ACTION PUBLIQUE

Vincent Peillon : une stratégie globale pour le numérique à l’école

Vincent Peillon s’est tout d’abord réjoui de pouvoir réunir l’ensemble de la communauté éducative autour de ce projet. La priorité est l’Education, et « il est difficile dans ce pays de parler d’école », a t-il souligné lors de l’émission le «sept-neuf» de France Inter ce matin. Il a rappelé l’évaluation très dure de l’Ecole française il y a quelques jours encore par l’annonce des résultats sur les difficultés des enfants en lecture et la régression de la France pour les apprentissages fondamentaux.

« J’ai la chance de conduire une action qui me semble fondamentale et dont on a voulu qu’elle soit la première pour notre pays et qui concerne l’ensemble de nos enfants » a t-il ajouté sur France Inter.
« Plutôt que de commenter ce qui ne va pas, il faudrait mieux se mobiliser pour réussir».

Le numérique modifie profondément notre relation au savoir et notre relation à la connaissance. C’est pourquoi le numérique interroge la place et le rôle de l’institution scolaire. « Je veux ouvrir une discussion sur le métier d’enseignant », a t-il déclaré.

Il annonçait ce matin au budget de 2013, 10 millions d’euros prévus pour le numérique à l’Ecole, dans le cadre d’une stratégie globale.

Globale, car elle va appréhender le numérique dans toutes ces actions : de l’équipement, du raccordement à la maintenance, aux contenus, et à la formation des acteurs. Globale aussi, car elle est à destination de tous les membres de la communauté éducative.

Rural et premier degré en ligne de mire
Elle prévoit notamment le raccordement en très haut débit des écoles rurales. Il rappelle les objectifs du plan ENR ; une réussite à ses yeux, car « il faut commencer par le commencement ». Beaucoup d’enseignants innovants travaillent dans le rural et offre, avec le numérique, une ouverture au monde à des zones reculées.

Collaboration plus étroite et coordination avec les collectivités locales
Une clarification des compétences en ce qui concerne la maintenance des équipements va être engagée avec les collectivités locales ; rappelant que le bon fonctionnement des matériels reste souvent une des causes de la réticence des enseignants à utiliser le numérique.

Priorité aux usages, créer des ressources
Mais la grande priorité de ce plan repose sur les usages du numérique. Il explique le retard de la France par le fait d’avoir oublié la production de contenus pédagogiques numériques ; alors même que les collectivités ont souvent beaucoup investi dans les matériels, rappelle Vincent Peillon, ces équipements sont souvent peu ou pas utilisés dans les établissements par manque de contenus. « C’est à cette situation que nous voulons remédier dans l’élaboration d’une stratégie globale ».

Elle prévoit notamment la mise à disposition de ressources numériques accessibles pour tous ; il donne l’exemple de la mise en place d’un service public d’aide aux devoirs pour les élèves de 6ème des zones en difficulté à partir de septembre 2013 et la création d’une plateforme de ressources pour favoriser la production des enseignants.
Pour pallier au manque, il a fait appel à Louis Gallois sur les investissements d’avenir pour travailler sur la construction d’une filière pour l’Ecole du XXIème siècle.

Former les enseignants et redonner une dynamique interne
Enfin, un autre gros point noir relevé est celui de la formation des enseignants « qui utilisent le numérique pour préparer leur cours ou souvent pour être en relation avec les parents mais ne peuvent pas l’utiliser en classe parce qu’ils ne sont pas formés à cela (…) le grand retard français vient de là »( propos recueillis sur France Inter).
L’objectif est de former en deux ans près de 150 000 enseignants aux usages du numérique dans leur discipline. Il souhaite aussi, pour y parvenir, mettre en avant les enseignants innovants et redonner une dynamique interne.

En conclusion, la stratégie globale fixe ses priorités sur le premier degré, car « il faut prendre les problèmes à la base» ; un changement de pédagogie inévitable, notamment par l’introduction du numérique ; et une formation adaptée pour les enseignants. C’est un projet de société.

« Nous avons perdu trop de temps ; en Turquie, 16 millions de tablettes ont été commandées et en Corée du Sud, une généralisation des manuels numériques pour 8 millions d’élèves vient d’être mise en place ; ces pays progressent sur la maîtrise des apprentissages fondamentaux alors que nous régressons ».

Plus d’infos : www.education.gouv.fr

Crédit photo : Education Nationale

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