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  • PIX, la nouvelle plateforme d’évaluation et de certification des compétences numériques, tout public!

    PIX, la nouvelle plateforme d’évaluation et de certification des compétences numériques, tout public!

    PIX n’est pas un acronyme alors ne cherchez pas à quoi rattacher ces 3 lettres ! C’est juste le nom de cette nouvelle plateforme qui verra le jour très prochainement et qui s’adresse à tout citoyen francophone qui voudra évaluer et améliorer ses compétences numériques.

    De manière plus ciblée, c’est aussi un formidable outil de formation pour les enseignants et autres membres de la communauté éducative comme l’explique Benjamin Marteau, directeur du projet PIX, dans l’interview ci-contre.

    PIX est développée selon la méthodologie agile des « Startups d’Etat » dans le cadre d’un partenariat entre tous les acteurs du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et la Recherche, le Conseil national éducation-économie et le secrétariat général à la modernisation de l’action publique.

    PIX débarque après les pionniers que sont le B2i et le C2i et profite des expériences acquises « pour faire un nouveau dispositif qui va rassembler tout le monde », souligne Benjamin Marteau.

    Nathalie Denos, enseignante-chercheure en informatique à l’Université Grenoble-Alpes, a longtemps travaillé au sein du Ministère de l’Education Nationale sur la certification C2i « qu’il était nécessaire de repenser ».
    Aujourd’hui, elle est détachée sur le projet PIX.

    « L’occasion est justement de repenser la certification C2i dans ce contexte du projet PIX qui permet une vision beaucoup plus intégrée de cette question des compétences numériques ».

    PIX, le résultat de plusieurs constats

    « L’idée de départ du projet PIX est plurielle », déclare Benjamin Marteau.

    Au Conseil national éducation-économie dans lequel travaille Benjamin Marteau, le constat a été fait d’un manque de repères avéré sur les compétences numériques, « les compétences numériques clés qui font partie d’un bagage pour l’honnête homme ou l’honnête femme du 21ème siècle ».

    D’autre part, il s’est avéré aussi que les dispositifs existants, B2i et C2i se sont développés dans un cadre franco-français. A l’échelle européenne, que ce soit pour le monde professionnel que pour la mobilité des étudiants français, « il est primordial d’avoir des certifications qui soient reconnues au-delà de nos frontières ».

    Les équipes du projet PIX ont donc travaillé autour d’un cadre de référence européen, qui comporte huit niveaux.

    PIX, pour qui ?

    Il n’est donc pas uniquement question des élèves ou des étudiants mais bien des compétences numériques de n’importe quel professionnel et plus largement, de tout citoyen.

    C’est une formation tout au long de la vie pour tout public.

    Benjamin Marteau explique que le projet vise deux grandes familles d’utilisateurs :
    . Les utilisateurs principaux qui sont représentés par tout individu francophone
    . Les prescripteurs qui bénéficieront d’un accès dédié ; ils peuvent être enseignants, des enseignants-chercheurs ou encore des employeurs.

    « L’accès dédié est créé dans le but d’accompagner les efforts de formation ; savoir de quelle compétence numérique on parle et où en sont les publics que j’ai besoin de former ».

    PIX, pourquoi ?

    La formation démarre au niveau de la 4ème au collège et va courir jusqu’au monde professionnel et au-delà.
    « N’importe quel citoyen pourra aller sur PIX et se positionner, mesurer ses compétences numériques, les développer et les valoriser ».
    La plateforme s’adresse, il est vrai, qu’aux citoyens au-dessus de l’âge de 13 ans (niveau 4ème) ; question qui s’est posée « à la fois d’un point de vue des capacités cognitives qu’on attend de ces publics », explique Nathalie Denos.
    La forme des épreuves doit pouvoir s’adapter à tout public et il n’était pas possible de mettre à disposition des épreuves dédiées par tranche d’âge, « ce qui aurait augmenté la complexité du problème qui est déjà suffisamment touffu pour ne pas en rajouter », souligne t-elle.

    Mesurer ses compétences numériques,

    « c’est, au travers d’un premier test de positionnement, d’avoir un score, sur 1024, car on peut marquer jusqu’à 1024 PIX ; et surtout d’obtenir de ce résultat, un profil de compétences ».

    Il y a 16 sous-domaines de compétences comme, par exemples « la recherche d’information et l’organisation d’une veille », « tout ce qui relève de la protection et de la sécurité », ou « encore des questions plus techniques ».

    Ce qui est intéressant, c’est que le dispositif ne s’arrête pas à l’évaluation des compétences ; « vous pouvez également continuer à progresser ensuite ; c’est à la fois exigeant et bienveillant, pour reprendre la logique de la Refondation de l’Ecole », souligne Benjamin Marteau.
    Vous pouvez donc continuer à gagner de plus en plus de PIX dans les différents domaines…

    Avec PIX, comment valoriser ?

    Pour vraiment valoriser des compétences, il faut qu’il y ait un certificat.

    Le dispositif PIX, actuellement en développement, songe à plusieurs options : venir valider ses compétences dans un centre agrée par le Ministère de l’Education Nationale qui peut être un collège, un lycée ou autre ou aussi via des solutions de proctoring, c’est à dire de la certification à distance sur le modèle utilisé par France Université Numérique, « ProctorU ».

    PIX, avec quels outils ?

    Toutes les applications utilisées par PIX ne sont pas encore arrêtées puisque le projet est encore en méthode « agile ».
    « Nous sommes très attentifs à ce que l’expérience utilisateurs soit bonne », précise Benjamin Marteau.

    Sur l’interrogation de pouvoir utiliser PIX avec son Smartphone, le site est Responsive, mais certaines épreuves seront plus faciles à réaliser sur ordinateur, « comme par exemple, une épreuve sur un tableur, qui reste un peu « sport » à réaliser sur une tablette ou un Smartphone », souligne Benjamin Marteau.

    Il rappelle la philosophie de PIX qui est que chacun puisse utiliser ses propres outils : ses logiciels, ses matériels… comme dans la « vraie vie »,

    « car on pense aussi que nous aurons une meilleure qualité d’évaluation en faisant ce choix-là », ajoute Benjamin Marteau.

