Le concept de MOOC
S’il est né en 2008, c’est réellement en 2011 que le concept de MOOC a été mis en œuvre; aux USA avec une approche pédagogique essentiellement portée sur le contenu de l’enseignement diffusé et, au Canada dans le cadre d’une approche connectiviste avec le développement d’échanges, de forums, de séances synchrones pour encourager l’interactivité. Le Mooc connectiviste a la particularité de permettre la construction de connaissances grâce à la participation des apprenants, à leur collaboration et leurs échanges. En effet, chacun des participants peut, contribuer et enrichir le contenu des cours (vidéo, audio, ressources utiles, série d’exercices en ligne, etc.) en publiant sur le Web, produire de nouvelles ressources, commenter les productions des autres participants, discuter avec eux, ou encore échanger avec des experts lors de réunions.
Dans cette formation à grande échelle, l’apprenant placé au centre du dispositif est le le seul responsable de sa formation. La volonté et la motivation de l’apprenant semblent ainsi déterminantes pour sa réussite dans le MOOC. En effet, le cours se fait en toute autonomie et c’est à l’apprenant de se prendre en charge, de déterminer ses objectifs et de diriger son apprentissage. Et contrairement à l’approche classique, l’enseignant (l’animateur) dans un MOOC joue un rôle de facilitateur de l’activité de l’apprenant.
Pour la qualité de l’éducation en Afrique…
Le MOOC qui est une dématérialisation de l’enseignement supérieur pourrait offrir la possibilité aux étudiants africains vivant sur le continent de pouvoir étudier dans des plus grandes Universités du Monde.
Ainsi, le MOOC pourrait présenter des avantages:
- A court et moyen terme
–L’accès aux contenus scientifiques de qualité: Nul n’est sans ignorer la carence en ressources documentaires des Universités d’un bon nombre de pays d’Afrique. Ainsi, à travers une inscription à un Mooc l’étudiant africain aura une grande chance de profiter des ressources mis à sa disposition et aussi celles partager par les autres participants.
–Les échanges avec des experts: le nombre de plus en plus grandissant des étudiants pose la problématique de l’encadrement des étudiants dans nos Universités. L’étudiants à part son enseignant n’a plus d’autres personnes ressources pour échanger sur des questions liées à sa formation. Ainsi, participer à un MOOC, donne l’occasion aux étudiants de pouvoir échanger avec des experts, avec des participants et aussi avec des animateurs sur des sujets de leur domaine d’étude.
- A long terme,
–L’élargissement de l’enseignement supérieur: pour les nombreux pays d’Afrique dont les systèmes d’enseignement supérieur souffrent du manque d’enseignants qualifiés, le MOOC apparaît comme un moyen alternatif pour assurer l’accès de la majorité à un enseignement supérieur de qualité. En effet, cette formation à distance permettrait d’éviter les contraintes de gestion des locaux, du manque de matériels didactiques et de l’insuffisance de formateurs compétents.
–La formation initiale et continue des enseignants: les systèmes éducatifs de la plus part des pays d’Afrique souffrent d’un manque d’enseignants qualifiés aussi bien au secondaire que dans le primaire. Ainsi, le MOOC pourrait bien servir d’alternatif pour la formation initiale mais surtout pour la formation continue des enseignants.
…sous certaines conditions
Certaines conditions devront être satisfaites afin que l’Afrique puisse profiter du MOOC. Parmi celles-ci, nous citerons deux, dont l’une est liée à l’accessibilité des TIC et l’autre à la problématique du taux d’abandon au MOOC:
- L’accessibilité aux TIC : La réalité des TIC dans la majorité des pays de l’Afrique est caractérisée par de grandes difficultés d’accès aux matériels informatique, d’accès à internet et de la régularité de la fourniture en électricité. Ce problème d’accessibilité semble à la base des cas d’abandon des participants africains à certains MOOC comme celui de ITyPA, l’un des tous premiers Mooc francophones par exemple.
- La problématique du taux d’abandon au MOOC : Comme mentionné plus haut, la volonté et la motivation de l’apprenant semblent déterminantes pour sa réussite dans le MOOC. Et l’un des sujets de préoccupation est le taux élevé d’abandon qui sévit sur les Moocs. En effet, sur les 160 000 personnes qui se sont inscrites au cours d’intelligence artificielle de Norvig et Thrun, seulement 14 % ont terminé le cursus. De même, sur les 155 000 étudiants qui se sont inscrits à un cours du MIT sur les circuits électroniques en 2012, seulement 23 000 ont terminé le premier jeu de problèmes et seulement 7 000 (soit 5 %) ont réussi le cours. Le Mooc ITyPA n’échappe pas à ce phénomène. En effet selon un rapport des organisateurs, sur 1300 personnes inscrites au début, seulement une quarantaine de personnes ont laissé une trace de leur passage sur les différents pads. Et sur ces 40 personnes, on peut compter une quinzaine de personnes impliquées à des niveaux divers. Pour des spécialistes, La plus grande crainte envers les Moocs est que les grandes écoles risquent de l’intégrer sans en évaluer soigneusement les inconvénients possibles.
Que ce soit à court, à moyen ou à long terme, on voit bien que le MOOC pourrait avoir un effet indéniable sur la qualité de l’éducation dans la plus part des pays d’Afrique. Ainsi, au moment ou l’éducation dans la majorité des pays africains traverse des crises de qualité, les décideurs devraient faire une analyse pertinente des possibilités offertes par le MOOC. Et pour pleinement profiter du MOOC afin d’améliorer la qualité de l’éducation, les différents pays d’Afrique devraient adresser quelques un des problèmes identifiés ci-dessus.
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