche la « vraie » vie
Au-delà du fait que le projet permet un travail interdisciplinaire évident, les trois enseignants tiennent à souligner qu’il permet, pour des élèves en IME, d’acquérir plus facilement des connaissances au demeurant très « conceptuelles », comme se plaît à préciser David lorsqu’il parle des énergies renouvelables :
« Dire que l’énergie est renouvelable ou qu’elle n’est pas renouvelable, c’est une notion très conceptuelle ; pour rendre les choses compréhensibles il faut trouver les bons supports ».
Choisir les bonnes visites de sites, construire une maquette pour matérialiser le projet ou étudier des notions de développement durable à l’aide d’un Serious Game : autant d’actions qui peuvent répondre aux objectifs de nos trois enseignants autour d’un projet commun.
Il semblerait qu’autour du dispositif « J’apprends l’énergie », les enseignants aient trouvé matière à avancer pour atteindre ces objectifs mais aussi remplir leur mission d’enseignants comme le précise David, en guise de conclusion :
« ce qui est intéressant aussi dans ce dispositif c’est que le contenu proposé correspond aux programmes officiels ce qui nous a permis de nous l’approprier ; si cela n’avait pas été le cas, nous ne nous serions pas lancés dans l’aventure ».