    PIX et Big Data

    Le projet PIX s’intéresse également au traitement des données occasionnées par tous ses futurs utilisateurs.

    « Sur le Big Data, nous souhaitons les ouvrir au maximum à la Recherche et à la statistique publique », explique Benjamin Marteau.

    Les équipes souhaitent donc se rapprocher et travailler en collaboration avec la CNIL, avec l’INSEE, avec l’OCDE etc.

    Sur l’aspect Recherche, « le projet PIX pourrait être un terrain de jeu pour les chercheurs et nous souhaitons vraiment le favoriser ; c’est, dès le départ, dans l’esprit du projet ».

    Nathalie Denos souligne en effet l’enjeu d’intérêt de la production de toutes ces données qu’elles qualifient de « microscopiques » par rapport à une forme d’apprentissage et d’évaluation, « autant de données qui alimentent le domaine des Learning Analytics, dont sont friands tous les chercheurs qui explorent ce domaine aujourd’hui ».

    Le projet PIX démarrera à la rentrée 2017 sur les aspects évaluation des compétences, « pour, dans un premier temps, obtenir son profil de compétences ». Ensuite, plusieurs fonctionnalités viendront s’ajouter au dispositif de démarrage.

    C’est bien aussi tout l’enjeu du projet PIX : qu’il évolue tout comme évolue le numérique chaque jour.

    Plus d’infos :

    Aller sur la version Beta du projet PIX : https://pix.beta.gouv.fr
    Sur les Startups d’Etat : https://beta.gouv.fr/startups.html

  • #Twittconte, et si les personnages de contes étaient sur Twitter ?

    #Twittconte, et si les personnages de contes étaient sur Twitter ?

    Par Régis Forgione et Bruno Mallet
    Twittconte_150116

    Comment interagissent-ils entre-eux ? Que (se) racontent-ils ?  Comment vivent-ils l’histoire “de l’intérieur” ?

    C’est à ce type de questionnement que se frottent les élèves quand ils élaborent un Twittconte. L’argument du projet tient en une phrase : et si les personnages de contes traditionnels avaient un smartphone et un compte Twitter ?

    Une histoire en temps réel et en direct sur Twitter

    Il s’agit de de faire (ré)écrire un conte en adoptant le point de vue des personnages, en se mettant littéralement dans leur peau via leur compte Twitter, et en les faisant dialoguer à plusieurs voix.  Avec une contrainte qui donne tout son sel au projet :

    l’histoire se déroule en temps réel et en direct sur Twitter, le tout concentré sur un ou deux jours.

    Les personnages étant répartis entre différentes classes, leurs réactions ne sont pas connues à l’avance. Ainsi le conte « s’élabore, se modèle et se remodèle en même temps qu’il se transmet »*.

    Le format contraint (140 caractères) et social (interactif) de Twitter est bien adapté à cette forme d’oralité-écrite du conte traditionnel.

    Même si la structure du conte original est plus ou moins respectée, répondre au commentaire imprévu d’un personnage demande une certaine dose d’adaptativité et de créativité de la part des élèves. Le résultat est d’autant plus riche et surprenant que la phase préparatoire d’écriture a été développée.

    En effet, la plupart des tweets sont écrits en amont et disposés sur une Timeline pour le jour de publication. Plus les élèves auront fait leurs gammes, plus ils seront à l’aise pour improviser sur le thème le jour J, à la manière d’une improvisation théâtrale.

    Au final, il s’écrit une oeuvre collective à plusieurs classes, qui mêle écriture réfléchie et instantanéité.  L’année dernière nos classes de @CM1_Fenez77 et @CM2_CHAPELLE ont réalisé le premier Twittconte à lire ici Le Petit Chaperon Rouge.  Et le mois dernier l’aventure a repris en réécrivant  Petit Poucet !

    Derrière le rideau

    TwittconteHP_150116La publication sur Twitter constitue le “chef d’oeuvre” des élèves mais elle n’est que la partie visible de l’iceberg. Outre les séances de travail sur l’orthographe, la grammaire et la rédaction, c’est un projet de plusieurs semaines qui demande de :

    – lire des contes (de typologies et d’origines diverses)
    – en tirer les invariants et composantes (les personnages, la quête, les adjuvants…)
    – comprendre le schéma narratif et comment il s’applique
    – s’approprier finement le conte qui sera le support du #Twittconte (en lire différentes versions, des versions détournées…)
    – apprendre à adopter le point de vue d’un personnage
    – réfléchir aux interactions (possibles ou pas) entre les personnages
    – envisager différentes pistes d’écriture (réajustements et enrichissements)
    – réfléchir et intégrer les codes d’écriture d’aujourd’hui (usage des balises Twitter ou des  émoticones par exemple…)

    À ce propos, Twittconte intègre cette année les projets Savanturiers pour se mettre en relation avec un chercheur en littéracie afin d’en élargir et renforcer les fondements didactiques.

    Twittconte comporte également un large volet arts visuels. Les élèves ont fait des sorties en forêt pour repérer des lieux et y photographier certaines scènes. D’autres, ne pouvant quitter l’école ont appris à rechercher des photos sur Internet. Ils ont également apporté des objets et arrangé des décors pour reconstituer des scènes d’intérieur, à la manière d’une pièce de théâtre.

    Vous aussi devenez Twittconteur !

    Pour faciliter l’intégration du projet #Twittconte par les collègues nous prenons en charge des aspects techniques (création des comptes Twitter des personnages, mise en relation des twittclasses, profils illustrés des personnages…). Le cadre est assez souple pour que chacun puisse s’en emparer et l’enrichir, des maternelles aux collégiens.

    Pourquoi pas un Twittconte en maternelle via dictée à l’adulte ?

