L’appropriation d’un produit et les détournements de ses utilisations sont étudiés par différentes disciplines. Qu’il s’agisse ou non de numérique, les concepteurs s’inspirent des retours qui leur sont faits par la clientèle.
Ils puisent ainsi à la source des pratiques et des usages pour tenter de favoriser une adéquation entre les aspirations des utilisateurs et les objets et services proposés. Pourtant, si la démarche semble logique, elle est loin d’être aisée à mettre en œuvre.
La multiplication des propositions d’outils, la variété des possibilités, la discrétion de certains comportements et le caractère infinitésimal du plus grand nombre des dévoiements d’emploi constituent autant de difficultés méthodologiques. En outre, si les comportements laissent des traces informatiques, il n’en va pas de même pour les ressentis. La mise en place d’un protocole d’optimisation du feedback ne suffit pas.
C’est pourquoi, cette communication propose, sur la base d’ancrages théoriques en SIC et en sciences de l’éducation, d’aborder les phénomènes d’appropriation et de détournement au regard de deux vecteurs identifiés comme leur étant sous-jacents : l’innovation personnelle et l’illusion de compétence (technique et sociale).
Les résultats, obtenus à partir d’un terrain en apprentissage où le détournement d’un service en ligne est devenu la norme, souligne l’actualité de la recherche qualitative en regard de l’analyse des traces de type micro big data.
A propos de l’auteur Thierry Gobert
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