Cela demande beaucoup de créativité : jusqu’à présent on était dans le même paradigme que nos prédécesseurs (le prof qui sait et qui est à l’origine de la connaissance), on appliquait des modèles pédagogiques que nous avions connus, ou en dessinions de nouveaux en réaction aux modèles pédagogiques auxquels nous avions été exposés.
Aujourd’hui il faut changer de paradigme : la connaissance peut s’acquérir ailleurs, en plus la société d’aujourd’hui demande de nouvelles compétences (technologiques mais pas seulement ; travailler ensemble, être créatif etc…). Nous n’avons pas été formés dans cet esprit. Les parents de nos élèves non plus. Cette situation très particulière fait souvent disparaître le plaisir d’enseigner : les enseignants le sont devenus parce qu’ils aimaient l’image du prof qu’ils avaient connue. Cela crée des décalages et de l’insécurité à même de provoquer de la souffrance chez les profs et chez les élèves aussi.
Les outils numériques peuvent nous aider à dépasser ce changement de paradigme et à retrouver le plaisir d’enseigner.
Réfléchir ensemble à de nouvelles formes de pédagogies
– rompre l’isolement : échanger avec des collègues stimulants dans une salle des profs idéale et élargie (inter-degrés et inter-disciplines) et aussi s’encourager, s’amuser, se raconter… se donner de l’énergie
– réfléchir ensemble, trouver des ressources, ne pas tout refaire seul, avoir des bases de départ à “mettre à sa main”
– partager son travail, l’exposer pour pouvoir prendre du recul et l’améliorer, élaborer ensemble, collaborer, devenir experts à plusieurs et avoir le plaisir de construire un enseignement validé par ses pairs
Plaisir de découvrir
– enrichir le champ des possibles au gré de la sérendipité, notamment en échangeant aussi avec des personnes extérieures au monde enseignant qui ont d’autres centres d’intérêts et permettent de s’ouvrir à d’autres approches, d’autres points de vue
– découvrir des outils ouvrant de nouvelles possibilités (ex : outils collaboratifs)
Plaisir de se ré-approprier les contraintes d’espace et de temps
– travailler en synchrone ou asynchrone quand on est disponible, quand on en a envie ou besoin
– travailler de chez soi, sans se déplacer
– échanger avec des personnes géographiquement éloignées
En classe : le plaisir d’amener les élèves à l’autonomie, de lâcher prise, de laisser de la place à l’imprévu
– laisser de l’autonomie aux élèves, la possibilité de nous montrer ce qu’ils savent faire (qu’on ne sait pas forcément)
– leur donner les outils pour évoluer dans le monde d’aujourd’hui en toute sécurité, avec les moyens de leurs ambitions
– collaborer : apprendre à travailler ensemble, mettre en place des méthodes pour se respecter et avancer à plusieurs
– utiliser les réseaux sociaux qui permettent d’ouvrir les murs de la classe : faire entrer le monde (des “experts” extérieurs par ex, des données, des infos…) dans la classe, faire sortir la classe dans le monde (blogs, publications…), faire le lien entre la classe et l’extérieur (les parents, …).
C’est pour toutes ces raisons que nous avons créé e.l@b
L’association e.l@b est née d’échanges sur Twitter, du plaisir d’échanger autour de nos expériences et de nos réflexions, du désir de construire ensemble (enseignants de la maternelle à l’université, chercheurs, parents, étudiants…) l’école du 21ème siècle.