    L’idéal serait qu’au fur et à mesure se dessine un univers, que les comptes Twitter des personnages puissent servir à d’autres classes d’année en année.  On peut supposer que les psychologies des personnages soient très différentes selon le niveau de la classe qui se cache derrière…

    D’ailleurs il y a quelques jours les classes d’Aurélie Letellier et Marie-Andrée Kacimi (@cm2d_laclasse et @ADMCE2) ont écrit un nouvelle version du Chaperon Rouge bien différent de la première ! Pourquoi pas imaginer des détournements et des croisements de contes par la suite : quand le Chaperon Rouge rencontre Hansel et Gretel…

    Sans trop en dévoiler on nous chuchote à l’oreille que Yannick Choulet @quiritcurie et Sandrine Descombes @cm2clachapelle préparent un Twittconte dont les profils des personnages ont été concoctés par le dessinateur de presse et illustrateur de jeunesse Christian Creseveur, restez à l’écoute !

    Plus d’infos :
    Pour participer au projet #Twittconte faites-vous connaître via le document de participation Twittconte.
    Et n’hésitez pas à vous abonner à @Twitt_contes pour être informé des prochaines productions.

    *André Jolles, Formes simples, Seuil

     

                                

     

  • Les ceintures de compétences 2.0, de la maternelle à la 6ème : osez changer de pédagogie !

    Les ceintures de compétences 2.0, de la maternelle à la 6ème : osez changer de pédagogie !

    Le collectif « ceintures de compétences 2.0″ ou c2c viennent de remporter un prix aux Trophées du numérique au colloque e-éducation organisé en novembre à l’ESENESR de Poitiers, le « Coup de cœur du public » pour sa vidéo de présentation. Mais que sont ces ceintures de compétences 2.0 ? Décryptage avec François Lamoureux, enseignant en CE1-CE2 et témoignage de mise en pratique avec Laetitia Vautrin, enseignante en Classe Préparatoire.

    « Nous n’inventons rien avec les ceintures de compétences qui existent depuis plusieurs années dans la pédagogie institutionnelle », tient à souligner François Lamoureux.

    Il fait allusion à Fernand Oury notamment, qui avait tenté d’instaurer cette nouvelle forme de pédagogie dans les écoles urbaines (et se rapprochant en cela de ce qu’il avait découvert en adhérant au mouvement Freinet, mis en place à l’époque, plutôt en milieu rural)*.

    Avec plusieurs collègues, François Lamoureux décide alors d’échanger sur ce modèle et de voir en quoi les outils numériques pourraient être utiles pour démocratiser « les pédagogies actives ».

    Au départ avec l’objectif de balayer du CE1 au CM2, les c2c vont aujourd’hui de la maternelle jusqu’à la 6ème, avec les étoiles de compétences en maternelle puis les niveaux de ceinture, sur le modèle du judo, du CP jusqu’en 6ème (ceinture rouge !).

    « Ça change beaucoup le regard que les élèves portent sur l’école ».

    L’enseignant devient un guide. « Je ne suis plus devant toi mais à côté de toi », explique François Lamoureux.

    Il explique également qu’il est nécessaire de rassurer les parents sur la méthode qui peut se trouver assez « déroutante » par rapport aux « classiques » ; « mais passé un temps d’adaptation et de pédagogie avec les familles, les retours sont super bons ».

    Laetitia Vautrin, membre du collectif de 30 enseignants, a, quant à elle, mis en pratique les c2c dans sa classe de CP. Comme les élèves sont encore non lecteurs, le dispositif a été adapté afin de remplacer les écrits par des logos.

    Par exemple, pour la compétence « je suis capable de lire les prénoms de la classe », « on va faire une manipulation autour de jeux.

    « Ce n’est pas une évaluation avec tous les élèves de la classe ; c’est l’élève qui me demande à un moment donné de pouvoir passer l’essai s’il se sent prêt ».

    Et tout ce dispositif se fait avec une plus-value du numérique, comme l’explique Laetitia Vautrin. « Mes élèves apprennent leur poésie en scannant un QR code qui les amène sur l’enregistrement de ma voix récitant la poésie et quand ils sont prêts, ils me demandent de la réciter ».

    L’élève placé au centre de ses apprentissages, autonome, qui prend des responsabilités tout étant encadré ; mais aussi l’élève qui devient un tuteur pour ses camarades… autant de points positifs détaillés dans la vidéo ci-dessus.

    Le collectif c2c ne se décrit pas comme des formateurs mais plutôt comme des passionnés par ce qu’ils ont mis en place et parce qu’ils découvrent tous les jours. Tout le dispositif est réalisé dans le respect des programmes de l’éducation nationale.

    « Nous sommes des enseignants de la base ; nous avons une expérience que nous souhaitons partager pour discuter et apprendre des autres » et pour conclure :

    « Nous souhaitons montrer qu’il y a des choses différentes de possible ».

    Plus d’infos :

    *en savoir plus sur Fernand Oury et la pédagogie institutionnelle sur le site de Philippe Meirieu, par exemple,

    Retrouvez tous les lauréats des Trophées numériques du colloque e-éducation à l’ESENESR ici.

    Et la vidéo qui leur a permis d’obtenir ce Trophée :

  • Du harcèlement au cyber-harcèlement (Cyber-bullying)

    Du harcèlement au cyber-harcèlement (Cyber-bullying)

    Deux jours pour dire “NON au harcèlement”; c’est ce que nous propose Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle a tenu une conférence de presse de présentation de la 2ème journée nationale dédiée au « Non au harcèlement » consacrée au thème du cyberharcèlement.

    Au cours de cette même conférence de presse, l’équipe de Rose Carpet a par ailleurs dévoilé le nouveau spot de sensibilisation ainsi qu’un numéro d’appel.

    Le 0 800 200 000 est un numéro gratuit, anonyme et confidentiel, disponible de 9h à 19 h en semaine. Des conseillers répondent aux questions des appelants pour les accompagner dans leur démarche. Les conseillers peuvent également être contactés par email, chat, Skype.

    Un rassemblement sur Paris s’est même tenu dans les locaux de Facebook France ce 3 novembre 2016 avec des élèves des Hauts de France. Comme quoi ce numéro 1 des réseaux sociaux se sent bien concerné par ces actes. De tout cela devrait ressortir un film à destination des jeunes et des adultes pour essayer de mieux comprendre mais surtout d’aider nos jeunes dans cette épreuve tant qu’il est encore temps.

