« L’Espace Mendès France est né volontairement d’une action conjointe de scientifiques et d’acteurs de l’éducation populaire à la fin des années 70 ».
En 1980, l’arrivée de la cité des Sciences à Paris entre dans la même mouvance et « porte beaucoup d’espoir » ; le but de ces nouvelles structures est bien de vulgariser les sciences auprès du public.
Lorsque Didier Moreau a pris la direction de l’Espace Mendès France de Poitiers en 1991, l’apport de l’EMF était « d’avoir conjoint sciences humaines dites “douces“ et sciences “dures“ dans un regard du monde ».
Cette évolution de l’EMF sur les trente dernières années est importante à connaître pour contextualiser l’arrivée du numérique dans ce type d’espace et les enjeux qui en découlent.
Pour Didier Moreau, il est essentiel de comprendre « comment se positionner par rapport à ce numérique qui est devenu un objet autant qu’un sujet ».
Au-delà des objets numériques qui vont tout naturellement trouver leur place dans l’EMF, c’est bien le sujet numérique qui interpelle.
« Ce qui nous intéresse maintenant, c’est que ce sujet qui doit être socialisé et mieux compris, doit entrer dans une phase où l’esprit de liberté, critique que chacun doit avoir, puisse se développer » ; les sujets autour de la culture numérique et de l’éducation aux médias font leur entrée !
Didier Moreau voit le numérique comme un excellent support pour « essayer de sortir les individus de leur sujet habituel et leur permettre de s’exprimer ».
Parler aussi de ce qu’il appelle « les vrais problèmes » c’est à dire les problèmes du rapport de l’humain à ces dispositifs numériques comme, par exemple, la santé connectée, font également partie des objectifs.
« Un certain nombre de questions vont se poser et nous avons le devoir de les afficher sur la place publique, tout comme nous l’avions fait pour les OGM, par exemple », souligne Didier Moreau.