Inspirée par cette expérience Outre-Atlantique, elle décide à son retour en France en 2013, d’explorer le terrain des usages en classe ; au départ sous forme d’Amicale, elle crée en 2014 l’association « Inversons la classe ! ».
Au démarrage, elle répertorie les enseignants qui utilisent la classe inversée et crée une documentation sous forme d’entretiens « pour les faire parler de leur pratique et mettre ses entretiens à disposition sur un site internet » . Puis des discussions sur Twitter, des « Twittchats » se sont mises en place deux fois par mois.
Récemment, en juillet 2015, a eu lieu le CLIC 2015 au lycée Montaigne à Paris « où nous avons réuni environ cinquante intervenants pour partager, échanger, mutualiser et informer sur la classe inversée et toutes ses variétés ».
La classe inversée : bien plus qu’une simple vidéo en ligne…
« Au départ, la classe inversée m’intéressait pour mes propres pratiques mais je me suis vite rendue compte que cela avait un potentiel beaucoup plus large ».
Héloïse Dufour est persuadée que la classe inversée est un excellent moyen de mettre en œuvre une pédagogie active. La classe inversée ouvre beaucoup de portes comme « les questions d’évaluation, les questions du travail de groupe, d’activité des élèves ou encore de différenciation ».
Le concept de la classe inversée, c’est vraiment dégager du temps de classe pour passer plus de temps en activité aux côtés des élèves selon leurs besoins en externalisant les tâches cognitives les plus simples.
Autour de ce concept, Héloïse Dufour précise qu’il y a énormément de possibilités de mise en œuvre.
Souvent caricaturée par une image d’un ensemble de capsules vidéo qui remplaceraient le prof, Héloïse Dufour préfère l’image du « côte à côte » qui remplace le « face à face ».
Il n’y a pas non plus de niveaux ou de disciplines à privilégier pour la classe inversée ; « on trouve des classes inversées du primaire au supérieur voir en formation professionnelle ».
Partant du principe que le concept est très simple et très flexible et qui « rejoint des questionnements anciens comme ceux de la pédagogie active », l’appropriation est aussi rapide.
Aujourd’hui, Héloïse Dufour considère que le phénomène est en phase « d’explosion » car de nombreux enseignants, toutes disciplines et tout niveau confondus, s’y sont intéressés et « nous avons vraiment des pionniers qui ont défriché le terrain et qui se sont appropriés des choses qui se faisaient à l’étranger ; nous sommes maintenant au stade de l’essaimage ».
Pour preuve, par exemple, les premières formations à la classe inversée arrivent dans les plans de formation académiques.
Héloïse Dufour n’est pas surprise de l’engouement que connaît la classe inversée car elle répond tout simplement à la question que se pose tout enseignant : « comment est ce que je peux m’occuper de mes élèves de manière plus individuelle ? ».
La classe inversée n’est pas la seule réponse mais « c’est une réponse atteignable ».
Après avoir réuni un large public lors de la CLIC 2015 en juillet dernier,
l’association va plus loin en proposant la semaine de la classe inversée du 25 au 29 janvier, « CLISE 2016 ».
L’idée est de demander aux enseignants qui le souhaitent, en accord avec leurs chefs d’établissement, d’ouvrir leur classe inversée « afin de venir voir concrètement ce que ça donne sur le terrain ».
Une carte géographique sera disponible mi-décembre sur le site laclasseinversee.com pour que vous puissiez localiser ce qui aura lieu dans votre académie.
Plus d’infos :
http://www.laclasseinversee.com