Collaboration et partage, continuité et cohérence
Il y a deux ans, Le Recteur de l’académie de Nice a donné pour mission de déployer les ENT dans les écoles primaires. Les consignes étaient claires : afin de ne pas multiplier les solutions et afin d’assurer un continuum éducatif, l’idéal était de choisir le même ENT que les collèges, déjà équipés.
C’est donc à titre expérimental que les 38 écoles ont vu naître l’ENT de circonscription, proposé par le Rectorat. Il est à noter que pour l’instant, aucune commune n’a la charge financière de ce nouveau dispositif.
La société ITOP, déjà présente dans les établissements du second degré, a participé à mettre en place cette nouvelle structure, « qui demande toujours à être développée, nous réalisons des aménagements en continu (…). Nous demandons également à ITOP de nous développer certains domaines disciplinaires ou autres pour que nous puissions travailler dans des groupes de partage », explique JP Rouby.
Pourquoi un ENT de circonscription ?
« Développer des ENT d’établissements ou des ENT d’écoles, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant », affirme JP Rouby.
Il indique que la circonscription représente le territoire de gestion de l’éducation nationale pour le premier degré ; il s’avérait donc légitime de mettre en place une structure cohérente pour faciliter cette gestion.
« Un inspecteur de l’éducation nationale qui a en charge une circonscription ne peut pas administrer, à la fois administrativement et pédagogiquement, son territoire. Avec l’ENT de circonscription, le pilotage est rendu possible ».
Au quotidien, ça marche comment ?
Aujourd’hui, chacune des 38 écoles dispose de l’ENT qui est géré par le directeur d’école et son équipe, « sachant que dans chaque classe, l’enseignant gère aussi un « mini ENT » dans l’ENT de l’école », précise JP Rouby.
Au niveau de la circonscription, c’est une équipe composée de l’inspecteur, des conseillers pédagogiques et des maitres-animateurs informatiques, qui s’occupe des projets communs, dissociant toujours les 2 volets, d’un côté administratif et de l’autre, le pédagogique.
L’équipe peut faire remonter des projets mais aussi proposer ses propres projets ou encore gérer des enquêtes.
Exemples concrets d’usages d’un ENT de circonscription
« L’usage principal, partant de la circonscription, est la proposition de projets », décrit JP Rouby. Cela se concrétise par des projets d’écriture, d’arts plastiques, de défis mathématiques, etc.
L’équipe propose aux enseignants des fiches pédagogiques ; « c’est un peu de la formation », souligne JP Rouby. Les enseignants vont ensuite faire travailler leurs élèves qui vont produire du contenu qui sera déposé dans des espaces de production.
Ces contenus sont visibles par tous et peuvent être ensuite analysés et agrémentés.
Les usages dans les écoles se font en fonction de chaque enseignant qui organise sa classe comme il le souhaite. « Il peut mettre à disposition des documents sous forme de fiches de travail ou à destination des parents, il gère des projets dans sa classe (…) Dans l’école, de la même façon, un directeur peut initier des projets (..) ».
Après deux ans de mise en place, les usages par projet sont majoritaires mais notre IEN précise que des usages « différenciés » commencent à voir le jour.
Cela se caractérise de deux manières, que nous décrit JP Rouby : « d’une part, l’IEN a mis à disposition des outils numériques, type livres numériques, que l’enseignant va pouvoir utiliser dans sa classe en direct avec les élèves, de manière différenciée ; ou alors des enseignants proposent à leurs élèves des groupes de travail différenciés avec des fiches de travail différenciées ».
L’ambition d’un ENT de circonscription : la mutualisation entre enseignants
JP Rouby avoue qu’en premier lieu, les projets sont portés de manière descendante, partant de l’équipe de circonscription vers les enseignants ; mais l’objectif premier est bien d’inciter les enseignants à proposer leurs propres projets.
« Le fait de proposer des projets va inciter les enseignants à en proposer aussi, à les améliorer, à agrémenter les fiches pédagogiques ou à en suggérer d’autres ».
Pour JP Rouby, « un ENT ne peut pas être un simple ENT de classe ». Il insiste sur le fait que la collaboration entre enseignants est des fondements de l’ENT. Elle permet à l’enseignant « d’avoir moins de travail, de ne pas refaire tout le temps la même chose » et surtout, « profiter de la richesse des autres » et il conclut : « et en arrivant à cela au travers de l’ENT, c’est une grande réussite ».
Alors que l’ENT de circonscription a été proposé de manière verticale par le Rectorat, il fonctionne désormais de plus en plus en « horizontal » car les enseignants se le sont appropriés et deviennent, à leur tour, force de proposition.
La prochaine étape reste l’entrée des municipalités dans le processus, notamment avec une « brique » périscolaire. A l’heure des réflexions sur les rythmes scolaires, JP Rouby y voit un grand intérêt.