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    Constats

    En tant que réserviste citoyen de l’Education nationale je commence seulement depuis un an à être sollicité dans ce domaine bien qu’étant specialisé depuis plus de 10 ans dans l’éducation aux cyber-risques.

    Le phénomène serait stable selon certains mais il ne faut pas oublier que l’on en parle peu (22 % des enfants harcelés n’en parlent à personne) et que beaucoup vivent ce fléau dans l’ombre jusqu’au point de mettre fin à leurs jours.

    En effet, plus d’un tiers des victimes de cyber-harcèlement ne parlent à personne et finissent par passer à l’acte.

    C’est ainsi que 3 ou 4 adolescents se suicideraient chaque année à cause du cyber-harcèlement. 40 % des élèves déclarent aussi avoir déjà subi une agression en ligne. Les faits de cyber-harcèlement ont lieu pour 85 % dans le cadre d’un groupe et 61 % des élèves harcelés disent avoir des idées suicidaires.

    Sur le site www.education.gouv.fr/nonauharcelement on peut retrouver la chronologie suivante

    1983 : La première campagne de prévention est lancée en Norvège à l’initiative de Dan Olweus. Professeur en psychologie à l’Université de Bergen, il conçoit le concept de « School bullying » à la fin des années 70.

    1994 : En Grande-Bretagne, le pack antiharcèlement scolaire « Don’t suffer in silence » est distribué gratuitement dans les écoles.

    1998 : En Grande-Bretagne, Tony Blair fait adopter une loi d’orientation et d’éducation qui oblige tous les établissements à mettre en oeuvre des mesures de prévention contre le harcèlement.

    2011 : En France, première campagne de lutte « Stop harcèlement » par le ministère de l’Éducation nationale.

    2012 : Création d’une délégation ministérielle en charge de la prévention et de la lutte

    Ce que dit la loi

    La loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 prévoit que chaque école et établissement réalise un plan d’actions pour lutter contre le harcèlement en milieu scolaire.

    La circulaire n° 2013-100 du 13-8-2013 détaille le programme d’actions du ministère. Le règlement est le « document de référence pour l’action éducative ».

    La loi du 8 juillet 2013 prévoit de mettre à disposition des parents, des témoins et des victimes de la documentation, des fiches conseils.

    Depuis le 4 août 2014, la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes introduit un nouvel article (222-33-2-2) dans le Code pénal.

    Le harcèlement moral est explicitement reconnu comme un délit. Il concerne le harcèlement entre pairs en milieu scolaire et également le cyberharcèlement.

    Les familles peuvent désormais déposer une plainte sur le fondement de cet article.

    Des témoignages poignants

    France 2 a recueilli le témoignage d’une jeune fille de 13 ans, Mathilde (nom d’emprunt) victime de Cyber-harcèlement. Aujourd’hui, elle boxe pour vaincre la colère et reprendre confiance. « Je pense à ce qui m’arrive dans la semaine et ce qui m’est arrivé avant aussi« , explique Mathilde.

    Il y a un an, elle était devenue le souffre-douleur de quelques-unes de ses camarades de classe, des copines de toujours qui l’ont mise à l’écart à l’entrée en 6e. Des mots anonymes, des brimades, des insultes… mais le pire s’est passé hors des murs du collège, sur internet.

    Marion n’a pas eu cette chance de survivre à ce mal, ses parents s’inquiétaient des milliers de SMS reçus sur son portable. Ils ont aussi découvert à sa mort que Marion avait ouvert un compte Facebook, sur lequel elle se faisait insulter et menacer jour et nuit, comme ce message glaçant : « Va te pendre sale p... ». Une phrase que Marion, 13 ans, a prise au mot puisque le 13 février 2013, cette collégienne s’est pendue dans la chambre de sa maison à Vaugrigneuse (Essonne). Sa tragédie a été racontée dans le livre « Marion, 13 ans pour toujours » (Editions Calmann-Lévy) par Nora Fraisse, sa maman.

    L’ouvrage vient lui-même d’inspirer un téléfilm diffusé sur France 3. Le long-métrage sera suivi d’un débat animé par Carole Gaessler puis du documentaire « Souffre-douleur : Ils se manifestent ».

    C’est parfois le quotidien dés le plus jeune âge, on se raquette, on se dislike lors des récréations et pauses puis on se cyber-harcèle dés le retour à la maison une fois la chambre retrouvée. Voici le décor décrit par certains enseignants qui commencent à comprendre, à déceler et à décrypter les signes du (cyber)harcèlement chez certains jeunes.

    L’Education nationale estime qu’un élève sur cinq est victime d’insultes ou d’humiliations par SMS ou sur internet. Premier vecteur en cause : le smartphone qui a envahi les cours de récré.

    Les faits sont punis de 1 an à 3 ans d’emprisonnement et de 15 000 euros à 45 000 euros d’amende selon la gravité des préjudices.

    Des modes opératoires de plus en plus diversifiés

    Le bashing (mot qui désigne en anglais le fait de frapper violemment, d’infliger une raclée) est un anglicisme utilisé pour décrire le « jeu » ou la forme de défoulement qui consiste à dénigrer collectivement une personne ou un sujet. C’est une des pratiques les plus courantes sur les smartphones et platerformes de réseaux sociaux.

