Après les problématiques de l’immersion (2006), de la convivialité (2007), du « faire soi-même » (2008), « espace(s) et mémoire(s) » (2009), « interactivité / interactions » (2010), nous proposons pour l’édition 2011 le thème : Mobilités numériques
Le développement des technologies de la téléphonie mobile et de ses applications toujours plus diversifiées induit des mutations culturelles profondes dont témoignent les nouvelles pratiques. Après la généralisation de la téléphonie basée sur la norme GSM, les terminaux mobiles se sont enrichis de fonctionnalités multiples : appareil photo, caméra, réception radio et télévision, console de jeu, navigation sur Internet, support d’écriture, etc. L’accroissement des débits (norme 3G) permet d’envisager des capacités d’échange de données aptes à des traitements complexes. Les nouvelles interfaces (par exemple les interfaces multi-tactiles de l’iPhone d’Apple ou de l’iPad) intègrent des logiques relatives à la prise en compte de la corporéité de l’utilisateur. Elles se comportent comme des orthèses multimédias, cognitives et kinétiques (Gobert, 2001).
Ces spécificités interrogent inévitablement les pratiques de communication, de jeu, de travail, etc. et les usages qui en sont faits.
Quels sont les effets potentiels des mobilités numériques sur les modalités génériques, médiatiques, rythmiques, corporelles qui sous-tendent et accompagnent les pratiques ? Comment les usagers gèrent-ils la relation entre la mobilité technologique et la mobilité corporelle ?
Le rapport à soi et aux autres est-il renouvelé par la « présence connectée » (Garron, Mercier, in Licoppe, 2009) ou la « présence distribuée » (Turkle, 1995) par lesquelles se brouillent les frontières entre présence et absence (Craipeau, Duby, 2009) ?
Il est donc pertinent de se demander dans quelles mesures et limites ces évolutions peuvent présager l’émergence de nouveaux types de « contenus » voire l’avènement d’un homme nouveau, cet homme connecté dont la nature même pourrait être modifiée dans le cadre d’une post-humanité.
Entre utopies transhumanistes et perspectives catastrophistes de « société de contrôle » (Deleuze, 2003) ou d’une société de l’immédiateté non critique et non réfléchie (Roelens, 2010), il y a place pour de riches réflexions autour des mobilités numériques qui envahissent notre quotidien dans une tension perpétuelle entre approche « technocentrée » et approche « anthropocentrée » (Germain, 2006).
Au-delà des problématiques purement technologiques, qui sont largement développées par ailleurs, et dans une perspective qui pourra être critique, Ludovia 2011 souhaite interroger le concept de mobilité dans ses multiples aspects liés aux pratiques numériques.
Nous ne nous limiterons pas aux applications liées aux terminaux mobiles mais souhaitons la confrontation du concept de mobilité avec les domaines d’investigation habituels des Colloques Ludovia (multimédia ludique, éducatif, culturel…).
Les communicants Ludovia 2011 pourront en particulier développer leur réflexion dans les domaines de :
l’exploration du concept de mobilité, questions définitionnelles, références philosophiques, historiques, littéraires… confronté à des concepts voisins tels que ceux de nomadisme ou de téléprésence (Weissberg, 1999) ;
l’analyse des pratiques de la mobilité dans leurs multiples aspects, techniques, sociologiques, sémiotiques, communicationnels ;
la prospective sur les pratiques futures et les évolutions sociologiques, philosophiques, culturelles…
Ces problématiques pourront être confrontées à de multiples usages, applications, dispositifs logiciels, notamment (liste non exhaustive) :
le domaine des jeux vidéo et notamment les jeux en réseau ;
les logiciels éducatifs, environnements numériques de travail, applications d’enseignement à distance… ;
les applications reposant sur la géolocalisation ;
les pratiques des réseaux sociaux liés au web 2.0 ;
les pratiques culturelles (applications numériques muséales ou journalistiques de la mobilité par exemple) ;
l’évolution du webdesign (interfaces plastiques, nouveaux concepts ergonomiques des applications et sites sur supports mobiles) ;
les propositions artistiques mettant en jeu la question de la mobilité…
Pour connaitre les modalités de souscriptions et informations complémentaires nécessaires :
le site de l’évenement www.ludovia.org (version 2011 en ligne 15 décembre 2010)
Le site de l’association « Culture Numérique » http://culture.numerique.free.fr