    Le flaming, terme anglophone qui désigne toutes les interactions de mépris notamment trouvées lors d’échanges d’e-mails, mais s’applique également aux propos diffamatoires échangés via SMS. Cela regroupe aussi des approches sexuelles par e-mail, dont le cyber-viol est la variante la plus extrême (celui-ci consiste en des actes sexuels non souhaités via Internet) ;

    L’outing est une pratique visant à mettre la victime dans une détresse profonde, voire à l’humilier. Elle est caractérisée par l’envoi d’informations confidentielles, sensibles ou gênantes ;

    La mascarade passe par une modification de l’identité en ligne de l’individu harceleur. On compte deux formes principales dites de mascarade : la première est caractérisée par l’usurpation de l’identité de la victime en ligne, et se présente à ses contacts en tant que telle ; la seconde consiste en le fait que l’individu harceleur se fait passer pour quelqu’un d’autre que la victime ou lui-même, souvent pour brouiller les pistes. Dans ce dernier cas, l’individu, en ligne, change de sexe ou de statut ;

    Le put-down proche du bashing désigne le fait de dénigrer certains aspects de la victime. Par exemple, la propagation de rumeurs via les réseaux sociaux, des communications abusives avec des relations de la victime par e-mail…

    Enfin les hate-sites, littéralement « sites de haines ». Ces sites Internet sont créés dans le but de viser une cible bien précise ; ils sont entièrement conçus pour harceler la victime. Souvent, ces sites disposent d’un espace communautaire où les visiteurs ont la possibilité de laisser des messages (dans un livre d’or, par exemple) ; des commentaires qui ont concrètement pour effet d’enfoncer la victime. (voir http://lecyberharcelement.e-monsite.com/pages/les-formes-de-cyber-harcelement.html).

    On a même pu déceler chez certains acteurs un comportement qui consistait à enregistrer les pages de mur de Facebook pour en garder les traces sur un autre espace de la toile en vue de les ressortir plus tard. Je leur explique pourtant que le Web est indélébile et que tout est traçable !

    Pour aller plus loin on peut aussi retrouver sur ce site 6 autres formes de cyber-harcèlement.

    Le cyber-harcèlement plus seulement chez les jeunes

    Le cyber harcèlement pas seulement envers les élèves mais aussi envers le personnel enseignant : apprendre à se cyber protéger pour mieux enseigner pourrait bien être le prochain stade.

    Dans le cadre de l’AREF 2016 et dans le cadre de la session « Education et citoyenneté » a été présentée du 4 au 7 juillet 2016 une communication à laquelle j’ai contribué avec d’autres collègues à l’international sur le thème :
    Le cyber harcèlement envers le personnel enseignant : apprendre à se cyber protéger pour mieux enseigner.

    Être enseignant(e) implique la présence d’interactions avec les collègues et les apprenants et dans certains cas, avec les parents. Ces multiples interactions peuvent confronter les enseignants à toutes sortes de situations qui peuvent même s’avérer agressives ou violentes (Mcmahon et Martinez, 2014).

    Ces difficultés, jumelées à la présence des technologies de l’information et de la communication (TIC), génèrent des dérives qui se transposent maintenant en ligne. En effet, par l’entremise d’Internet, des actes de cyberintimidation sont perpétrés régulièrement entre élèves et font partie des problématiques de violence repérées dans les milieux scolaires (Gumbus & Meglich, 2013; Patchin, 2013).

    La cyberintimidation consiste en des actions individuelles ou collectives pouvant causer un mal à autrui de manière volontaire et/ou répétée, par le biais d’Internet et l’utilisation d’outils technologiques (cellulaire, tablette, etc.). Lorsque ces actions sont vécues spécifiquement chez les adultes, le terme cyber harcèlement est privilégié.

    Les actes de violence en ligne entre jeunes sont fréquemment soulevés dans les médias, cependant, qu’en est-il du cyber harcèlement dirigé envers le personnel enseignant ? Ce domaine de recherche est très peu étudié au Canada et dans le monde alors que les TIC sont pourtant bien présentes dans toutes les sphères de l’éducation. Les outils de communication et les réseaux sociaux sont d’ailleurs des moyens de prédilection pour les intimidateurs ainsi que des lieux où la formulation de menaces est désormais simple et accessible (Shariff et Churchill, 2009).

    L’objectif de cette présentation était double en exposant, dans un premier temps, une brève revue de littérature sur les recherches internationales qui se sont intéressées à la problématique ainsi que la présentation de quelques résultats issus d’une recherche canadienne portant sur le cyber harcèlement envers les enseignant(e)s.

    L’étude visait à rejoindre les enseignants du Québec intervenant aux niveaux préscolaire-primaire et secondaire par voie de questionnaire électronique. Elle a permis de recueillir des témoignages d’enseignants victimes de cyber harcèlement. Environ 80% des participants étaient des enseignantes et un pourcentage quasi égal d’enseignant(e)s provenaient des niveaux préscolaire-primaire et du secondaire. Les participants étaient issus d’écoles de tous les milieux sociaux économiques. Parmi le personnel enseignant ayant vécu du cyber harcèlement, seuls 20% d’entre eux ne connaissaient pas qui était la personne intimidatrice. Quant aux périodes d’intimidation, elles pouvaient s’étaler autant en termes de jours que de mois.

    Dans un deuxième temps, à l’aide de témoignages d’enseignants cyber harcelés et suite à l’analyse de la littérature, les plus récents outils technologiques (réseaux sociaux, etc.) utilisés par les cyber harceleurs seront exposés. L’apprentissage de moyens à préconiser pour sécuriser ses données personnelles par les enseignant(e)s seront également présentés.

    Enfin, cette communication a permis de répondre au thème transversal du congrès ainsi qu’à la triple démarche de compréhension, d’évaluation et de proposition. Cette étude cherche ainsi à « COMPRENDRE » la prévalence et l’impact des TIC, des réseaux sociaux et l’émergence de nouveaux moyens pour harceler les enseignants. Elle nous permet de nous questionner sur l’avancement des technologies et de son impact dans la profession enseignante générant de nouveaux défis à relever.

    Cette étude permet également de s’interroger sur la dimension « ÉVALUER ». En effet, comment les changements technologiques viennent modifier les problématiques vécues par les enseignants ? Le cyber harcèlement ne faisait pas partie des préoccupations des chercheurs avant l’arrivée d’Internet, mais les changements induits par la présence des technologies sur la société fait émerger de nouvelles problématiques sur la profession enseignante, dont le cyber harcèlement.

    Pourtant, cette problématique est très peu étudiée par les chercheurs. Pourquoi ? Une réflexion sur cette dimension a été discutée. Finalement, la dimension « PROPOSER » a été abordée en se questionnant sur l’intérêt de ce type de question de recherche. En effet, le chercheur de par son expertise et son expérience fait émerger des questionnements nouveaux, cependant les organismes subventionnaires orientent souvent les recherches dans une direction et peuvent influencer négativement le développement de questions de recherche pertinentes. Cette communication a tenté d’apporter des réponses à cette démarche à trois dimensions.

    Sources :

    Gumbus, A.& Meglich, P. (2013). Abusive Online Conduct: Discrimination and Harassment in Cyberspace. Journal of Management Policy and Practice, 14(5), 47-56.

    McMahon, S. D., Martinez, A., Espelage, D., Rose, C., Reddy, L. A., Lane, K., . . . Brown, V. (2014). Violence directed against teachers: Results from a national survey. Psychology in the Schools, 51(7), 753-766. doi: 10.1002/pits.21777

    Patchin, J. W. (2006). Bullies Move Beyond the Schoolyard: A Preliminary Look at Cyberbullying. Youth Violence and Juvenile Justice, 4(2), 148-169.

    Shariff, S. and Churchill, A. (Eds.). Truths and myths of cyber-bullying: International perspectives on stakeholder responsibility and children’s safety. New York, NY: Peter Lang, 2009.

     

    Plus d’infos :

    Tous les renseignements sur le service d’appel gratuit sont sur ce site.

    Le dossier complet du “Non au Harcèlement” est ici.


    Non au harcèlement – Liker, c’est déjà harceler par EducationFrance

  • L’adoption d’innovations pédagogiques

    L’adoption d’innovations pédagogiques

    Jacques Viens, Directeur du Département de psychopédagogie et d’andragogie à l’Université de Montréal a assisté au C2E 2016 à Poitiers. Nous avons profité de sa présence pour l’interroger sur un sujet de ses travaux à savoir « l’adoption d’innovations pédagogiques ».

    Avec les nouvelles technologies, les chercheurs essaient de mettre en place de nouveaux usages. Et ce que souligne Jacques Viens est que les usages sont abordés différemment par les personnes : « bien souvent, il y a des détournements très riches mais aussi des usages de surface qui ne vont pas très loin« .

    Il part du principe, bien ancré maintenant que « au-delà de mettre les outils dans la classe, il faut penser à comment on va les utiliser et comment on va faire que les enseignants vont savoir les utiliser d’une façon qui va permettre à leurs apprenants d’en tirer un profit maximum« .

    L’adoption doit être par les étudiants et par les enseignants.

    Découvrez le développement de la réflexion de Jacques Viens sur ce sujet dans la vidéo ci-contre.

    Crédit photo : Ninon Louise Lepage

  • Être un citoyen numérique éclairé, les compétences du XXIe siècle : un enjeu majeur

    Être un citoyen numérique éclairé, les compétences du XXIe siècle : un enjeu majeur

    Pour cette table-ronde #Ludovia13 animée par Jean-Marie Gilliot, différents acteurs du numérique à l’Ecole ont été réunis. Trois enseignants étaient présents : Marie-Noëlle Martinez, professeur des écoles et Sandrine Larrieu-Lacoste, enseignante de mathématiques en collège, ainsi que Nicolas Le Luherne, enseignant en lettres et histoire-géographie en lycée professionnel.

    Leur point de vue était complété par celui de Cédric Merchet, Principal du collège de Villefranche de Lauraguais, et Richard Galin, Chef de projet EMI et culture numérique à la DNE au ministère de l’éducation nationale.

    La question de la citoyenneté numérique était au coeur de cette table-ronde : la formation d’un citoyen compétent notamment dans les usages du numérique peut-il conduire à construire une société plus harmonieuse?

    “Citoyen numérique” ?

    Jean-Marie Gilliot, animateur, débute la table ronde en demandant à chaque intervenant sa définition de “citoyen numérique”.

    Selon Marie Noëlle Martinez, c’est la capacité à vivre en société, à respecter les droits et les devoirs. Le rôle des enseignants est de donner aux élèves tous les outils nécessaires pour vivre dans la Société Numérique.

    Pour Sandrine Larrieu-Lacoste, le numérique n’est qu’un volet de la citoyenneté.

    Cédric Merchet est le chef d’un établissement “préfigurateur” : il sera doté de tablettes numériques pour la rentrée. Il estime que dans cette période trouble, beaucoup d’informations sont véhiculées par Internet et qu’il faut développer l’esprit critique des élèves.

    Richard Galin expose la définition issue de l’Unesco, dans le référentiel de 2011 pour les enseignants : “Citoyenneté numérique : fait de posséder des équipements et des compétences TIC qui permettent de participer à une société numérique, par exemple d’accéder à des informations gouvernementales en ligne, d’utiliser des sites de réseaux sociaux et de faire usage d’un téléphone mobile.”

    Pour Nicolas Le Luherne il n’existe pas de citoyenneté numérique à proprement parler, mais une dimension numérique à la citoyenneté. Ces aspects numériques sont divers : accès à une bibliothèque d’informations, capacité à produire du discours etc. De ce fait, on doit leur donner une éducation pour un usage raisonné d’internet.

    La définition de la Citoyenneté qui ressort est une “prolongation de la citoyenneté vers le numérique”.

    Quels enjeux sociétaux ? Quelles compétences développer par rapport à ces enjeux ?

    Pour Cédric Mercier, l’enjeu est de former un citoyen capable d’exercer les métiers du futur : 65% des métiers qu’exercent les enfants qui sont aujourd’hui dans le primaire n’existent pas encore. Nous savons qu’ils seront dans le domaine du numérique, de la robotique etc. Les compétences nécessaires sont donc très différentes de celles d’aujourd’hui.

    Richard Galin rappelle à ce propos la Loi de refondation de l’école : « le service public de l’éducation prépare les élèves à vivre en société et à devenir des citoyens responsables et libres, conscients des principes et des règles qui fondent la démocratie” (art. 12). Ce texte contient une quinzaine d’occurrences du mot de citoyenneté qui évoquent deux aspects qui peuvent paraître similaire mais sont en réalité complémentaires : s’insérer dans une société et trouver sa place dans cette société qui évolue rapidement.

    Par ailleurs, Nicolas Le Luherne souligne une crise de la citoyenneté qui apparaît aussi dans les classes. L’idéal Républicain est en difficulté, les élèves ne semblent pas trouver de légitimité dans leur citoyenneté. Il faut les éclairer sur ce que signifie être citoyen en France.

    Or, dit-il, “avant qu’il y ait une lumière, il faut câbler” et c’est à l’Ecole de fournir cette connectique, notamment via le numérique qui envahit leur quotidien. Pour une enseignante dans la salle, il est essentiel de leur donner une formation à l’esprit critique : être capable de donner de la valeur à un discours, de l’analyser. L’enjeu du numérique est d’apprendre aux élèves comment vivre ensemble au travers d’un outil qui les met seuls devant un écran. Malika Alouani, dans le public également, propose d’apporter avant tout une connaissance de soi à l’élève pour développer ses capacités à entrer dans une démarche empathique qui lui permettra de se mettre en lien avec les autres de façon harmonieuse.

    Pour Sandrine Larrieu-Lacoste et Marie-Noëlle Martinez, le numérique permet d’ouvrir la classe vers des enjeux plus larges que la classe. Elles exposent leur retour d’expérience avec un projet proposé par le CNES et le programme “Argonautica” ( pollution des océans par les plastiques) . Ce projet a permis une prise de conscience de la part des élèves : ils sont citoyens du monde et pas uniquement d’une commune de la banlieue toulousaine . Grâce au numérique, les échanges se sont vus favorisés.

    Dans la salle, Delphine Regnard (DNE) déplore que les enjeux jusqu’ici évoqués sont difficiles, dramatiques. On en oublie la force de créativité et de partage qu’apportent les outils numériques, c’est aussi un enjeu de société.

    Quelles compétences développer autour du numérique ?

    Richard Galin cite la circulaire de mise en oeuvre du parcours citoyen du 20 juin 2016.

    En effet, le socle commun de connaissances, de compétences et de culture et les programmes scolaires, de l’école au lycée, repose sur des principes généraux […], soit 13 principes dont premier concerne les “modes collaboratifs de travail”. Pour illustrer concrètement le travail autour de ces compétences, Cédric Mercier expose les projets numériques qui sont mis en place dans son collège dans le cadre de la réforme de 2016. Pour éduquer aux médias et à internet, un EPI consiste à préparer un festival du court-métrage et un autre à réaliser un journal télé. Pour développer la capacité à utiliser le numérique au service de ses apprentissages, les SVT et l’EPS s’associent dans un carnet individuel du sportif sur tablette. La créativité est développée dans la réalisation d’un jeu plateau avec les enseignants de technologie, utilisant l’imprimante 3D. Enfin, dans le cadre de l’accompagnement personnalisé, le numérique permet de faire de la différenciation.

    Comment créer des alliances éducatives pour mener des projets numériques ?

    Le tissu associatif, les acteurs scientifiques…sont autant de partenaires de l’École qui permettent de créer facilement des alliances sur des projets. Sandrine Larrieu-Lacoste et Marie Noëlle Martinez exposent leur partenariat avec le CNES et ECOLAB. Dans la salle, Malika Alouani présente son projet intergénérationnel mis en place avec Synlab. Le projet intergénérationnel classe-relai/EPHAD/ Ecole d’ingénieurs mené par Monique Argoual est cité aussi en exemple.

    Les alliances numériques se forment aussi grâce aux réseaux sociaux qui renforcent la communication entre enseignants. Les événements éducatifs favorisent aussi ces partenariats : Sandrine Larrieu-Lacoste et Marie Noëlle Martinez se sont rencontrées à Ludovia lors de la session 2015 et ont monté à la suite ce projet.

    Quelle formation des enseignants en Éducation aux médias et à l’Information (EMI) ?

    Il faut avant tout penser à offrir un cadre sécurisant aux enseignants, au travers d’un matériel qui fonctionne, mais aussi les former à des usages responsables et professionnels.

    Les chefs d’établissement ne doivent pas être oubliés dans ce besoin de formation : les référentiels de compétences concernent tous les personnels de l’éducation. Chacun des personnels de l’éducation doit être au clair avec ses engagements et ses responsabilités vis à vis du numérique. L’attitude la plus courante est le “c’est pas grave”. Les personnels de l’éducation doivent dépasser l’ignorance pour former à la connaissance et créer une vraie culture numérique.

    Enfin, la formation pour les familles est autant essentielle. La culture numérique n’est pas acquise, ne va pas de soi.

    Synthèse assurées par Laurence Juin et Caroline Jouneau-Sion

    Dessin illustration : CIRE

  • « 1, 2, 3… codez ! » Un guide pédagogique pour enseigner la science informatique

    « 1, 2, 3… codez ! » Un guide pédagogique pour enseigner la science informatique

    La Fondation La main à la pâte lance son nouveau projet pédagogique « 1, 2, 3… codez ! ». Cet ambitieux projet vise à initier élèves et enseignants à la science informatique, de la maternelle à la classe de 6e.

    Développé avec l’aide de la communauté scientifique, en particulier Inria, il constitue la première progression pédagogique « clés en mains » disponible pour préparer les professeurs des écoles à l’entrée de la science informatique dans les programmes scolaires en septembre 2016.

    « 1, 2, 3… codez ! » s’appuie sur un guide pédagogique publié aux éditions Le Pommier, qui sera diffusé gratuitement à 10 000 enseignants.

    COUV_123CodezComment préparer les enfants au monde numérique qui les entoure ? Comment les aider à ne plus être simples consommateurs d’outils utilisés comme des « boîtes noires » dont ils ignorent tout du fonctionnement ? Pour devenir acteur du numérique, il est nécessaire de s’approprier les concepts d’algorithme, de langage informatique, ou encore de traitement d’information. Ces notions sont propres à l’informatique en tant que science qui, loin de se résumer à la programmation, a son histoire, ses méthodes et ses savoirs.

    Pour aider les professeurs dans cet enseignement qui entre dans les programmes à la prochaine rentrée, la Fondation La main à la pâte a conçu ce guide pédagogique « clés en mains », c’est-à-dire suffisamment détaillé pour être abordable par tout enseignant, qu’il soit familier ou non avec l’informatique.

    Le guide propose à la fois des activités branchées (nécessitant un ordinateur, une tablette ou un robot) introduisant les bases de la programmation, et des activités débranchées (informatique sans ordinateur) permettant d’aborder des concepts de base de la science informatique (algorithme, langage, information…). Les progressions proposées pour chaque niveau scolaire sont facilement modulables selon que la classe possède du matériel informatique ou non.

     

    Comme tous les projets pédagogique de la Fondation La main à la pâte, « 1, 2, 3… codez ! » met en avant l’activité des élèves par le questionnement, l’expérimentation, l’observation, le tâtonnement, le débat. Testé dans une trentaine de classes, ce projet pluridisciplinaire a été conçu avec l’appui de la communauté scientifique, en particulier Inria.

    Le projet bénéficie également du partenariat de France-IOI, de Class’Code, des Investissements d’avenir, de Google, de Microsoft, de l’EPFL et de Mobsya. Grâce à leur soutien, la Fondation propose un ensemble d’outils pédagogiques, et en particulier le guide du professeur « 1, 2, 3… codez ! » diffusé gratuitement aux 10 000 premiers enseignants qui en feront la demande sur www.123codez.fr .

    Ce site permet d’accéder à l’intégralité de la progression pédagogique et à des exercices d’application en ligne ainsi qu’à un espace d’échange entre professeurs.

    S’adressant aux classes de la maternelle à la 6e (du cycle 1 à cycle 3), le projet pédagogique « 1, 2, 3… codez ! » sera décliné spécifiquement pour le collège en 2017, de la 5e à la 3e (cycle 4).

  • Twitter pour faire écrire les élèves

    Twitter pour faire écrire les élèves

    L’équipe de Ludomag a le plaisir de vous présenter, en vidéo et au travers d’un court résumé en quelques lignes, plusieurs intervenants du colloque écriTech’7 qui s’est déroulé à Nice les 18 et 19 mai 2016.

    Alexandre Acou et Jean-Roch Masson, professeurs des écoles, ont fait de Twitter un outil du quotidien dans leur classe ; pour quels vertus pédagogiques ?

    « A la base, c’est une idée toute simple : celle de faire produire au quotidien nos élèves sur la vie de la classe », rappelle Jean-Roch Masson. « Au début de l’année, je leur dis : vous serez les petits journalistes de la classe et vous allez raconter ce qui se passe », ajoute t-il.

    Le but pédagogique est de les faire rentrer dans l’écrit dès la classe de CP et découvrir la lecture par l’écrit. Souvent, on apprend d’abord aux enfants à lire puis à produire. Jean-Roch Masson a fait le choix inverse.

    Pour Alexandre Acou, c’est aussi une forme de mini-blog sur la vie de la classe qui l’a animé pour utiliser Twitter. «  Et pour des enfants de CM1-CM2, il est intéressant de débloquer l’écrit personnel ».

    Chaque Twitt est signé et il y a donc une dimension individuelle et une responsabilité.

    Passée la nouveauté et après six ans d’utilisation, Jean-Roch présente Twitter en classe « au même titre qu’un outil traditionnel comme les cahiers ou les crayons ». « avec une richesse qu’on ne trouve pas ailleurs, celui de l’instantanéité où le Twitt est aimé, retwitté etc ».

    Retrouvez le témoignage de ces deux enseignants dans la vidéo ci-contre.

    Toutes les interviews et articles réalisés sur écriTech’7 sont à découvrir ici.

  • Pédagogies actives liées aux usages du numérique

    Pédagogies actives liées aux usages du numérique

    Catherine Becchetti-Bizot, Inspectrice Générale de lettres et ancienne directrice de la DNE s’est vu confier, il y a quelques mois, une mission sur les pédagogies actives liées aux usages du numérique. Nous l’avons rencontrée sur le colloque écritech’7 à Nice le 18 mai dernier où elle a pu nous glisser dans notre interview, quelques éléments sur l’état d’avancement de son rapport.

    « Je reviens à ma mission première d’inspectrice générale qui est d’être au plus près des enseignants dans les classes pour les accompagner sur la mise en place de leur pédagogie ».

    « C’est aussi faire le lien entre un projet national et la réalité des enseignants sur le terrain, aussi bien pour pointer les difficultés que les évolutions et les transformations dans les classes », ajoute t-elle.

    Sans déflorer les conclusions du rapport, Catherine Becchetti-Bizot nous donne quelques grandes lignes.

    « Rien n’est nouveau », souligne t-elle. Mais la manière dont les enseignants s’approprient les environnements numériques fait ressurgir des pédagogies dites « actives » « où on met les élèves en activité, pour que, par eux-mêmes, ils explorent en tâtonnant, en manipulant l’objet numérique et que cela les aide à mieux comprendre le sens de ce qu’ils font pour être dans une posture réflexive par rapport à leurs apprentissages ».

    Cette transformation se fait souvent de manière collaborative où les enseignants échangent beaucoup sur les réseaux sociaux, « en équipe ».

    Sur le terrain, elle a constaté que les élèves sont globalement tous en activité lorsqu’ils sont en classe, « chacun à leur rythme ».

    Et je n’ai pas le sentiment que certains élèves restent en marge, comme cela est le cas dans un enseignement plus « traditionnel ».

    Pour ne pas le citer, dans le dispositif de la classe inversée, « qui lui-même a des formes de mise en œuvre très variés, les élèves arrivent en classe en ayant pris connaissance du sujet qui va être traité et se mettent tout de suite au travail ».

    Les professeurs eux, avec la numérique, travaillent de manière collaborative et en réseaux et « co-construisent leur cours ». « C’est un phénomène assez nouveau que l’on peut observer ».

    La plupart d’entre eux, d’ailleurs, se lancent dans des processus de Recherche, de la « recherche-action qui ne les éloignent pas du terrain », mais les aide à réfléchir et à avancer sur leur pédagogie.

    Plus d’infos : nous vous invitons à écouter l’intégralité du propos de Catherine Becchetti-Bizot dans l’interview ci-contre.